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400 000 volts de colère - reportage

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Les énergéticien.nes en lutte contre la réforme des retraite - reportage du 11 avril 2023 à la centrale hydraulique de Grand'maison (Isère)

Lundi 10 avril 2023, reportage dans le secteur en lutte des énergéticien.nes de grand'maison – plus grand barrage de France. Ce texte a été complété sur des parties par des articles sur internet et des relectures.

Ils m'entrainent au bout de la nuit / les démons de l'énergie

Devant le portail où les entrées sont filtrées par les agents, le décor ne trompe pas : d'immenses banderoles syndicales, des messages revendicatifs, des pneus, des palettes contre les murets. Plus surprenant quand on entre dans le site, sous les lignes électriques de 400 000 volts qui frétillent, un trampoline, à côté de quelques personnes qui boivent un café sous un barnum, d'autres qui jouent aux fléchettes. Un autre gréviste encore slalome à toute vitesse à rollers, pendant que les hauts parleurs de l'usine diffusent de la musique des années 80.

C'est dans cette ambiance détendue que nous sommes allé.es à la rencontre des grévistes de la centrale hydroélectrique de Grand'Maison, située à 1h de Grenoble, dans la montagne de l'Oisans. On fait des battles pour savoir qui dort le plus ! , plaisantent H et C, qui nous accueillent.

Une nouvelle vie s'organise depuis plus d'un mois pour la trentaine de salariés dans cette usine où tout est surdimensionné. On dort et on mange là depuis le 6 mars, ça tourne sur la base du volontariat, selon qui peut venir et selon la vie de chacun, la vie de famille. On arrive à être une dizaine en moyenne !
H, qui bosse à EDF depuis 13 ans, se réjouit de voir le changement de mentalité qui s'opère grâce à ce mouvement social. En effet selon lui, beaucoup de jeunes débarquent dans l'entreprise sans la culture EDF, il y a beaucoup d'individualisme, chacun veut le meilleur pour lui, y a plus d'esprit d'équipe. Et avec ce mouvement, l'esprit collectif et l'entraide sont retrouvés, des liens plus profonds sont créés : même si on perd, on n'aura pas tout perdu.

Loin du rythme contraint du travail, des personnalités se révèlent, des personnes qui faisaient grève sans trop s'impliquer au début sont restées « juste pour une nuit » et qui finalement sont là toutes les nuits depuis. La force du collectif, qu'on retrouve dans d'autres endroits comme dans les blocages ou occupations d'étudiant.es, qui fait bouger les mentalités et rend possible la suite des luttes.

« 36 jours de grève, c'est mieux qu'en 1995. C'est une jolie lutte ! »

Des luttes ont déjà eu lieu dans le secteur de l'énergie hydraulique, contre la réforme des retraites à point fin 2019- début 2020, lutte menée en parallèle de l'opposition au projet Hercule [1] On était sur les 2 combats en même temps. Cette lutte a été interrompue avec le COVID.
Aujourd'hui le mouvement est plus fort ; les employés sont en grève reconductible tous les jours, alors qu'en 2019-2020 ils étaient en reconductible mais sur des jours identifiés par semaine, soit sur Hercule, soit sur les retraites.
En 2023, à la centrale de Grand'Maison, il y a 80% de grévistes. Un taux record qui évoque les grèves massives de 95.

C'est lors d'AG qui ont lieu plusieurs fois par semaine que se décide la suite de la grève : Dans notre usine on fait 1 réunion par jour. Dans le nucléaire y en a 3 par jour, à chaque relève. Les opérateurs de conduite décident de faire grève ou pas, et ce sont elleux qui décident s'il y a des baisses, et quelle baisse.
S'ils nous assurent ne pas avoir de pression de la part des chef.fes ou de la préfecture, la police a toutefois visité le site dans les premiers jours, pour filmer et constater l'occupation. La préfecture a le pouvoir de reprendre la main sur la production, mais pour l'instant il n'y a pas de menace dans ce sens.
Cependant le responsable du site, considérant la centrale hydroélectrique comme la sienne, ne voit pas d'un bon œil la reprise en main des machines par les salarié.es.

A lire en entier sur CRIC

[1] Le projet Hercule prévoyait en effet de scinder EDF en trois entités : une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires ; une autre (vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables ; et une troisième (azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques dont les concessions seraient remises en concurrence sous la pression de Bruxelles. La fameuse privatisation des profits, nationalisation des pertes. Le projet est abandonné pour le moment, mais le rachat du capital d'EDF par l'État lui permettra de faire ce qu'il veut, et les tentatives de la gauche pour inscrire dans la loi le caractère incessible du capital a été chaque fois retoqué, encore récemment par la droite qui dit « c'est le marché qui commande », du coup il y a de fortes suspicions qu'un nouveau plan hercule se prépare

Bilan d'actions contre les exploiteurs du bâtiment et la politique migratoire de Darmanin

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

En hommage à Seydou Fofana et en solidarité avec toustes les travailleurs·euses étranger·ères exploité·e·s sur les chantiers du Grand Paris !
Suite à l'appel à redécorer les boîtes qui se font de l'oseille sur le dos des intérimaires et contre la Loi Darmanin, ça nous a donné envie de se défouler sur les adresses spécialisées dans le BTP.

Rien de bien compliqué, on a imprimé en quantité les affiches sympathiquement mises à disposition pour aller redécorer les façades des sociétés d'intérim, qui recrutent massivement des travailleurs·euses étranger·ères pour des postes dangereux sur les chantiers en Île-de-France. Ces réalités sont invisibilisées, les personnes qui travaillent pour ces boîtes se font exploiter, bien souvent sans aucun accès à leurs droits, et bien sur, ça arrange bien l'État et les patrons.

Donc, fallait pas faire les choses à moitié. Du Nord au Sud, en passant par plusieurs arrondissements de la capitale, c'est pas moins d'une quarantaine de boîtes qui ont vu leurs façades et vitrines recouvertes d'affiches et de tag en une soirée.

Les intérimaires sont exploité·e·s sur tout l'hexagone, et les différentes lois répressives (retraite, chômage, Loi Darmanin...) ne font que les précariser d'avantage, alors on invite toute personne à agir dans sa ville ! On est loin d'en avoir fini d'afficher ces rapaces qui bétonnent toujours plus nos territoires en profitant d'une main-d'œuvre précarisée, sans honte et sans bruit.

Vous pouvez utiliser les mêmes affiches, si ça vous dit. Elles sont à la suite de ce texte. Servez- vous !

La honte, c'est aussi l'indifférence qu'a suscité l'annonce du décès de Seydou Fofana sur son lieu de travail, suite à la chute d'un bloc de béton, le jeudi 6 avril à Gonesse. Il venait du Mali, avait 22 ans et travaillait sous contrat d'insertion sur le chantier de la ligne 17. Avant lui, Abdoulaye Soumahoro (41 ans), João Baptista Miranda (61 ans), Franck Michel (58 ans) et Maxime Wagner (37 ans) ont aussi perdu la vie dans des accidents de chantier du Grand Paris.

L'échéance des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 imposent aux travailleurs·euses des grands projets un rythme toujours plus soutenu, mettant en péril leur sécurité et leur vie. Y a qu'à voir le décompte de jours restant avant le début des Jeux, affiché à l'entrée du chantier de la Tour Pleyel. T'arrives au taf on te met déjà la pression.

Samedi 8 avril, on est donc allé·e·s envahir cet entassement chaotique et oppressant de ferraille, de grues et de béton, pour tenter de bloquer les activités en cours, exprimer notre colère et notre solidarité. À l'aube, une cinquantaine de personnes ont réussi à entrer facilement à l'intérieur du chantier pendant qu'une quinzaine de copaines restaient devant pour accrocher banderoles et differ.

Même si notre intrusion n'a pas mis un stop à la totalité du chantier, une bonne partie de l'activité a tout de même été arrêtée durant toute la matinée. La police nationale et la BAC sont arrivées assez vite, mais vu la configuration des lieux c'était compliqué de nous dégager fissa. On a réussi à maintenir l'occupation pendant environ 3 heures, on a chanté, partagé un petit-déj', accroché quelques banderoles.
En fin de matinée, on a décidé de négocier une sortie sans contrôle d'identité.
La commissaire a engueulé le chef de chantier en lui disant que son site n'était pas assez sécurisé.

On reviendra ! Papiers pour tous·tes ! À bas l'intérim ! Feu aux patrons, aux frontières et au capitalisme !

Assemblée contre les projets de loi Darmanin

Affiches :

Affiches

Alter-Vienne le nouveau site des luttes du pays viennois

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Viva Alter ! le site d'infos du pays viennois qui appartient à toustes

Après Vienne la plus belle ville du monde qui s'ignore (et c'est le Daily Telegraph qui le dit…), voici Vienne la ville la plus radicale du monde qui a bien l'intention de le faire savoir. Elle ne sera plus connue uniquement par BFM pour ses embouteillages, ni par France Inter pour son festival de Jazz, mais aussi pour ces luttes enragées grâce à son Mutu !

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Projection-rencontre : Imagine demain on gagne

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Rendez-vous mercredi 19 avril à 18h à Paris 8 (salle de projection A1-181) pour une projection-rencontre : Imagine demain on gagne

Le ciné-club de grève de Paris 8 organise une projection-rencontre avec deux réalisateurs, Arzhur Thouvenin et François Langlais, qui ont réalisé le film documentaire Imagine demain on gagne, sorti en 2020. Ce film documentaire retrace la forme d'organisation et le quotidien des gilets jaune de St-Nazaire en 2018, notamment autour de la création d'une maison de la grève et de son occupation.

En soutien aux manifestations contre la réforme des retraites et en solidarité avec les grévistes.

Affiche de l'événement :

Répression des ZADs : le camp de Zaclay menacé d'expulsion

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Devenu depuis deux ans un lieu emblématique dans la lutte contre l'artificialisation des terres agricoles sur le plateau de Saclay, le camp de Zaclay est menacé d'expulsion début juin. Une attaque à replacer dans le contexte de la politique gouvernementale de répression des Zones à défendre et du mouvement écologique.

Communiqué de presse du 12 avril 2023

« Plus aucune ZAD ne s'installera dans notre pays », déclarait samedi 1er avril Gérald Darmanin en interview dans le JDD, annonçant par la même occasion la création d'une “cellule anti-ZAD” au ministère de l'intérieur. Selon la carte révélée par le JDD, la lutte contre la ligne 18 à Saclay figure parmi les 42 « sites sous surveillance » du ministère de l'intérieur « susceptible de se radicaliser à court terme ».

Le collectif contre la ligne 18 et l'artificialisation des terres de Saclay dénonce tout d'abord une opération de communication, destinée à diaboliser les luttes défendant des causes tout à fait légitimes et liées aux enjeux écologiques. Le camp de Zaclay a été créé par des habitant·es, étudiant·es, scientifiques, agriculteur·trices ou paysan·nes, actif·ves ou retraité·es, avant tout soucieux·ses du devenir des espaces naturels, forestiers et agricoles dont 2300 hectares sont aujourd'hui dédiés à l'agriculture. Les sols extrêmement fertiles du plateau de Saclay, d'une qualité et d'un rendement exceptionnels, font l'objet d'une demande de classement au patrimoine mondial de l'Unesco par des personnalités du monde de la culture et de la recherche. Appelées à jouer un rôle vital dans la résilience de la métropole parisienne face aux chocs climatiques, ces terres constituent un bien commun inestimable qu'il convient de sauvegarder à tout prix.

Or, un danger imminent pèse sur ces terres, directement menacées par le tronçon ouest de ligne 18 du Grand Paris Express, vecteur inéluctable d'urbanisation. Les mises en garde, exprimées depuis des décennies par les habitants, associations et collectifs sur le non-sens que constituerait leur artificialisation n'ont jamais été entendues par les décideurs. Si les ZADs existent aujourd'hui, c'est en dernier recours face à l'échec répété des procédures de débat public en France et au déni de démocratie que constituent ces projets imposés et nuisibles.

Mais le gouvernement et M. Darmanin ne font pas que de la communication : très concrètement, il s'agit aujourd'hui de faire disparaître toute trace d'opposition à ces projets. Inventant au passage un nouveau délit d'intention, le gouvernement prépare ainsi les esprits à la répression à venir, partout en France et notamment sur le plateau de Saclay. De fait, depuis bientôt un an, les agriculteurs accueillant le campement de Zaclay font face à des intimidations de la part de la préfecture. Depuis quelques semaines, le phénomène s'est accéléré avec la convocation des propriétaires du terrain ainsi que de plusieurs membres du collectif pour subir des interrogatoires de plusieurs heures à la gendarmerie. Aujourd'hui, le couperet est tombé : si la ZAD de Saclay n'est pas évacuée début juin, le camp sera expulsé par les forces de l'ordre et les agriculteurs se verront administrer des amendes se chiffrant en centaines de milliers d'euros.

Un tel démantèlement de Zaclay constituerait une attaque frontale, sans précédent et d'une agressivité démesurée contre la vie démocratique, alors même qu'aucune menace à l'ordre public n'est avérée. Le camp de Zaclay joue en effet un rôle majeur pour alerter le public sur le devenir d'un territoire exceptionnel mis en péril par des projets de bétonnage d'un autre temps. Zaclay est un lieu de rassemblement, permettant d'organiser et de rendre visible la lutte pour la défense des terres agricoles. Zaclay est aussi un lieu de pédagogie où se tiennent conférences, projections et débats, un lieu où chaque promeneur est invité à s'arrêter, s'abriter du vent, de la pluie ou du soleil, et discuter, trouvant ainsi une information indépendante et fiable.

Le collectif contre la ligne 18 rappelle sa détermination à défendre les terres agricoles du plateau de Saclay et ce, malgré les menaces de répression venant des autorités. Le collectif appelle toutes les personnes attachées à la défense de ces terres à venir en soutien et leur donne rendez-vous les 13 et 14 mai prochains pour fêter les deux ans du camp lors d'un rassemblement “festif et déterminé”.

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