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Archives autonomies : debout les morts !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Présentation d'une des plus grandes bases d'archives francophones numérisées de l'autonomie politique et de la gauche radicale et/ou extraparlementaire.

Depuis plusieurs années, le collectif Archives autonomies s'attelle à rassembler et mettre en ligne des milliers de documents en lien avec l'histoire du mouvement ouvrier, des révoltes et résistances contre toutes les formes de domination. Sur leur site internet, le collectif se présente de cette façon :

[…]
Notre collectif est né en juin-juillet 2012 dans le prolongement de la démarche impulsée par le site Gougligoubla.wordpress.com [aujourd'hui fermé] dont l'initiateur souhaitait mettre en ligne des documents d'archives sur l'autonomie politique en France entre la fin des années 1970 et la fin des années 1990. Parmi ces matériaux historiques, dont certains avaient été rassemblés au cours d'une recherche universitaire, figuraient par exemple quelques écrits de groupes tels que Camarades, Marge, Matin d'un Blues pour les plus anciens, différents collectifs anticarcéraux, l'Assemblée de Jussieu ou la scène squat parisienne des années 1990 pour les plus récents. Cette démarche individuelle partait d'un constat : alors que l'autonomie politique (ses formes d'interventions et ses idées) connaissait un regain d'intérêt depuis un peu moins d'une dizaine d'années, on pouvait observer qu'il était extrêmement difficile pour les individus et collectifs intéressés par ces cheminements théoriques ou pratiques d'avoir accès aux écrits produits par les groupes et regroupements qui les avaient précédés.

Cette démarche individuelle a rapidement agrégé autour d'elle plusieurs complices, membres plus ou moins formels de ce qui constitue désormais un collectif, nous amenant à élargir les bases du projet initial, uniquement centré sur l'aire de l'autonomie, pour englober désormais l'ensemble de ce que nous appelons la « gauche radicale et/ou extraparlementaire » [1] et des différents courants qui la constituent. […]

Nos objectifs diffèrent peu de ceux que nous avions au départ :

  • Collecter des textes, journaux, revues, fanzines, brochures, tracts, livres et autres productions écrites, graphiques ou audiovisuelles ;
  • Proposer en libre accès ces documents en vue de leur libre utilisation ;
  • Impulser une réflexion individuelle et collective sur le rapport des groupes et individus impliqués dans des pratiques de rupture au sein du mouvement révolutionnaire aux expériences passées et plus largement à l'histoire du mouvement ouvrier ;
  • Produire des brochures et textes de synthèse sur l'histoire de la gauche radicale et plus particulièrement sur des itinéraires collectifs ou individuels, des luttes et des interventions, de préférence largement méconnue.

Cet appel vers l'extérieur nous pousse à préciser plusieurs choses :

  • Notre collectif est indépendant de tout parti, syndicat, association ou institution. De même, notre démarche ne s'inscrit pas dans le prolongement d'une ligne politique définie ou à définir. De ce point de vue, nous n'entendons pas nous limiter à un courant théorique ou pratique particulier. Vous trouverez donc sur ce site des documents d'archives issus de différents courants/"mouvances"/scènes/aires politiques : anarchisme, communisme-libertaire, gauches communistes, autonomies, inorganisés, non dogmatiques, etc.
  • Cette démarche ne saurait être interprétée comme porteuse d'un discours affirmant la nécessité, pour tout individu ou collectif d'individus engagé dans un cheminement théorique et/ou pratique révolutionnaire, de connaître l'histoire de celles et ceux qui l'ont précédé. Au contraire, nous estimons qu'il s'agit là d'une question relativement secondaire, qui ne conditionne en rien l'émergence de pratiques et de luttes de rupture.
  • De ce point de vue, et nous le répéterons à plusieurs reprises dans ces pages tant cet aspect nous semble signifier où nous nous positionnons vis-à-vis de la question de la transmission du savoir, le contenu du site se veut une simple agrégation d'outils théoriques, de documents et sources historiques destinés à celles et ceux qui seraient intéressés par les réponses théoriques ou pratiques apportées par des mouvements, luttes, individus ou collectifs qui leur sont antérieurs.
  • Surtout, tous les documents diffusés par notre collectif ne sont pas notre propriété. Ils sont librement diffusables et reproductibles. Nous vous invitons d'ailleurs à vous les approprier de la manière que vous jugerez nécessaire. Toutefois, ils ne sauraient être utilisés à des fins commerciales, quelles qu‘elles soient. Nous vous invitons aussi à mentionner, si vous le souhaitez, leur origine afin que les individus ou collectifs intéressés par notre projet puissent entrer en contact avec nous.

Nous invitons nos lecteur·rice·s à se montrer patient·e·s et à ne pas hésiter à apporter leur contribution afin de combler les vides ou les lacunes de ce site [2].

Petite astuce de recherche

Le site est très bien organisé, avec un classement détaillé et un moteur de recherche interne permettant de retrouver par mots-clés de nombreux documents grâce à leur titre, leur descriptif ou encore le texte qu'ils contiennent. Cependant dans ce dernier cas, pour tous les documents qui sont numérisés au format PDF (notamment certains journaux), malheureusement le moteur de recherche ne permet pas d'interroger directement leur contenu (ce qu'on appelle la recherche « plein texte »).
Par exemple, si vous recherchez le terme « virus » dans le moteur de recherche du site, vous n'aurez comme résultat que 26 articles. Heureusement, il existe une petite astuce pour rechercher directement dans tous les textes que contiennent ces fichiers PDF, grâce à notre ami Google. Le moteur de recherche Google a en effet une puissance d'indexation assez ouf, et scanne à peu près tout le web en permanence. Il existe ainsi une commande permettant de rechercher tout ce que contient un site, y compris dans les fichiers au format PDF. Il suffit de taper dans Google « site:urldusite » avec l'URL du site en question, puis le ou les mots-clés recherchés.
Dans notre cas, ça donne donc « site:https://www.archivesautonomies.org virus » et là hop ce ne sont plus 26 mais entre 70 et 80 résultats qui sont donnés (ce chiffre varie légèrement selon la langue utilisée dans Google, allez savoir pourquoi…) !
Il est également possible d'utiliser cette commande pour rechercher plus spécifiquement dans une rubrique du site, en copiant entièrement l'URL correspondante après « site:urldusite ». De cette façon, pour une recherche dans la rubrique « Anarchisme(s) » il faut entrer la commande « site:https://www.archivesautonomies.org/spip.php?rubrique3 mots-clés recherchés »).

Un dernier mot : les recherches historiques ne sont (heureusement) pas encore réprimées par la loi, néanmoins, par les temps qui courent, on ne prend jamais trop de précautions. Alors, si vous vous intéressez par exemple à comment les anarchistes au XIXe siècle période propagande par le fait fabriquaient leurs explosifs et que vous utilisez Google pour chercher dans ces archives… on recommandera fortement de passer par Tor ou a minima un VPN ;) .

Bonne exploration du passé !

C.B.


[1] Par extraparlementaire, nous entendons qui refuse, en principe et en acte, de participer à un quelconque processus électoral.

[2] Texte de présentation en entier ici

Pour contacter le collectif, par ailleurs toujours en recherche de raretés qui pourraient être cachées dans vote grenier : collectifaut (at) archivesautonomies.org ou via le formulaire de contact sur leur site.

Vers la généralisation des drones

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Le Conseil Constitutionnel s'y était opposé en 2021, le gouvernement vient d'officialiser l'usage des drones policiers. Article de Contre-Attaque

Le décret sur l'utilisation des drones équipés de caméras, notamment pour le maintien de l'ordre et la surveillance des frontières, a été publié jeudi 20 avril au Journal Officiel.

Le texte autorise l'utilisation de drones par les policiers, gendarmes, douaniers ou militaires, dans un grand nombre de cas et avec des termes assez flous : pour « la prévention des atteintes à la sécurité des personnes et des biens dans des lieux particulièrement exposés », pour « la sécurité des rassemblements » sur la voie publique, ainsi qu'en « appui » des agents « au sol » « en vue de leur permettre de maintenir ou de rétablir l'ordre public ». Bref, c'est la généralisation de l'usage des drones par la police.

Pour rappel, ce déploiement s'est fait en plusieurs étapes. En pleine crise sanitaire, le 27 mars 2020, le gouvernement avait lancé une grande commande d'environ 200 drones pour un déploiement rapide sur le territoire. En parallèle, des préfets comme Didier Lallement à Paris avaient utilisé des drones de surveillance en-dehors du cadre légal contre des manifestations.

Ce cadre légal avait été prévu par la loi « sécurité globale » fin 2020. La fameuse loi de Darmanin, qui prévoyait d'interdire de filmer les policiers et qui avait mis des centaines de milliers de personnes dans la rue. Le Conseil Constitutionnel avait retoqué l'autorisation des drones dans cette loi. Le Conseil d'État et la CNIL avaient aussi condamné l'usage de drones.

Mais ce revers n'avait pas arrêté le gouvernement, preuve qu'il se moque bien du Conseil Constitutionnel lorsqu'il ne va pas dans son sens. Un an plus tard, en décembre 2022, les macronistes faisaient passer la « loi sur la responsabilité pénale et la sécurité intérieure », une énième batterie de mesures sécuritaire. L'occasion de faire passer les mesures refusées par le Conseil Constitutionnel l'année précédente. Cette fois c'est la bonne. Après 3 revers, le décret sur les drones est passé.

Ce déploiement s'accompagne de mesures sur la reconnaissance faciale. Dans une indifférence générale, un « projet de loi JO 2024 » a été déposé en toute discrétion, pendant les fêtes de fin d'année 2022. Il prévoit une vidéosurveillance de masse appuyée par l'Intelligence Artificielle. L'article 7 autorise « à titre expérimental » l'utilisation en temps réel de systèmes d'intelligence artificielle pour analyser les images des drones et des caméras de surveillance. Une première en France et en Europe.

L'acharnement du gouvernement paie. Les flics pourront désormais les utiliser à loisir dans l'espace public, et les prochaines mobilisations seront sous un ciel occupé. Quadrillé par ces oiseaux robotisés au service de l'ordre policier.

Cette surveillance n'est pas imbattable. Lors des Gilets Jaunes, les flics chargés de télépiloter des drones « ont dû procéder à quelques replis stratégiques et atterrissages d'urgence pour échapper à la vindicte des goélands ». D'autres attaques ont été organisées par les corneilles, notamment durant les manifestations. Des aigles ont aussi mis hors-service des drones en montagne.

En novembre 2021 au Burkina Faso, un adolescent équipé d'un lance-pierre traditionnel avait abattu un drone français qui surveillait un rassemblement visant à empêcher le passage d'un convoi de l'armée française.

Article repris de Contre-Attaque

NdPLI : sur le même sujet, voir aussi

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Mayotte : la police tire à balles réelles

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

À Mayotte, l'État français fait une démonstration. La démonstration qu'il est capable d'expulser des milliers de personnes, de raser des bidonvilles et de mater les récalcitrants à l'autre bout du monde. Article de Contre-Attaque

Pour cela, il déploie toute sa force : unité du RAID, gendarmes, drones, blindés et équipage de CRS 8 particulièrement violent. Les autorités appellent cette opération « Wuambushu », c'est-à-dire « Reprise en main » ou « Reconquête ». Un clin d'œil évident à l'extrême droite. « On est sur une opération de reconquête du terrain » expliquait un commandant divisionnaire à l'AFP. Cette démonstration sert à la fois les intérêts impérialistes de la France : garder le contrôle sur un archipel stratégique dans l'Océan Indien, et politique en métropole : en montrant la « fermeté » de Macron à l'égard des immigrés.

Le journal Le Monde révélait hier que « 650 grenades lacrymogènes, 85 grenades de désencerclement, 60 tirs de lanceurs de balles de défense (LBD) » ont été tirés avant même le début de l'opération par la seule compagnie de CRS 8, dimanche 23 avril. Tout cela pour disperser « une centaine d'assaillants ». Plusieurs munitions par personne.

Près du village de Tsoundzou, les policiers ont également utilisé des balles réelles. 12 tirs « vers le sol et pour faire fuir ». Comme si le recours à l'arme à feu était un moyen de faire fuir. Même Le Monde souligne que « de tels tirs d'armes de poing sont rarissimes dans un contexte de maintien de l'ordre ou de violences urbaines, même en cas de situation extrêmement dégradée. »

Ce mardi, en direct sur la télévision publique, le Vice-président du Conseil départemental de Mayotte, qualifie les jeunes immigrés Comoriens de « terroristes » et affirme : « Il faut peut-être en tuer. »

En janvier, Darmanin allait féliciter une unité du RAID à Mayotte, section militarisée de la police, en principe réservée au terrorisme et au banditisme. Ces agents lourdement armés sont intégrés aux opérations d'expulsion en cours. À la télévision, on les voit parader au milieu des gendarmes et des CRS. C'est donc une opération militaro-policière, un mélange qui préfigure la généralisation de ce type de répression.

Mayotte, comme les autres territoires colonisés par la France, est un laboratoire. Là-bas, il n'y a presque aucun moyen de vérifier les blessures, l'usage des armes, les exactions de l'État… Ce que la police française ne se permet pas encore en Hexagone contre les manifestations et la population blanche, elle se le permet loin de l'hexagone, sur des corps noirs. Mais cela finira par y arriver. Pour l'instant, peu de gens vont s'émouvoir de tirs à balles réelles face à des « assaillants » à Mayotte. Déjà, quand le RAID avait été envoyé dans les Antilles réprimer les mobilisations contre le Pass Sanitaire, qui s'en inquiétait ?

Aux confins de l'Empire, on habitue les CRS à dégainer, à tirer. Demain, ces pratiques seront intégrées au maintien de l'ordre dans les villes de métropole. En matière de répression, « l'exception » finit toujours pas devenir la norme.

Article repris de Contre-Attaque

[St Brevin-les-Pins, 44] Les fascistes sont de retour contre l'accueil des exilé.e.s : soyons nombreux.ses pour riposter !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Le 25 février à Saint-Brévin, grâce à une belle mobilisation antifasciste, ce qui devait être un grand rassemblement national contre l'extension d'un CADA n'a été qu'un attroupement de 200 à 250 néo-nazis, mais les fascistes sont déterminé.e.s et reviennent le 29 avril à 14h à Saint-Brévin. Article paru sur Expansive

Après l'attentat fasciste / incendie criminel envers le maire de Saint-Brévin, qui dénonce l'abandon et le silence de l'État, soyons nombreux.ses à riposter !

Luttons également contre le projet de la loi Darmanin, raciste et qui contribue à accentuer la montée du fascisme en France.

Une nouvelle fois, montrons que la solidarité, l'accueil inconditionnel et l'émancipation de toustes sont au coeur de nos luttes et ne laissons pas les fascistes et Darmanin faire leur loi.

Montrons que la riposte antifasciste est toujours bien présente, massive et déterminée à ne pas laisser la rue à la violence raciste, misogyne et eugéniste de l'extrême-droite !

  • 11h discussions collectives sur le fascisme / anti-fascisme et la loi Darmanin
  • 12h cantine solidaire sur la place du marché de Saint-Brévin
  • 13h manifestation anti-fasciste et contre la loi Darmanin

Prenons soin les un.e.s des autres ! (Nous recommandons fortement le port du masque aussi bien pour des raisons sanitaires que pour l'anonymisation face aux militant.e.s fascistes et à la répression )

Programme à étoffer / compléter en fonction des envies / besoins, contactez-nous !

Siamo tutti antifascisti !

Texte version longue, avec contexte de l'appel à se mobiliser le 29

La station balnéaire de Saint-Brévin-les-pins (44) est devenue depuis quelques mois le nouveau symbole du racisme et du fascisme qui grimpent furieusement en toute impunité en France !

La commune prévoit l'extension d'un centre d'accueil de demandeur.se.s d'asile (CADA) et un collectif fasciste local, parrainé par Reconquête (parti d'Eric Zemmour), s'y oppose et souhaite empêcher les travaux.

Après une 1re mobilisation fasciste locale protégée par les autorités en décembre, le collectif s'est senti pousser des ailes et a organisé une mobilisation fasciste nationale le 25 février avec toute la fachosphère et avec comme mot d'ordre : « Après Callac, Saint-Brévin ! »

C'est en grande partie grâce à un appel antifasciste circulant largement et appelant à contrer de manière radicale ce rassemblement de haine l'après-midi que la mobilisation nationale fasciste a fait un flop.

Leur mobilisation du 25/02 se résumera à un attroupement de 200 à 250 néo-nazis, pétainistes, extrémistes religieux et autres fascistes en tous genres retranché.e.s sur la place de la Mairie.

Mais cette semi-victoire ne saurait nous satisfaire : grâce à la protection de l'État, leur manifestation a tout de même eu lieu sous protection policière.

Des saluts nazis, des insultes racistes, des prières de rues et des discours haineux ont retenti sur la place en toute impunité.

Lire la suite sur Expansive

Actions contre le 41 bis à Paris, le 20 avril 2023

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

À l'occasion du festival « italissimo » à Paris, une vingtaine de personnes sont allées perturber deux conférences. À la Sorbonne puis à la Maison de la Poésie, une banderole a été déployée et un tract lu et distribué au public, interrompant les conférences en cours.

À l'occasion du festival « italissimo » à Paris, une vingtaine de personnes sont allées perturber deux conférences. À la Sorbonne puis à la maison de la poésie, une banderole a été déployée et un tract lu et distribué au public, interrompant les conférences en cours.

Les passions italiennes pour l'enfermement et la torture

Ah, la culture italienne, on l'aime tellement. Tout le monde est ici pour la célébrer : la littérature, la poésie, le cinéma, la cuisine... Dommage qu'on ne parle pas d'une des autre grande passion italienne (mais pas que) : la passion pour l'enfermement et la torture. Vu qu'on l'a pas trouvée dans le programme du festival, on s'est invité.es aujourd'hui pour en parler un peu/dire deux mots.

L'État italien enferme actuellement plus de 700 personnes dans un régime pénitentiaire particulièrement dégueulasse : le 41 bis. Au nom de la lutte contre la mafia et contre la subversion, les prisonniers et prisonnières au 41 bis doivent rester dans des cellules individuelles 22 heures sur 24 et ont droit à un seul parloir par mois d'une heure. Presque impossible de recevoir des courriers, de la bouffe, pas même de livres.

C'est une prison dans la prison. C'est une torture d'État à la sauce démocratique.

Comme c'est « pour les mafieux et les terroristes », de l'existence du 41 bis tout le monde s'en foutait. Mais le 20 octobre 2022, un prisonnier au 41 bis s'est mis en grève de la faim. On parle d'Alfredo Cospito, un prisonnier anarchiste qui a décidé de lutter contre cette torture. Il a décidé de lutter avec toutes ses forces et d'aller jusqu'au bout, au prix de sa vie si nécessaire et il en est actuellement à plus de 180 jours*, alternant des passages entre l'hôpital et le 41 bis dont on lui refuse la sortie, à tous les niveaux de l'État.

Alors depuis octobre, on a vu des manifs, des actions et des mobilisations contre le 41 bis et en soutien à Alfedo, en Italie et dans le monde.
Maintenant que sa vie est gravement en danger après presque six mois sans manger, on est venu.es ici aujourd'hui pour rappeler que derrière cette belle façade cultivée et savante, l'état italien et ses représentants continuent à torturer et à tuer.

Mais l'on est pas dupe avec ou sans le 41 bis, auquel l'État italien n'a pas l'air de vouloir renoncer, il a d'autres moyens d'isoler en prison. Et parfois jusqu'à la mort avec les condamnations à perpétuité, ce que vit aussi Alfredo Cospito condamné à perpétuité. En France aussi, l'État enferme dans des régimes d'isolement comme l'a rappelé une grève de la faim de libre flot l'année dernière.

Fuori Alfredo dal 41 bis
Fuori tutti e tutte dal 41 bis
Fuori tutti tutte dalle galere

* À l'oral il a été dit qu'il avait arrêté sa grève de la faim [note pour internet]

On a pu voir que le théâtre de l'odéon accueillant lui aussi le festival a vu une inscription fleurir sur ses colonnes

La veille, la cour constitutionnelle s'est prononcée contre l'automaticité de la perpétuité incompréhensible pour massacre d'état, ouvrant la voie à une autre condamnation à l'encontre d'Alfredo Cospito et d'Anna Beniamino, co-inculpé-es dans le cadre de l'affaire Scripta Manent. La fin de la grève de la faim d'Alfredo n'arrêtera pas notre solidarité alors qu'il est toujours enfermé en 41 bis, la lutte contre ce régime d'isolement continue !

Fuoco alle galere
Fuori tuttx dal 41bis