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[Radio] Travailler à l'heure des plateformes numériques

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Dans cette émission de « Vive la sociale » - FPP 106.3 FM - il sera question des formes de travail de plateforme, du statut des travailleurs de ces plateformes et du procès pénal contre Deliveroo. Bonne écoute !

Travailler à l'heure des plateformes numériques

Cette émission propose l'enregistrement des exposés faits sur ce thème le 7 mars, dans le cadre des cours de droit du travail organisés par Stop Précarité, par deux participants au travail de recherche DipLab. Le sociologue Antonio Casilli décrit les trois types de travail de plateforme qui se développent : celui pour lequel la plateforme sert d'intermédiaire entre le commanditaire et l'exécutant (type Uber), le micro-travail sur Internet et le « travail social en réseau ». Le juriste Victor Audouin traite ensuite du statut au regard du droit de ces travailleurs échappant au cadre salarial classique et les batailles juridiques en cours ou possibles.
Pour finir, Hichem, de Sud Commerce et services Ile-de-France, fait le point sur le procès pénal engagé contre Deliveroo.

[Radio] Le taylorisme n'est pas mort

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Dans cette émission, Vive la Sociale - FPP 106.3 FM - s'entretient avec le sociologue Marc Loriol sur les conditions actuelles de travail dans les usines et services.

Le taylorisme n'est pas mort
Dans ce long entretien, le sociologue Marc Loriol décrit les conditions actuelles de travail en usine et dans les services, où le taylorisme, loin d'avoir disparu sous l'effet de l'automatisation des tâches et de la numérisation, s'est en fait transformé et étendu à de très nombreux secteurs et catégories de salarié(e)s. Le monde des ouvriers et employés est loin d'en sortir gagnant.
Il sera ensuite question, en rapport avec le dossier « Travailler en temps de pandémie » du numéro 26 des Mondes du travail, de ce qu'a vécu le personnel des hôpitaux pendant les moments forts de la crise sanitaire, où il a pu, pour faire face à l'urgence, reconquérir des formes d'autonomie et faire revivre le collectif de travail.
Pour finir, Marc Loriol évoque les raisons de son dernier livre, Les vies prolongées des usines Japy, illustration à partir du cas de Beaucourt, dans l'est de la France, de l'évolution sociologique du monde ouvrier au cours des générations.

Assemblée ouverte de « Kalimero » ce jeudi !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

« Kalimero » est une caisse de solidarité qui envoie des mandats aux prisonnièr.e.s de la guerre sociale, c'est à dire à des personnes qui sont en prison accusées d'actes d'insoumission et de révolte.

L'assemblée ouverte de « Kalimero » se tient tous les deuxièmes jeudi du mois à 19h.

C'est notamment l'occasion de discuter de nos rapports antagonistes à l'institution judiciaire, de faire le point sur les situations des personnes dont les actes nous parlent et de réfléchir aux questions de solidarité.

Ce jeudi 12 mai à 19h, on se voit à la Kunda
51 Bd Stalingrad, Vitry-sur-seine.
Tram 9 arrêt Beethoven-Concorde depuis Porte de Choisy
https://lakunda.squat.net/

Bienvenue !

Pour écrire : kalimeroparis[at]riseup.net

Nouveau quinquennat, nouvelles luttes ? Perspectives militantes pour les mois et années à venir

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Vendredi 20 mai 2022, 19h30
Bibliothèque La Rue
10, rue Robert Planquette, Paris 18e
M° Blanche (L2)
C'est dès aujourd'hui qu'il faut se préparer à affronter les crises toujours plus sévères. Quelles ripostes imaginer, quelles luttes fédérer pour faire avancer notre projet d'une société plus solidaire, plus égalitaire et plus libre ? Quels forums constituer pour faire converger les initiatives ? Quels modes d'action privilégier pour qu'advienne ici et maintenant ce que les urnes promettent pour un futur indéfini ? Venez en débattre avec des anarchistes et contribuer à construire un mouvement émancipateur.

Nouveau quinquennat, nouvelles luttes ?
Perspectives militantes pour les mois et années à venir

Vendredi 20 mai 2022, 19h30
Bibliothèque La Rue
10, rue Robert Planquette, Paris 18e
M° Blanche (L2)
https://groupe-libertaire-la-rue.ji...

L'élection présidentielle française 2022 s'est achevée sur la victoire depuis longtemps annoncée d'Emmanuel Macron, laissant présager de 5 années supplémentaires d'une politique libérale préoccupée de promouvoir la start-up nation des premiers de cordée plutôt que d'assurer aux travailleurs de meilleures conditions de travail et de vie et de préserver notre environnement. Mais cette victoire n'a rien d'un triomphe : le président n'a été élu que par un tiers des inscrits, et il était loin de susciter l'adhésion, bénéficiant dans une large mesure d'un vote barrage à la candidate nationaliste et xénophobe. Pour autant, Macron ne modifiera pas sensiblement sa politique. Quel message pourrait-il avoir entendu alors que le système électoral signifie justement l'acceptation de perdre sa voix au profit des élus ? Les élections législatives ne doivent pas susciter davantage d'espoir, tant la victoire d'une gauche même rassemblée est improbable, et tant les victoires et trahisons passées de la gauche ont de toute façon contribué à la décrédibiliser durablement, offrant un boulevard aux nostalgiques du fascisme. Les prochains mois et les prochaines années seront donc marquées par de nouvelles régressions et souffrances sociales, davantage de sacrifices humains et environnementaux à la déesse croissance.

C'est dès aujourd'hui qu'il faut se préparer à affronter les crises toujours plus sévères. Quelles ripostes imaginer, quelles luttes fédérer pour faire avancer notre projet d'une société plus solidaire, plus égalitaire et plus libre ? Quels forums constituer pour faire converger les initiatives ? Quels modes d'action privilégier pour qu'advienne ici et maintenant ce que les urnes promettent pour un futur indéfini ? Venez en débattre avec des anarchistes et contribuer à construire un mouvement émancipateur.

Gwadloup : Mé 67 dans nos cœurs et nos écrits

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Retour sur les événements de 1967 en Guadeloupe par Cases rebelles. Le texte revient notamment sur le contexte social en Guadeloupe les semaines précédentes.

Les événements de 1967 en Guadeloupe

L'année 1967 en Guadeloupe avait sans doute commencé en mars dans l'éclat de révolte qui avait déferlé sous le ciel de Basse-Terre. Le dogue d‘un négrophobe lâché sur un des nôtres. D'un côté, l'Europe arrogante, bourgeoise et commerçante, en la personne de Srnsky propriétaire d'un magasin Sans Pareil et ami de Jacques Foccart. De l'autre Balzinc, cordonnier âgé handi noir, et pauvre. Mais ni là ni avant, ni aujourd'hui ni demain il est dit que notre peuple subira toujours. La foule apprend l'attaque ; on appelle la police. La police ne fait rien. La police ne fit rien. À part aider à la fuite Srsnky. Alors pendant trois jours la colère tonne de soif de justice. Et le peuple se masse devant le magasin. Dans un même mouvement, le préfet Bolotte feint de soutenir la foule et envoie la foudre : renforts, arrestations massives, tabassages, interdiction d'attroupement et de réunion, fermeture des débits de boissons, ville quadrillée. Sans surprise, une vingtaine de Guadeloupéens seront lourdement condamnés à la fin de l'année 1967 alors que Srnsky, lui, a opportunément disparu et ne sera jamais jugé.

Le 23 mars, à Pointe-à-Pitre, la dynamite explosait une partie de la façade d'un magasin Sans Pareil appartenant au frère de Srsnky.

Depuis mars, l'administration coloniale est sur les dents. Décidée aussi. Décidée à faire payer l'affront de la révolte. La France craint aussi clairement le nationalisme guadeloupéen qui, stimulé par l'exemple algérien, se développe considérablement depuis une décennie avec notamment la fondation du Front Antillo-Guyanais pour l'autodétermination, à l'initiative d'Albert Béville, Édouard Glissant, Marie-Joseph et Marcel Manville – Front très vite dissous par De Gaulle et contraint à l'activité clandestine.
En 1962 se produit le mystérieux crash du Boeing, qui, ça tombe bien pour le pouvoir colonial, coûte la vie à de nombreux militants : Béville, Tropos, le Guyanais Catayé et bien d'autres.

Le GONG, né en France en 1963, s'implante en Guadeloupe dès 1964 pour propager ses idées indépendantistes et ses actions. En 1967 il est le groupe dont le pouvoir colonial a le plus peur, surestimant d'ailleurs largement ses capacités organisationnelles et insurrectionnelles de l'époque. D'un point de vue du contexte politique il ne faut pas négliger non plus l'importance du Parti communiste guadeloupéen, bourgeois dans ses orientations, très opposé aux positions nationalistes et qui n'hésite pas à s'acharner sur ses dissidents. C'est un communiste, Henri Bangou, qui est à l'époque maire de Pointe-à-Pitre ; le pouvoir sait donc qu'il peut compter sur le PCG comme allié passif. Ça se vérifiera dans les prises de position délirantes d'après les massacres, qui parlent notamment de complot visant à éliminer le PCG ourdi par des impérialistes présents dans les milieux gauchistes. En gros, le PCG accusera le GONG et la Vérité (groupe dissident d'anciens membres du PCG) d'être manipulés par… la CIA. Le PCG ira même, après ce véritable massacre colonial, jusqu'à réprouver les violences racistes de certain·e·s révolté·e·s qui s'en seraient pris à des touristes ou passants innocents ; quand le PCG inventait le racisme antiblanc… Mais venons-en aux événements.

Le mercredi 24 mai 1967, la grève des ouvriers des bâtiments débute en arrêts limités et elle est suivie à 100%. Ils réclament une hausse de salaire de 2%. Le jeudi 25 mai, elle s'étend et les travailleurs décident d'arrêter complètement le travail. Dans la matinée du 26, de nombreux ouvriers s'attroupent autour de la Chambre de commerce où ont lieu les négociations. À 12h45, les négociations sont ajournées. Les grévistes demeurent. Vers 14h30, la police se retire et ce sont les CRS qui arrivent pour aider les patrons à s'éclipser. Les coups et le gaz lacrymogène commencent à pleuvoir. Les manifestants demeurent une fois les employeurs évacués. Vers 15h, Bolotte ordonne de tirer sur la foule :

Les documents prouvent que de mars (émeutes de Basse-Terre) à mai (tueries de Pointe-à-Pitre) le préfet Bolotte, qui avait été un ancien secrétaire général à la préfecture d'Alger durant « la bataille d'Alger », s'était préparé à exercer une répression judiciaire et militaire « sans faiblesse » préventive contre le GONG, considérée comme l'organisation responsable de la montée de revendication contre l'État. C'est pourquoi, dès les premières échauffourées de l'après-midi le préfet donne l'ordre de tirer et rappelle l'escadron des forces spéciales de la gendarmerie mobile, en attente depuis le 22 mars et en cours d'embarquement à l'aéroport du Raizet. La même logique de la culture de répression coloniale fortifiée en Algérie lui fera obtenir sans discussion la permission de Jacques Foccart, secrétaire de l'Élysée et de Pierre Messmer, ministre des Armées, pour l'engagement de l'armée.

Jack Nestor, membre du GONG, est le premier à tomber, explicitement désigné comme cible par le commissaire Canalès. Deux autres Guadeloupéens tomberont encore. Ensuite, la colère populaire explose, dérisoire, face à la détermination meurtrière du pouvoir colonial qui envoie gendarmes, CRS et parachutistes. Toute la nuit ça tire à vue un peu partout en ville, notamment à la mitrailleuse. Le samedi 27 mai, des jeunes, lycéens et étudiants partent en manifestation contre le pouvoir assassin à la sous-préfecture. Képis rouges et CRS attaquent de nouveau et la ville reprend feu. Encore des morts, encore des blessés encore des arrestations. Le 28 mai le calme est revenu.
En préfecture, le patronat va signer une « surprenante » augmentation de 25% pour les ouvriers du bâtiment beaucoup plus importante que celle refusée aux ouvriers quelques jours avant ! Tout cela avant que soit lancée une répression visant à faire porter au peuple guadeloupéen la responsabilité du massacre orchestré par les forces colonialistes.

Lire tout le texte sur le site de Cases rebelles

Ce texte nous renseigne sur le contexte raciste et répressif du mois de mars 1967, quelques semaines avant les luttes, grèves et révoltes dues mois de mai.

D'autres informations vidéos sur ces événements.