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Nouvelle réunion publique du collectif Soupirail

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Invitation à une nouvelle réunion publique du collectif Soupirail - contre la loi Kasbarian et pour le droit au logement. Samedi 4 novembre à 18h au squat de la Trotteuse, 61 rue Charles Nodier, Pantin.

Alors que les expulsions de squats s'enchaînent juste avant la trêve hivernale, que des places d'hébergement d'urgence du 115 sont supprimés à l'approche des JO, que la loi Kasbarian criminalise encore plus les locataires précaires, il faut nous rencontrer, nous organiser et nous battre pour le droit au logement !
À samedi !

Présentation du collectif Soupirail

Depuis quelques mois, de nombreux moments (Assemblées Générales, manifs, rassemblements) ont eu lieu en Île De France pour essayer de réunir des forces contre la loi Kasbarian-Bergé qui va renforcer la répression et la précarité de toutes les personnes qui galèrent déjà à se loger. Cette loi s'ajoute à la liste de toutes celles imposées récemment (réforme des retraites, loi Darmanin contre l'immigration, interdiction de l'abaya dans les écoles...) qui
ciblent déjà les personnes les plus discriminées.
La loi Kasbarian-Bergé, quant à elle, compte bien s'acharner sur les squatteurs et squatteuses mais aussi sur les locataires précaires ou encore celles et ceux qui occupent leur lieu de travail dans le cadre de mouvements sociaux.
Reuni.es autour d'une envie commune de se rencontrer et de s'organiser, nous avons créé le collectif Soupirail afin de tisser des liens entre différentes personnes qui galèrent à s'en sortir dans une ville où tout est mis en oeuvre afin de répondre aux intérêts des classes dominantes : multiplication de projets capitalistes inutiles (JO, Grand Paris), hausses des loyers et expulsions, démantèlement des foyers de travailleurs et travailleuses migrant.es, commerces de plus en plus inaccessibles. Les pauvres sont repoussé.es toujours plus loin en banlieue.

La première réunion publique de Soupirail à eu lieu le samedi 14 Octobre. Lors de cette réunion nous avons échangé sur nos besoins et sur des propositions pour organiser des moments de visibilisation sur la question du mal logement. Nous avons donc pensé à plusieurs groupes de travail pour la prochaine réunion :

  • Un groupe « transmission d'informations/ressources » qui pourrait se pencher sur comment transmettre des informations juridiques, et des plans pour payer moins cher les dépenses du quotidien
  • Un groupe « soutien » pour mettre à disposition du matériel, des outils de communication pour aller soutenir des foyers en lutte, des locataires ou des squatteur.euses lors de leur procès ou expulsion, penser à des manières d'avoir de l'argent collectif pour soutenir des luttes/habitant.es par exemple via des cantines de soutien.
  • Un groupe « action » pour organiser des moments de rencontre conviviaux dans l'espace public, penser à des manières de créer des rapports de force face à nos mairies pour qu'elles adoptent des arrêtés anti expulsions ou des réquisitions de bâtiments vides.
    Ce ne sont que quelques idées, et tout reste à penser !
    Même si ces moments ne permettront pas à eux seul de résoudre des problèmes individuels, nous souhaitons que ces réunions soient un espace de rencontre, de parole et d'écoute autour des problèmes du quotidien.

Nous vous invitons à notre prochaine réunion le samedi 4 novembre a 18h au 61 rue charles nodier 93500 pantin (metro 5 hoche).
Pour plus d'information et pour être tenu.e au courant de nos prochaines réunions envoyez nous un mail à : soupirail@proton.me

Entretien avec des Anarchistes de Palestine – Perspectives depuis la lutte contre l'occupation

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Entretien (par une organisation états-unienne) avec le mouvement anarchiste palestinien FAUDA, principalement localisé en Cisjordanie, afin d'obtenir leur perspective sur la lutte actuelle pour la Palestine et d'en apprendre plus sur leur groupe.

Entretien avec Fauda Palestine réalisé par BRRN (Black Rose / Rosa Negra) le 17/10/23 en anglais, on peut les retrouver sur Telegram ou leur envoyer de l'argent via TRX (à l'adresse TY4bQY6xb9WSDgXFkv1dxomwoGtJHFgiib).

Black Rose / Rosa Negra (BRRN, organisation anarchiste états-unienne), a contacté Fauda, un petit groupe localisé en Cisjordanie qui se décrit comme une organisation anarchiste palestinienne, afin d'obtenir leur perspective sur la lutte actuelle. Nous espérons que cet entretien permettra d'aider à créer davantage de liens entre les révolutionnaires aux États-Unis et la jeunesse militante en Palestine, et davantage de connaissance et compréhension mutuelles.

1. BRRN : Pouvez-vous nous en dire plus sur votre groupe – quelles sont vos activités, et qu'est-ce qui rend Fauda différent d'autres organisations politiques palestiniennes telles que le FDLP, FPLP, Hamas, Fatah, etc. ?

1. Notre groupe est connu comme le « Mouvement Fauda en Palestine » et est composé de jeunes activistes et universitaires de l'intérieur et de l'extérieur de la Palestine.

Notre but est d'unir toutes les forces avec des idées politiques et intellectuelles variées, et de les concentrer sur la lutte contre l'occupation injuste et la pensée sioniste raciste en Palestine. C'est pourquoi nous avons de bonnes relations avec des jeunes de confession juive, des converti·es, des musulman·es, des chrétien·nes, et d'autres.

Le fait est que de nombreux·ses palestinien·nes s'opposent aux actes racistes et injustes de l'occupation sioniste, mais ne trouvent pas d'axe unique autour duquel iels pourraient s'unir. C'est pourquoi on observe souvent qu'au lieu de se concentrer sur la lutte contre le racisme et le régime d'apartheid sioniste, iels s'attaquent les un·es les autres.

On joue ici le rôle de médiation entre les différents partis pour rassembler toutes les possibilités et capacités des palestinien·nes à combattre le régime d'apartheid.

Nous avons mené différentes actions, comme apprendre à des jeunes palestinien·es comment lutter et les méthodes de lutte et de pensée anarchiste (Groupe d'Éducation). Coordonner des veillées et des manifestations, certaines pacifiques et d'autres prenant la forme d'un black bloc (Groupe Exécutif). Publier des actualités et tout ce qui est lié à la Palestine et au peuple palestinien, et sur les agissements de l'armée et des systèmes de sécurités israéliens. Par exemple, sur la suppression des libertés individuelles et sociales, la démolition des maisons palestiniennes, le meurtre d'enfants, les massacres et le génocide contre le peuple palestinien, etc (Groupe d'Information). La dissémination d'informations importantes sur l'histoire de la Palestine, l'histoire du conflit palestinien et israélien, et les nouveaux obstacles intellectuels que les nouvelles générations rencontrent, car nous subissons une guerre médiatique féroce qui déforme les faits et les tournent en faveur d'Israël. Comme vous le savez, Israël a des chaînes qui diffusent des informations en arabe en continu afin de déformer des faits historiques et de propager son récit mensonger du passé et de ce qui se passe actuellement (Groupe Médiatique).

Voici un bref aperçu du Mouvement Fauda en Palestine.

2. BRRN : Que voulez-vous que les compagnon·nes aux États-Unis sachent à propos de la situation actuelle en Palestine ?

2. Par rapport à cette question, j'aimerais dire à tous nos frères autour du monde, pas seulement aux États-Unis, de ne jamais faire confiance aux médias mondiaux, qui ont toujours déformé les faits pour les tourner en faveur du colonialisme dans le monde entier et de l'occupation sioniste.

Ici, en Palestine, nous souffrons. Nous souffrons que l'on nous dérobe le minimum requis pour vivre. J'aimerais que vous sachiez qu'il n'y a pas un seul jour – je vous assure, littéralement pas un seul – sans que l'armée israélienne n'arrête un·e jeune palestinien·ne marchant dans la rue.

Les territoires palestiniens en Cisjordanie souffrent tout le temps de coupures d'électricité et d'eau, à une fréquence quasi quotidienne. Depuis des années, l'armée israélienne cherche à déplacer par la force des territoires palestiniens afin d'en prendre le contrôle et d'y construire de nouvelles colonies. Dans le passé, l'armée employait des méthodes purement violentes et répressives pour vider ces territoires et déplacer les palestinien·nes de leur terre mais, récemment, on observe la pratique de méthodes plus douces pour parvenir aux mêmes fins, c'est-à-dire des déplacements forcés. Cette méthode douce consiste à couper l'électricité et l'eau pour une longue période, à ne pas collecter les déchets afin qu'une puanteur empeste dans ces zones, de mener des exercices militaires complets proches de ces zones after de nuire aux populations palestiniennes dans celles-ci, et d'autres actions inhumaines que mène l'occupation sioniste. Ceci est seulement une part infime de ce qui se passe toute l'année ici en Palestine, notamment en Cisjordanie.

Actuellement, au milieu de cette guerre violente, les forces de sécurité israéliennes ont arrêté un grand nombre de civils en Cisjordanie sans aucune accusation précise, par peur d'un déclenchement de nouveaux affrontements en Cisjordanie. Imaginez que vous soyez assis·e à la maison avec votre famille et, soudainement, des soldats israéliens entrent, pointent des armes à feu sur vous et votre famille, puis vous arrêtent sans que vous n'ayez commis aucun crime. C'est exactement la situation que l'on vit ici. J'aimerais que cela se limite à seulement des arrestations. Dans de nombreux cas, ces arrestations mènent à une violente torture en prison, et même à la mort comme résultat de ces pratiques systématiques.

J'aimerais que vous sachiez autre chose : l'Autorité Palestinienne et son président Mahmoud Abbas ne nous représente pas du tout, nous le peuple palestinien. Nous rejetons l'autorité et nous rejetons Abbas et tous ses ministres. Je ne sais pas si vous avez entendu parler de l'accord de coordination en terme de sécurité entre l'occupation sioniste et l'Autorité Palestinienne. Il y a plusieurs années, l'Autorité Palestinienne a signé un accord selon lequel elle servirait l'entité occupante en termes de sécurité. C'est-à-dire que pour tous·tes les jeunes activistes palestinien·nes – combattant l'occupation sioniste d'une façon ou d'autre autre – que l'occupation ne peut pas arrêter, l'Autorité Palestinienne va les poursuivre, les arrêter et les livrer à l'occupation, puis plus personne ne sait ce qui arrivera à ce jeune. Elle ne nous représente ni nous, ni aucun·e palestinien·ne. Elle est complètement rejetée dans les rues palestiniennes mais, malheureusement, elle est officiellement et internationalement reconnue par les Nations Unies et soutenue par les États-Unis d'Amérique.

3. BRRN : Comment s'est passée cette semaine, pour vous, personnellement ?

3. Il n'est pas question d'une semaine ou de deux, mon frère. Nous vivons dans un état d'oppression et de privation des libertés individuelles et sociales toute l'année. Oui, il y a eu beaucoup plus de tragédies et de mauvaises nouvelles cette semaine que les mois précédents. Nous avons appris la mort de beaucoup de nos propres et ami·es à travers les territoires palestiniens. C'est très douloureux. Nous avons beaucoup d'ami·es en Cisjordanie et à Gaza. La population palestinienne de Gaza vit désormais dans une situation extrêmement dangereuse. Depuis plus de trois ou quatre jours, les forces d'occupation israéliennes ont coupé l'électricité et l'eau dans la bande de Gaza. Quand l'électricité est coupée, beaucoup de services sociaux s'arrêtent, notamment les hôpitaux. Les bombardements se poursuivent en continu sur les personnes vivant à Gaza. Ils bombardent cette petite zone même au milieu de la nuit. Israël maintient un blocus total dessus. Les gens ne peuvent même pas leur échapper. L'occupation empêche toute aide humanitaire d'atteindre Gaza. L'occupation interdit la nourriture, interdit l'eau, interdit les médicaments, et tout le reste. Gaza est devenu un petit cachot, bombardé de tous les côtés. Imaginez qu'une mère voit son jeune enfant blessé·e et en sang, mais il n'y a pas d'hôpitaux offrant leurs services à cause d'une coupure de courant. Comment décririez-vous les sentiments de cette mère ?

Mon frère, les mots ne peuvent même pas décrire ce qui se passe ici. Cet endroit est devenu l'enfer à cause de l'occupation et de la présence du sionisme.

4. BRRN : Quels mouvements en Palestine vous donnent le plus d'espoir et pourquoi ? Par exemple, les Lion's Den de Naplouse, ou d'autres luttes ouvrières ?

4. Nous avons besoin de mouvements de jeunesse qui croient en la possibilité de la libération, et que cela serve à construire l'unité avec le reste des mouvements et tendances en Palestine. L'expérience a montré qu'un mouvement seul ne peut pas accomplir une avancée majeure qui mènerait à la libération de la Palestine. Nous devons tous·tes traiter les un·es avec les autres, que l'on soit musulman·es, juif·ves, chrétien·nes, converti·es, anarchistes, et d'autres idées qui existent dans le territoire palestinien. C'est ce que nous visons : d'unir tout le monde sous une même bannière et avec un seul but, qui est de combattre le sionisme, de libérer la Palestine, et de restaurer notre liberté. Bien sûr, il y a beaucoup de mouvements dans le territoire palestinien, qui incluent les Lion's Den. Mais ce n'est pas le seul mouvement. Il y a beaucoup d'autres tendances et mouvements, y compris les luttes ouvrières, qui luttent avec toute leur énergie. Elles ne sont cependant pas visibles ni vues comme importantes en public, à cause des conditions sécuritaires strictes et des politiques répressives systématiques pratiquées par l'occupation ainsi que les traîtres de l'Autorité Palestinienne.

5. BRRN : En 2021, les palestinien·nes de Cisjordanie, de Gaza, et même celleux qui sont citoyen·nes d'Israël, ont participé à une grève générale en réaction à l'expulsion de familles palestiniennes à Sheikh Jarrah. Quel rôle voyez-vous prendre aux arrêts de travail ou grèves générales en ce moment ?

5. Je pense que nous avons dépassé le stade de grèves générales en Israël. Bien sûr, je ne veux pas nier l'importance des grèves et de leur efficacité, mais la situation ici en Palestine et l'expérience ont prouvé que la seule solution est la lutte, et même la lutte armée, contre le régime d'apartheid.

L'occupation n'hésite pas à commettre n'importe quel type de crime, d'injustice ou de persécution.

Même si vous posséder un lieu ou un magasin et que vous vous mettez en grève, le résultat sera qu'ils voleront votre magasin et le donneront à un autre sioniste, ou ils vous licencieront de votre travail et un autre sioniste le prendra. Très facilement !

Les conditions ici sont très différentes de ce qui se passe pour vous aux États-Unis, mon frère.

6. BRRN : Pensez-vous qu'il y ait un jour un espoir qu'une grande partie de la classe ouvrière israélienne abandonne le sionisme – comme un petit nombre d'anarchistes et de socialistes l'ont déjà fait, ou pensez-vous que leur attachement au colonialisme de peuple est trop fort pour qu'elle puisse le surmonter ?

6. Les sionistes présent·es dans les territoires palestinien·nes sont venu·es sur la base d'un principe idéologique que cette terre est leur terre, et que le peuple juif est le peuple élu. Bien sûr, toute personne qui croit en ce principe et adopte cette idéologie ne peut pas facilement abandonner le sionisme, ni reconnaître la liberté des autres et le principe d'égalité entre êtres humain·es.

Nous faisons une distinction entre sionisme et judaïsme. Nous avons des ami·es juif·ves qui parlent hébreu et croient en la Torah, mais ne croient pas au sionisme, et nous aident même dans nos activités contre l'entité occupante. Par conséquent, oui, nous espérons que le nombre de telles personnes va augmenter et que beaucoup d'entre elleux, particulièrement dans la classe ouvrière, vont abandonner ce principe idéologique raciste qui n'a aucune connexion au judaïsme. Nous les accueillons les bras grands ouverts, afin que nous puissions lutter ensemble et vivre ensemble en paix.

7. BRRN : D'après vous, quels sont les actions de solidarités les plus efficaces pour la libération en Palestine que les compagnon·nes aux États-Unis peuvent mener ?

7. Je pense que la chose la plus importante que vous pouvez faire est le soutien médiatique aux palestinien·nes. Vous pouvez expliquer aux habitant·es des États-Unis la question palestinienne telle qu'elle est vraiment, pas selon le récit mensonger d'Israël. Vous pouvez publier des actualités sur ce qu'il se passe en Palestine. Il y a beaucoup de vidéos et de photos des crimes quotidiens de l'occupation sur des sites Palestiniens. Nous publions aussi des actualités sur notre page Instagram @fauda_palestine et notre chaîne Telegram @fauda_ps. Vous pouvez traduire des actualités et présenter les faits à nos frères aux États-Unis. Ne faites pas des médias officiels et des canaux américains et israéliens les seules sources par lesquelles vous recevez des actualités et suivez les événements. Suivez aussi les médias palestiniens. Les médias palestiniens subissent un énorme black-out médiatique. Essayez de briser ce black-out et de trouver les faits d'actualité en Palestine.

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Rencontres Révolutionnaires avec la Jeunesse du Rojava

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Présentation et discussion avec une délégation de la jeunesse du Conseil de la Syrie Démocratique (MSD)

Le mercedi 8 novembre 2023, nous accueillerons une délégations des jeunes du MSD au centre culturel kurde de Paris. Cette rencontre est une occasion unique pour les jeunes militant/es internationalistes de toute la France d'entrer en contact avec les jeunes révolutionnaires kurdes. Elles et ils présenteront leur travail politique, ainsi que le contexte actuel de guerre dans lequel la jeunesse syrienne et kurde évolue et continue malgré tout de se conscienciser, s'éduquer, s'organiser, pour résister.

En tant que témoins directs des attaques en cours, bombardements et affrontements avec les armées et milices fascistes, nos camarades et ami/es du MSD se situent à l'avant-garde de la Révolution qui prend racine au Moyen-Orient en ce moment même. Rencontrons-les, partageons nos expériences et nos perspectives, pour construire l'internationalisme révolutionnaire !

Organisation-parapluie de la jeunesse syrienne couvrant les problématiques politiques, sociales et démocratiques, Meclîsa Ciwanên Suriye Demokratîk (MSD) est composée d'organisations, de partis politiques, de mouvements, de conseils d'administration, de comités, de conseils, de jeunes de l'administration autonome du Rojava et plus généralement de la Syrie.

Notre objectif est d'impliquer toute la jeunesse sur le territoire syrien et dans les autres régions du monde de manière décentralisée et auto-organisée, sur la base du confédéralisme démocratique. Nous mettons en pratique les principes d'une libre volonté de la jeunesse et d'une conscience démocratique indépendante, pour une société morale et politique.

Rendez-vous le mercredi 8 novembre 2023 de 18h à 20h au centre culturel kurde Ahmet-Kaya, 16 rue d'Enghien, Paris !

Présentation de Tenir la ville. Luttes et résistances contre le capitalisme urbain

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Un livre pour donner du souffle aux combats qui agitent nos villes sur le logement, l'écologie, l'organisation du pouvoir, la justice sociale, la mobilité. Ils ont en commun d'émaner de mobilisations qui mettent l'espace au cœur de la lutte pour l'émancipation, l'autonomie et les conditions de vie. Ce point commun et cette diversité ne doivent pas masquer le fait que la question spatiale, et en particulier la question urbaine, manque aujourd'hui d'une perspective politique radicale. En réunissant une série de contributions, nous tentons de défricher un chemin, tracer une feuille de route. Nous voudrions que les rencontres autour du livre participent de cet effort. Quelques lignes de l'introduction pour préciser notre propos.

[Ce texte est un condensé de l'introduction du livre]

La rencontre : rendez-vous le jeudi 23 novembre 2023 à partir de 19h30 à la librairie le pied à terre. 9 rue Custine 75018 Paris.

« Il fait froid dans nos HLM, mais nous on est chauds »,
« Non aux expulsions »,
« S'ils expulsent les potagers, on labourera le bitume »,
« On ne veut pas être concertés, on veut décider »,
« Non aux Zones à forte Exclusion »

La conflictualité est permanente dans les espaces urbains : entre locataires et propriétaires, entre population et pouvoirs publics ou intérêts privés, entre acteurs de l'urbanisme eux-mêmes. Qu'elle emprunte les chemins de l'illégalité ou ceux de la négociation, elle engendre une multitude de résistances quotidiennes, individuelles ou collectives. Mais les luttes – moments où cette conflictualité surgit et conduit à un affrontement, quels qu'en soient le terrain et les modalités – sont assez rares. Et si, comme l'illustrent ces slogans, les luttes existent, elles n'atteignent pas (encore) le seuil critique à même de faire de l'espace un enjeu et un clivage central des luttes politiques.

Politiser la question urbaine

Pourtant, deux composantes du rapport à l'espace se nichent au cœur des préoccupations quotidiennes : les transports et le logement. Sans même parler de leur qualité et des rythmes qu'ils nous imposent, ce sont les deux premiers postes du budget des ménages français, représentant respectivement 16,4 % et 16,3 % de leurs dépenses [1] (le taux d'effort lié au logement des 20 % des ménages les plus modestes atteint même 22,1 %). Et pourtant, les mouvements sociaux qui se préoccupent de ces deux sujets sont rares. Le mouvement des Gilets jaunes a démarré sur le prix de l'essence, mais sans se saisir véritablement de la question de l'habiter et de la dépendance à l'automobile. La baisse des aides au logement en 2020 ou la hausse générale des loyers de 3,5 % en 2022 ont engendré des protestations des syndicats étudiants ou des collectifs luttant contre le mal-logement, mais n'ont provoqué aucun mouvement d'ampleur, alors même qu'elles concernaient une part conséquente de la population dans un contexte économique tendu. En 2023, les mobilisations contre la loi Kasbarian-Bergé qui, au prétexte de « protéger les logements contre l'occupation illicite », renforce la répression contre le squat et les locataires en défaut de paiement, ont illustré la faiblesse des forces politiques qui se préoccupent du logement. Elles n'ont de plus eu aucun écho dans la mobilisation massive contre la réforme des retraites. L'envolée des prix des loyers et des transactions immobilières depuis le mitan des années 1990 [2] n'a pas suffi à en faire un sujet de mobilisation majeur.

Les mouvements sociaux n'ont pourtant pas manqué, mais la question du travail occupe le devant de la scène, sans focaliser le regard sur les besoins que les salaires et les revenus doivent couvrir (se loger, se déplacer, se chauffer, entre autres). De la même manière, ces enjeux sont peu présents sur la scène politicienne. Lors des échéances électorales, la question de l'accession à la propriété écrase celle du logement et du foncier et le prix de l'essence invisibilise celle des mobilités. Dans la bouche des élus, les différentes formes de ségrégation sont masquées par un jargon dépolitisant qui maquille tout projet urbain en action en faveur d'une ville « durable », « inclusive » et « résiliente ». Enfin, la question de la production de la ville échappe largement à ses habitantes et habitants, car elle est pensée de façon technocratique. Légitimés par leur expertise professionnelle réelle ou supposée, les ingénieurs, les architectes ou les promoteurs qui la conçoivent ne rendent que très rarement compte de leurs actions.

L'objectif de cet ouvrage est de contribuer à politiser la question urbaine, c'est-à-dire de contribuer à en faire un enjeu de pouvoir central des luttes pour l'émancipation, à la fois par une montée en conflictualité — penser l'espace urbain comme objet et terrain du conflit — et par une montée en généralité — montrer comment la question spatiale influence d'autres enjeux et se trouve elle-même traversée par de nombreux rapports sociaux (de classe, de race, de genre, de handicap). Ce livre part du constat que l'espace urbain est déjà un objet de luttes et de résistances : les initiatives fourmillent dans de nombreuses villes ou dans leurs périphéries, autour de projets capitalistes spécifiques ou autour de grandes questions politiques. Nous prenons donc le parti de raconter un certain nombre d'expériences et de présenter des réflexions en cours, pour donner à voir un panorama de combats pour l'espace — pour le défendre, le préserver, décider de ses destinées et des manières de l'habiter — et par l'espace — au sens où celui-ci représente une ressource et un outil pour s'organiser face aux forces étatiques et capitalistes. Les chapitres se répondent et se complètent, mettent en exergue la diversité des objets, des relations aux territoires, des personnes impliquées, des cultures politiques et des stratégies de lutte. Ils donnent à voir leur convergence et permettent d'analyser la dynamique en cours.

Outiller les luttes, nourrir les résistances

Le capitalisme urbain — c'est-à-dire la manière dont l'économie capitaliste façonne et gouverne les espaces urbanisés — peut apparaître comme un rouleau compresseur impossible à arrêter. Que faire contre la spéculation immobilière ? De quelle manière mettre en échec les plans d'un promoteur ou d'un maire ? Comment penser un espace public moins hostile et plus propice aux activités de toutes et tous ? Comment trouver tout simplement un espace où habiter ? Ces questions restent souvent en suspens, flottant sur un pessimisme fondé par la dissymétrie du rapport de force entre les citadins et citadines, d'un côté, et les acteurs de l'urbanisme, de l'autre. Le capitalisme urbain est pourtant un colosse aux pieds d'argile, qui échoue régulièrement sous le poids même de ses contradictions. Si de nombreux projets ne vont pas à leur terme pour des raisons politiques, techniques ou financières, leurs échecs résultent aussi des luttes et résistances qui fragilisent leurs promoteurs, ou parviennent à ralentir suffisamment leur mise en œuvre.

Ces luttes héritent cependant d'une série de défaites et de demi-victoires qui ont rabougri la perspective de concevoir la ville comme un véritable front de lutte. Si, comme nous le pensons, l'urbain peut redevenir un point central des luttes pour l'émancipation, il s'agit d'arracher du pouvoir à l'État et au Capital et de construire les imaginaires d'une ville désirable. Cela implique d'éviter de se figurer des monstres inattaquables et surtout de montrer comment il est possible de trouver les moyens de construire une capacité d'action collective.

C'est ce que dessinent, sans triomphalisme, les expériences restituées dans chacun des chapitres de cet ouvrage. L'objectif n'est pas de dresser un catalogue aux accents publicitaires, qui donnerait aux combats relatés ici une force qu'ils n'ont que sur le papier. Aussi désirable soit-elle, la dynamique à l'œuvre n'est, à ce stade, pas à même d'ébranler l'ordre établi. Ces luttes existent et ont des dimensions en commun. L'espace est leur objet. Elles se confrontent à la fois au Capital et aux pouvoirs publics. Leurs moyens d'action sont en partie les mêmes. S'y jouent des tensions entre le jeu institutionnel et ses en-dehors. Elles tentent de résoudre des difficultés en termes d'organisation et de coalition causées par l'hétérogénéité des espaces sociaux dans lesquels elles se déploient. Celles et ceux qui les mènent sont attachés à leurs espaces de vie et sont bien décidés à y rester et à les tenir.

Nous pensons que seuls un retour critique sur ces différentes expériences et la confrontation réflexive entre chacune d'elles peut permettre de les renforcer. C'est pourquoi les chapitres présentent aussi les limites et les faiblesses des combats relatés, ainsi que leurs éventuels dépassements. Ils s'articulent aussi entre eux, lorsque des réflexions sur des problématiques ou des modes d'action éclairent en creux les contradictions et les points aveugles d'autres luttes.

Pour développer son propos, cet ouvrage s'appuie sur vingt-quatre chapitres qui montrent et racontent autant de modalités de prise de pouvoir sur l'espace et sur sa production, dans le but de faire circuler ces expériences au-delà des territoires et des champs politiques où elles existent. Les exemples présentés sont essentiellement français, par conséquent inscrits dans un même contexte politique et réglementaire, mais le récit d'expériences belges, espagnoles et uruguayennes vient nourrir une réflexion plus générale. Leurs formes varient : certains chapitres sont des récits de luttes et de résistances particulières, tandis que d'autres présentent des réflexions sur des thématiques spécifiques en s'appuyant sur des exemples de conflits variés, et que d'autres encore sont des entretiens avec les protagonistes de certains combats.

L'intention du livre s'incarne aussi par son caractère collectif : quarante-neuf personnes y ont contribué, dont trente et une ont participé à l'écriture. Nous espérons que les échanges autour de l'ouvrage permettront de pointer ses limites, et de combler de ses manques. Comme coordinateurs et coordinatrices du présent ouvrage, nous avons sollicité des personnes engagées de différentes façons, qu'il s'agisse de militants et militantes en prise directe ou de chercheurs et chercheuses solidaires des combats qu'ils et elles documentent. Celles et ceux qui ont accepté notre invitation à écrire, à apparaître dans un entretien, à proposer des illustrations forment le Collectif Asphalte, groupe composite qui signe ce livre. Nous espérons que cet ouvrage pourra nourrir les imaginaires, les réflexions et les actions de demain.

Le livre sera disponible gratuitement en pdf sur le site de l'éditeur.

Le Collectif Asphalte

Asphalte parce qu'on colle à la rue et qu'on ne veut pas laisser la place. Parce qu'il nous fallait trouver un nom qui exprime notre attachement pour la ville et le caractère profondément collectif du projet. Parce que ça sonnait bien, ni tout à fait politiquement correct, ni tout à fait un amour béat. Parce que nous pensons qu'il faut s'amalgamer pour faire pièce à l'aménagement capitaliste de nos vies et aux différents rapports de domination qui structurent nos espaces. Parce que nous pensons qu'écrire un livre c'est participer à défricher un chemin, à tracer une feuille de route.


[1] Source : Insee, enquête Budget de famille, 2017.

[2] En France, entre 1995 et 2020, le prix de vente moyen d'un mètre carré de logement a été multiplié par 2,8, de 1 056 €/m² à 2 807 €/m², et même par 4,3 à Paris. Dans le même temps, le pourcentage de ménages propriétaires de leur logement est passé de 42 % à 58 %. Source : SeLoger.com.

Informations pratiques

Le livre : Collectif Asphalte, Tenir la ville. Luttes et résistances contre le capitalisme urbain, Éditions Les Étaques, Lille, 2023, 384 p, 20€.

La rencontre : rendez-vous le jeudi 23 novembre 2023 à partir de 19h30 à la librairie le pied à terre. 9 rue Custine 75018 Paris.

Autodéfense sanitaire : parce qu'on préfère vivre avec nos camarades qu'avec le virus, le masque sera obligatoire pour cette présentation.
Des masques FFP2 seront mis à disposition et des purificateurs d'air seront installés.

Journée de mobilisations contre les ravages des JOP.

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Le 2 décembre, première journée de mobilisations contre les ravages des Jeux Olympiques et Paralympiques

Faisons du 2 décembre une journée de mobilisations contre les ravages des JOP partout sur nos territoires !
Disons « non » aux JOP d'Hiver 2030 et visibilisons les ravages en cours des JOP 2024 !

Le 1er décembre, la candidature « Alpes 2030 » pourrait devenir réalité. Soyons inventifs et inventives, sortons nos pique-niques, nos casserolades, nos banderoles ! Faisons de la musique, du sport, de l'art, bloquons les sponsors : bref, tout ce que nous trouverons pertinent !
Envoyer à l'adresse : appelsjop@disroot.org Un titre, Une heure et un lieu pour l'action, suffisamment précis pour qu'on puisse vous retrouver.
Après l'action, même si elle n'a pas été annoncée, envoyez-nous des photos et petits textes pour que nous puissions les relayer.

Retrouvez toutes les actions sur : mobilisations JOP