PROJET AUTOBLOG


Paris-luttes.info

Site original : Paris-luttes.info

⇐ retour index

« La Palestine, laboratoire des armements de demain » - Soirée de projection et de discussion organisée par Stop Arming Israël France

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Stop Arming Israël France vous invite, mardi 19 mars, de 19h à 22h, à La Parole Errante pour une soirée autour de la question : « La Palestine, laboratoire des armements de demain ».

Nous y projetterons le documentaire de Yotam Feldman : THE LAB. Territoires occupés, un laboratoire de guerre à ciel ouvert . Ce film, datant de 2013, est d'une brûlante actualité : il nous permettra de mieux comprendre l'offensive israélienne en cours en matière de stratégies de guerre, d'innovation meurtrière et de cruauté testées grandeur nature, à Gaza et en Cisjordanie. Sans vergogne en effet, Israël se vante de vendre des armes comme ayant été « testées au combat » ; le laboratoire palestinien est ainsi l'un des principaux arguments de vente d'Israël.

Nous y présenterons aussi notre campagne pour le désarmement d'Israël et nous discuterons des collaborations militaires France-Israël et des moyens concrets d'action à mettre en oeuvre pour lutter activement contre ces coopérations criminelles.

Nous vous attendons donc, NOMBREUX, NOMBREUSES, mardi 19 mars (19h-22h) à la Parole Errante
9, rue François Debergue 93100 Montreuil (métro Croix de Chavaux)
Pour une soirée d'information et de lutte !

Stop Arming Israël :
Twitter : @stoparmingisr
Sur Instagram : @stoparmingisraelfrance
Sur Telegram : @stoparmingisraelfrance
Voir la Carte des usines d'armement en France, tracts et affiches à imprimer : c'est ici

🇵🇸 🇵🇸 VIVE LA LUTTE DU PEUPLE PALESTINIEN 🇵🇸 🇵🇸

Rouler sur des adolescences

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Témoignage en forme de lettre ouverte.

Ce texte est une lettre envoyée par une personne de la mi-vingtaine à l'un de ses ami et camarade (de quelques années son aîné).
Elle s'inscrit dans le cadre d'un conflit autour d'une relation sexo-amoureuse intergénérationnelle impliquant son destinataire. Elle a été relue par l'entourage affectif et politique de son auteur•e, qui l'a invité à la partager plus largement.
L'objectif de cette démarche n'est absolument pas de call out le destinataire de cette lettre ou les personnes qui y sont évoquées, d'où le travail d'anonymisation. Ce texte est rendu public car ses mots pourraient trouver de l'écho chez d'autres, et que s'ils peuvent contribuer à nous faire avancer collectivement sur les enjeux de domination dans les relations alors autant s'en saisir.

début 2024

Je t'écris suite à notre conversation téléphonique il y a presque un mois. Je veux répéter des choses que je t'ai déjà dites pour être certain•e qu'elles ne puissent pas être déformées ou travesties pour satisfaire une quelconque complaisance. J'encre ces pensées pour qu'elles n'existent pas que dans nos mémoires faillibles, pour te permettre d'y revenir et que tu ne puisses pas y échapper. Elles sont disparates parce que le temps que je passe à réfléchir et écrire tout ça m'est coûteux. Alors je n'y accorderai pas un grand travail de relecture. Je pense que tu as les clefs pour faire les liens non explicités et tirer des conclusions que je n'aurais pas mises en lumière.

Tu crées du danger en faisant vivre une relation pareille. Tu crées du travail politique à ton entourage là où nous sommes beaucoup à en être déjà submergé. Tu es tout sauf un allié actuellement. J'ai l'impression que les discussions mises en place avec tes ami•e•s sont utilisées à des fins de justification, d'excuses et de normalisation de la relation. D'autant que tu refuses de donner du crédit aux seules personnes qui ne vont pas dans le sens de la rendre acceptable. Quand tu ne peux plus manipuler les discussions pour qu'elles te confortent à continuer, tu te braques contre les gens. Tu t'es détourné du seul mec cis qui s'est opposé à toi, alors même qu'il faisait précisément son taf d'allié en nous déchargeant un peu de la charge pédagogique que cette situation exige de nous.

Et puis JPP du côté incel ouin-ouin je tombe si rarement amoureux c'est dur de trouver la bonne personne et quelqu'un qui veut s'engager dans une relation longue. C'est l'heure d'enterrer les rêves de princesses, nous on a buté le prince charmant depuis longtemps.

C'est significatif comme on est si peu ami•e•s entre ados et adultes, ou même juste entre gens de 10 ans d'écart. En fait il me semble que les liens intergénérationnels c'est pas évident à créer et maintenir, car déjà faut se rencontrer, et puis surtout selon notre âge et notre moment dans la vie on est pas traversé•e•s par le même genre de problématiques. Alors comme de par hasard les liens qui existent majoritairement hors cadre de travail sont d'ordre sexuels/romantiques, le plus souvent d'hommes adultes avec des femmes ados, bien pile à l'intersection de rapports de domination par le genre et l'âge. L'expérience, dans les milieux militants, dans le sexe, et globalement dans la vie, c'est un énorme facteur de pouvoir.
Peut être qu'on pourrait s'atteler à essayer d'être potes et/ou camarades de manière pas trop pourrie plutôt que se tester aux modes de relation probablement les plus à risques et à enjeux, nan ?

Près de 10 ans après je continue à découvrir certains impacts de mes débuts de relations et de sexualité bien souvent dans ce genre de cas de figure. L'une d'entre elles est d'avoir une rancœur vivace contre les ieuvs avec qui j'ai sexé à l'époque (y compris ceux qui ne m'ont pas agressé•e) et globalement contre les adultes qui en ont été les témoins passifs et silencieux•ses.
Je serai pas cet adulte c'est dead.

Quand j'avais 15 ans, j'ai saisi mon arrivée en ville comme un droit à devenir qui je voulais être. Sortir de la place de weirdo victimisé•e par les populaires du collège. J'avais une sensation de nouveau chapitre dans lequel je pourrais me tester à un début d'adultness. Je me suis rapidement fait deux bandes de copaines dans mon lycée : une dans ma promo et l'autre d'un an de plus dans celle de 1re. Le dégoût de l'école grandissant à la même vitesse que la rage politique, j'ai poussé la porte des réseaux militants locaux. Les milieux anar' y étaient très majoritairement trentenaires à l'époque, entre punks, intellos et squatteurs•ses. J'y étais la seule personne mineure. Les plus jeunes gravitant autour du lieu d'organisation me dominaient d'une dizaine d'années et étaient essentiellement des hommes, étudiants ou fraîchement sortis de la fac. Hors des espaces organisationnels et activistes, c'est avec cette petite frange du milieu que j'ai commencé à zoner. On se retrouvait aux soirées, je traînais parfois dans leur coloc, j'y dormais occasionnellement, ils m'embarquaient en manif et en événements aux alentours.

J'étais ravi•e de pouvoir exister autrement que par ma jeunesse et par les cours censés rythmer et contraindre mon quotidien. Je me sentais pris•e au sérieux. Ces paramètres n'étaient évoqués que par la blague : pour me vanner de temps en temps sur la prétendue naïveté qu'ils impliquent, et que je me plaisais à démentir. À chaque provoc' je sortais les crocs et les griffes. Maintenant je pense que ça les amusait au moins autant que ça les fascinait de me voir ne pas me laisser faire. C'est mignon les chatons fragiles qui se défendent et pensent prendre le pouvoir en jouant avec les tigres. Mon âge devenait aussi un sujet quand il était question de flatter ma déconstruction et ma maturité précoces, quitte à me valoriser par la comparaison avec leurs petites sœurs ou autres ados dans leur paysage, voire même avec mes ami•e•s du lycée qu'ils auraient déjà croisé•e•s et jugé•e•s puéril•e•s. Doucement s'installait une fétichisation étrange de mon adolescence militante. On partageait nos cuites et nos défonces sans aborder le fait qu'elles étaient pour moi des premières.

À cette époque j'entrais en rapport de séduction avec tout mec me le permettant ou presque. Je pensais qu'il n'y avait que comme ça qu'on s'intéresserait à moi. Et certains d'entre eux y ont plongé la tête la première. Je pense que certains voyaient clair dans ma quête de reconnaissance et de légitimité et comment en tirer profit, quand d'autres n'y voyaient R à part qu'ils pourraient tirer un coup.
S'est semée insidieusement dans mon cerveau et dans ma chair l'idée que ma valeur dans l'existence se jouerait en grande partie sur ma sexualisation. Ce que je ferais de mon cul définirait ma place en société. Et baignant plutôt côté progressiste que réac', c'est vite venu s'incarner en une pression à vivre une sexualité partagée active. Il fallait faire du cul et aimer ça, baiser me rendrait plus viable dans les espaces. Si avoir des liens affectifs est ce qui donnait du sens à l'existence, en avoir des sexuels est ce qui lui donnait de la valeur. Entre prude et salope, les deux options gracieusement offertes aux jeunes meufs ou assimilé•e•s, j'ai vite décidé de rejoindre la team des salopes.
Le patriarcat a roulé sur mon adolescence, en prenant bien le temps de drifter sur chacun de mes recoins.

Les relations abusives ne se sont pas limitées au mecs plus vieux, elles se sont répandues dans chacune des mes sphères sociales. Ceci dit les relations de séduction et de sexualité avec les vieux kem ont eu ça de spécifiques que je ne me suis rendu•e compte que des années après de leur impact. Sur le moment, j'ai cru bien vivre la majorité de ces bouts de relations et plans d'un soir. À vu d'œil d'ado, j'y étais pleinement consentant•e.
C'est une fois sorti•e de cette période que j'ai vu les marques laissées dans mon cerveau et dans mon corps. Je pense que ces gars ont façonné certaines bases de mon imaginaire érotique, alors que ces fondations auraient dû être faites du tâtonnements de personnes qui découvrent ensemble. Ça avait ancré pernicieusement des fausses croyances en moi, comme qu'il faudrait se rendre désirable aux mecs plus vieux parce qu'ils seraient plus désirables que mes pairs. Je me sentais honoré•e d'être digne de leur attention. C'est quand même criant du rapport de domination qui se joue à ce moment là. Si c'est un honneur d'attirer ces regards la question de refuser du cul ne se pose pas. C'est la consécration, tu penses même pas à interroger tes envies et ton désir, tu prends la validation que ça représente de ton existence.

Cette partie de mon histoire a également impacté mon rapport aux drogues. Étant généralement alcoolisé•e et/ou sous prod' quand j'avais ces relations, quand j'ai commencé à prendre l'ampleur des dégâts j'ai arrêté de faire de la sexualité sans être full sobre et j'ai arrêté de pécho en soirée.

Ma boussole interne sur des questions de consentement en a été profondément déréglée elle aussi. Quand j'ai compris les abus de pouvoir dont j'avais été victime, je me suis engouffré•e dans une spirale de doutes sur ma capacité de discernement de mes propres envies. Si pendant des années j'avais vécu ça en étant convaincu•e de mon consentement éclairé, est-ce que je ne passais pas à côté d'autres éléments dans ma vie actuelle ? J'ai perdu confiance en mon propre jugement, m'empêchant des relations par peur de me sur-traumatiser en couchant avec des gens dont j'aurais pu chercher la validation de dominant. Ça a pété des morceaux de ma confiance en moi, et ça a sévèrement entaché mon rapport au désir.

L'onde de choc post-traumatique m'a poussé•e à mettre en place des moyens d'autoprotection de ouf, même excessifs. Je commence tout juste à me sentir de baisser cette garde, me permettre de lâcher un peu du contrôle.

Je te lâcherais pas parce que je laisserai pas cette relation continuer. Et que je veux que tu comprennes et que tu assumes.

Y a vraiment besoin de te rappeler qu'un des symptômes du patriarcat c'est que les meufs obtiennent une reconnaissance sociale par leur sexualisation ? Y a vraiment besoin de te rappeler qu'un des symptômes de l'âgisme est que les enfants et les ados cherchent la validation de leurs aîné•e•s et des adultes ? Maintenant croise tout ça, fait les maths, et surtout n'observe pas le résultat sans rien en faire.

Merci aux amitiés et camaraderies complices pour toute cette tendresse qui donne la rage de se réparer, qui donne envie de rassembler les morceaux de soi, de retrouver la fluidité des touchés, de tisser les confiances et broder les résistances.

Mardi 26 Mars – 18h Infotour sur la frontière polonaise-biélorusse (en/fr) [Parole errante]

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Infotour sur la situation à la frontière polonaise-biélorusse : mardi 26 à 18h à la parole errante !

/english below/

Depuis août 2021, seuls quelques jours ont été enregistrés sans tentative de franchissement de la frontière entre la Pologne et la Biélorussie. Malgré l'expansion constante de la barrière, la présence de plus en plus nombreuse et brutale des services, et l'intérêt décroissant du public, la route migratoire à travers la Biélorussie et la Pologne reste ouverte et permet aux personnes aux personnes en chemin d'atteindre l'Europe.

Nous vous invitons à une discussion sur ce qui s'est passé à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie au cours des deux dernières années et demie et sur ce qui se passe aujourd'hui. Sur la réponse militarisée et brutale des autorités polonaises et leur discours déshumanisant sur la migration. Le racisme et la violence des services, l'expansion constante des barrières frontalières et la détention des migrants qui s'apparente à un séjour en prison. Sur la criminalisation de la solidarité mais aussi sur le pouvoir du soutien mutuel et des initiatives locales. Enfin, combien les pratiques à la frontière polonaise-biélorusse ressemblent à celles que nous connaissons déjà à d'autres frontières de l'Europe et du monde.

Nous aimerions que cette réunion, en plus de présenter et de parler de la frontière, soit aussi une occasion de parler ensemble des migrations et des activités frontalières, ainsi qu'un lieu de réflexion commune sur les possibilités de construire une coopération et un soutien mutuel.

La discussion sera en anglais et en français, avec traduction.

Dates de l'infotour :

  • 20 mars, 19h – BAR LE DUC, bistro Chez Doudou 3 rue du Four
  • (à confirmer 21 mars – DIJON, Tanneries 37 rue des Ateliers)
  • 22 mars, 19h – NANCY, Ancrage 48 rue Vayringe
  • 26 mars, 18h – MONTREUIL, Parole errante 9 rue François Debergue
  • 28 mars, 18h – MANDRES-EN-BARROIS, café Bois le Jus 2 rue Vinelle

Since August 2021, only a few days have been recorded without attempts to cross the Polish-Belarusian border. Despite the constantly expanding barrier, the increasingly numerous and brutal presence of the services, and the decreasing public interest, the migration rout through Belarus and Poland remains open and allows people on the way to get to Europe.

We invite you to a meeting about what has been happening on the Polish-Belarusian border over the last 2.5 years and what is happening today. About the militarized and brutal response of the Polish authorities and their dehumanizing narrative about migration. About racism and violence of the services, constantly expanding border barriers and the detention of migrants resembling a stay in prison. About the criminalization of solidarity, but also about the power of mutual support and grassroots initiatives. Finally, how much the practices on the Polish-Belarusian border resemble those already known to us from other borders of Europe and the world.

We would like this meeting, apart from presenting and talking about the border, to also be an opportunity to talk together about migration and border activities, as well as a place to jointly reflect on the possibilities of building cooperation and mutual support.

The talk will be in English and French, with translation.

Dates of infotour :

  • 20 march, 7pm – BAR LE DUC, bistro Chez Doudou 3 rue du Four
  • (to confirm 21 march – DIJON, Tanneries 37 rue des Ateliers)
  • 22 march, 7pm – NANCY, Ancrage 48 rue Vayringe
  • 26 march, 6pm – MONTREUIL, Parole errante 9 rue François Debergue
  • 28 march, 6pm – MANDRES-EN-BARROIS, café Bois le Jus 2 rue Vinelle

Samedi 23 Mars : Liberté, Egalité, Papiers ! Appel à la mobilisation et Manifestation 14h Bastille

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Appel à la mobilisation générale à l'occasion de la journée internationale contre le racisme et le facisme

Partout dans le monde, de l'Europe aux États-Unis, les pouvoirs mettent en place des politiques racistes, nationalistes et liberticides sur le dos des Immigré·e·s.
Partout cela s'accompagne du renforcement de toutes les inégalités sociales et de l'exploitation de toutes les travailleuses et de tous les travailleurs.
En légitimant les idées les plus réactionnaires de l'extrême-droite ces politiques ouvrent la voie aux courants fascistes.
En France, le gouvernement, tout en s'inscrivant dans la lignée des précédents, franchit un cap dans sa politique ouvertement raciste : Loi Darmanin, interdiction de l'abaya à l'école, réforme du droit du sol, etc.
Ces décisions politiques impactent concrètement la vie quotidienne de ceux et celles qui vivent et travaillent ici et de celles et ceux qui arriveront demain.

Face à ce constat, nous appelons à défendre les droits et la dignité de chacun·e, notre arme est la solidarité.
Partout, dans chaque quartier, chaque école, chaque lycée, chaque université, chaque hôpital, chaque lieu de travail, organisons-nous, avec les collectifs de sans-papiers, les mineurs en danger, les femmes et LGBTQI en lutte, les associations de l'immigration, les réseaux de solidarité et les syndicats. Seule la lutte collective permet de défendre ses droits et d'en gagner de nouveaux.

Contre les arrestations, les centres de rétention, les expulsions, les violences policières et l'arbitraire préfectoral
Pour la régularisation immédiate et collective de tous les immigrés sans papiers, à commencer par les travailleurs en lutte de Chronopost, DPD, Emmaüs, des chantiers de l'Arena et des piquets du 17 octobre
Pour l'abrogation de la loi Darmanin
Contre les quotas, la remise en cause du droit du sol et de l'Aide médicale d'État
Pour la liberté de circulation et d'installation
Pour le respect du droit d'asile, un logement, des soins, l'accès à l'éducation, pour tous et toutes
Pour l'égalité des droits, la justice sociale, pour une vie libre et digne et contre le racisme
Pour contrer le fascisme et le nationalisme
À l'occasion de la Journée internationale du 21 mars, des manifestations ont lieu dans le monde entier du 16 mars au 23 mars contre le racisme, le colonialisme et le fascisme.
Nous appelons à faire converger nos luttes, à rendre visible la solidarité en manifestant partout en France le samedi 23 mars.
Nous exigeons que la France mette fin à ses pratiques coloniales à Mayotte comme dans les autres départements et territoires d'outre-mer et plus généralement en Afrique.
Nous refusons que s'organisent en notre nom en France les JO du racisme d'État.
Pour la liberté, la dignité et l'égalité des droits. Dans nos quartiers et nos lieux de travail, comme à Mayotte et en Palestine, notre monde s'appelle Solidarité !

#SolidaritéAntiraciste
#SolidaritéAntifasciste
#23MarsAntiraciste
#23MarsAntifasciste
#WorldAgainstRacism
#WorldAgainstFascism

Ci-dessous l'appel international de coalitions dans de nombreux pays https://worldagainstracism.org/2024-waraf/16m2024-fr/

8 mars 2024 : affronter le fémonationalisme

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Le 8 Mars 24, « Nous Vivrons » a défilé à Paris pour dénoncer le manque d'empathie supposé des féministes envers les victimes israéliennes. Alors qu'il est factuellement établi que le traitement de la mémoire est incomparablement plus important et respectueux pour les victimes israéliennes que palestiniennes, iels prolongent en France la rhétorique fémonationaliste de l'État Israélien.

Ce 8 Mars 2024, alors que l'Europe s'engonce dans ses frontières, se barde de policiers qui tuent expulsent, trient, repoussent, enferment, que les températures ne cesse de monter, que tout fond et se délite, à Paris dans la manifestation féministe, les milices sionistes tabassent. Soyons très claires : nous, grande majorité des personnes descendues dans la rue ce 8 Mars, nous soutenons la lutte d'émancipation du peuple palestinien, parce que nous combattons la colonialité sous toutes ses formes. Nous exigeons l'arrêt immédiat du génocide en cours du peuple palestinien. Nous exigeons le démantèlement de la structure d'apartheid coloniale de l'État Israélien. Nous voulons mettre à bas l'alliance mondiale auto-légitimante entre les puissances coloniales d'Europe, des États-Unis et d'Israël. Ce sont des conditions sinequanones pour pouvoir mettre en place une solution permettant à toutes les populations présentent sur les territoires de Palestine / Israël de pouvoir envisager un futur viable.

Ce 8 Mars 2024 à Paris, ce qu'on a vu c'est un service d'ordre aux allures miliciennes, tout en cagoule et en virilité, en copcopinage avec la BRAV-M, elle-même corps policier aux pratiques ouvertement paralégales. Ce qu'on a vu c'est le patriarcat sous son déguisement fémonationaliste : Des vrais hommes, des musclors, qui protègent les seules vraies femmes, les leurs. Racisme et sexisme se donnent ici la main. En même temps qu'il entretient la confusion entre antisémitisme et antisionisme, le collectif « Nous vivrons » entretient la confusion entre féminin et féminisme. Deux discours qui s'entremêlent dans la rhétorique patriarcale fémonationaliste où le but est de soutenir la dynamique coloniale tout en arrivant à la conclusion totalement renversée que l'ordre patriarcal national n'est pas l'ennemi des femmes, bien au contraire, il est leur sauveur. Rabattre le féminisme sur le féminin puis éjecter du féminin toute une partie des femmes*, c'est la rhétorique qui a toujours accompagné la colonialité mondiale. C'est pourquoi nous, féministes de 2024, nous savons que nous devons sans cesse penser depuis ce cercle ouvert qu'est la catégorie femme. Nous, féministes de 2024, reconnaissons l'histoire lugubre de collaboration entre les mouvements dits « féministes » blancs, le colonialisme et l'apartheid. Nous connaissons notre histoire et à ce titre reconnaissons qu'il est de notre responsabilité de nous positionner clairement contre le génocide, l'apartheid et le colonialisme en Palestine.

La situation coloniale en Palestine est un laboratoire de cruauté et de mort. Sous nos yeux, l'armée israélienne rivalise de trouvailles pour humilier toujours plus, torturer toujours plus, faire souffrir toujours plus profondément la population civile palestinienne qu'elle affame. Toutes ces tortures escortées par les rires des soldats, font désormais partie du champ de ce qu'il est possible et même légitime de faire endurer à des humains. Cette inversion totale de l'ordre moral, cette jouissance de la cruauté, qui est encouragée par les discours des extrêmes droites partout dans le monde, dessine les contours d'une normalité future effrayante. Puisqu'il est normal d'affamer des bébés, d'écraser des personnes au bulldozer et de mettre les enfants au spectacle de la mort de leurs parents, puisqu'il est normal d'annihiler complètement un peuple et d'en rire, comment, après cela trouver quoi que ce soit de vraiment grave ? Comment ne pas voir que toutes ces tortures et ces massacres auxquels nous assistons en direct depuis nos téléphones vont irrémédiablement infuser sur les normes futures de la guerre et leurs prolongations dans le maintien de l'ordre et la lutte contre les ennemis de l'intérieur ?

Jouer la montre. Voilà ce que font aujourd'hui les soutiens de la politique coloniale de Netanyahou. Jouer la montre alors que d'heure en heure s'annonce l'assaut final de l'armée israélienne sur Rafah où sont réfugiées plus d'un million de personnes. Jouer la montre alors que des centaines de milliers de PalestinienNEs enferméEs dans Gaza sont en train de mourir de faim. Jouer la montre, jusqu'à ce que le dernier bâtiment ait été explosé et le·a dernierE palestinienNE assassinéE. Jouer la montre en cherchant à ralentir la contagion mondiale du soutien populaire à la cause palestinienne. La ralentir juste le temps suffisant pour que États-Unis et les États européens puissent renflouer l'armée sioniste d'un nombre effarant mais jamais suffisant de bombes, d'avions de chasse, de snipers et de grenades. Juste le temps nécessaire pour l'armée israélienne de parachever l'irréversible. Alors, quand le projet colonial d'extermination sera accompli, que les contrats d'exploitation des ressources de la côte de Gaza seront scellés, les territoires spoliés et revendus, alors et seulement alors, on verra tous les Joe Bidens du monde pleurer sur le sort malheureux des palestinienNEs. Une fois qu'il n'y aura plus de risque en capital comme on dit, une fois que ce sera trop tard, il sera de bon ton de verser quelques larmes. Dans quelques années, pour prouver leur supériorité, ces mêmes chefs d'État offriront - peut-être- aux survivantEs du massacre, d'humiliantes indemnisations sous conditions.

C'est pourquoi il nous semble important de comprendre la rhétorique de « Nous Vivrons » pour ce qu'elle est : un outil parmi d'autres de défense de la colonialité et des avantages matériels qui la compose. Ce n'est pas parce que les armes ici ont la forme de mots qu'elles opèrent dans le champ de la discussion. L'embrouille et le déni font partie de l'arsenal verbal du système colonial dont la cruauté est indéfendable. Cela doit nous amener à des considérations tactiques. Premièrement : Il est de la responsabilité des mouvements féministes de démonter les attaques rhétoriques sionistes. À ce titre les organisateurices de la manifestation du 8 Mars avaient la responsabilité d'ancrer le féminisme dans la lutte décoloniale et de refuser que des collectifs qui soutiennent l'assassinat de plus de 20 000 enfants, qui défendent la légitimité d'un État sur le point d'exterminer plus d'un million de personnes, viennent défiler dans le cortège féministe. Iels ont eu peur, n'ont pas voulu prendre les risques, alors ce risque c'est la base qui l'a pris. Deuxièmement : la véritable lutte se joue sur le plan du rapport de force.

Nous encourageons donc tout le monde à continuer à se rendre massivement en manifestation, à amplifier la campagne StopArmingIsraelFrance, et les actions de boycott, de blocage et de visibilisation menées par les collectifs palestiniens, afin de forcer les États coloniaux dans lesquels nous vivons, à cesser leur soutien au génocide en cours.

Texte de l'Assemblée Féministe Transnationale

*

@assfemtransnat
Tous les textes de l'Assemblée Féministe Transnationale ici

Photo : Marche de nuit féministe du 7 mars 2024
Note de contexte post-rédaction

  • NousVivrons, proche du « collectif du 7 Octobre » : groupe réactionnaire ayant revendiqué plusieurs actions de perturbation depuis le 12 novembre (contre le dépôt de gerbe de la LFI au Vel-d'Hiv pour la journée contre l'antisémitisme, opposant le cortège Palestine pendant la manifestation nationale contre les Violences Sexistes et Sexuelles le 25 novembre en chantant la Marseillaise...). Ce 8 mars, pour la première fois, leur cortège est officiellement inclus dans la marche, par l'accord de certains membres de l'inter-orga du 8 mars : FSU, CGT, Solidaires, CNDF grève féministe.
    Le présence de personnes se revendiquant de gauche et « combattant l'antisémitisme » dans leurs cortèges crée la confusion. Le service d'ordre serait celui du « Service de Protection de la communauté Juive », groupe se réclamant « apolitique ».