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Concert des Murènes (Collectif féministe et antifasciste)

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Le collectif féministe et antifasciste en mixité choisie LES MURÈNES présente son premier concert le 29 octobre 2022 à l'Ess'Pace (Paris 13) de 18h30 à 23h30 avec MORGANA (IT), TRHOLZ (FR), AQUA TOFANA (FR) et RIVE DROITE COUNTRY CLUB (FR).

La première date 100% Murènes !

Cette date sera l'occasion de vous présenter le collectif, de promouvoir des initiatives musicales féministes locales, nationales et même internationales et de créer un espace safe où les meufs et les personnes queer pourront profiter, se rencontrer et s'organiser.
La soirée est mixte, les hommes cis sont les bienvenus (tant qu'ils se tiennent à carreau) !
Nous avons le plaisir d'accueillir quatre groupes incroyables :

🌊 MORGANA (Florence, Italie) 🌊

Élu parmi les meilleurs albums punk par Bandcamp en août 2022, leur album Contemporaneità, aux textes aussi bien poétiques, politiques que réflexifs embrasse l'esprit post-punk développé par le groupe. Issus du milieu DIY de Florence, Morgana propose des paroles en italien et en français avec des influences aussi bien coldwave que new-wave des années 80. C'est leur première date à l'étranger, un concert à ne louper sous aucun prétexte !

BC : https://imorgana.bandcamp.com/
Insta : https://www.instagram.com/morganapostpunk/

🌊 TRHOLZ (Toulouse) 🌊

Les riot grrrl venues en direct de Toulouse vous ferons danser au son de leur punk enragé et engagé contre le patriarcat et les oppressions misogynes qui en découlent ! Que les machos, les mascus et les fachos tremblent, la révolution sera féministe ou ne sera pas !

BC : https://trholzriot.bandcamp.com/releases
Insta : https://www.instagram.com/trholzband/

🌊 RIVE DROITE COUNTRY CLUB (Paris)🌊
A mi-chemin entre le punk et la pop, Rive Droite Country Club parlera à la fois à tous les coeur brisés qu'à toustes les désireux.ses de revanche. Préparez votre tambourin, ça va bouger.

BC : https://rivedroitecountryclub.bandcamp.com/releases
Live : https://www.youtube.com/watch?v=Vu23ZJG0pHY

🌊 AQUA TOFANA (Paris) 🌊

Ce nouveau groupe parisien de bad bitches n'a pas fini de faire parler de lui. Leurs textes font écho à la colère des femmes et cela se ressent dans l'intensité de leur mélodies. Laissez vous empoisonner.

Instagram : https://www.instagram.com/h2otofana/
Live : https://www.youtube.com/watch?v=2Hr24mJ8Txk

💧💧💧Infos💧💧💧

➡️ PAF : 8€ (pas de préventes, uniquement sur place, avoir pile l'appoint nous aiderait beaucoup :))
➡️ Lieu : Ess'Pace
➡️ Adresse : 15 rue Jean Antoine de Baïf 75013 PARIS
➡️Transports : Métro 14 - BNF / Tram 3A Avenue de France

À retrouver également : tables d'infos, prises de parole, vente de prints...

Cette date a pour but de célébrer la diversité et l'inclusivité, tout geste ou comportement contrevenant aux valeurs du collectif (par caractère homophobe, transphobe, raciste, misogyne, xénophobe, insultant...) entrainera une exclusion de la soirée.

❗❗❗Une équipe en mixité choisie sera chargée de veiller au bien-être et à la sécurité de chacun-e, vous pourrez vous adresser à elle en cas de problème.

Lien vers l'événement Facebook : https://www.facebook.com/events/1135665290386806

Manifeste du collectif :

Parce que nous sommes en colère, révolté-e-s, fatigué-e-s de subir un système oppressif et de le voir être reproduit dans les sphères contre-culturelles ;

Parce que nous aimons nos musiques et notre scène et que nous voulons en faire un espace révolutionnaire, radical, et aussi safe que possible ;

Parce que nous sommes contre toutes les oppressions, et nous pensons que la lutte s'exprime aussi par la production culturelle ;

Nous constituons les Murènes, un collectif de meufs & queers vnr, en mixité choisie sans mecs cis, résolument antisexiste, antifasciste, antiraciste,

CONTRE le capitalisme, le racisme, le sexisme, l'impérialisme, l'hétéropatriarcat et les LGBTQIAAP+phobies (liste non-exhaustive) ;

CONTRE la présence de l'extrême droite et ses militant-e-s dans nos scènes ;

CONTRE le masculinisme prévalant dans nos luttes et dans nos scènes, contre les violences sexistes et sexuelles qui y sont encore trop répandues ;

POUR une lutte inclusive, en soutien aux meufs, aux queers, aux personnes racisées, aux TDS, aux migrant-es, aux personnes handi, tous-tes les laissé-e-s pour compte et leurs luttes ;

POUR se réapproprier les espaces qui devraient nous permettre d'exprimer notre colère, de construire nos luttes et tout simplement passer du bon temps, et dont nous sommes constamment dépossédé-e-s, exclu-e-s, invisibilisé-e-s ;

POUR construire de la solidarité et de l'entraide entre concerné-e-s à travers l'auto-organisation et la réappropriation de nos luttes ;

POUR rendre le punk plus féministe et le féminisme plus punk ;

Nous oeuvrons pour plus d'égalité et de justice, sur scène, dans la scène, dans le public. Nous oeuvrons pour une meilleure visibilité des personnes exclues ou oubliées dans nos luttes et dans nos scènes. Nous oeuvrons à la construction d'une scène contre-culturelle engagée, sans concession, active et créative. Nous nous engageons à agir pour plus de justice, pour que la peur change de camp ; à faire notre auto-critique lorsque ce sera nécessaire, sans immobilisme. Nous nous appliquerons à déloger les agresseurs, les fachos et les mascus, et à construire une vie plus belle, un concert, un zine, une action, une affiche, un flyer à la fois.

Retrouvez nous sur Facebook et Instagram : @Lesmurenes

Méfiez-vous de l'eau qui dort ! 🦈

Brigades spécialisées de terrain : programmées pour traquer

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

La police est-elle sans foi ni loi ? Elle a en tous cas beaucoup de moyens et de droits. Ces dernières années, l'appareil répressif français s'est doté de nouvelles unités de maintien de l'ordre, avec des missions et des territoires de déploiement privilégiés, et choisi d'assouplir les modalités d'exercice du métier, notamment les conditions d'ouverture du feu en situation de « légitime défense ». Une enquête de Lundi.am

La loi « relative à la sécurité publique » de février 2017 qui assouplit largement les conditions d'ouverture du feu des policiers n'en finit pas de produire son cortège de drames. Le nombre de morts s'accélère. En 2022, pas loin d'une dizaine de personnes sont mortes, tuées par des agents après des « refus d'obtempérer ». Si tous les morts ne sont pas imputables à la BST, la plupart viennent d'unités de police « d'exception » (comme les BAC). Cette recrudescence des comportements de cow-boys (je tire d'abord, je pose les questions ensuite) peut faire craindre une évolution de la situation « à l'américaine ». Là-bas, les police officers ont encore moins d'hésitation à plomber des conducteurs durant des contrôles, même ceux qui s'arrêtent (et surtout s'ils sont Afro-américains [1]).

D'autant que devant l'absence de réaction de « l'opinion », d'organisations des droits de l'homme, d'organisations de gauche, et devant la marée de commentaires haineux qui suit chaque claquement de feu – entre appel à « remettre les racailles dans le droit chemin » (à balles réelles) et louange de chacune de ces exécutions (« vu le laxisme de la justice, il est normal que la police s'occupe de ces délinquants de cette manière ») – la liste risque encore de s'allonger dans les prochains temps...
Flashback

Dans la nuit du 18 au 19 août 2022 un équipage de quatre policiers de la BST de Vénissieux retombe sur une voiture signalée volée. Une semaine auparavant, une course poursuite s'était déjà engagée avec la wago suspecte, mais ils avaient été semés par le même conducteur. Cette fois les filles de l'air n'allaient pas s'en tirer comme ça : le véhicule suspect se trouve bloqué sur le parking de Carrefour pour un « contrôle ». Le chauffeur retente sa chance:une marche arrière pour se dégager, une marche avant pour se tracer. Un des policiers se retrouve accroché au pare-brise, un autre reste sur le côté et les deux tirent. Le passager et le conducteur, Adam et Raihane, sont mortellement touchés. Des renforts de police arrivent alors en masse et évacuent les autres voitures présentes sur place. Circulez, y'a rien à voir.

Deux semaines plus tard, même chorégraphie. Un Roubaisien de 23 ans est tué dans des circonstances similaires à Neuville-en-Ferrain, près de Tourcoing, par une patrouille de la BAC. Le passager finit en garde-à-vue pour « complicité de refus d'obtempérer ». La presse locale rapportait :

« Alors que les policiers s'approchaient, et après qu'un fonctionnaire a réussi à ouvrir la portière avant, le conducteur a, selon le parquet de Lille démarré et percuté "sur le côté" l'un des policiers, selon la source policière ».

Un an auparavant, rebelote. Dans la nuit du 29 août 2021, à 3h du matin, une tentative de vol de karcher à l'enseigne Kiloutou de Rézé est signalée. La police arrive alors qu'une voiture s'en va. Un policier vide son chargeur sur le véhicule avant d'interpeller le conducteur. Le jeune interpellé raconte au tribunal, un an après : « j'ai enclenché la première, il y avait la place de passer. Mais j'ai même pas eu le temps d'enclencher la deuxième qu'ils ont tiré ». En tout, 24 coups de feu retentissent. « Si je m'étais pas planqué, je serais plus là… Il y avait quatre balles sur le pare brise au niveau de ma tête ».

Bien sûr l'IGPN assure que les tirs sont proportionnés. Et bien sûr le procureur assure que « les policiers n'usent de leurs armes que dans des cas extrêmes ! » Le jeune homme est condamné à 4ans de détention, plus 8000 euros d'indemnisation pour Kiloutou, et 4370 euros aux policiers pour préjudice moraux et physiques…

Même histoire, ce mercredi 7 septembre à Nice. Un homme est repéré par les policiers pour sa conduite erratique. Coincé dans le flux de la circulation, au volant d'un « véhicule volé », il enclenche une marche arrière pour essayer de s'enfuir. Un policier, à coté du véhicule, l'abat. L'exécution est filmée et devient virale sur les réseaux sociaux. Ce qui n'empêche pas les syndicats policiers de monter au créneau pour défendre leur jeune collègue et féliciter son « sang-froid extrême ».

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Éducation nationale : la lutte paie, mais...

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Dans l'Académie de Créteil, on peut rester un mois sans contrat de travail, sans garantie d'être payé. Et c'est l'informatique qui est invoquée pour justifier cette situation d'exploitation illégale du travail des précaires : est-ce que ce monde est sérieux ?

Assia est AESH (accompagnante des élèves en situation de handicap) dans le dispositif ULIS (unité localisée pour l'inclusion scolaire) d'un collège de Seine-Saint-Denis. Elle a entamé à la rentrée sa quatrième année. Assia est indispensable au bon fonctionnement de ce dispositif. Elle est unanimement appréciée par les élèves dont elle a la charge comme par tous les personnels de l'établissement.

Elle travaille à temps plein, et ne ménage pas sa peine car elle est impliquée (ce qui veut dire qu'elle passe du temps à travailler sans être payée, pour faire des choses utiles qu'elle pourrait ne pas faire). Les élèves d'ULIS ne sont pas toujours faciles, le corps est partie prenante du métier, et travailler dans un collège REP du 93, c'est déjà en soi usant. Il faut sans cesse s'adapter non seulement à de nouveaux élèves mais aussi à de nouvelles équipes (le turn over est constant).

Depuis la rentrée, elle était inquiète : elle n'avait pas signé de contrat ! Bien sûr, elle veut continuer à travailler : elle aime ce métier qui est vraiment utile, et, après plusieurs années d'expérience, elle se sent parfaitement compétente pour faire face à sa complexité. De plus, au bout de six ans de travail, elle pourra être « cédéisée » (employée en CDI).

Elle s'inquiète donc de son contrat, et ses collègues avec elle. Mais les jours passent, septembre touche à sa fin, et tout ce qu'elle comprend, c'est qu'un problème informatique empêche le rectorat de lui établir un contrat.

Le jour de la paie approche, c'est-à-dire pour elle un jour sans paie.

L'équipe enseignante décide alors le 27 septembre de se mobiliser. Elle adresse un ultimatum au Rectorat : une promesse écrite de contrat et de paiement du salaire de septembre, sinon c'est la grève le lendemain. La réponse écrite attendue n'arrive pas, le 28 c'est la grève.
Une délégation chemine vers le Rectorat, un groupe écrit un communiqué de presse.

Le voici :

Communiqué de presse
PERSONNEL SANS CONTRAT : STOP À L'EXPLOITATION DES TRAVAILLEURS ET DES TRAVAILLEUSES

Aujourd'hui mercredi 28 septembre 2022, l'ensemble de l'équipe pédagogique du Collège Jules Michelet a décrété la grève pour soutenir une de nos collègues, Madame A., AESH au sein de l'établissement depuis le 1er septembre 2018. Cette collègue travaille sans un contrat qu'elle réclame depuis la rentrée alors qu'elle est en poste, et n'a donc pas été payée pour tout le travail effectué durant la période du 1er au 30 septembre.
Dans les faits, le Rectorat est incapable de fournir un contrat à une collègue à qui il ne reste que deux ans à faire avant CDIsation. Les raisons fournies par la direction et l'administration sont fallacieuses : on nous renvoie à “un problème d'ordre informatique”.

Ces explications sont inacceptables à plus d'un titre :

  • Réduire cette situation à un simple couac informatique est une preuve de plus du manque d'humanité dont est habituée l'administration centrale. Mme A. n'est pas qu'un chiffre, n'est pas qu'un dossier, n'est pas qu'un contrat : c'est une personne compétente et essentielle au bon fonctionnement de l'établissement, dont tout le monde loue le dévouement auprès des élèves. Avec un tel traitement, comment réussir à recruter des AESH dont l'Éducation nationale manque cruellement ?
  • La situation des AESH est particulière : en effet, c'est au bout de six ans de contrat qu'ils peuvent obtenir une CDIsation. Mme A. a mené à terme un contrat d'un an, puis un autre de trois ans, achevé à la fin de l'année scolaire 2021-2022. Aujourd'hui, elle ne parvient pas à obtenir un dernier contrat de deux ans. Nous sommes stupéfaits que rien ne soit prévu pour les personnels comme Mme A., qui attendent de compléter leurs six années de contrat. Du moins, nous ne comprenons pas pourquoi notre collègue ne peut obtenir ce dernier contrat de deux ans dont elle a besoin.
  • Encore une fois, ce sont les agents les plus précaires de l'Éducation nationale qui sont sacrifiés. Alors que le département et le collège manquent cruellement de personnel qualifié pour accompagner les élèves en situation de handicap, voilà comment ces individus sont traités ! Rien qu'au Collège Michelet, seul un tiers des besoins d'accompagnement sont pourvus, et ce dans le cadre d'une crise de recrutement sans précédent.

L'ensemble du personnel pédagogique du Collège Michelet réclame sans délai la régularisation de la situation contractuelle de Mme A. ainsi que le versement de l'intégralité de son salaire pour le mois de septembre.

Tombe alors une nouvelle : un contrat de travail commençant au 1er septembre vient d'être envoyé.

Au Rectorat les collègues remplissent une demande d'audience. Ils ne seront pas reçus, mais on leur explique que le directeur de cabinet a été prévenu, ce qui serait synonyme d'une résolution rapide de l'affaire.

Dès lors, l'équipe se dit déjà que « la lutte paie ». Il faut s'en féliciter, mais...

  1. de telles conditions de travail dans le service public d'éducation nationale ne sont-elles pas honteuses ?
  2. que des enseignant.e.s doivent se mettre en grève, donc perdre une journée de salaire et faire perdre à leurs élèves une journée de cours, afin qu'une collègue aussi précaire qu'indispensable, puisse avoir la garantie de toucher son salaire (et d'avoir un contrat de travail), n'est-ce pas disproportionné ?

Mais nous en sommes là. Pour que nous cessions de nous épuiser dans ces luttes nécessaires qui mobilisent des moyens drastiques, il faut un grand changement. Invitation donc à mener une grande lutte...

Grève : grosse mobilisation des salarié.e.s du privé et du public, plusieurs blocages de sites

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Les premiers échos de la grève du 29 septembre semblent annoncer une grosse mobilisation et en particulier dans le secteur privé.

Grève nationale dans les raffineries

  • Au niveau national, c'est la grève débutée chez ExxonMobil et Total qui fait du bruit, avec une mise à l'arrêt d'une raffinerie près du Havre chez Exxon et de forts taux de grévistes chez Total dans les raffineries et les dépôts pétroliers.

Occupations et blocages

  • L'ambassade des immigrés occupe la DRAC (Directions régionales des affaires culturelles) à Paris 9e : des papiers et des logements pour tou.te.s !
    <style>

Dans les lycées et les facs
C'est pas encore la folie chez les lycéen.ne.s et étudiant.e.s mais on notera le blocage du lycée Colbert (Paris 10e) où les flics sont intervenus (1 interpellation) et une AG étudiante déter à Tolbiac (150personnes).

Grèves dans le privé et dans l'éducation nationale

  • Grève importante également chez les employé.e.s des assurances
  • Dans l'éducation nationale, le ministère avançait un chiffre (toujours sous-évalué) de 20% de grévistes au niveau national dans les écoles, et 40% à Paris (avec une centaine d'écoles fermées). Dans le second degré (collèges, lycées), on serait autour de 30% au niveau national selon des sources syndicales.

D'autres grèves ont cours, n'hésitez pas à transmettre !

De nombreuses AG interpro se sont tenues au niveau local en région parisienne (et ailleurs !), avec la ferme intention de proposer des suites à cette journée de grève. À suivre.

Une lettre d'Ivan, de la prison de Villepinte

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Une nouvelle lettre d'Ivan « pour partager quelques réflexions et donner des nouvelles. »

J'écris pour partager quelques réflexions et donner des nouvelles.
Je voudrais commencer par quelque chose qui illustre bien les méthodes du système judiciaire.
Quelque jours après mon arrestation, la juge qui a instruit l'enquête, Stéphanie Lahaye, a envoyé deux flics de la SDAT (dont l'OPJ « RIO 1237232 » – comme des machines, ils se nomment par des nombres) interroger ma fille et sa mère. Obéissant à ses ordres, aux procédures de la justice de l'État, ils ont essayé de faire pression sur une jeune fille de 12 ans. Ils auraient voulu l'interroger toute seule. Sa mère, évidemment, a refusé de la quitter.

Une procédure ordinaire, banale, un acte nécessaire à l'établissement de la vérité, pour juges et flics. Une façon, à mon avis, d'essayer de répandre la crainte. Un avertissement à mes proches et à tout un chacun car, dans la logique inquisitoriale de la Justice, les personnes qui restent ou qui se placent aux côtés d'un anarchiste inculpé pour des actions directes sont suspectes et doivent être importunées.

C'est un peu la même logique qui a été utilisée à mon encontre. Quand la même OPJ, lors des audiences de la GAV, me demandait, me reprochait d'avoir soutenu des anarchistes emprisonnés, en France et dans d'autres pays. De leur avoir écrit et parfois envoyé un peu d'argent. Bien sûr, j'ai souvent écrit à des nombreux compas emprisonnés et j'ai fait de mon mieux pour leur exprimer ma solidarité. Parce que ce sont des anarchistes et aussi parce que je suis convaincu de la justesse et de la nécessité des actions dont certains d'entre eux sont inculpés. Je pense que la solidarité, par tous les moyens nécessaires, avec des compas frappés par la répression est fondamentale.
Éviter de se solidariser ouvertement avec eux, de peur que la répression s'élargisse, signifierait rentrer dans le jeu de la Justice, accepter sa logique. Une logique qui nous ferait reculer de plus en plus, jusqu'à abandonner, ou presque, les révolutionnaires emprisonnés.

Mais venons-en maintenant aux faits pour lesquels je suis actuellement en détention préventive. Voici la liste des incendies :

  • le 22 janvier 2022, un véhicule Enedis (à Paris) et un véhicule SFR (à Montreuil)
  • le 20 février, un véhicule de l'Est Républicain (à Montreuil)
  • le 4 mars, une voiture avec plaque diplomatique et une Aston Martin (à Paris)
  • le 24 avril, un véhicule Enedis (à Paris)
  • le 11 juin, une voiture avec plaque diplomatique (à Paris).

Comme je disais dans ma première lettre, je suis aussi témoin assisté dans une autre enquête, commencée par la PJ de Paris. Celle-ci porte sur 53 incendies de véhicules, revendiqués par des anarchistes, entre 2017 et 2021. Je n'en sais pas plus sur ce volet de l'affaire.

Dans cette liste, il y a des voitures d'institutions étatiques étrangères (ou de leurs hauts fonctionnaires), dans des quartiers riches de Paris. Des incendies qui doivent donner une image mitigée de la France, face au personnel diplomatique de ses partenaires internationaux. Pour ma part (et je sais que je ne suis pas le seul), je pense que tous les États sont les responsables directs des guerres, de l'exploitation, de la répression subies par des milliards de personnes.
On pourrait voir ces incendies comme un petit retour de flamme. Dans l'attente de mieux.
Il y a aussi des véhicules de riches et de grandes entreprises, par exemple du secteur énergétique (comme Enedis, filiale d'EDF). Des sociétés qui, sous couvert de « souveraineté énergétique », entraînent les nuisances nucléaires d'aujourd'hui, les possibles désastres nucléaires de demain. Il y a des entreprises qui nous abrutissent avec leur propagande des valeurs capitalistes et étatiques (comme le quotidien l'Est Républicain) ou qui nous enferment dans la toile d'araignée numérique (comme SFR).

Chacune de ces actions a été expliquée par une revendication et je n'ai rien à y ajouter. En ce qui me concerne, je ne peux que soutenir de tout mon cœur la pratique de l'action directe destructrice. Je soutiens le choix des cibles de ces attaques, leurs motivations et le fait de les revendiquer ouvertement comme des apports à la lutte anarchiste contre l'État et le système capitaliste. Même chose pour la pratique de la solidarité internationaliste avec des anarchistes emprisonnés, que ces actions ont souvent exprimé.

Pour les nouvelles :
le 5 octobre je passerai devant le Juge des Libertés et de la Détention, qui décidera si prolonger la préventive ou me laisser sortir.
La nouvelle juge d'instruction qui s'occupe de mon affaire (la précédente a changé d'affectation) est Anne Grandjean, toujours au tribunal de Bobigny.
Mon courrier (en entrée et en sortie) est toujours bloqué, depuis le 19 juillet. Apparemment ça devrait se débloquer sous peu (enfin, il faut tenir compte des lenteurs de la bureaucratie judiciaire). En tout cas, dès que je pourrai le recevoir, j'essayerai de répondre à chaque personne qui m'a écrit, que je remercie à l'avance.
Le dossier de l'enquête a été déposé au greffe de la prison, du coup je pourrai (toujours en tenant compte des lenteurs de la bureaucratie carcérale) en savoir un peu plus sur ce que les flics disent.

Mes remerciements, de tout cœur, vont à mes proches, aux compas de l'Anarchist Bure Cross, à la Cassa Antirepressione delle Alpi Occidentali
(aussi pour leur gentille disponibilité au soutien financier). Et à vous tou.tes qui m'avez écrit !
Un clin d'oeil à ceux et celles qui expriment leur solidarité par les actes, comme la belle banderole à Bure et celle près de Caen, les pancartes à l'arrivée du Tour de France, l'incendie d'un utilitaire de Vinci a l'Hay-les-Roses, d'un véhicule de l'entreprise de télécommunications Cosmote, à Athènes, d'une antenne-relais a Barcelone ou encore le saccage d'antennes-relais dans le Gers. Merci !
Une accolade fraternelle aux compagnons et compagnonnes anarchistes enfermés dans les prisons du monde entier, en particulier à Alfredo, qui lutte contre le 41-bis.

Vive l'anarchie !

Ivan
Villepinte, 25 septembre 2022

Pour m'écrire :
Ivan Alocco
n. d'écrou 46355
M.A. de Villepinte
40, avenue Vauban
93420 - Villepinte