PROJET AUTOBLOG


Paris-luttes.info

Site original : Paris-luttes.info

⇐ retour index

Pour un antifascisme antivalidiste

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Nous réaffirmons le besoin de porter un antifascisme antivalidiste, et de lutter contre toutes les formes de validisme et d'eugénisme ; qu'il vienne des fascistes et fascisateurs, de la gauche institutionnelle, ou de nos propres camarades.

Description de l'image :
Un grand bâtiment en brique à deux étages occupe le centre de l'image.
Sur le fronton, il est inscrit « Hôpital Psychiatrique ».
L'inscription est raturée par de la peinture violette.
De parts et d'autres de cette inscription, deux personnes descendent en rappel et ont des bombes de peinture violette à la main.
Sous le fronton est suspendu un grand drapeau rayé horizontalement violet-rose et sur lequel est dessiné en noir le sourire du Chat de Cheshire.
Au dessus du fronton, au deuxième étage, une personne est à la fenêtre, les bras grand écartés, et tient des torches rouges qui produisent de la fumée.
Au premier étage à gauche, un drapeau noir sur un mat est accroché à une fenêtre.
Toute la partie droite de la façade est couverte d'un zig-zag de peinture rouge et de quelques tâches de peinture multicolores.
Sur la droite, au premier étage d'une aile du bâtiment légèrement en retrait, est suspendue une banderole noire sur laquelle est écrit « Siamo tuttix antivalidistes ». Derrière le texte de la banderoles, trois bandes parallèles blanches obliques. Et à droite du texte, les deux drapeaux rouge et noir de l'action antifasciste sont dessinés sur un cercle blanc.
Sur le toit de l'aile droite du bâtiment, une personne est debout et agite un drapeau trans.
Au rez-de-chaussée, devant le bâtiment, plusieurs éléments.
De gauche à droite :

  • Une barricade de poubelles empilées sur laquelle ont été posée deux pancartes. Sur la première figure le texte « Autonomie pour toustes » en noir, sur la deuxième un « A » cerclé en noir.
  • Une personne avec une béquille est en train de taguer le symbole de l'autonomie en rouge (une flèche en forme d'éclair oblique qui pointe en haut à droite, cerclée)
  • Un tas de palettes en bois empilées.
  • Une personne en fauteuil roulant électrique se sert d'une meuleuse sur la porte principale du bâtiment.
  • Une personne avec un k-way et une prothèse au pied droit cache la personne en fauteuil roulant avec un parapluie rouge.
  • Une personne est assise contre le mur, blessée au genou. Deux street-medics sont en train de s'occuper d'elle : à sa gauche, un/une médic équipée d'un casque noir et de lunettes de ski. Iel porte un t-shirt sans manche et un brassard blanc orné d'une croix rouge ; à sa droite, un/une médic équipé d'un k-way et d'un casque noir orné d'une croix rouge.
  • Une personne équipée d'un parapluie bleue qui l'oriente vers la droite pour protéger la personne blessée ainsi que les médics.
  • Trois palets de grenades lacrymogènes diffusent une fumée blanche, rabattue vers la droite de l'image par le vent.
    Toustes les personnages sur l'image sont vêtues de noir et portent des cagoules ainsi que des masques FFP2.
    Dans le ciel, un coucher de soleil. Au-dessus du bâtiment, le titre « Pour un antifascisme antivalidiste ! » est écrit en violet bordé de noir, légèrement oblique.

Et à droite du texte vole un albatros blanc.


Dans un contexte politique de fascisation généralisée et d'intensification des violences de l'État, nous souhaitons réaffirmer le besoin de porter un antifascisme antivalidiste, c'est-à-dire un antifascisme qui lutte pour les vies des personnes handicapées, qu'il s'agisse d'handicap physique, sensoriel, ou de personnes psychiatrisées.

Entre deux offensives racistes, le gouvernement s'illustre par son validisme et son eugénisme meurtriers. En effet, parmi les principaux projets de loi à venir, on trouve l'obligation de fournir 15h de travail hebdomadaires pour toucher le RSA, des économies sur les Affections Longue Durée (ALD) et surtout la légalisation de l'euthanasie.

Ces dynamiques gouvernementales s'inscrivent dans une structure capitaliste fondamentalement validiste et eugéniste. Le capitalisme attribue des valeurs à nos corps en fonction de leur capacité à produire et ne se soucie pas de la santé des personnes - seulement de cette capacité productive. Plus encore, il objectifie et enferme les corps qui ne rentrent pas dans sa norme productiviste et saniste. En cela, il est important de comprendre que la psychiatrie n'est pas un système de soin, mais une institution de contrôle qui, en plus d'être basée sur un ramassis de pseudosciences, est intrinsèquement oppressive. On n'y soigne pas, on y traite les dysfonctions, c'est-à-dire les incapacités à se conformer aux normes. Selon la logique capitaliste, il convient de mettre nos corps au travail, ou bien, lorsque ce n'est pas possible, au mieux de les tenir à l'écart, au pire de les supprimer : on parle ainsi d'eugénisme.

L'eugénisme a été un élément essentiel des fascismes du 20e siècle, avec notamment l'Aktion T4 : en 1940, dans la continuité d'une campagne de stérilisation forcée des personnes handicapées, le pouvoir médical de l'Allemagne nazie organise une vague d'« euthanasie forcée » prétendant mettre fin aux souffrances des personnes qualifiées d'« incurables », mettant ainsi en place le meurtre de masse des personnes handicapées. Parmi les figures importantes de l'Aktion T4, un certain Hans Asperger s'est illustré pour sa catégorisation arbitraire des personnes autistes, entre celles qui ne méritaient que la mort et celles qui pouvaient survivre, lorsqu'elles ne devenaient pas des cobayes de laboratoire. Son nom a perduré dans les diagnostics psychiatriques d'autisme jusqu'en 2013, et il est encore massivement utilisé par le personnel psychiatrique.

De la même manière, l'eugénisme est central dans le processus de fascisation en cours. Alors que des femmes handicapées continuent d'être stérilisées contre leur volonté en France, un discours nataliste s'installe afin de produire un « réarmement démographique ». Ces discours d'incitation aux naissances ne visent évidemment pas tout le monde : ils ciblent un archétype blanc, cis, et valide, compatible avec la « nation organique » fantasmée par les fascistes et les fascisateurs. Dans le même temps, le projet de loi sur « l'aide à mourir » acte une étape supérieure dans le meurtre de masse des personnes handicapées sous couvert d'abréger leurs souffrances. Dans une société où la mort de personnes handicapées est une libération [1], leur offrir la possibilité de mourir semble plus souhaitable et plus profitable que de leur garantir des conditions de vie dignes et décentes. Dans cette dynamique de fascisation, il n'est malheureusement pas surprenant de voir ce projet de loi être accueilli à bras ouverts par la gauche institutionnelle qui n'a eu de cesse de briller par son validisme et son eugénisme, et en particulier par son incurie face à la pandémie de Covid qui dure depuis maintenant plus de quatre ans. Elle a également contribué à brouiller les lignes en militant, comme les libéraux, les réactionnaires et les fascistes, pour la réintégration des soignants antivax dans l'hôpital public, alors même que le Covid tue et handicape massivement la population. Il tue les personnes déjà handicapées avant son arrivée, ou qui le sont devenues après l'avoir contracté une, deux ou peut-être trois fois. Il handicape les autres, causant insuffisances cardiaques, AVC, diabètes, affaiblissements immunitaires, épuisement chronique généralisé (encéphalomyélite myalgique), ...
On s'est, au fil des mois, habitué·es aux chiffres d'une hécatombe, se rassurant en prétendant que ça ne tuait que les autres, les « personnes fragiles », et ainsi on a justifié de « vivre avec le virus ». En d'autres termes : de laisser mourir les personnes les plus vulnérables (personnes âgées, handicapées, mais aussi personnes racisées et/ou trans). Pour le reste, iels peuvent poursuivre leur activité productive jusqu'à ce que le handicap les en empêche, les prive de leur valeur aux yeux du capitalisme et les conduise à l'exclusion sociale et à la précarité. Alors, bientôt, on leur proposera de choisir la mort par euthanasie plutôt que de vivre une vie sans valeur car improductive.

Viennent s'ajouter à cela la volonté de faire des économies sur les ALD (Affections Longue Durée, qui permettent de ne jamais avoir à avancer les frais médicaux remboursés par la Sécurité Sociale), ainsi que de conditionner l'obtention du RSA à 15 heures de travail hebdomadaires. Si jamais le message n'était pas assez clair, Pôle Emploi a été rebaptisé « France, travaille ! ». Toutes ces mesures servent ainsi à compléter l'arsenal législatif eugéniste d'un pouvoir qui fait la chasse à toutes les personnes qui ne sont pas parfaitement intégrées à l'appareil productif afin de les mettre au travail. Encore une fois, si elles sont dans l'incapacité de se conformer aux besoins capitalistes, elles se voient offrir la possibilité de mettre fin à leurs jours avec l'assistance de l'État, qui s'estimera ainsi libéré de ce poids. Et pendant que cet arsenal législatif prend forme, on décerne la légion d'honneur à Samuel Le Bihan, apologiste de l'infanticide des enfants handicapé·es.
Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si l'on voit glorifiées des violences infligées aux enfants. L'adultisme, c'est à dire la domination spécifique des enfants par les adultes, est un puissant vecteur de validisme (mais aussi de queerphobies), et son renforcement est à mettre en lien avec le processus de fascisation en cours. La cellule familiale traditionnelle est, aux côtés de l'école, une structure permettant de renforcer le contrôle des personnes désignées comme enfants, de les priver de leur droit à l'autodétermination et à l'autonomie corporelle, de les reléguer au rang d'objets politiques, jamais de sujets. De la même manière, les personnes handicapées sont systématiquement infantilisées, exclues de la classe des adultes et rendues dépendantes du pouvoir médical, à la merci de ses décisions et de ses maltraitances.
Les enfants représentent toujours une cible de choix pour les mouvements fascistes et réactionnaires, puisque leur émancipation est un impensé complet de la plupart des luttes. On ne sait que trop comment les organisations de parents d'enfants handi·es luttent, pour la plupart, non pas pour les revendications des premier·es concerné·es mais pour s'accaparer cette lutte afin de réclamer une meilleure capacité de contrôle.
De plus, l'absence de considération pour l'autodétermination des enfants permet bien souvent de poser la première pierre d'une contre-offensive réactionnaire dans l'indifférence générale. Se dresse ici un lien avec les luttes des personnes trans : leur psychiatrisation et leur soumission au pouvoir médical commence systématiquement par des paniques morales sur la transition des enfants. Cela a été le cas récemment aux USA avec la brutale vague de lois transphobes, et cela commence ici en France, avec le groupe de travail sénatorial sur les « mineur·es transidentifié·es » (un terme issu de l'extrême-droite transphobe américaine) qui cherche à interdire, entre autres, les soins de transition aux mineur·es. Les mots de Jacqueline Eustache-Brinio, sénatrice LR à la tête de ce groupe de travail, résument froidement ce projet politique qui dépasse les simples questions de transitude : « L'auto-détermination des enfants, c'est non. »
Par ailleurs, les politiques natalistes évoquées plus haut vont de pair avec ce renforcement de l'adultisme, et sont historiquement complémentaires des politiques militaristes. Ainsi, le terme de « réarmement démographique » n'est pas anodin au moment où le service militaire fait son retour par la petite porte, sous la forme d'un SNU venu mettre au pas (littéralement) toute une classe d'âge. On se souvient des cas de VSS (Violences Sexistes et Sexuelles) déjà rapportés lors des premières expérimentations du SNU, pratique de domination utilisée de longue date par l'armée, mais aussi des malaises d'adolescent·es, resté·es debout en plein soleil pour assister à la « levée des couleurs ». Alors, on ne peut que redouter la démultiplication de ces violences sur les personnes handi·es qui passeront par ce SNU. Un SNU qui met en avant une pratique du sport aux relents hygiénistes et qui vient prolonger l'obligation de se conformer aux normes sociales rigides de l'école, privant de répit les fols (et les personnes queer). Pour compléter le tableau, et en continuité avec les politiques de répression coloniale visant tour à tour le port du voile et de l'abaya, la ritournelle de l'uniforme à l'école revient sur le devant de la scène.

Pour discerner la dimension systémique du validisme, il faut rappeler que, pendant que des militant·es anti-validistes se battent pour leurs vies, des syndicats dont Force Ouvrière étalent leur eugénisme crasse en manifestant pour le maintien de la ségrégation des élèves handicapé·es à l'école [2].
Quand bien même cela signerait le début des violences institutionnelles pour elleux - si tant est que le système médical ne leur en aie pas déjà infligées. Il semble toujours préférable de les tenir à l'écart, de ne pas les voir, ne pas les entendre, ne pas les toucher.
De son côté, l'Union Fédérale d'Action Sociale de la CGT s'inquiète de ce que les personnes travaillant en ESAT puissent obtenir le statut de salarié·es [3]. Les ESAT (Établissements et Services d'Aide par le Travail) sont des structures aux mains d'avides associations gestionnaires pour qui les personnes handicapées sont du capital humain. Le travail en ESAT n'est pas régi par le Code du Travail mais par le Code de l'Action Sociale et des Familles. Les personnes qui y travaillent en sont « usager·es » et non des travailleur·euses. La rémunération mensuelle contre 35h de travail y est inférieure au seuil de pauvreté, et les ouvrier·es d'ESAT ne cotisent ni pour la retraite, ni pour le chômage. Jusqu'à peu, le droit de grève y était inexistant. Les ESAT sont la suite logique de l'institutionnalisation dès l'âge de la scolarisation et s'inscrivent dans la continuité d'une volonté de maintenir les personnes handicapé·es dans la précarité et en marge de la société.

Mais au-delà de la gauche institutionnelle et des syndicats, l'antivalidisme est un angle mort de la majorité des luttes antifascistes en France. Bien que les Brigades de Solidarité Populaire au début de la pandémie de Covid aient permis à l'autodéfense sanitaire d'exister dans les milieux autonomes, ce n'est plus le cas aujourd'hui : le déni pandémique y est généralisé, contribuant à une circulation massive du virus au sein de populations multimarginalisées et excluant les personnes qui se savent à haut niveau de risques, ainsi que plus généralement celles qui continuent à se protéger et à militer pour l'autodéfense sanitaire. Virilisme et masculinisme s'entremêlent : les positions qui incitent à ne pas organiser le soin et la prévention collectives sont d'ailleurs profondément liées au masculinisme qui gangrène les milieux autonomes. Se protéger, c'est se montrer faible, et le care est relégué aux personnes sexisées, et souvent porté par les plus marginalisées d'entre elles (racisées, trans, et/ou handicapées).
La valorisation capitaliste et eugéniste des individus par leur capacité à produire se retrouve également à l'extrême-gauche, notamment par le rapport à l'action directe et la capacité à effectuer des actions militantes ou à produire du contenu militant. Bien que ces actions et contenus soient nécessaires, l'anti-validisme nécessite aussi de s'opposer à cette valorisation capitaliste, et laisser la place à nos camarades et ami·es de se reposer, d'aller à leur rythme, d'être en colère, d'être tristes, d'être malades, d'être déprimé-es [4].
Plus généralement, peu de collectifs antifascistes, quelle que soit leur forme, font de l'antivalidisme un sujet de lutte. Au contraire, les luttes antifascistes sont rarement accessibles et glorifient parfois un capital physique à même de produire de la violence. Par ailleurs, les rhétoriques psychophobes vont bon train : nos ennemi·es politiques sont fréquemment disqualifié·es par des rhétoriques de psychologisation et psychiatrisation - c'est parce qu'iels seraient taré·es, « fous/folles » ou bêtes qu'iels seraient politiquement dangereux. Non, il faut absolument rappeler que c'est bien leur projet politique qui est mortel, et affirmer le contraire par des procédés fallacieux ne fait que renforcer et banaliser les violences qui touchent des personnes très discriminées et stigmatisées. Il semble d'ailleurs pertinent de mobiliser ici le concept de la « Disability Justice » afin de rappeler que le handicap se croise avec d'autres oppressions systémiques, à commencer par le racisme (les victimes de violences policières en particulier sont souvent des personnes racisées psychiatrisées) mais aussi le sexisme, puisque les femmes handicapées sont davantage victimes de violences sexuelles que les femmes valides. Lorsqu'une catégorie de personnes est laissée sur le côté, ce sont toujours les plus marginalisées d'entre elles qui en souffriront le plus.
Pour autant, malgré la situation extrêmement critique, nos perspectives de luttes ne partent pas de zéro. Il existe déjà des pratiques que nous pouvons mobiliser, adapter, ou étendre. La pandémie de covid, par exemple, aussi destructrice qu'elle ait été et continue d'être, a aussi démontré nos capacités à auto-organiser les pratiques de soin et de solidarité face à un État à la défaillance criminelle, qui n'a su répondre à un problème sanitaire que par des mesures policières. On a vu les BSP réussir, pour un temps, à organiser la distribution, voire la confection, de masques, et à organiser des récoltes alimentaires pour venir en aide à celleux qui ont été le plus durement touché·es par la précarité. On voit des initiatives prometteuses se mettre en place, telles que les différents Mask Block, qui viennent maintenant organiser des distribution de FFP2 (largement plus efficaces contre les pathogènes aéroportés), ou l'ARRA (Association pour la Réduction des Risques Aéroportés) qui, en addition aux masques, fournit des purificateurs d'airs à des évènements militants, ainsi que les instruction pour en fabriquer soi-même à un coût très abordable.
Ces dynamiques tentent de donner les moyens à nos luttes d'auto-gérer les pratiques sanitaires et, s'il est dur d'avoir une vision précise de la situation, les retours d'expérience militante semblent indiquer que les groupes et organisations qui s'en saisissent sont politiquement situé·es. Il semble par exemple y avoir une sur-représentation queer parmi les collectifs qui font appel à l'ARRA, ce qui peut s'expliquer, d'une part, par la moindre influence du virilisme en leur sein, mais aussi par l'importante histoire de pratiques de RDR (Réduction Des Risques) au sein des milieux LGBTQIA+, héritées du début de la pandémie de VIH et de l'abandon criminel et délibéré des pouvoirs publics sur le sujet dans de nombreux pays euro-occidentaux. On a vu un exemple flagrant de la continuité des pratiques de RDR liées aux VIH lorsqu'au Brésil, les TDS (Travailleur·euses Du Sexe) ont organisé l'autodéfense sanitaire communautaire [5]. Par ailleurs, les milieux militants états-uniens semblent prendre beaucoup plus au sérieux le port généralisé du masque FFP2, potentiellement une conséquence d'une plus grande habitude à pallier les négligences de l'État.
Au-delà de la question du Covid, le soin collectif en manifestation sous la forme de street médics est désormais largement normalisé, et si nous sommes capables de le mettre en place dans ces situations de crise aiguë, nous devrions être capables d'auto-gérer le soin dans la durée. Il nous faudra par contre collectivement cesser de ne glorifier le soin que lorsqu'il prend des formes rappelant la médecine de guerre. Pour ce faire, il nous faudra visibiliser et valoriser le soin sous ses formes moins spectaculaires, mais aussi cesser de le reléguer aux seules personnes minorisées par le genre.
Plus largement, combien de squats ont servi de refuges et de lieu de repos et de soin à des personnes psychiatrisées ? Combien de pratiques collectives issues de l'antirep sauraient être adaptées et élargies aux hospitalisations sous contrainte ? Combien de pratiques de soutien aux personnes enfermées en CRA (Centre de Rétention Administrative) ou en taule pourraient être étendues aux personnes en HP (Hôpital Psychiatrique) ou en ESAT ? Nos luttes ont une histoire riche de soin collectif et auto-géré, et si l'antivalidisme y est souvent relégué à la marge, ce n'est pas une fatalité. C'est affaire de choix politiques.

Par ce texte, nous réaffirmons que nous luttons contre toutes les oppressions et, à ce titre, nous luttons pour détruire toutes les institutions, des prisons aux ESAT, des hopitaux psychiatriques aux CRAs. Le système carcéro-industriel doit disparaître, et son alter ego médico-industriel avec lui. Oublier l'eugénisme, le validisme et le sanisme dans nos luttes, c'est déjà céder du terrain au fascisme, c'est déjà reconduire ses logiques. Être antifasciste, c'est être antivalidiste, et être antivalidiste, c'est être antifasciste.

La révolution sera antivalidiste ou ne sera pas.

Le MIRA (Mouvement Indépendant de Riposte Antifasciste) & la SAMBA (Section Antifasciste Montreuil Bagnolet et Alentours)


Projection du film « Je préférerais ne pas »

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Je préférerais ne pas
Un film d'Isabelle Bourgueil sur Henri Simon

Long métrage documentaire
(premier long)

Je préférerais ne pas
Un film d'Isabelle Bourgueil

Ma vie est faite de refus et d'une certaine façon, j'en suis fier.
Pour les marxistes, je suis anarchiste et pour les anarchistes, je suis marxiste.
Je suis communiste de conseil.
Le communisme de conseil cadre bien avec certaines formulations de l'anarchisme.
Henri Simon (extraits film tournages 2022/2023)

83'
Couleur et noir et blanc
AVCHD
16/9 et 4/3
Réalisation, image, son Isabelle Bourgueil
Montage Cyprien Ponson
Étalonnage Cyprien Ponson
Mixage son Caroline Parietti

© mai 2024, Isabelle Bourgueil

« La Révolution sera totale et mondiale ou ne sera pas ! » HS

La réalisatrice a 10 ans lorsque Mai 68 bat la mesure du monde. Sa vie sera changée par les quelques images qu'elle a vues. Henri Simon est le père d'une de ses amies.
Centenaire, né en 1922, Henri Simon, militant d'entreprise, employé aux Assurances générales Vie, participa dès le début des années 50 à des groupes politiques dont le premier fut Socialisme ou Barbarie. Après la scission de 1958, il lance avec Claude Lefort (l'un des fondateurs de Socialisme ou Barbarie) un nouveau groupe ILO ou Informations et Liaison Ouvrières puis le Bulletin Inter-Entreprises qui deviendra Informations et Correspondance Ouvrières ou ICO et enfin en 1975 le réseau Échanges et mouvement. Le bulletin Échanges continue de sortir quatre fois par an pour faire le point sur les luttes dans le monde, qu'elles soient ouvrières ou sociales. Henri reste la tête de pont de ce réseau.
Ce film, portrait d'un homme et d'une époque, revient sur des évènements importants, des idées et des utopies du 20e siècle. L'occurrence de Mai 68 bouleversera le paysage de ces groupes oppositionnels.
Le film est un entretien entre Henri Simon et la réalisatrice. La conversation s'articule autour d'extraits de lettres qu'il échangea pendant plus de trente ans avec son ami Gaston Davoust (ou Henry Chazé, son pseudonyme). Cet ami, de 18 ans son aîné, fondateur de l'Union communiste, influença et guida sa pensée.
Le film tente de cerner ce qui soulève cet homme, son engagement. Cet entretien fait surgir une histoire peu connue, celle des gauches dites extra-parlementaires, radicales, dénommées aujourd'hui par les pouvoirs successifs « extrême gauche » ou encore « ultra gauche ». Libertaire, la réalisatrice questionne, malgré sa reconnaissance envers ces militant.e.s,, les croyances et le pouvoir de transformation sociale de ces groupes.

Entrées thématiques

Militantisme
Mouvement ouvrier
Gauche radicale
Extrême gauche
Ultra gauche
Gauche extra-parlementaire
Communisme de conseil
Histoire sociale
Histoire politique
Lutte ouvrière
Lutte des classes

Henri Simon
Gaston Davoust (ou Henry Chazé)
Anton Pannekoek
Cornélius Castoriadis
Claude Lefort

Socialisme ou Barbarie
ILO
Regroupement inter-entreprises
ICO
Echanges

Assemblée ouverte de « Kalimero » le jeudi 9 mai à 19h

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Kaliméro est une caisse et une assemblée solidaire des prisonni-ères de la guerre sociale. En mars, elle aura lieu le jeudi 9 mai à 19h et se tiendra à la bibliothèque anarchiste Libertad, 19 rue Burnouf, à Paris

La prison est un des rouages de ce système basé sur l'exploitation et la domination que nous voulons raser au sol, c'est pourquoi nous envoyons des mandats à celles et ceux accusé·e·s d'actes de révolte dont on est solidaires.

Une caisse de solidarité a besoin de continuité. Nous n'avons ni sponsor, ni mécène, aussi avons-nous convenu d'un rendez-vous par mois pour collecter des sous pour alimenter la caisse. Ces rencontres sont également l'occasion d'échanger sur nos pratiques face à la répression, d'assurer le suivi des différentes histoires et de discuter des situations qui se présentent. Elle est également un moment de discussion autour des possibles moyens d'esquive, de résistance et d'auto-organisation offensive contre la machine judiciaire et carcérale.

Dans un souci de régularité, ces rencards ont été fixés le 2e jeudi de chaque mois à 19h. La prochaine réunion de Kaliméro aura lieu le 9 mai à la bibliothèque anarchiste Libertad au 19 rue Burnouf, à Paris.

Pour envoyer de l'argent, pour demander des informations, ou pour être tenu·e·s au courant des prochains rendez-vous de la caisse et être inscrit·e·s sur la mailing-list de Kaliméro, écrivez à kalimeroparis(at)riseup.net

TSEDEK ! collectif juif décolonial - Manifeste

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Tsedek ! est un collectif de juifs et juives décoloniaux·ales luttant contre le racisme d'État en France et pour la fin de l'apartheid et de l'occupation en Israël-Palestine. Nous sommes en rupture avec les discours promulgués par les institutions juives censées nous représenter et par la majeure partie des collectifs juifs antiracistes français. Il est grand temps de faire entendre notre voix et de construire ensemble un front juif antiraciste et décolonial. Ce manifeste en est le premier jalon.

Pour une parole juive décoloniale

En tant que militant·e·s juifs·ve·s décoloniaux·ales, nous comprenons à quel point notre société est structurée par son histoire coloniale et raciale. En tant que juifs et juives, nous n'oublions pas que c'est aux États-nations européens que nous devons notre destruction, celle de nos histoires et de nos cultures. Que ce sont eux qui ont fait du Juif un parasite, un corps étranger à l'État, justifiant les persécutions et l'extermination des juifs et juives d'Europe. Eux encore qui ont causé l'arrachement des juif·ve·s des pays arabo-musulmans aux sociétés qui étaient les leurs, par la mise en concurrence des colonisé·e·s et le soutien qu'ils ont apporté au projet nationaliste et colonial sioniste.

Aujourd'hui, l'État français et sa politique assimilationniste continuent d'abîmer les juif·ve·s. Ni trop visibles, ni trop barbares, nous sommes acceptables à condition de rester des victimes éternelles, pour permettre à l'État de se rêver comme notre protecteur. En réalité, il continue de fabriquer les conditions de notre disparition par son racisme et son rapport identitaire à la laïcité, la mise en avant d'une prétendue culture « judéo-chrétienne », et l'association des juif·ve·s français·es à l'État d'Israël – faisant de nous des citoyen·ne·s à part.

Être juif·ve et le rester – L'histoire des communautés juives a donné naissance à des rapports multiples au judaïsme, à la judéité et aux non-juif·ve·s. Cette pluralité s'est heurtée aux murs de l'identité blanche des États-nations européens, qui ont fait des juifs l'une des premières figures de l'altérité. Né de cette modernité européenne, le sionisme a fabriqué une version réductrice, anhistorique et ethno-nationale de l'identité juive. Avec le soutien des pays occidentaux, il s'est constitué comme le prolongement du judaïsme, voire comme son incarnation, et a transformé notre expérience de la judéité en France.

En faisant du discours religieux un discours nationaliste, le sionisme détruit et déforme les fondements du judaïsme et adopte précisément les structures à partir desquelles les juif·ve·s ont été historiquement exclu·e·s de la société occidentale : État-nation, colonialisme et race.

Tsedek ! rassemble des juives et juifs de différentes origines, croyant·e·s et athé·e·s, aux parcours divers. Pour nous, la création d'une ethnocratie n'est pas la condition préalable à l'émancipation et à l'autodétermination des juif·ve·s. Nous nous réapproprions une identité juive en la conjuguant à la lutte antiraciste et en proposant une alternative culturelle, qui met en avant la préservation des cultures juives et la solidarité avec d'autres minorités et groupes historiquement opprimés. Notre judéité se décline autour de traditions partagées, de joie, de poursuite de la justice sociale et de la réparation du monde qui repose sur trois piliers : justice, paix et vérité.

Pour un militantisme internationaliste contre le colonialisme, le fascisme et l'impérialisme – Nous voulons nous battre aux côtés de celles et ceux qui luttent contre la violence économique, politique et symbolique que continue d'exercer la France néocoloniale sur le monde, notamment dans les outre-mers et en Afrique. Les politiques françaises et européennes de l'immigration et le traitement xénophobe des exilé·e·s ne sont que d'autres manifestations de la colonialité occidentale. De Calais à Lesbos, les frontières, les murs et les barbelés tuent, et nous nous tenons aux côtés des migrant·e·s et des travailleurs·euse·s sans-papiers.

Contre le racisme d'État

La lutte contre l'antisémitisme est une lutte pour l'égalité, qui s'inscrit aux côtés d'autres combats antiracistes – Nous sommes en rupture avec les institutions étatiques et les organisations qui prétendent combattre l'antisémitisme en le définissant comme un racisme exceptionnel, à part, et en le réduisant à des comportements individuels et anhistoriques. Ce qui devrait être une lutte pour un monde plus juste, partout et pour tous·tes, se voit instrumentalisé au profit d'une entreprise moralisatrice et trop souvent détourné comme un outil de gouvernance raciste ou de défense du projet colonial sioniste.

Refuser d'identifier les forces structurelles qui produisent le racisme empêche la convergence des luttes antiracistes, protège les intérêts de l'État, et offre un boulevard à l'autoritarisme. Comme tout racisme, l'antisémitisme contemporain est un phénomène politique. Bien qu'ayant ses spécificités historiques et étant façonné par diverses mutations, il reste un produit du nationalisme et de la suprématie blanche, qui nourrit les idéologies réactionnaires. Notre réponse doit donc aussi être politique. Nous refusons de séparer la lutte contre l'antisémitisme des autres combats antiracistes, et souhaitons participer à la construction d'un projet politique de justice pour tous·tes.

Dépasser l'instrumentalisation de l'antisémitisme – En France et ailleurs, des organisations conservatrices pro-Israël et des institutions étatiques qui prétendent lutter contre l'antisémitisme perpétuent l'amalgame « juif = sioniste » en présentant toute critique du sionisme, de l'occupation, ou de l'apartheid israélien comme intrinsèquement antisémite. Nous refusons que la lutte contre l'antisémitisme soit détournée de son objectif égalitaire pour devenir un outil de gouvernance autoritaire qui cible en particulier les musulma·ne·s, la gauche, et les organisations des droits humains. Nous refusons d'être la caution morale d'un État qui a persécuté et exterminé les nôtres. La sécurité ou les droits des juif·ve·s ne doivent servir à justifier des politiques discriminant d'autres minorités ou limitant la liberté d'expression, comme nous l'avons vu avec l'interdiction de manifestations en soutien au peuple palestinien, la déprogrammation de militant·e·s lors de conférences publiques, ou bien encore l'expulsion d'imams.

Contre l'islamophobie d'État – C'est l'islamophobie qui structure aujourd'hui les nationalismes européens et c'est la figure du Musulman qui représente l'altérité et l'intru. La théorie du grand remplacement, de plus en plus normalisée, légitime la persécution des populations de l'immigration post-coloniale, des réfugié·e·s et demandeur·euse·s d'asile non-blanc·he·s. Les théories du complot caractéristiques de l'antisémitisme sont désormais aussi mobilisées contre les personnes musulmanes, accusées de vouloir déstabiliser et diviser nos sociétés. La mémoire collective ne doit pas fermer les yeux sur les analogies entre l'islamophobie actuelle et l'antisémitisme du siècle passé, ni sur la façon dont la fixation sur un « islamo-gauchisme » imaginaire fait écho au judéo-bolchévisme de la première moitié du XXe siècle. Face au racisme d'État, nous luttons aux côtés de nos camarades ciblé·e·s par l'islamophobie.

Pour la fin de l'apartheid et de l'occupation en Israël-Palestine

L'État d'Israël est une émanation du colonialisme européen et doit son existence à la dépossession des Palestinien·ne·s et à la négation de leurs droits – Ni « conflit religieux », ni « lutte civilisationnelle », mais une situation coloniale en Israël/Palestine. L'oxymore « démocratie juive » ne désigne rien d'autre qu'une démocratie de façade, réservée exclusivement aux juif·ve·s. De fait, seul un véritable processus de décolonisation répondra à un objectif de justice et d'égalité. Aujourd'hui, deux blocs aux forces et aux moyens radicalement inégaux s'opposent : d'un côté un État suprémaciste et colonial qui bafoue le droit international et bénéficie du soutien des puissances occidentales, de l'autre une population colonisée, opprimée et dispersée, dont tout acte de résistance est perçu comme illégitime. Nous nous tenons aux côtés des palestinien·ne·s et des israélien·ne·s qui se battent pour une alternative réellement démocratique, qui accordera les mêmes droits à tous·tes les habitant·e·s de la région, de la Méditerranée au Jourdain.

Le combat antiraciste ne peut qu'être antisioniste – Le sionisme intègre et prolonge les logiques raciales de la modernité européenne. Il cherche à faire des juif·ve·s des blancs comme les autres, à les émanciper avec les mêmes mécanismes qui ont fait d'elles et eux des opprimé·e·s. Dans ce processus, les personnes juives non-européennes ont un statut de candidates à la blanchité, et les Palestinien·ne·s constituent un corps étranger et non assimilable. Nous ne fermerons pas les yeux sur le racisme de l'entreprise sioniste – qui compte aussi des victimes juives – car nous pensons qu'il est important de substituer à la lecture juif·ve/non-juif·ve, discours qui bénéficie au régime israélien, une lecture du rapport colon/indigène.

De nombreuses voix juives au sein des milieux antiracistes français cherchent à concilier antiracisme et sionisme, en le présentant comme un mouvement de libération compatible avec des valeurs dites « progressistes ». Le sionisme est un projet raciste colonial et ethno-nationaliste, dont les liens structurants avec l'antisémitisme sont de plus en plus apparents. Nous le voyons notamment avec le soutien inconditionnel des mouvements d'extrême droite à travers le monde pour la politique israélienne de colonisation et d'apartheid. Les systèmes coloniaux produisent et renforcent le fascisme, la suprématie, et le racisme, y compris l'antisémitisme. Le sionisme n'a pas sa place au sein des luttes antiracistes et anticoloniales, ni dans le combat pour les droits humains. Une voix juive antiraciste ne peut qu'être antisioniste.

Juifs et juives contre l'apartheid israélien
– Nous constatons avec inquiétude que pour de nombreuses personnes juives, le judaïsme et le sionisme ne font qu'un, que les juif·ve·s et l'État d'Israël ne font qu'un. Cette articulation traverse tous nos espaces, qu'ils soient familiaux, communautaires ou institutionnels. Ainsi, pour beaucoup de juifs et juives, les appels à la libération de la Palestine sont perçus comme une menace pour notre sécurité. Nous refusons que l'histoire douloureuse de l'antisémitisme soit utilisée pour jouer avec la peur des nôtres et légitimer une entreprise coloniale qui nie les droits des Palestinien·ne·s. Nous pensons au contraire, comme d'autres militant·e·s juif·ve·s antisionistes – d'hier ou d'aujourd'hui, d'Israël ou d'ailleurs – que la sécurité des juif·ve·s, y compris celle des Israélien·ne·s, ne peut passer par la colonisation et l'oppression du peuple palestinien. Nous savons aussi que la colonisation détruit le colon et son humanité. Elle l'expose à la violence conjoncturelle du colonisé, tout comme à celle de son propre système.

Tsedek ! soutient les Palestinien·ne·s dans leur lutte pour la liberté et pour le respect de leurs droits, notamment à travers la campagne BDS (Boycott, Divestment, Sanctions). Tant que le « droit à l'autodétermination des juif·ve·s » se fera au détriment des droits des Palestinien·ne·s, il ne sera pas légitime et nous ne pourrons connaître une paix juste.

En tant que juif·ve·s français·e·s nous ne sommes pas responsables de la politique israélienne, mais celle-ci est menée en notre nom. Nous avons donc la responsabilité de la changer. Solidaires de collectifs juifs antiracistes, anti-occupation et antisionistes dans le monde entier, comme de groupes palestiniens et israéliens, notre combat n'est pas solitaire, il s'inscrit dans un soulèvement international.

https://tsedek.fr

L'Actu des Oublié.e.s • S IV • ¡ No a la Mineria ! / Panama & Equateur

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

En avril, cap sur l'Amérique latine où l'offensive de l'industrie minière, en collusion sévère avec le pouvoir, rencontre une résistance acharnée.

L'Actu des Oublié.es a consacré en ce mois d'avril deux épisodes aux luttes contre l'industrie minière, alors que les menaces comme les résistances se multiplient.

EPISODE 13 • PANAMA

Premier épisode au Panama, où le peuple a déferlé dans les rues contre la plus grande mine de cuivre du continent latinoaméricain... avec l'enjeu de bannir l'industrie minière du pays.
Avec Jean Foyer, anthropologue chercheur CNRS au Centre de recherche et de documentation sur les Amériques.

EPISODE 14 • EQUATEUR

En Equateur, les projets miniers se multiplient : 8 % du territoire national est concerné.
Le gouvernement du président Noboa mène l'offensive en faisant appel à la police, à l'armée et même à des paramilitaires financés par les multinationales pour imposer des consultations aux populations.
Pourtant, fort d'une constitution qui le protège (un peu), organisé et solidaire, le peuple équatorien résiste et maintient vivaces les flammes de la résistance.
Focus sur le dernier chapitre de cet autre conflit intérieur à Palo Quemado, avec Luis Corral, porte parole du Front contre l'industrie minière.

Mise à jour :
A noter que le 20 avril, par référendum, le peuple équatorien a refusé à 65 % le fait de respecter les décisions des tribunaux d'arbitrage (tribunaux internationaux qui permettent aux multinationales de se retourner contre l'état lorsqu'elles s'estiment lésées que leurs projets ne sont pas menés à terme)

Avec Luis Corral, porte parole du Frente Nacional Antiminero