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Manif'Action XR 09 : La Gravière est une Ordure !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Manif'action contre les gravières et leur monde en Ariège le 1er Juin, avec un camp de base du 31 mai au 2 juin !
par Extiction Rebellion Ariège. Retrouvez les infos sur IAATA

En Ariège, la lutte contre les gravières et leur monde mortifère continue !

Extinction Rebellion Ariège vous concocte un rendez vous de tous les diables du 31 mai au 2 juin : La Gravière est une Ordure !

Comme l'année précédente, il s'agit d'un week end de camp, des concerts vendredi et samedi, et discussions, et au cœur de tout ça d une Manif'Action le samedi. 🎺🎪⚡️ Le camp abritera aussi un camping, des cantines, et une base arrière contre les oppressions et la répression.

Toutes les infos sont et seront sur notre chaîne Telegram : https://t.me/infolagravieresamuse

Tu n'as pas Telegram ? Alors va sur https://t.me/s/infolagravieresamuse, et le tour est joué.

Enfin, tu peux trouver comment nous soutenir, être bénévole, etc, sur notre LinkTree : https://linktr.ee/lagraviereestuneordure

Lutter contre les gravières, c'est lutter contre un extractivisme qui nourrit le BTP (30 tonnes de graviers par mètre de l'A69) et attaque la nappe phréatique. En effet, en Ariège, les gravières creusent le sol et extraient les ressources au sein même de la nappe. Pire, une fois les gisements vidés, ils les remblaient à base de déchets du BTP, comme pour maquiller le crime. Oui, ça veut bien dire qu'ils mettent des déchets du BTP dans une des plus grosses nappes phréatiques entre les Pyrénées et Toulouse.

Comme l'an dernier, le lieu exact ne sera dévoilé que peu avant l'évènement, pour des raisons de sécurité évidentes, de même que le déroulé exact de la Manif'action qui le sera le jour même.

À bientôt !!

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Les chars sont entrés dans Rafah

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Les chars israéliens sont entrés dans Rafah. C'est un nouveau carnage guerrier et humanitaire qui commence, un nouveau cran dans la politique de destruction des Palestinien⸱ne⸱s. L'UJFP appelle à rejoindre et à démultiplier les actions pour imposer des sanctions internationales.

L'UJFP appelle à la mobilisation pour des sanctions internationales.

Les chars israéliens sont entrés dans Rafah. C'est un nouveau carnage guerrier et humanitaire qui commence, un nouveau cran dans la politique de destruction des Palestinien⸱ne⸱s. L'UJFP appelle à rejoindre et à démultiplier les actions pour imposer des sanctions internationales.

Les alertes du chef de l'ONU Antonio Guterres, de l'UNICEF qui sonne l'alarme pour les enfants, des chefs de différents États n'y ont rien fait : ce mardi 7 mai, l'État d'Israël a bombardé, pris le contrôle des frontières, envoyé ses chars sur Rafah, où il plante ses drapeaux. L'accès à l'aide humanitaire vitale est encore réduit. Les autorités israéliennes ont fermé les entrées et sorties au point de passage de Rafah, y compris à l'ONU.

C'est un nouveau cran dans la destruction du peuple palestinien que vient de décider l'État israélien. Le moins d'Arabes possible, sur le moins de territoire de Palestine possible, telle est le projet des dirigeants israéliens qui se déploie aujourd'hui, par le génocide et le nettoyage ethnique.

Partout dans le monde les populations solidaires des Palestinien⸱ne⸱s poursuivent les mobilisations. En France, alors que les actions étudiantes se développent, des rassemblements et manifestations s'improvisent dans de nombreuses villes dès ce soir, demain, ce week-end… L'Union Juive Française pour la Paix (UJFP) appelle à y participer et à les multiplier. Il y a une urgence absolue à imposer des sanctions internationales contre Israël pour arrêter ce carnage.

La Coordination nationale de l'UJFP, le 7 mai 2024

https://ujfp.org/les-chars-sont-entres-dans-rafah/

Barcelone, Berlin, Amsterdam... : le mouvement étudiant pro-Palestine s'étend en Europe

Après plusieurs semaines de mobilisation étudiante aux États-Unis, et face à l'offensive israélienne sur Rafah, le soutien à la Palestine se développe dans de nombreuses universités en Europe. En réponse, les gouvernements opèrent un saut dans la criminalisation du mouvement.

https://www.revolutionpermanente.fr/Barcelone-Berlin-Amsterdam-le-mouvement-etudiant-pro-Palestine-s-etend-en-Europe

À bas les pacificateurs

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Ce que nous avons vu et vécu hier soir, mardi 7 mai, devrait nous enrager. 88 personnes ont été interpellées pour avoir posé quelques tentes dans un amphithéâtre et s'être réunies aux alentours de la Sorbonne, où avait lieu une occupation contre le génocide en cours en Palestine. Une fois l'amphithéâtre occupé et les impératifs pratiques remplis, se succèdent certaines discussions qui alternent entre pacification de l'occupation en cours et justification des violences de l'administration. Des propos tous plus lunaires les uns que les autres sont balancés à la volée (« Vigiles, ouvriers de la sécurité », par exemple). Entre ces positions opportunistes et électoralistes, certaines voix divergentes se font entendre : « On est pas là pour faire avancer la carrière d'un fils de chien ».

En plus de limiter le champ des possibles dans notre réponse collective face à la présence policière à un attentisme stérile, cette pacification de l'occupation sert une volonté d'assagir les protestations, de donner un visage « respectable » à la contestation, d'une jeunesse qui se tient sage et du côté de la vertu. Comble de cette soirée, nous apprenons que ces mêmes personnes osent flouter le visage des keufs sur l'une de leurs vidéos. Le pacifisme est un fléau.

La réaction immédiate de la plupart des organisations de gauche fut d'appeler à un rassemblement pacifique le lendemain, devant l'Hôtel de Ville de Paris, loin de toute possibilité d'intervention hors-slogan, afin de demander calmement la levée des gardes à vue et l'arrêt de toute poursuite.

Cet ensemble de réflexes légalistes (demande de cessez-le-feu, demande de libération des camarades), même effectués par des personnes sincères dans leurs luttes, déplace les coordonnées du rapport de force dans les mains de nos oppresseurs. La non-violence s'arrête précisément là où un génocide commence. Il semble y avoir une inconséquence dans le discours exigeant des orgas de gauche qui, dans leurs revendications et leurs pratiques héritées d'une idéologie pacifiste, prône le gentil citoyennisme et les postures pseudo-sacrificielles comme seul horizon stratégique viable, nuit et dessert nos objectifs. Ces derniers sont de mettre fin au génocide en cours et donc de détruire les institutions et les pouvoirs qui l'ont rendu possible et quasi acceptable dans la majorité de l'opinion.

L'année dernière, dans un campus universitaire du Nord de Paris, une tentative d'occupation avait donné lieu à 29 interpellations violentes. La réaction a été un envahissement suffisamment insistant pour obtenir de la présidence la libération immédiate sans poursuites de 28 interpellé.es. Si cela a pu être fait dans le contexte du mouvement des retraites, cela peut être fait dans le contexte d'un mouvement contre un génocide.

Si nous voulons réellement défendre les occupations, imiter avec panache nos vaillant.es camarades américain.es, il faut dire que le pacifisme nous met en danger et ne nous protège pas. Car le pacifisme découle d'une vision contre-révolutionnaire de la lutte qui consiste à attendre de la part de ceux qui autorisent les massacres et la répression. Pire, la patience du pacifisme nous contraint à livrer le peu de force qui se trouve de notre côté à l'ennemi. Le pacifisme freine notre capacité à nous organiser et à gagner parce qu'il permet au discours de l'adversaire de pénétrer dans nos luttes et de prévenir toute montée en intensité. Il est flagrant de voir que la répression policière, tout à fait normale (et non signe de la dérive de l'État de droit en État autoritaire) dans n'importe quel contexte de désordre, émeuve sans susciter le moindre désir de rendre coup pour coup.

Non. Une nouvelle fois, il faudra tranquillement se pointer aux comicos avec drapeaux et slogans, faire des courbettes devant la justice – simple auxiliaire de la police militarisée –, recommencer sans tirer de conclusions et éventuellement piétiner la volonté de certain·es de ne plus, précisément, rentrer dans ce vaste simulacre.

Nous croyons qu'un génocide, le meurtre d'un ado sous les coups de la police, une quelconque attaque de l'État contre le mouvement (expulsions, garde-à-vue, mutilation…) doit nécessairement amener à prendre des risques. Les causes de la domination ne vont pas chuter en un jour mais elles n'ont jamais eu un avenir aussi radieux qu'aujourd'hui, où le pacifisme fait son retour. Celui-ci n'instaure aucun rapport de force. Au contraire, il continue de s'en tenir au niveau de confrontation que l'ennemi impose et, conséquence désastreuse, nous pousse à nous retirer dans nos vies privées, loin de la chaleur d'une université, d'un ministère ou d'un rectorat en flammes.

Que vive le peuple palestinien et nik le rectorat et sa porcherie !

Comité préoccupé du Quartier Latin

Le texte en pdf

Sécurité et encryption : Réflexions et conseils sur la photographie militante et la défense collective

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Court texte sur la photographie militante, qui aborde surtout quelques questions techniques d'antirep (encryption, floutage, etc.).

L'article en PDF formaté et le document joint sont disponibles en bas de la page.

TLDR :

  1. Respectez le consentement des gens, et soyez pas des rapaces à vous jeter sur les moindres trucs sensationnels, au dépit des camarades qui peuvent être dans le mal, ou peuvent être en train de prendre des risques.
  2. Floutez toutes les photos, même si rien d'illégal ne semble apparaitre dessus.
  3. Trouvez des techniques par rapport aux GAV et perquisitions pour éviter de donner les photos pas floutées aux flics.
  4. Selon moi ne prenez pas toujours votre appareil photo, parfois profitez d'une manif sans prendre de photos.

Introduction

On voit de plus en plus de photographes professionnels et amateurs aussi bien dans les manifestations déclarées que dans les actions plus clandestines.
Même si la photographie militante est un outil de propagande puissant en multipliant le nombre de personnes touchées par une action, elle doit aussi être réfléchie au sens de la défense collective puisque les photographies et vidéos que nous prenons peuvent être réutilisés par la police et la justice pour faciliter notre propre répression.

J'écris ce (court) texte pour rapporter les réflexions que j'ai eu dans ma propre pratique de la photographie militante, et en m'appuyant sur ma propre expérience de la répression mais aussi celles des personnes autour de moi.
Comme la répression évolue perpétuellement, avec des moyens toujours plus techniques, et que nos moyens de propagande évoluent aussi, ces réflexions autour de la propagande et de la défense collective devraient être réactualisées en permanence, mais aussi et surtout discutées collectivement.

Je ne suis pas non plus juriste (et même si la question de la loi est intéressante, il faut aussi considérer que la police peut agir sans la respecter), et certaines questions restent ouvertes pour moi car je n'ai pas eu le temps de les approfondir (comme la possibilité d'encryption des photos prises avec certains appareils photos numériques) ou parce que je manque de connaissances.

A - « l'usage personnel » et les téléphones

Avant de se concentrer sur la photographie amateur, on parlera rapidement de la forme de photographie en manif/action la plus dangereuse et aussi la plus dure à contenir : les photos et vidéos « à usage personnel » prises avec des téléphones.

On a sans doute toustes pris une photo d'une scène amusante ou impressionnante en manifestation sans y réfléchir plus que ça. Certain.es ont même ensuite posté ces photos ou vidéos. Et c'est assez logique puisqu'on est habitué.es à avoir son téléphone à portée de main pour immortaliser n'importe quel souvenir.
Pourtant dans un cadre militant ces photos peuvent mettre en danger d'autres militant.es, et parfois soi-même.

Toutes les questions qui seront développées plus bas s'appliquent évidemment aux photos et vidéos prises avec un téléphone (particulièrement le problème de la fouille des téléphones en cas d'arrestation). Le problème est qu'il est plus dur de convaincre les personnes qui sortent simplement un téléphone en manif d'avoir de bonnes pratiques vis-à-vis de la défense collective.

Il y aurait une « culture de l'antirep » à développer, et qui devrait rentrer en concurrence avec la culture de tout prendre en photo et poster (qui a largement empiré la répression lors des émeutes suite au meurtre de Nahel par un flic). Mais c'est assez difficile puisque la première ne peut se développer que dans le milieu militant, alors que la seconde se développe dans l'entièreté de la société.

1 - Consentement

Disclaimer : Ce texte se concentre beaucoup plus sur l'aspect technique et l'aspect d'antirep de la photographie que l'aspect politique et humain qu'il y a quand et si on prend des photos.

Pour autant ce n'était pas possible de parler de photographie militante sans faire un très court paragraphe sur ces questions, donc voilà :

Le but globalement c'est de respecter le consentement des gens. Donc si possible avant de prendre des photos de gens demander si c'est ok.

Quand c'est dans une foule, parfois c'est pas possible, donc peut être qu'on peut ou pas prendre des photos (ou pas, c'est un débat, je prétends pas y répondre), mais dans ce cas on anonymise les gens parce qu'on leur a pas demandé de montrer leur visage (on dit pourquoi plus loin dans le texte).

Parfois on a explicitement pas le droit de prendre des photos (c'est une décision collective dans certaines ZAD et même manifs). Bah dans ce cas on respecte cette décision.

Parfois il y a pas de possibilité de décision collective (quand les actions sont organisées de manière autonome et sans forcément des gros lieux d'organisation formel), mais c'est mal vu de prendre des photos (pour des raisons souvent assez légitimes). Bah ce « mal vu » peut être vu comme une forme de refus. Si tout le monde grince des dents quand on prend une photo, c'est qu'on devrait peut être pas en prendre.

Et surtout, soyez pas des rapaces !

  1. Evitez de vous jeter sur les blessé.es pour les filmer/photographier : c'est humiliant et ça peut augmenter le stress.
  2. Evitez de vous jeter sur chaque action violente pour la filmer/photographier : ça fait des preuves pour la police et la justice, et ça devient caricatural tous les photographes qui s'attroupent autour de chaque poubelle qui brûle.

Et un conseil perso que je m'applique : Ne prenez pas toujours votre appareil photo, profitez d'une manif ou d'une action sans de temps en temps. Si vous prenez des photos, ne restez pas devant les banderoles et allez dans les cortèges de temps en temps. Sinon vous n'êtes plus un.e militant.e, mais un.e journaliste.

2 - Anonymisation

Anonymiser les photos que l'on prend et publie est un aspect très important de la défense collective car les photos que l'on prend peuvent être utilisées par la justice ou la police : par la justice dans des procès pour prouver la culpabilité d'une personne, ou par la police pour justifier des mesures répressives (perquisition, arrestation, etc..) lors d'une enquête.

Il faut donc cacher les visages (flouter est déjà bien, mais les recouvrir d'une couleur unie est encore mieux) sur les photos montrant des actions illégales avant de les publier.

Mais même les photos ne montrant à priori pas d'actions illégale peuvent (même si plus rarement) être utilisées par la police et la justice : en identifiant les vêtements d'une personne dans une photo non-floutée ne montrant rien d'illégal pour ensuite les recroiser avec une photo lors d'une action illégale, en justifiant la présence à une manifestation (même légale) d'une personne qui ne devrait pas être là (OQTF, interdiction de manifester, etc…).

2.1 - Floutage de toute la photo/video

Certaines personnes, quand iels veulent poster des photo et surtout des vidéo rapidement les floutent entièrement.

Ça peut soit être fait en floutant la photo avec un logiciel (mais du coup les risques en cas d'arrestation ou perquisition permettant aux flics d'avoir accès à la photo/vidéo claire subsistent), ou en filmant la vidéo hors de focus ce qui assure que la vidéo ne sera pas (ou difficilement) exploitable même si elle est récupérée avant que vous partiez de la zone de manifestation.

2.2 - Floutage automatique

Il existe une multitude d'outils pour flouter/couvrir les visages automatiquement, dont beaucoup en ligne. L'outil que j'utilise personnellement car il est rapide pour un grand nombre de photos est «  deface  » (une librairie python qui peut être installée et utilisée comme un script sous Linux, avec de nombreux paramètres).

Mais simplement couvrir de carrés noirs les visages à la main dans un éditeur de photo (Canva, Photoshop ou autre) suffit largement.

3 - Risques en cas d'arrestation ou de perquisition

Même si l'on fait attention à ne mettre personne en danger lorsque l'on publie des photos, il reste le risque de se faire arrêter/perquisitionner avec son appareil sur soi et qu'il soit fouillé.

Avec des photos sur un appareil digital ou un téléphone et sans carte de presse qui pourrait vous protéger (ou pas), se faire arrêter en manif ou action donnera (potentiellement, légalement ou pas) accès à la police à vos photos.

3.1 - Encryption sur un appareil photo digital

3.1.1 - Sur un téléphone

Bonne nouvelle ! Les smartphones sont encryptés (je ne m'y connais pas assez : faites vos propres recherches). Il est sans doute possible - mais peut être compliqué - pour la police d'accéder à vos photos prises sur un téléphone sans votre consentement.

Même si c'est compliqué d'accéder à vos photos sans votre consentement, la police s'attend à trouver des choses sur votre téléphone et cherchera donc à le fouiller en vous demandant votre code. Lisez des guides d'antirep. Vous êtes parfois « obligé.e » de le donner, vous pouvez ne pas le faire (ce qui est une bonne idée si c'est pour vous protéger et protéger d'autres personnes), mais il peut y avoir quelques conséquences (encore une fois, lisez des guides d'antirep).

Il existe aussi sans doute des applications pour téléphone permettant d'encrypter et surtout de cacher des photo dès qu'elles sont prises pour rendre leur accès impossible sans une clé. Il faut cependant s'assurer de leur bon fonctionnement avant de leur faire confiance.

3.1.2 - Avec un plugin

C'est assez difficile d'empêcher l'accès aux photos prises avec un appareil digital, même s'il existe certaines rares pistes pour crypter des photos sur des appareils digitaux (un plugin non-fini de «  MagicLantern  » pour les appareil Canon, un firmware custom pour le Samsung NX-300 et sans doute quelques autres pistes aussi peu nombreuses que compliquées à appliquer).

3.1.3 - Avec une carte SD encryptée

Disclamer  : Fuck toutes les marques, le but ici n'est pas de faire l'éloge d'une marque. Mais malheureusement il n'y a qu'une entreprise qui fait un produit comme ça donc on va devoir en parler.

Il existe aussi une carte SD (pour dire le nom du produit qu'une fois : «  Swissbit IShield Archive/Camera  ») qui permet d'encrypter les photos sur n'importe quelle caméra. C'est de l'encryption hardware : basiquement la carte SD crée une « session » quand elle est démarrée, la caméra peut écrire et lire dessus normalement, mais quand elle est éteinte cette « session » est encryptée et n'est plus accessible à moins de lire la carte SD sur un ordinateur avec le programme nécéssaire et d'avoir le code PIN.

Quelques expériences perso du produit :

  1. Le produit et les logiciels sont mal documentés, mais leur support technique est plutôt réactif.
  2. Il y a une courte liste de caméras officiellements supportées par cette carte SD, mais ma caméra n'est pas dessus et ça marche...
  3. ...mais il faut que je formate la carte SD à chaque démarage de l'appareil photo (je ne perds pas les anciennes photos qui ont été encryptées) sans quoi je risque de la saturer et de ne plus pouvoir prendre de photo au prochain démarrage.
  4. Sous (Arch) Linux pour que je puisse contrôler la carte SD il fallait que je connecte la carte SD avec un adaptateur micro-SD vers USB pour qu'elle se monte à un point « /dev/sdxx » plutot que « /dev/m... ».

On joint en bas de ce document un script bash pour décrypter et copier tous les fichiers de toutes les sessions depuis la carte SD.

3.2 - L'argentique pour rendre les fouilles plus compliquées ?

L'argentique ? C'est pas un truc de bourgeois qui est redevenu à la mode ? Si, mais on va quand même en parler.

Une technique peut être d'utiliser un appareil argentique pour rendre l'accès aux photos plus complexe, en supposant que les policiers ont peu de chance de développer les pellicules eux-même, et risquent même de détruire les photos en les exposant à la lumière par erreur. Le plus sécurisé serait alors de développer et (surtout) scanner ses pellicules soi-même.

On peut ensuite aussi anonymiser les photos directement sur la pellicule en rayant/trouant les pellicules avant de les scanner. On peut aussi anonymiser les photos scannées.

Même si la photographie argentique est généralement chère, il faut dire qu'utiliser un appareil prenant des photos demi-format (comme un Canon demi) permet de prendre 2 fois plus de photos par pellicule (donc 72 photos par pellicule de 36 pour un coût total de 0.40€‎/photo).

3.3 - Archivage et perquisitions

En cas de perquisition, les flics peuvent fouiller vos archives photos ce qui peut les faire remonter jusqu'à des copaines qu'ils n'avaient pas encore identifiés.

Du coup pour l'archivage numérique : encryptez vos ordis et vos disques durs d'archivage.

Et pour l'argentique : soit vous ne gardez pas d'archives argentiques, soit vous les anonymisez en rayant les pellicules.

Conclusion

Que ce soit dans la photo ou ailleurs, il faut faire attention dans le militantisme (mais pas que) aux conséquences que peuvent avoir nos actions vis-à-vis des autres et de nous-même, surtout par rapport à la répression.

Pour que cela soit efficace, il faut en discuter collectivement, créer une culture de l'antirep (ce qui est possible, certain éléments d'antirep comme « j'ai rien à déclarer » sont extrêmement connus), surtout lorsqu'il y a un compromis à faire entre propagande et antirep (en choisissant de s'autoriser ou pas les vidéo, les photos non-floutées et même les photos tout-court).

Je pense qu'il faut surtout que l'on fasse collectivement attention aux « petites actions » qui peuvent être très coûteuses, comme l'ont été les photos et vidéos prisent et diffusées lors des émeutes suite au meurtre de Nahel.

Annexe : script pour sortir des fichier d'une cart SD encryptée Swissbit

Annexe présente dans les documents en-dessous.

Documents :

Voilà l'article en PDF formaté et le script bash discuté plus haut :

Kanaky / Nouvelle-Calédonie : NON au dégel du corps électoral ! NON à la recolonisation ! Rassemblement ce mardi devant l'Assemblée Nationale

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Ce lundi 13 mai, veille du vote à l'assemblée nationale, les manifestations des indépendantistes contre le dégel du corps électorat se sont multipliées : routes bloquées ou barrages filtrants, grève très suivie au port et aéroport de Nouméa, fermeture de nombreuses administrations, feux allumés à différentes endroits, début de mutinerie dans la prison de Nouméa, heurts entre jeunes kanak et forces de l'ordre dans les quartiers populaires, nombreux blessés et arrestations en masse.

C'est dans ce contexte insurrectionnel qu'aura lieu le vote à l'assemblée national ce 14 mai portant sur le dégel du corps électoral. Rassemblement devant l'Assemblée Nationale (place du Palais Bourbon) à 14h :

Pour tenter d'arrêter ce processus dangereux pour l'avenir du peuple kanak, les élus du congrès de Nouvelle Calédonie se sont réunis ce lundi 13 mai et sont parvenu à adopter, à la majorité, une résolution demandant le retrait de ce projet de loi sur le corps électoral.
Les élus rappellent à l'État qu'ils sont majoritairement conte ce projet de loi.

30 ans après l'Accord de Nouméa, ainsi que du transfert des compétences et leur rééquilibrage, les inégalités restent très importantes, le non respect de la priorité à l'emploi local : dans beaucoup de secteurs, ce sont les métropolitains récemment arrivés en Nouvelle Calédonie, du fait de conditions attractives (niveau de salaire et indexation, avantages en terme de logement ou de soutien à l'installation), qui occupent des postes au détriment des travailleurs Kanak à compétences égales.
Ainsi se perpétue une longue tradition de privilèges offerts aux Français partant travailler en Outre- mer.

Des conditions qui permettent de renforcer la colonie de peuplement qu'a toujours représenté pour l'État français ce territoire du Pacifique. Cela en violation totale du droit international. En effet, la Kanaky/Nouvelle-Calédonie reste un territoire non autonome au regard du droit international, à ce titre inscrit sur la liste des pays à décoloniser selon la résolution 15-14 des Nations Unies.

L'Accord de Nouméa est un accord de décolonisation. Il prévoyait 3 consultations référendaires d'autodétermination. Le deuxième référendum avait montré, en 2020, une poussée des voix indépendantistes : à seulement 9000 voix près, le « Oui » à la pleine souveraineté de la Nouvelle Calédonie était majoritaire. Les conditions du troisième et dernier référendum, fin 2021, sont aujourd'hui toujours contestées par l'ensemble des courants indépendantistes, lesquels avaient demandé suite à l'épidémie du Covid et au confinement qui empêchait toute campagne, le report de la consultation et le respect tant de la promesse d'Edouard Philippe de le tenir en 2022 que de la période de deuil kanak. Ce 3e référendum n'est pas reconnu par les indépendantistes qui n'ont pas participé au vote. Une plainte est prévue à ce sujet auprès de la Cour Internationale de Justice.

Aujourd'hui, le gouvernement français a décidé de passer en force. Il présente unilatéralement deux projets de lois sur l'avenir institutionnel de la Kanaky/Nouvelle-Calédonie qui mettent en jeu l'avenir du peuple Kanak, et la stabilité du pays. Ils visent une sortie dans des conditions très contestées et non consensuelles de l'Accord de Nouméa, avec pour conséquence une aggravation considérable des clivages.
Le premier projet de loi concernant le report des élections provinciales a été adopté en mars dernier, le second vise à modifier la constitution est central dans l'Accord de Nouméa, aucune modification ne devrait être faite par une décision unilatérale de l'État, sans un accord global entre les forces politiques locales.

Ces projets de lois renouent avec les pratiques éprouvées de mise en minorité du peuple Kanak dans son propre pays, au profit d'une droite locale qui voudrait par une modification des sièges au Congrès de Nouvelle-Calédonie y trouver une majorité en sa faveur.
L'État s'engage dans une modification brutale de toute l'organisation de la vie démocratique de la Nouvelle-Calédonie. C'est une façon de favoriser la recolonisation du territoire et l'invisibilisation du peuple Kanak !

En réponse, en Kanaky/Nouvelle-Calédonie les mobilisations s'amplifient contre ces deux projets de lois. Plus de 80 000 personnes dans la rue le 13 avril dernier sur tout le territoire.
Des mobilisations historiques qui sont impulsées par la CCAT (Cellule de Coordination des Actions de Terrain,) qui regroupe l'ensemble des courants indépendantistes. Les objectifs sont clairs : la demande du retrait du projet de loi sur le dégel du corps électoral, la non reconnaissance du 3e référendum, et la poursuite de la trajectoire de décolonisation.

Ce passage en force de l'État français rappelle de tristes souvenirs et favorise une dynamique de tensions extrêmement dangereuse. La mobilisation du 1er mai a été massive et cette année marquée politiquement par ce contexte politique.
Aujourd'hui la moindre étincelle peut embraser la pays.

La semaine du 4 mai 2024 jusqu'au 13 mai 2024, a été une semaine de mobilisations et d'actions continues de la CCAT. Débutée le 4 mai 2024 - pour l'anniversaire de la mort de Jean-Marie Tjibaou le 4 mai 1989, et l'anniversaire du massacre des 19 de la grotte d'Ouvéa le 5 mai 1988 - jusqu'à la présentation du texte à l'Assemblée Nationale ce 13 mai 2024. Des rassemblements devant toutes les gendarmeries du pays le 5 mai 2024, des marches dans différentes villes tous les jours. De nombreuses mines sont déjà bloquées comme à Houailou, à Thio.
La mobilisation entre dans sa 3e phase.

Ce 13 mai 2024 les deux fédérations USTKE, T.H.T (Transports aériens et terrestres, Hôtellerie) et Ports & Docks entrent en grève, suivie à 99 %.
Au port, sortie uniquement de marchandises de 1re nécessité (denrées périssables et médicaments), toutes les sociétés du port ont décidé de fermer à 15H. Ralentissement de l'économie aujourd'hui.
La chefferie de Wetr à Lifou a décidé la fermeture de l'aéroport de l'île.
A l'aéroport à Tontouta, les vols des avions ont pris énormément de retard du fait que les salariés ont quitté leurs postes donc perturbant le fonctionnement des services sur l'aéroport.
Les mobilisations de la CCAT sur les accès routiers ont perturbé aussi le Pays.
Le Pays, se mobilise partout, avec des barrages filtrants.
Un début de mutinerie à commencé à la prison du camps Est, trois gardiens ont été pris en otage, intervention du RAID.
Des jeunes ont affronté la police, les gendarmes mobiles, car ceux la même ont tiré aux flash-ball sur les jeunes provocant leur colère.
Le pays vit une tension extrême dans l'attente du vote à l'assemblée nationale.

Par ailleurs, la répression est forte. Plusieurs personnes poursuivies depuis la manifestation du 21 février dernier sont passées en procès le 19 avril au Tribunal de Nouméa, subissant de très lourdes condamnations, deux manifestants sont enfermés au camps Est, cinq autres manifestants sont libres mais avec bracelets électroniques. Depuis, il y a eu de nombreuses arrestations, certaines personnes ont été libérées mais avec des poursuites, d'autres sont en détention provisoire, ou gardés à vue.
Ce sont des prisonniers politiques !

Lundi 13 mai 2024, 18 personnes devaient passer en comparution immédiate le procès a été reporté, pour certains au simple motif de port du drapeau de Kanaky ! Du jamais vu … !

Le collectif Solidarité Kanaky, créé en 2007, regroupe différentes organisations associatives, syndicales et politiques avec l'objectif d'organiser en France la solidarité avec le peuple Kanak dans sa trajectoire de décolonisation. Aux côtés des différents courants indépendantistes, nous réaffirmons notre solidarité aux luttes syndicales et politiques des indépendantistes Kanak indépendantistes et non kanak, contre la situation coloniale, raciste, capitaliste et répressive de l'État français en Kanaky.

Nous en appelons aux parlementaires qui à l'Assemblée nationale vont avoir la responsabilité de se prononcer sur la loi portant dégel du corps électoral de Nouvelle-Calédonie.
La Kanaky/Nouvelle Calédonie n'est pas un territoire français, mais au regard du droit international un « territoire non autonome ». Le projet de loi constitutionnelle proposé unilatéralement en vue du dégel du corps électoral , en violation du droit international, conduit les parlementaires à assumer la responsabilité de décider, à plus de 22000 kms de lui, de l'avenir de tout un peuple. Voire d'un possible embrasement en Kanaky/Nouvelle-Calédonie.

Ce projet de loi doit être retiré.
Exigeons la libération et l'abandon des poursuites pour les inculpés des mobilisations en cours.
Engageons des actions de solidarité ici en France contre les deux projets de loi et en solidarité au mouvement actuel en Kanaky.
Solidarité avec la CCAT et le peuple Kanak mobilisé !

Nous appelons à la participation AU RASSEMBLEMENT CE MARDI 14 MAI 2024 de 14H à 18H Place Salvador Allende (plus proche autorisé de l'Assemblée Nationale) CONTRE LE VOTE SUR LE DEGEL DU CORPS ELECTORAL ET POUR LE RETRAIT IMMEDIAT DU PROJET DE LOI.

Le Collectif Solidarité Kanaky :
MJKF (Mouvement des Jeunes Kanak en France), USTKE (Union Syndicale des Travailleurs
Kanak et des Exploités (en France), Union syndicale Solidaires, CNT (Confédération Nationale du
Travail), STC (Sindicatu di i Travagliadori Corsi), Association Survie, FASTI (Fédération des
Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s), FUIQP (Front Uni des Immigrations et
des Quartiers populaires), Ni guerre ni État de Guerre, UP (Union Pacifiste), Ensemble !, NPA
(Nouveau Parti Anticapitialiste), PCOF (Parti Communiste des Ouvriers de France), PEPS (Pour
une Ecologie Populaire et Sociale), PIR (Parti des Indigènes de la République), UCL (Union
Communiste Libertaire).