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Mardi 26 Mars – 18h Infotour sur la frontière polonaise-biélorusse (en/fr) [Parole errante]

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Infotour sur la situation à la frontière polonaise-biélorusse : mardi 26 à 18h à la parole errante !

/english below/

Depuis août 2021, seuls quelques jours ont été enregistrés sans tentative de franchissement de la frontière entre la Pologne et la Biélorussie. Malgré l'expansion constante de la barrière, la présence de plus en plus nombreuse et brutale des services, et l'intérêt décroissant du public, la route migratoire à travers la Biélorussie et la Pologne reste ouverte et permet aux personnes aux personnes en chemin d'atteindre l'Europe.

Nous vous invitons à une discussion sur ce qui s'est passé à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie au cours des deux dernières années et demie et sur ce qui se passe aujourd'hui. Sur la réponse militarisée et brutale des autorités polonaises et leur discours déshumanisant sur la migration. Le racisme et la violence des services, l'expansion constante des barrières frontalières et la détention des migrants qui s'apparente à un séjour en prison. Sur la criminalisation de la solidarité mais aussi sur le pouvoir du soutien mutuel et des initiatives locales. Enfin, combien les pratiques à la frontière polonaise-biélorusse ressemblent à celles que nous connaissons déjà à d'autres frontières de l'Europe et du monde.

Nous aimerions que cette réunion, en plus de présenter et de parler de la frontière, soit aussi une occasion de parler ensemble des migrations et des activités frontalières, ainsi qu'un lieu de réflexion commune sur les possibilités de construire une coopération et un soutien mutuel.

La discussion sera en anglais et en français, avec traduction.

Dates de l'infotour :

  • 20 mars, 19h – BAR LE DUC, bistro Chez Doudou 3 rue du Four
  • (à confirmer 21 mars – DIJON, Tanneries 37 rue des Ateliers)
  • 22 mars, 19h – NANCY, Ancrage 48 rue Vayringe
  • 26 mars, 18h – MONTREUIL, Parole errante 9 rue François Debergue
  • 28 mars, 18h – MANDRES-EN-BARROIS, café Bois le Jus 2 rue Vinelle

Since August 2021, only a few days have been recorded without attempts to cross the Polish-Belarusian border. Despite the constantly expanding barrier, the increasingly numerous and brutal presence of the services, and the decreasing public interest, the migration rout through Belarus and Poland remains open and allows people on the way to get to Europe.

We invite you to a meeting about what has been happening on the Polish-Belarusian border over the last 2.5 years and what is happening today. About the militarized and brutal response of the Polish authorities and their dehumanizing narrative about migration. About racism and violence of the services, constantly expanding border barriers and the detention of migrants resembling a stay in prison. About the criminalization of solidarity, but also about the power of mutual support and grassroots initiatives. Finally, how much the practices on the Polish-Belarusian border resemble those already known to us from other borders of Europe and the world.

We would like this meeting, apart from presenting and talking about the border, to also be an opportunity to talk together about migration and border activities, as well as a place to jointly reflect on the possibilities of building cooperation and mutual support.

The talk will be in English and French, with translation.

Dates of infotour :

  • 20 march, 7pm – BAR LE DUC, bistro Chez Doudou 3 rue du Four
  • (to confirm 21 march – DIJON, Tanneries 37 rue des Ateliers)
  • 22 march, 7pm – NANCY, Ancrage 48 rue Vayringe
  • 26 march, 6pm – MONTREUIL, Parole errante 9 rue François Debergue
  • 28 march, 6pm – MANDRES-EN-BARROIS, café Bois le Jus 2 rue Vinelle

Samedi 23 Mars : Liberté, Egalité, Papiers ! Appel à la mobilisation et Manifestation 14h Bastille

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Appel à la mobilisation générale à l'occasion de la journée internationale contre le racisme et le facisme

Partout dans le monde, de l'Europe aux États-Unis, les pouvoirs mettent en place des politiques racistes, nationalistes et liberticides sur le dos des Immigré·e·s.
Partout cela s'accompagne du renforcement de toutes les inégalités sociales et de l'exploitation de toutes les travailleuses et de tous les travailleurs.
En légitimant les idées les plus réactionnaires de l'extrême-droite ces politiques ouvrent la voie aux courants fascistes.
En France, le gouvernement, tout en s'inscrivant dans la lignée des précédents, franchit un cap dans sa politique ouvertement raciste : Loi Darmanin, interdiction de l'abaya à l'école, réforme du droit du sol, etc.
Ces décisions politiques impactent concrètement la vie quotidienne de ceux et celles qui vivent et travaillent ici et de celles et ceux qui arriveront demain.

Face à ce constat, nous appelons à défendre les droits et la dignité de chacun·e, notre arme est la solidarité.
Partout, dans chaque quartier, chaque école, chaque lycée, chaque université, chaque hôpital, chaque lieu de travail, organisons-nous, avec les collectifs de sans-papiers, les mineurs en danger, les femmes et LGBTQI en lutte, les associations de l'immigration, les réseaux de solidarité et les syndicats. Seule la lutte collective permet de défendre ses droits et d'en gagner de nouveaux.

Contre les arrestations, les centres de rétention, les expulsions, les violences policières et l'arbitraire préfectoral
Pour la régularisation immédiate et collective de tous les immigrés sans papiers, à commencer par les travailleurs en lutte de Chronopost, DPD, Emmaüs, des chantiers de l'Arena et des piquets du 17 octobre
Pour l'abrogation de la loi Darmanin
Contre les quotas, la remise en cause du droit du sol et de l'Aide médicale d'État
Pour la liberté de circulation et d'installation
Pour le respect du droit d'asile, un logement, des soins, l'accès à l'éducation, pour tous et toutes
Pour l'égalité des droits, la justice sociale, pour une vie libre et digne et contre le racisme
Pour contrer le fascisme et le nationalisme
À l'occasion de la Journée internationale du 21 mars, des manifestations ont lieu dans le monde entier du 16 mars au 23 mars contre le racisme, le colonialisme et le fascisme.
Nous appelons à faire converger nos luttes, à rendre visible la solidarité en manifestant partout en France le samedi 23 mars.
Nous exigeons que la France mette fin à ses pratiques coloniales à Mayotte comme dans les autres départements et territoires d'outre-mer et plus généralement en Afrique.
Nous refusons que s'organisent en notre nom en France les JO du racisme d'État.
Pour la liberté, la dignité et l'égalité des droits. Dans nos quartiers et nos lieux de travail, comme à Mayotte et en Palestine, notre monde s'appelle Solidarité !

#SolidaritéAntiraciste
#SolidaritéAntifasciste
#23MarsAntiraciste
#23MarsAntifasciste
#WorldAgainstRacism
#WorldAgainstFascism

Ci-dessous l'appel international de coalitions dans de nombreux pays https://worldagainstracism.org/2024-waraf/16m2024-fr/

8 mars 2024 : affronter le fémonationalisme

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Le 8 Mars 24, « Nous Vivrons » a défilé à Paris pour dénoncer le manque d'empathie supposé des féministes envers les victimes israéliennes. Alors qu'il est factuellement établi que le traitement de la mémoire est incomparablement plus important et respectueux pour les victimes israéliennes que palestiniennes, iels prolongent en France la rhétorique fémonationaliste de l'État Israélien.

Ce 8 Mars 2024, alors que l'Europe s'engonce dans ses frontières, se barde de policiers qui tuent expulsent, trient, repoussent, enferment, que les températures ne cesse de monter, que tout fond et se délite, à Paris dans la manifestation féministe, les milices sionistes tabassent. Soyons très claires : nous, grande majorité des personnes descendues dans la rue ce 8 Mars, nous soutenons la lutte d'émancipation du peuple palestinien, parce que nous combattons la colonialité sous toutes ses formes. Nous exigeons l'arrêt immédiat du génocide en cours du peuple palestinien. Nous exigeons le démantèlement de la structure d'apartheid coloniale de l'État Israélien. Nous voulons mettre à bas l'alliance mondiale auto-légitimante entre les puissances coloniales d'Europe, des États-Unis et d'Israël. Ce sont des conditions sinequanones pour pouvoir mettre en place une solution permettant à toutes les populations présentent sur les territoires de Palestine / Israël de pouvoir envisager un futur viable.

Ce 8 Mars 2024 à Paris, ce qu'on a vu c'est un service d'ordre aux allures miliciennes, tout en cagoule et en virilité, en copcopinage avec la BRAV-M, elle-même corps policier aux pratiques ouvertement paralégales. Ce qu'on a vu c'est le patriarcat sous son déguisement fémonationaliste : Des vrais hommes, des musclors, qui protègent les seules vraies femmes, les leurs. Racisme et sexisme se donnent ici la main. En même temps qu'il entretient la confusion entre antisémitisme et antisionisme, le collectif « Nous vivrons » entretient la confusion entre féminin et féminisme. Deux discours qui s'entremêlent dans la rhétorique patriarcale fémonationaliste où le but est de soutenir la dynamique coloniale tout en arrivant à la conclusion totalement renversée que l'ordre patriarcal national n'est pas l'ennemi des femmes, bien au contraire, il est leur sauveur. Rabattre le féminisme sur le féminin puis éjecter du féminin toute une partie des femmes*, c'est la rhétorique qui a toujours accompagné la colonialité mondiale. C'est pourquoi nous, féministes de 2024, nous savons que nous devons sans cesse penser depuis ce cercle ouvert qu'est la catégorie femme. Nous, féministes de 2024, reconnaissons l'histoire lugubre de collaboration entre les mouvements dits « féministes » blancs, le colonialisme et l'apartheid. Nous connaissons notre histoire et à ce titre reconnaissons qu'il est de notre responsabilité de nous positionner clairement contre le génocide, l'apartheid et le colonialisme en Palestine.

La situation coloniale en Palestine est un laboratoire de cruauté et de mort. Sous nos yeux, l'armée israélienne rivalise de trouvailles pour humilier toujours plus, torturer toujours plus, faire souffrir toujours plus profondément la population civile palestinienne qu'elle affame. Toutes ces tortures escortées par les rires des soldats, font désormais partie du champ de ce qu'il est possible et même légitime de faire endurer à des humains. Cette inversion totale de l'ordre moral, cette jouissance de la cruauté, qui est encouragée par les discours des extrêmes droites partout dans le monde, dessine les contours d'une normalité future effrayante. Puisqu'il est normal d'affamer des bébés, d'écraser des personnes au bulldozer et de mettre les enfants au spectacle de la mort de leurs parents, puisqu'il est normal d'annihiler complètement un peuple et d'en rire, comment, après cela trouver quoi que ce soit de vraiment grave ? Comment ne pas voir que toutes ces tortures et ces massacres auxquels nous assistons en direct depuis nos téléphones vont irrémédiablement infuser sur les normes futures de la guerre et leurs prolongations dans le maintien de l'ordre et la lutte contre les ennemis de l'intérieur ?

Jouer la montre. Voilà ce que font aujourd'hui les soutiens de la politique coloniale de Netanyahou. Jouer la montre alors que d'heure en heure s'annonce l'assaut final de l'armée israélienne sur Rafah où sont réfugiées plus d'un million de personnes. Jouer la montre alors que des centaines de milliers de PalestinienNEs enferméEs dans Gaza sont en train de mourir de faim. Jouer la montre, jusqu'à ce que le dernier bâtiment ait été explosé et le·a dernierE palestinienNE assassinéE. Jouer la montre en cherchant à ralentir la contagion mondiale du soutien populaire à la cause palestinienne. La ralentir juste le temps suffisant pour que États-Unis et les États européens puissent renflouer l'armée sioniste d'un nombre effarant mais jamais suffisant de bombes, d'avions de chasse, de snipers et de grenades. Juste le temps nécessaire pour l'armée israélienne de parachever l'irréversible. Alors, quand le projet colonial d'extermination sera accompli, que les contrats d'exploitation des ressources de la côte de Gaza seront scellés, les territoires spoliés et revendus, alors et seulement alors, on verra tous les Joe Bidens du monde pleurer sur le sort malheureux des palestinienNEs. Une fois qu'il n'y aura plus de risque en capital comme on dit, une fois que ce sera trop tard, il sera de bon ton de verser quelques larmes. Dans quelques années, pour prouver leur supériorité, ces mêmes chefs d'État offriront - peut-être- aux survivantEs du massacre, d'humiliantes indemnisations sous conditions.

C'est pourquoi il nous semble important de comprendre la rhétorique de « Nous Vivrons » pour ce qu'elle est : un outil parmi d'autres de défense de la colonialité et des avantages matériels qui la compose. Ce n'est pas parce que les armes ici ont la forme de mots qu'elles opèrent dans le champ de la discussion. L'embrouille et le déni font partie de l'arsenal verbal du système colonial dont la cruauté est indéfendable. Cela doit nous amener à des considérations tactiques. Premièrement : Il est de la responsabilité des mouvements féministes de démonter les attaques rhétoriques sionistes. À ce titre les organisateurices de la manifestation du 8 Mars avaient la responsabilité d'ancrer le féminisme dans la lutte décoloniale et de refuser que des collectifs qui soutiennent l'assassinat de plus de 20 000 enfants, qui défendent la légitimité d'un État sur le point d'exterminer plus d'un million de personnes, viennent défiler dans le cortège féministe. Iels ont eu peur, n'ont pas voulu prendre les risques, alors ce risque c'est la base qui l'a pris. Deuxièmement : la véritable lutte se joue sur le plan du rapport de force.

Nous encourageons donc tout le monde à continuer à se rendre massivement en manifestation, à amplifier la campagne StopArmingIsraelFrance, et les actions de boycott, de blocage et de visibilisation menées par les collectifs palestiniens, afin de forcer les États coloniaux dans lesquels nous vivons, à cesser leur soutien au génocide en cours.

Texte de l'Assemblée Féministe Transnationale

*

@assfemtransnat
Tous les textes de l'Assemblée Féministe Transnationale ici

Photo : Marche de nuit féministe du 7 mars 2024
Note de contexte post-rédaction

  • NousVivrons, proche du « collectif du 7 Octobre » : groupe réactionnaire ayant revendiqué plusieurs actions de perturbation depuis le 12 novembre (contre le dépôt de gerbe de la LFI au Vel-d'Hiv pour la journée contre l'antisémitisme, opposant le cortège Palestine pendant la manifestation nationale contre les Violences Sexistes et Sexuelles le 25 novembre en chantant la Marseillaise...). Ce 8 mars, pour la première fois, leur cortège est officiellement inclus dans la marche, par l'accord de certains membres de l'inter-orga du 8 mars : FSU, CGT, Solidaires, CNDF grève féministe.
    Le présence de personnes se revendiquant de gauche et « combattant l'antisémitisme » dans leurs cortèges crée la confusion. Le service d'ordre serait celui du « Service de Protection de la communauté Juive », groupe se réclamant « apolitique ».

Arrestations du 1er mai 2023 : La juge condamne malgré l'absence de réquisitions du parquet !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Le 23 janvier 2024, au TGI de Paris se déroulaient 2 procès relatifs à la vague d'arrestations le soir du 1er mai 2023, en plein mouvement social contre la réforme des retraites.

Ce soir-là, la police avait effectué des arrestations massives, craignant des manifestations sauvages comme c'était le cas dans la capitale et dans d'autres villes de France régulièrement depuis le soir de l'annonce du 49.3.

Dans un de ces procès, l'inculpée était accusée de “participation à un groupement” et “refus de signalétique”. Constatant pendant ses réquisitions un dossier presque vide et sans doute consciente du nombre d'affaires de ce soir-là qui s'étaient soldées par un abandon, des relaxes ou des peines mineures lors du passage devant les tribunaux, la procureure a requis elle-même la relaxe. L'avocat de la défense a pour sa part demandé une condamnation de l'État a remboursé les frais de justice en cas de relaxe.

Il était alors probable que le tribunal, constatant l'absence de réquisitions, suive l'avis du parquet. C'était sans compter sur la juge, qui pensa quant à elle que l'infraction de “participation à un groupement en vue de” était tout à fait caractérisée, sur la base de la fiche d'interpellation uniquement, mais probablement surtout pour ne pas avoir à remboursé l'accusé des frais de justice, et condamna L à 60 jours amende de 10 euros, ce qui fait donc un total de 600 balles d'amende.

Un appel a été demandé par L, dont l'affaire sera donc rejugée.

Nous appelons d'ores et déjà à être présent en solidarité lors de l'audience en appel pour ne laisser personne seuls face à la justice et ses sales juges !

Récit d'une petite manif autonome non déclarée contre les CRA à Paris

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

On avait proposé un rendez-vous dimanche dernier à 15H à Barbès pour une déambulation autonome contre les CRA, les frontières et la répression. Plusieurs événements récents nous avaient motivé·e·s à organiser cette manif : les quelques évasions du centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes en novembre et en décembre 2023 (youpi !), les révoltes qui ont eu lieu dernièrement à l'intérieur, mais aussi les 2 salves d'arrestations, près du CRA, de 12 puis 4 personnes solidaires de la lutte des retenu·e·s.

Vive les évadés, force aux retenus !

L'idée derrière cet appel autonome était de parler de ces événements, à la fois pour leur donner de la visibilité dans l'espace public, exprimer notre solidarité et casser la sensation d'isolement que peut créer la répression. En bref, faire un appel à prendre la rue pour (re)prendre confiance collectivement dans la lutte, montrer qu'on n'est jamais seul·e·s à être animé·e·s par la destruction des CRA, des prisons, des frontières et du racisme structurel, que ce soit par les mots comme par les actes.

Stop frontières

On a vu une petite centaine de personnes rejoindre le rassemblement, c'était chouette de faire quelques rencontres de cette manière. On espère se donner l'occasion de se recroiser bientôt ! Si on refait ce genre de trucs vous le saurez par Paris-luttes.info :) Petite pensée à celles et ceux qui se sont tappé·e·s des heures de transport pour venir depuis la banlieue parisienne ou autre <3 et à celles et ceux qui ont enchaîné le contre-meeting de Zemmour et la manif.

Affiches collées « Le Kérosène c'est pas pour les avions, c'est pour brûler les centres de rétention »

Pour une manif non déclarée, qui plus est dans Paris, on était surpris·e·s et super content·e·s d'avoir déambulé pendant 2h sans intervention des flics. Le cortège était juste suivi par une voiture banalisée, et encore, pas dans les petites rues ! Des collages d'affiches ont eu lieu tout le long de la manif : contre les CRA, contre les boîtes collabo du système d'expulsion raciste, contre les frontières et pour la lutte des retenu·e·s. Des gens ont pu taguer au calme quelques murs de la ville. Et on a crié de nombreux slogans aux passant·e·s, aux gens qui occupent la rue et à celles et ceux présent·e·s à leurs fenêtres pour rappeler qu'on veut la liberté pour toustes, avec ou sans papier.

Affiche collée : à bas les cra

Que ce sont les lieux d'enfermement qui posent problème et pas les gens qui y sont parqué·e·s. Que les entreprises telles que Engie, Vinci, Eiffage ou Air France bénéficient du business de l'enfermement des personnes sans papiers, et que le contrôle et la charité ne sont pas des moyens de lutter contre les logiques racistes de tri des personnes et d'infantilisation à l'oeuvre dans certaines associations.

Affiches collées sur le parcours

On a fait un petit coucou à l'association France Terre d'Asile (FTDA), pas loin du métro Marx Dormoy, histoire de lui rappeler son rôle dans la permanence des CRA. La façade a été redécorée à la peinture. De manière générale, toutes les asso qui font de l'accompagnement individuel en CRA - Cimade, ASSFAM... - se rendent complices des logiques racistes de tri, de fichage, de répression et d'expulsion. Toutes touchent plusieurs millions d'euros de subventions. Pour continuer de remporter les appels d'offre et percevoir cet argent, elles passent sous silence la plupart des mauvais traitements reçus par les prisonnier·ères et invisibilisent leurs révoltes. En mai 2020, par exemple, l'ASSFAM avait fermé les yeux sur le tabassage d'un retenu au CRA de Oissel... alors qu'il avait été tapé dans une cellule d'isolement adjacente à ses bureaux. Autre exemple : l'ASSFAM n'a pas eu un mot pour M., retrouvé mort en cellule le 26 mai 2023, après qu'il a été tapé par les flics

La façade de France Terre d'Asile redécorée

La Poste de Marx Dormoy a été couverte d'affiches dénonçant ses pratiques de poukaves. C'est plus simple d'ouvrir un compte chez La Poste quand on n'a pas de papiers français, et on entend régulièrement parler d'histoires de gens dénoncé·e·s par les employé·e·s aux flics, qui viennent interpeller puis envoyer en CRA. Des slogans ont aussi été chantés contre Emmaüs en croisant quelques unes de ses boutiques. La célèbre multinationale, sous son vernis d'asso humanitaire, n'hésite jamais à faire appel aux forces de l'ordre pour faire arrêter-condamner-expulser les grévistes sans papiers, à la rue, qui oseraient se retourner contre leurs patrons et leurs conditions déplorables. De nombreux récits de ces luttes et des crasses infligées par Emmaüs sur les salaraié·e·s sont trouvables sur Paris Luttes et ailleurs. Plus récemment, une longue grève de plusieurs mois a sévi au sein de communautés du Nord-Pas-de-Calais. Des grévistes sont même allé·e·s en bus jusqu'au siège national à Montreuil. La direction avait pris la décision de fuir et de retirer l'appel à participer à la marche du 18 décembre.

Affiche collée : « La Poste dénonce les »sans-papiers« ... Pas de vacances pour les balances !!! »

On a pu discuter des CRA, des évasions, etc. avec des gens qui nous alpaguaient ou nous posaient des questions sur la raison de notre manif. Nous avions choisi de faire la déambulation depuis Barbès jusque la Porte de la Chapelle pour s'adresser directement
aux nombreuses personnes qui subissent quotidiennement l'occupation policière de ces quartiers.
Un truc qui n'a pas été fait, par manque d'organisation, c'est de traduire nos tracts en anglais et en arabe.

À bas l'État

C'est dommage parce que beaucoup d'habitant·e·s de ces quartiers ne lisent pas le français. On fera en sorte d'être plus au taquet sur la traduction la prochaine fois.

La manif s'est terminée non loin du 104, haut lieu de la gentrification du 19e arrondissement, occupé par des mineur·e·s isolé·e·s depuis l'aprem du samedi. Des chants contre Darmanin se sont fait entendre, sans s'approcher de l'occup : après discussion on se disait on nous a dit que notre présence pourrait détériorer les négociations en cours avec la mairie et la préf. Tant pis, une prochaine fois !

Feu aux CRA

À la fin de la manif on s'est dit que comme les flics n'étaient pas intervenus lors de la manif, on annulait le rdv post-manif prévu en cas de problème. Après réflexion, certain·e·s d'entre nous ont regretté de pas l'avoir maintenu ne serait-ce que pour chiller ensemble et débrieffer de toute façon. On trouve bien de se parler quand ça va pas, mais aussi quand ça va bien ! Ç'aurait été l'occasion de mieux se rencontrer. La prochaine fois on y réfléchira à deux fois !

Nous avons appris qu'une personne avait malheureusement été arrêtée suite à un contrôle de police en amont de la manif. Une grosse pensée pour elle et ses proches, on espère que ça va ! Son suivi est bien en cours par la Legal Team et ses proches.

Les flics ont checké quelques personnes se rendant à la manif qui avaient le malheur de passer par le mauvais trottoir. Rappelons qu'il est toujours bon d'envoyer des guets à l'avant pour ce genre d'événement et de ne pas hésiter à faire des détours ou changer de trottoir à la vue des bleus. Quoi qu'il en soit, les flics étaient avec quelques fourgonnettes et quelques équipes en uniforme sur les trottoirs aux alentours de Barbès ce jour-là au même titre que les autres jours, le quartier étant quotidiennement occupé à des fins de contrôle et de surveillance.

À bas les frontières

Nous avions essayé de prendre nos responsabilités quant à la répression possible de cette manif en prévoyant une manière de se disperser qui soit rassurante et collective, mais aussi en en diffusant dès le début du rassemblement, un tract avec les conseils antirep en cas d'arrestation, en faisant un speech au micro avant de partir pour re-détailler tout ça, et en prévoyant une avocate prête à se charger des suites juridiques s'il venait à en avoir.

Pour rappel, le procès des 4 inculpé·e·s du parloir sauvage aura lieu le 02 Juillet. Et le procès des 12 inculpé·e·s du nouvel an aura lieu après l'été, le 29 octobre au matin et le 30 octobre en après-midi.

Contre le racisme et la machine à expulser,
À bas les frontières, à bas les CRA,
Vive l'anarchie !

Oh non des anarchistes