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Loi Darmanin contre les étranger·e·s : Danger pour tou·te·s !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

La loi Darmanin qui est une loi directement contre les Sans-Papiers et migrants et migrantes, en réalité contre toutes et tous les étrangers et étrangères, une loi raciste. Mais qui est aussi une loi contre tous et toutes les travailleurs et toute la société !

Argumentaire contre la loi Darmanin

Méchants partout, gentils nulle part

Le ministre de l'intérieur n'a pas caché le fond de son projet : il veut « rendre la vie impossible pour les migrant·e·s ». Il n'y a aucun « équilibre » dans une telle déclaration, ni « humanité » ni « valeurs » seraient-elles celles de l'état de droit.
Ajoutons à cela les déclarations répétées du ministre et d'Emmanuel Macron sur la base de « étrangers = délinquants » et on a aussi le contenu clairement raciste de la politique mise en place.

Dans des propos, populistes jusque dans la forme, Gérald Darmanin a déclaré qu'il voulait « être gentil avec les gentils et méchants avec les méchants ». La réalité de son projet c'est pourtant plutôt « méchants partout, gentils nulle part ».

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Le projet tel qu'il a, jusqu'ici été présenté et tel que l'illustre la circulaire envoyée aux préfets le 17 novembre vise à renforcer la traque des migrant·e·s et sans-papiers et durcir tous les aspects de leur situation.
Mais il étend aussi son attaque à tous les étranger·e·s et, au-delà, à tou·te·s les travailleurs et travailleuses de ce pays.
Plus généralement il accélère le développement d'un État raciste et sécuritaire, d'une société d'inégalités, de contrôle et de surveillance.

Un pseudo « équilibre »

Le ministère communique selon l'idée qu'il y aura deux volets dans la loi.
L'un, visant à régulariser les « bons » sans-papiers et l'autre consistant à renforcer tous les moyens de répression et d'expulsion des « mauvais ».
D'où l'idée d'un « équilibre » entre un aspect « de gauche » – les régularisations – et un aspect « de droite » – la répression.

Mais le premier volet – régularisations – consiste en fait en l'instauration d'un nouveau titre de séjour dévalué par rapport aux critères existants actuellement aussi critiquables soient-il.

Car ce nouveau titre de séjour aura au moins deux aspects aggravant les titres de séjour actuels :

  • il liera le titre de séjour à l'emploi dans des secteurs déterminés comme « en tension »
  • la durée et la validité de ce titre de séjour dépendra d'une décision – gouvernementale, patronale ? – sur le maintien de la caractérisation « en tension » de ces secteurs

Plus encore qu'aujourd'hui cela soumettra la situation des étranger·e·s régularisé·e·s au bon vouloir du gouvernement et du patronat.

Criminalisation des étranger·e·s

La circulaire envoyée aux préfets le 17 novembre est une première indication du contenu répressif de la prochaine loi.
Systématisation et allongement des OQTF (Obligations de quitter le territoire) mais aussi des IRTF (Interdictions de retour sur le territoire français) – qui annulent tout ce qui a pu être accumulé pour rentrer dans les critères de régularisation – fermeront de fait la porte à toute possibilité de régularisation dans le futur.
La multiplication des centres de rétention, l'assignation à résidence, l'inscription des étranger·e·s sans-papiers à qui aura été délivrée une OQTF au fichier des personnes recherchées instaurent un véritable régime de traque et de criminalisation du statut d'immigré·e.

Ajoutons à cela la volonté d'étendre le domaine de la « double peine » qui double – pour les étranger·e – avec ou sans papiers – toute condamnation pénale d'une menace d'expulsion et on comprend bien que ce sont tou·te·s les étranger·e·s qui sont visé·e·s.

Une attaque contre tou·te·s les travailleuses et les travailleurs

Dans la même logique que la récente « réforme » de l'assurance chômage, que la volonté de lier l'attribution du RSA à une activité ou que le projet de « réforme » des retraites, le nouveau titre de séjour prévu par Gérald Darmanin correspond à la volonté d'imposer aux salarié·e·s les conditions de salaires et de travail dégradées exigées par les patrons des secteurs dits « en tension » pour pouvoir ensuite les généraliser.

Si nous laissons passer ces attaques les démagogues auront ensuite beau jeu de nous expliquer que les travailleurs et travailleuses étranger·e·s sont responsables d'un dumping social contre les français tout comme les chômeurs ou les séniors contre les actifs et actives ou les jeunes.

En réalité ce sont les inégalités imposées par les patrons et le gouvernement qui exercent une pression contre tou·te·s les salarié·e·s.

Une loi justifiée par des mensonges

Ce pouvoir est prêt à tout pour faire passer ses attaques y compris à recourir à des mensonges. Qu'importe de son point de vue si cela augmente le racisme et alimente le fascisme.

Gérald Darmanin comme Emmanuel Macron ont déclaré que la moitié des délits en région parisienne seraient commis par des étranger·e·s. Ils se sont appuyés pour cela sur des chiffres de la préfecture qui ne correspondent pas à des condamnations prononcées mais des « mises en cause » dont la plupart n'ont même pas été poursuivis.
Les chiffres officiels de la « délinquance étrangère » sont considérablement plus bas que ceux jetés ainsi en pâture et stables depuis des années (entre 14 et 16%). Très loin des 50%.
Par ailleurs, volontairement, Darmanin et Macron, mélangent tous les délits dont… les infractions liées à la régularité du séjour. Dans les condamnations d'étranger·e·s seules 0,8% concernent des crimes !
Le projet de loi sur l'immigration ne peut être déconnecté de la loi sur la police récemment adoptée qui accroît de 15 milliards d'euros le budget attribué à la répression.

Gérald Darmanin a par ailleurs déclaré qu'il fallait suspendre toute possibilité pour les étranger·e·s en situation irrégulière d'accéder aux aides sociales. Faisant ainsi mine d'ignorer que les Sans-Papiers… n'y ont pas droit pour la plupart !

Il joue sur un préjugé raciste, allègrement développé par l'extrême-droite, présentant les immigré·e·s comme venant en France pour « profiter » des aides sociales. Pourtant « Dans tous les pays, la contribution des immigrés sous la forme d'impôts et de cotisations est supérieure aux dépenses que les pays consacrent à leur protection sociale, leur santé et leur éducation » selon l'OCDE, dans un rapport qui porte sur ses 25 États membres entre 2006 et 2018.

Quelle société voulons-nous ?

Cela fait maintenant des décennies qu'on nous répète « qu'on ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». A tel point que c'est devenu un lieu commun.
Mais depuis 25 ans la France a doublé sa production de richesses (PIB = produit intérieur brut). Est-ce que sa population a doublé ? A-t-on accueilli des millions d'étranger·e·s ? Est-ce que les salaires ont été multiplié par deux ? Est-ce qu'on a divisé par deux le temps de travail ? Ou un mélange de ces mesures ? Non. La pauvreté a augmenté. Et la fortune des 500 personnes les plus riches a été multipliée par 7 dans le même temps !

Cet argument disant qu'il n'y aurait pas assez de ressources pour accueillir plus d'étranger·e·s (qui conduit à les laisser mourir en Méditerranée et ailleurs), lorsqu'il s'impose comme une évidence, peut être utilisé pour justifier qu'il n'y a pas assez de ressources pour les retraites, pour l'hôpital, pour le logement pour tou·te·s, etc.

Et cette société qui crée de plus en plus d'inégalités – sociales et en droits – est aussi une société où l'État devient de plus en plus raciste et sécuritaire.

Faire échec à la loi Darmanin sur l'immigration est un enjeu pour toutes et tous. Il s'agit de se battre pour un autre avenir, une autre société, un autre monde que celui de la pauvreté, des murs, de la guerre et du racisme.

Rencontre avec Aurélie Garand autour de son livre « Depuis qu'ils nous ont fait ça... »

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Vendredi 10 février 2023, la Fnasat-Gens du Voyage vous invite à la médiathèque Matéo Maximoff (59, rue de l'Ourcq) pour une rencontre avec Aurélie Garand autour de la parution de son livre « Depuis qu'ils nous ont fait ça… » (Éditions du bout de la ville). Dans ce livre, elle revient sur la mort de son frère Angelo Garand, abattu par le GIGN en 2017, et sur le combat qu'elle mène avec le collectif Justice Pour Angelo pour que toute la vérité soit faite sur cette affaire.
En présence du sociologue Didier Fassin, auteur de l'ouvrage “Mort d'un voyageur. Une contre-enquête”.

Le 30 mars 2017, une quinzaine de gendarmes du GIGN arrivent au domicile de la famille Garand. Ils recherchent Angelo, un jeune Voyageur de 37 ans, qui n'a pas réintégré la prison après une permission de sortie. Alerté de leur arrivée par son père, Angelo se cache dans la remise, où il est abattu de cinq balles par les gendarmes quelques instants plus tard. La raison ? Selon la version officielle, Angelo Garand les aurait attaqués avec un couteau après avoir subi des tirs de taser.

Six mois plus tard, la justice met en examen deux gendarmes pour « violences volontaires avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Elle conclut finalement à un non-lieu en octobre 2018 en invoquant un acte de légitime défense. La famille fait appel de cette décision mais le non-lieu est confirmé en appel en 2019. La Cour d'appel d'Orléans utilise l'article L435-1 de la loi de sécurité publique de février 2017, qui étend l'usage des armes des forces de l'ordre au-delà de la légitime défense. La famille conteste à nouveau cette décision et dépose un pourvoi auprès de la Cour de cassation, qui finalement est rejeté en juin 2020.

Près de six ans après les faits et malgré le combat acharné mené par Aurélie Garand et le collectif Justice pour Angelo, les gendarmes n'ont jamais eu à comparaître dans un procès public. 

Dans ce texte fort et incisif, Aurélie Garand nous fait part de cette colère qui l'accompagne et qui grandit à mesure que les recours judiciaires échouent. Malgré la douleur, elle nous exprime sa détermination à continuer son combat pour que la vérité soit entendue et que la justice soit enfin rendue à son frère Angelo.

Le sociologue Didier Fassin, auteur de l'ouvrage “Mort d'un voyageur. Une contre-enquête”, dans lequel il revient sur la mort d'Angelo Garand en interrogeant le traitement judiciaire de l'affaire, sera présent à la médiathèque et participera à la discussion. 

Réservation indispensable : documentation@fnasat.asso.fr

Leny Mauduit 
Médiathèque Matéo Maximoff
Fnasat-Gens du voyage
59 rue de l'Ourcq 
75019 Paris 
Accès : métro Crimée (ligne 7) ou Ourcq (ligne 5) / bus 60 et 71 (arrêt Flandre) / bus 54 (arrêt Flandre ou Crimée) 
01 40 35 12 17
Page facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100064853491713 ­

La médiathèque Matéo Maximoff est une bibliothèque associative gérée par la Fnasat-Gens du Voyage. Elle réunit une bibliothèque d'ouvrages et de revues ainsi que des archives documentaires, visuelles et sonores sur les « mondes tsiganes ». Elle propose également un fonds spécifique en langue romani.
La médiathèque a pour mission de rassembler et de diffuser les informations concernant les Voyageurs, Roms, Sinté, Manouches, Gitans, Yéniches, etc.
Tout au long de l'année, la médiathèque organise des événements : rencontres, expositions, projections, concerts, lectures, etc.

Assemblée générale de mobilisation contre la loi Darmanin

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

La marche des solidarités organise une assemblée générale contre la loi Darmanin, ouverte à tous.tes celleux qui veulent lutter contre une loi raciste, qui instaure la double peine et précarise davantage les sans papiers.

📢 NON A LA LOI DARMANIN !

Infliger une défaite de grande envergure à Macron et Darmanin, redonner de l'espoir, repousser le racisme et isoler les fascistes, tout cela est possible. C'est maintenant !
📅 Vendredi 20 janvier : assemblée de mobilisation à Paris ! Des assemblée publiques sont aussi déjà annoncées dans d'autres villes !
Vendredi 20 janvier à 18h à l'annexe de la Bourse du travail, 85 rue Charlot, salle Hénaff, métro République

#ContreDarmaninEtSonMonde
#SolidaritéLibertéÉgalitéPapiers
#SolidaritéAntiraciste
#RégularisationdesSansPapiers
#égalitédesdroits

Tout le monde est bienvenu.e, viens avec tes idées d'actions, tes envies, tes ami.es pour combattre le racisme et faire reculer les fascistes.

Réunion d'organisation pour le mouvement

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Face aux attaques du gouvernement, Riposte Collective vous invite à une réunion pour préparer le mouvement.

Depuis plusieurs mois, nous faisons face à des attaques successives : réforme et hausse du contrôle du chômage, inflation à 2 chiffres, hausse du prix de l'essence, loi antisquat, répression des lycéens, obligation de travail pour un RSA... À cela vient de s'ajouter l'avancée de l'âge légal de départ à la retraite. Dans ce contexte social toujours plus explosif, Riposte Collective vous invite à venir préparer le mouvement et à discuter d'une stratégie commune.

Rendez-vous mardi 17 janvier à 19h au Malaqueen, 70 rue Gallieni, Malakoff
Métro 13 arrêt Malakoff rue Étienne Dollet

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Pour la dolce vita, Riposte Collective !

La lutte à lützerath s'enflamme

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Expulsion en cours dans un village occupé en allemagne contre l'industrie du charbon.

Ce matin le mercredi 11 janvier aux alentours de 9h, des centaines de voitures de police ont encerclé un village occupé depuis près de 2 ans dans l'ouest de l'allemagne. A quelques mètres du campement seulement, se dresse la mine à ciel ouvert et ses monstres de métal avalant petit à petit terres agricoles, villages, forêts, au profit de l'industrie du charbon [1]. Cet article a été écrit par un petit groupe de personnes francophone ayant habité et résisté quelques mois sur zone (contact : laluttealutzerathsenflamme@riseup.net) .

Lützerath est une ZAD structurée selon les pratiques militantes allemandes et ne ressemble pas nécessairement à l'image d'une ZAD qu'on aurait en France. Après les très populaires occupations de la forêt d'Hambach [2] et de Danni [3], les militant.es ont développé un certain mode de fonctionnement en groupes de travail (cuisine, infrastructures, soin et premiers secours, presse, point info, vigies...) Ainsi à lützerath, il est possible d'accueillir des milliers de personnes pour des festivals, des visites de groupe, des manifestations ou des actions de masse… tout en maintenant une certaine autogestion sur l'ensemble du camp. En permanence mais surtout le weekend, des flots d'étudiant.es, d'activistes issu.es d'associations diverses, des familles ou de simples curieux.ses viennent passer quelques jours dans le village. Entre anciennes fermes squattées, cabanes dans les arbres, caravanes et tentes, ce sont chaque jour des nouvelles arrivées et des nouvelles personnes qui se politisent. Cependant, par cette volonté d'attirer et de rallier le plus de monde possible à la cause, l'esprit offensif s'est peu à peu effacé. Les micro-institutions permettant à la ZAD de tourner avec autant de monde sont également devenues lieux de hiérarchies informelles, difficile à remettre en question et à modifier (citons la traditionnelle assemblée générale centralisée). Ici donc, pas ou peu de barricades, la police et les vigiles de la société RWE peuvent s'approcher du camp sans encombre, les actions et manifestations sont majoritairement pacifistes.
Il faut aussi tenir compte du contexte de la police allemande, dont les pratiques diffèrent énormément de la police française. La répression a lieu bien plus au niveau légal, à posteriori, qu'au niveau physique directement lors d'affrontements. Là où la police française dégaine systématiquement matraques, LBD et grenades, la police allemande est plutôt partisane d'une doctrine de « désescalade », n'ayant que rarement recours à ces armes « sublétales ». En revanche, dans certaines régions d'Allemagne dont notamment la Rhénanie du nord Westphalie (où se situe lützerath), le temps réglementaire d'une garde à vue n'est plus 24 ou 48h, mais… 7 jours. La loi est très durement appliquée et utilisée abusivement – il n'est pas rare que des militant.es occupant des tripodes ou des arbres disparaissent en prison pour plus d'un an [4] .
C'est donc dans ce contexte contraignant que se situe lützerath aujourd'hui, à l'aube de l'expulsion. Pourtant, nos camarades sur zone semblent déterminé.es à passer à la vitesse supérieure et à repousser les limites de ce que l'État, sa police et sa propagande leur impose. Malgré le fait que le mode d'action majoritaire soit encore passif/défensif (sit-in, armlock, occupation pacifique de structures en hauteur…) ; les dernières nouvelles qui nous parviennent donnent de l'espoir.

  • Le 2 janvier dernier, les premières voitures de police sont arrivées pour monter un campement spécialement destiné au matériel et au personnel de police pour l'expulsion. Malgré l'effet de surprise et de stress, nos ami.es zadistes ont spontanément réagi avec des jets de pierres et des feux d'artifice. Puis dans les jours suivant, des blocages plus organisés, plus massifs et plus pacifistes ont tenu bon pour stopper tant bien que mal l'installation du « cops camp ». Jour et nuit, les vigies ont suivi attentivement les mouvement de la police et informé l'ensemble du camp en cas d'urgence. Ainsi, en parallèle de la vie quotidienne - la cuisine, la vaisselle, les réunions, les constructions ; une mobilisation continue a ralenti et perturbé l'avancée de la police. L'engouement pour la construction de barricades s'intensifie, alors qu'il était au point mort quelques semaines avant encore !
  • Le 8 janvier, lors de la marche organisée par Alle Dörfer Bleiben (l'une des plus grosses association légale luttant contre la mine [5]), un mouvement de masse spontané a repoussé l'ensemble du dispositif déployé jusque là par la police. Un petit groupe d'activistes a commencé par voler des barrières aux abords de leur camp, et lorsque la police a réagi, la masse a peu à peu formé des lignes serrées et avancé bras-dessus bras-dessous. Bien qu'on ne puisse pas parler d'affrontements, la solidarité du grand nombre et la volonté de chasser les forces de l'ordre a duré tout un après-midi, débordant complètement le dispositif en présence. Des activistes se sont ainsi frayé.es un passage jusqu'à l'excavatrice la plus proche, stoppant son activité. D'autres ont formé une chaîne pour placer des branches et troncs d'arbre en travers de la route. Ce n'est qu'à la tombée de la nuit que des renforts de police sont venus pour mettre fin à l'action.
  • Le 11 janvier au matin, des milliers d'agent.es de police ont envahi la ZAD depuis plusieurs points, marquant le début du gros de l'opération. En plus des fourgons de police traditionnels, engins de chantier, canons à eau, véhicules blindés, hélicoptères, drones, ont encerclé tout le village. A l'intérieur et encore à l'heure où cet article est écrit, nos camarades tiennent bon ! Iels bloquent les routes de ravitaillement de la police, occupent les structures en hauteur ; tripodes et monopodes, balançoires, cabanes dans les arbres, toits des maisons… nos amie.es zadistes allemand.es ne se contentent pas seulement de bloquer au sol, mais exploitent l'avantage de la hauteur pour faire perdre du temps et de l'argent à la police. L'expulsion est sans doute partie pour durer plusieurs jours…

La popularité des tactiques pacifistes à lützerath pose bien sûr question. Basée sur l'usage du corps comme barrière morale, cette forme de résistance passive est répandue dans beaucoup d'autres milieux militants d'europe occidentale. Jusqu'ici, l'État et sa propagande n'a pas encore repoussé les limites de l'acceptation sociale et ne peut pas assassiner d'activistes sans réaction vive de l'opinion publique. Mais combien de temps cela va t-il durer ? Avoir le choix du pacifisme est le reflet de notre situation privilégiée. Comme déjà partout dans le monde, les crises économiques, sociales, écologiques, vont s'amplifier à l'avenir, ainsi que la montée de la répression et de l'autoritarisme. Face à un futur aussi incertain, il est important de questionner nos pratiques d'autodéfense, de considérer les tactiques défensives et les tactiques offensives comme complémentaires. A lützerath, la pratique du black bloc par exemple, populaire en france, est mise de côté voire boycottée, et non considérée pour son réel intérêt stratégique. Le sabotage de masse vient tout juste (août dernier) de rentrer officiellement dans les modes d'action de l'organisation Ende Gelände [6] et ses blocages de masse. Aujourd'hui lors de l'expulsion de lützerath, un cocktail molotov a été lancé pour la première fois depuis le début de l'occupation – phénomène particulièrement rare en allemagne. Les actes offensifs prendront-ils à l'avenir plus d'ampleur dans nos imaginaires et pratiques de lutte ?


Comment soutenir lützerath maintenant ?

Lützi a toujours besoin d'autant de soutien que possible ! La résistance s'organise parallèlement à l'intérieur comme à l'extérieur du village ; plusieurs campements ont été établi à quelques kilomètres seulement de la ZAD pour l'accueil de toute personne souhaitant s'investir. Camping, cuisine collective, ravitaillement, rapatriement de zadistes expulsé.es et départs groupés pour rejoindre les blocages, organisation d'actions de soutien décentralisées, radio pirate...
Dans des grandes villes en allemagne mais aussi à prague, vienne et ailleurs dans le monde, des manifestations sont prévues dans les prochains jours. Cela ne s'arrête pas à lützi : nous sommes toustes concerné.es par la violente répression du gouvernement allemand, nous devons nous montrer solidaires partout où la machine capitaliste détruit des vies et gagne du terrain.
Le 14 janvier prochain se tiendra une manifestation massive convergeant vers lützerath afin d'en soutenir les occupant.es et déborder les forces de police sur place. Toutes les informations pour rejoindre le cortège et les campements de soutien externe se trouvent sur le site de lützerath : https://luetzerathlebt.info/

Pour suivre l'expulsion en direct, il existe plusieurs options :

  • la radio pirate AALPunk diffuse entre 8h et 23h tous les jours jusqu'à nouvel ordre. Musiques, podcasts, interviews, débats, et flash infos en live – en allemand et anglais : https://radio.nrdpl.org/aalpunk/
  • également bilingues, les fils d'actualité en live h24 sur twitter, element, telegram, mastodon... : https://luetzerathlebt.info/ticker/

Lützerath vivra ! Soutien à toutes les occupations militantes à travers le monde !


Plus de contenu radical sur https://anarchistsinluetzi.blackblogs.org/