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Lettre ouverte au procureur 11/12/13/2022

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Un procès inique qui exonère un CRS coupable d'avoir mutilé un manifestant !
Un procureur qui réclame 2 à 3 années de prison avec sursis, 5 ans d'interdiction de ports d'armes et qui ne fait pas appel de l'acquittement .

Voici la lettre que nous publions ds le document ci-joint

Lettre ouverte au Procureur de la République

Paris, place de la République, le 15 septembre 2016, Laurent T., agent hospitalier et père de famille, est frappé en plein visage par l'éclat d'une grenade de désencerclement, alors qu'il est montré par des vidéos référencées, qu'il n'y a aucun heurt, que c'est la fin d'une manifestation syndicale, que la place de la République se vide. L'éclat de cette grenade, classée comme arme de guerre, lui explose l'œil droit, Laurent s'effondre, c'est l'horreur.

Nous avons assisté aux trois jours de procès du 11 au 13 décembre 2022 de Laurent T, contre le CRS Alexandre M., celui qui a mutilé à vie ce père de famille.

Trois jours de procès où les vidéos ne mentent pas et révèlent ce qui s'est réellement déroulé, (lors d'une charge de CRS) à une quinzaine de mètres de quelques manifestants passifs, une grenade est lancée en l'air — nous apprendrons lors du procès qu'elle a été lancée en toute illégalité, par ce CRS récemment recruté — En effet celui-ci a non seulement dérobé une grenade de désencerclement dans un camion de ravitaillement alors qu'il n'en avait pas le droit, qu'il n'avait pas reçu la formation obligatoire pour garder et lancer ce type de grenade, mais on apprend également qu'il l'a lancée en l'air, alors qu'il a été longuement expliqué par les experts qu'il était strictement interdit de lancer une grenade en l'air du fait de sa dangerosité.
Quelle était l'intention de ce geste ? Blesser et causer des dégâts.
Le mal est fait, Laurent est borgne. Sa vie est totalement bouleversée, il est obligé de se reconstruire à ses frais, contraint de quitter son emploi, obligé, lui, de prendre trois jours sans salaire pour ce procès si longtemps attendu (quatre longues années), obligé d'assumer les frais de sa défense, alors qu'il est totalement innocent, si l'on considère que participer à une manifestation reste un droit.
Les preuves sont indiscutables, tout était rassemblé pour faire valoir la justice.
Pourtant, nous avons assisté à une vraie parodie de justice, où les témoins de la victime ont été empêchés de finir leur déposition, alors que nous avons eu droit à de très très longues heures de témoignages de policiers contredisant par leurs témoignages les avis des experts de l'IGPN ou se contredisant entre eux. Une longue préparation a sans doute été nécessaire pour déverser autant de mensonges !
L'avocat des policiers, spécialisé dans la défense des forces de l'ordre et dans le droit des armes (!), a réussi avec le soutien de la présidente du tribunal à faire valoir comme une vérité tout le contraire de la réalité. La justice a préféré s'appuyer sur des photos sensationnelles émanant de « Paris Match », récusées dans un premier temps par madame le juge, non référencées et n'ayant aucun lien avec le drame infligé à Laurent.
Pendant trois jours, nous avons souffert avec Monsieur Laurent T. de voir et d'entendre la justice face à la machine de guerre mise en place par la partie adverse.

Nous avons entendu les fautes patentes du CRS accusé : il a gardé une grenade de désencerclement, il n'en avait pas le droit, il n'avait pas non plus la formation pour la garder ni la lancer, il n'a pas non plus obéi à un ordre de dissolution (ordre arrivé quelques temps après le drame).
A nos demandes de micro pour entendre cet avocat de la défense, le mépris a été la réponse. Devant tous les mensonges difficilement audibles de son plaidoyer, nous avons quitté la salle.

Mais avant, nous vous avions entendu : vous n'avez pas suivi la demande de Laurent dans sa demande de révocation, mais vous avez conclu aux fautes graves du CRS incriminé : vous demandiez 2 à 3 ans de prison avec sursis et 5 ans d'interdiction de port d'armes. D'une certaine manière l'essentiel était entendu : l'accusé n'aurait pas l'occasion de mutiler d'autres manifestants avant sa retraite.

La plaidoirie de la défense axée sur la peur et sur la manipulation des faits a porté ses fruits contre des preuves irréfutables. Le CRS a été acquitté. Une sensation nous envahi, la nausée.
Nous éprouvons aujourd'hui écœurement et révolte.
Et nous avons attendu votre décision pendant 10 jours. A votre tour, vous avez participé à une deuxième déflagration dans la vie de Laurent, alors que vous aviez la possibilité de rétablir un peu de justice.

Vous avez préféré laisser en exercice un CRS irresponsable et manifestement dangereux. Une nouvelle fois les professionnels de la justice ont sciemment détourné les fondements de la justice.
Il nous semblait que la justice devait être une conquête de la civilisation sur la violence, de l'apaisement sur la vengeance, de la stabilité sur le chaos. Malheureusement il n'en est rien.
Vous aviez énoncé un jugement qui prenait en compte les faits et la réalité du crime, vous avez choisi de ne pas le faire respecter en ne faisant pas appel.

Par votre décision, Monsieur le procureur, de ne pas faire appel, maintenant les policiers savent que tout leur est permis…un pas de plus qui éloigne le citoyen de sa confiance en la justice.

Postscriptum :

Vous avez certainement connaissance, Monsieur le procureur, que nous assistons en France à une augmentation conséquente en nombre de morts, de mutilés et de blessés causés par la police. Parmi les victimes, se trouvent des manifestants, de simples passants ainsi que des journalistes et des observateurs.
D'ailleurs, lors de la manifestation du 19 janvier 2023 contre la réforme des retraites, décrite comme pacifiste, un photographe espagnol a été renversé par une charge des forces de l'ordre, frappé violemment alors qu'il était à terre, il a dû être amputé d'un testicule.

« On lui fit bien voir que selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir »
Jean de Lafontaine « les animaux malades de la peste ».1678

Deux citoyennes en colère
Le 25 janvier 2023

Reprenons nos facs et nos luttes, point de vue autonome à Paris 8

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Point de vue autonome à Paris 8 sur le mouvement actuel dans les facs

Mercredi à Paris 8, on était plusieurs centaines, apparemment la plus grosse AG étudiante en France de la semaine. Résultat : une vidéo instagram et des appels à « massifier ». Deux jours avant, quelques dizaines d'étudiant.es ont lancé une occupation à la MSH Paris Nord à Aubervilliers, avant de se faire embarquer pour 24h de garde à vue. Alors même que ce campus est relié à Paris 8, l'AG de mercredi n'a exprimé aucun soutien clair aux étudiant.es embarqué.es, aucune réaction, malgré des propositions, refusées au vote.

Nous nous sommes enfermé.es dans le cadre des AG pilotées par les organisations politiques, dans lequel la tribune et les votes sont omniprésents. On en revient à ce que l'AG vote contre des actions qui ne nécessitent aucune approbation. Elle doit rester un lieu d'échanges et d'organisation concrète, non décisionnaire : refusons la main mise trotskyste sur ces AGs, refusons la tribune et les médias, encore plus quand ils viennent faire la pub des partis (https://urlz.fr/kzge). Arrêtons de tout voter quand ça n'est pas nécessaire, sortons de leurs cadres pour respecter les prises de paroles, faire attention aux rapports de domination et organiser des actions concrètes. Retrouvons nous dans d'autres cadres, organisons des ateliers, des envahissements, des auto-réductions... Organisons nous avec et soutenons les personnels enseignants, BIATSS, vacataires et sous-traitants à Paris 8, impliqué.es dans de nombreuses luttes locales et qui, pour beaucoup, taffent dans des conditions inacceptables !
L'AG n'est pas légitime, elle ne le sera jamais, et on s'en fout. On s'organisera avec,sans, ou en parallèle.

On s'apprête peut-être à vivre une grève générale, mais les facs sont toujours dans l'attente. Les autres secteurs attendent et espèrent qu'on se bouge, le Gouvernement en a peur, prouvons leur qu'on peut tout bloquer, tout occuper et tout cramer !

Rendons nous en nombre à l'AG interfac à Paris 8 ce lundi à 18h et à l'AG interne à Paris 8 à 12h ! Militons dans nos quartiers, avec les habitant.es, étudiant.es et travailleur.ses du 93 et d'ailleurs, ouvrons des espaces pour se connaître et se parler et sortons (au moins temporairement) des quartiers bourgeois surprotégés.

Point de vue à chaud d'un militant à Paris 8

Hommage à Serge Livrozet

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

LE CINE de la COMMUNE Vous propose Hommage à Serge Livrozet (1re partie) - Projection de « la mort se mérite » un film de Nicolas Drolc

Université populaire et libertaire du XIe arrdt, Commune de Paris

LE CINE de la COMMUNE Vous propose

Hommage à Serge Livrozet (1re partie)
Projection de « la mort se mérite » un film de N. Drolc

Présentation du film-documentaire : La Mort se Mérite brosse le portrait de Serge Livrozet, figure de la contre-culture française des années 70, ancien plombier, ancien perceur de coffres forts, fondateur avec Michel Foucault du Comité d'Action des Prisonniers, écrivain autodidacte et militant libertaire. Devant la caméra intimiste de Nicolas Drolc, cet " anarchiste qui n'aime pas les bombes " se laisse dresser le portrait en n'étant tendre ni avec lui-même, ni avec la vie et les plaisirs qu'il y recherche pour " rendre ce séjour merdique le moins désagréable possible ".

Serge Livrozet fut comptable, « perceur de coffres » et écrivain. Il a été adhérent à la CNT, à la Fédération anarchiste et membre fondateur du Comité d'action des prisonniers (CAP) avec Michel Foucault et Jacques Lesage de la Haye. Il participa à la création du journal Libération première formule. L'hommage à Serge aura lieu en deux temps autour de la projection de « la mort se mérite » un film de Nicolas Drolc, le 15 février en présence de Thierry Maricourt le 19 avril 2023.

Le mercredi 15 février 2023 à 20H
Librairie Publico - 145 rue Amelot 75011 Paris

Tel : 01 48 05 34 08 / courriel : librairie-publico@sfr.fr
Métro ligne 5 Oberkampf ou ligne 8 Filles du Calvaire

Appel à textes : Pour un recueil de textes par et pour les squatteureuses (et les autres) !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Cet appel est lancé à l'occasion de la semaine de mobilisation intersquat contre la loi Kasbarian-Bergé !

Toi aussi, tu vis en squat, tu t'organises ou tu passes beaucoup de temps dans des squats, tu as des proches en squat, tu participes à des ouvertures ?

Combien d'entre nous adorent écrire et n'osent pas trop le faire ni en parler ? Pas écrire des CR de manifs ou des communiqués : écrire des poèmes, des nouvelles, des histoires.

Et si, pour une fois, on se réjouissait d'écrire ensemble, on assumait collectivement d'avoir du squat et de la littérature dans nos vies ?

L'idée, ce serait de publier une brochure-recueil à partir de nos textes. Le but n'est pas forcément d'écrire sur le squat, mais de permettre que cet aspect de nos vies influence librement nos écritures, et de se donner un espace où se sentir légitime à lire et se faire lire.

Et pourquoi pas, en profiter pour organiser des ateliers d'écriture créative dans nos squats, publiquement et/ou entre nous ? Si vous ne savez pas comment faire, n'hésitez pas à demander des conseils à l'adresse e-mail (ou autour de vous).

Vous pouvez accompagner les textes, ou pas, d'une signature, d'infos sur vous et votre squat, votre ville.
On veut favoriser la diversité des textes alors pas de texte de plus de 10 000 signes svp !

Envoie ton récit, ton poème, ta nouvelle, ce que tu veux, à :
squat-et-ecriture[at]systemli.org
jusqu'au 31 juillet 2023 !

Chiffrement PGP possible, envoyez simplement un e-mail en demandant la clé et en joignant votre clé publique.

Le 31 janvier, prenons Paris en otage !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Faisons du 31 janvier une date historique. Déferler, déborder, bloquer : il s'agit d'être cruel·les !

FERLER
La manifestation parisienne du 19 janvier a réuni plus de 400 000 personnes. Cette première bataille de la guerre pour les retraites était un succès quantitatif. Celles et ceux qui avaient fait l'autruche pendant la révolte des gilets jaunes, effrayés par leur soulèvement désordonné ou retranchés dans leurs luttes sectorielles, étaient enfin réunis dans la rue. Et pour cause : chacun·e de nous est concerné·e.

Si notre nombre était impressionnant, notre densité nous rendait vulnérable. Une salve de grenades lacrymogènes sur la place de la République, noire de monde, aurait provoqué un mouvement de foule tragique. La police l'avait bien compris, et s'y était préparée en ouvrant un itinéraire alternatif, parallèle, pour désengorger le parcours officiel et permettre aux manifestant·es de défiler.

BORDER
Plus qu'une manifestation, c'était un débordement dans l'espace et dans le temps : à 20h, des cortèges continuaient d'affluer sur la place de la Nation. Le dispositif policier a dû s'assouplir dans l'urgence : distendu, régulièrement dépassé, il n'a parfois tenu que par sa violence. Sur le boulevard Beaumarchais d'abord, puis sur l'avenue Daumesnil la nuit tombée. Faute d'une conflictualité la hauteur de la situation, le dispositif policier n'a pas craqué.

On touche là au problème fondamental de la mobilisation du 19 janvier, succès quantitatif mais échec qualitatif. Après tant de mobilisations syndicales timorées et de rendez-vous manqués entre la gauche et la rue, nous avons laissé l'affluence nous surprendre. Il y avait quelque chose de gilet jaune dans les rues perpendiculaires et le jeu de transvasement entre cortèges dont elles étaient le théâtre. Mais nous sommes resté·es sages. Pourquoi notre colère n'a-t-elle pas explosé ? Pourquoi le débordement a-t-il manifesté, et pas débordé ?

FRAPPER
Nous nous sommes regardé·es, nous nous sommes attendu·es, et nous sommes passé·es à côté de l'occasion. Mais nous ne ferons pas deux fois la même erreur. Si nous devions nous retrouver aussi nombreuses et nombreux, le 31 janvier, à déferler dans les rues de Paris et à déborder du parcours officiel, nous aurions alors une chance historique de faire plier Macron – sur les retraites d'abord, et peut-être au-delà. Pour cela, nous devrions :

Passer d'un cortège à l'autre pour harceler et désorganiser le dispositif policier. Bloquer et barricader les rues arrachées aux forces de l'ordre ou concédées pour désengorger la manifestation. Forcer les commerces ouverts à baisser le rideau en solidarité avec les grévistes, en invitant les salarié·es à débrayer et à rejoindre le cortège. Débarrasser les supermarchés de leur champagne et les boutiques chics de leurs produits de luxe pour les distribuer dans la rue. Nous détourner du trajet établi et dériver - vers l'Ouest, le périph, une gare, un centre commercial, un hôtel de luxe, une mairie... Bref, transformer chaque parcours parallèle en une nouvelle ligne de front, épuiser l'ennemi partout et tout le temps. La nuit, tous les chats sont gris. Foutons un joyeux bordel !

PENSER EN STRATÈGE, AGIR EN BARBARE
APRÈS PARIS LE MONDE ENTIER