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Philippe Scoffoni

source: Philippe Scoffoni

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Logiciels libres, sont-ils issus de travaux « spéculatifs »

vendredi 5 mars 2021 à 21:45

Je réagis rapidement comme j’aimerai avoir le loisir de le faire plus souvent à un commentaire issu d’un message envoyé sur Linkedin.

Il y est question de travail spéculatif. Je vous met ici la vidéo en relation avec le sujet.

Le cas ici présenté est-il comparable a ce qui se passe dans le monde du logiciel libre et de l’open source ?

Ma réponse serait non, même si certaines similitudes pourraient laisser à penser que oui. Tout d’abord ce que présente ici la vidéo est le fait de plateformes en ligne dont je ne citerais pas de nom, mais que vous n’aurez aucun problème à identifier. Ces plateformes dites « d’intermédiation », se charge de mettre en relation un « producteur » et un « acheteur ». La particularité de ces plateformes est de se focaliser sur des productions « intellectuelles », du temps donc. Le cas exposé dans la vidéo est celle du graphiste, mais pourrait s’appliquer à d’autres productions artistiques ou œuvre de l’esprit.

Ce type de plateforme n’est pas à l’origine des logiciels libres ou open source. Ceux-ci naissent de différentes façons. Parfois motivé par le simple besoin d’un individu de répondre à un usage. Parfois dans un objectif commercial pour « disrupter » un marché ou encore par la commande d’une entité privée ou publique à un prestataire informatique.

Le point commun que l’on pourrait y voir est la non rémunération du travail de certains contributeurs. C’est toujours la limite du modèle du logiciel libre qui permet à qui le souhaite d’utiliser sans aucune contre-partie le fruit du travail d’un autre. Et dans les faits, c’est en effet souvent le cas, mais ce n’est pas forcément un mal selon l’intention de l’auteur, le contexte et la finalité de l’usage. Cela peut même parfois sauver des vies.

Autant dire qu’il n’y a rien de nouveau à l’horizon et que les licences n’évoluant pas ou peu la situation va perdurer. Pas plus tard que cette fin de journée, je partageais avec un confrère toute la difficulté pour développer des logiciels libres. Il y a des profiteurs, des individus qui ne jouent pas le jeu au risque de scier la branche sur laquelle ils sont assis. Mais les dits profiteurs sont souvent des prédateurs nomades qui vont de branche en branche contribuant au final à scier les branches des autres qui eux jouent le jeu.

Chasse aux sorcières, laisser faire, un peu des deux ? Revoir certains aspects des licences de logiciels libre ou open source pour y injecter une certaine dose d’équité ? Mon choix ira pour la seconde solution déjà explorée, mais qui curieusement n’a jamais suscité un réel intérêt. Tout comme le travail « spéculatif » beaucoup ont intérêt à ce que rien ne change pour continuer d’exploiter cette ressource gratuite (mais que ne l’est pas) qu’est le logiciel libre. Il faut faire évoluer les règles pour forcer ceux qui ne veulent pas jouer le jeu à aller voir ailleurs. Un point sur lequel je reste à ce jour relativement intransigeant.

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Solutions de reporting pour Dolibarr

lundi 2 novembre 2020 à 22:17

tableau de bord statistiquesCet article est une synthèse des échanges et solutions évoquées lors du Dolibarr Day organisé par ma petite entreprise en coordination avec l’association Dolibarr.

La question des tableaux de bord et du suivi d’indicateur ou de l’analyse de données est toujours sous-jacente à la mise en place d’une solution de gestion d’entreprise. L’agrégation de toutes les données clés de l’entreprise dans un seul outil fourni une base concrète à l’analyse de son fonctionnement.

L’objet de l’atelier organisé lors des Dolibarr Day était de donner la parole aux utilisateurs et de collecter leurs attentes. Au vu du nombre d’inscrit à cet atelier, il est clair qu’il y a une attente évidente en la matière.

Retour utilisateurs

Un tour de table à mis en lumière les besoins suivants que je vous livre tel quel.

En synthèse, l’analyse de données issues de Dolibarr reste une opération complexe pour des non-informaticiens et les outils disponibles en standard répondent assez peu aux attentes des utilisateurs

Une solution comme Dolibarr se doit de proposer une solution simple à ce besoin d’analyse. Force est de constater que de base il existe peu de possibilité d’analyser et les quelques widget, tableaux de statistiques et exports demeurent insuffisant.

Modules complémentaires

Une première façon d’améliorer ce point est le recours à des modules complémentaires. En voici une liste non exhaustive issue d’une recherche sur le Dolistore. Il faut distinguer deux types de modules complémentaires.

N.B. : je n’ai pas testé l’intégralité de ces modules et ne peut assurer qu’ils soient tous fonctionnels. Vérifiez avant de les mettre en place qu’ils sont compatibles avec votre version de Dolibarr.

Modules offrant une ensemble d’analyse prédéfinis

Ils offrent une solution « out of the box » ne nécessitant pas de compétences particulières. La contrepartie est une faible capacité de personnalisation des analyses proposées.

Modules permettant de réaliser des analyses

Tous ces modules ont en général en commun la nécessité de connaître le langage de requête de base de données SQL et en complémente la structure des tables utilisées par Dolibarr.

Solutions open source d’analyse de données

Il existe un grand nombre de logiciels dédiés à l’analyse de données. Dans le monde du logiciel propriétaires, des solutions comme Qlickview ou PowerBi de Microsoft. sont largement répandues. Mais pour rester fidèle à mon « ADN », je vous propose donc ici une liste encore une fois non exhaustive de logiciels open source.

Connexion d’un tableur à la base de données de Dolibarr

C’est parfois dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes. Restent à fournir les ingrédients. Selon le tableur utilisé (LibreOffice ou Excel MSOffice) la connexion à la base de données peut nécessiter l’installation d’un pilote de source de données pour Mysql. Vous pouvez télécharger celui-ci pour Windows sur ce site.

Le premier obstacle pratique est de disposer depuis votre poste de travail d’un accès à la base de données de votre Dolibarr. Si celui-ci est installé sur votre poste, l’opération bien que nécessitant des compétences informatiques reste jouable.

Si votre Dolibarr est hébergé en ligne, la connexion ne sera probablement pas possible. Les bases de données étant rarement « ouverte » sur internet. Il faudra dans ce cas envisager l’installation d’un serveur de base de données sur votre poste et effectuer des sauvegardes/restauration de la base de données, ce qui n’est là encore pas à la portée de tout le monde.

Cependant pour qui maîtrise son tableur (et les données de Dolibarr) cela fourni une base intéressante pour monter ses statistiques.

Axes d’amélioration

Un premier axe pourrait être la constitution d’une bibliothèque « libre » et disponible sur le wiki de Dolibarr de requêtes SQL.

Le second pourrait être la création de vue SQL agrégeant un ensemble de données cohérentes. Par exemple la vue des lignes de factures. Cette vue offrirait une vision « utilisateur » des données associées aux lignes de factures (informations sur les produits, les tiers concernés et toutes les valeurs issues de dictionnaires). L’avantage des vues c’est qu’elles peuvent être embarquées dans la base de données de Dolibarr et pourquoi pas intégrée en standard dans Dolibarr pour faciliter l’exploitation des données depuis un outil d’analyse de données.

Vos retours d’expérience sur ces solutions ou d’autres sont les bienvenues en commentaires comme toujours !

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Web, environnement, même combat…

mercredi 3 juillet 2019 à 23:11

La méga panne de Cloudlfare montre toutes limites de la centralisation et de ses conséquences potentielles. Évidement, passé la minute d’émotion et le retour à la normale, tout le monde aura vite fait d’oublier ce qui s’est passé et au final pas grand chose ne changera.

Le web c’était mieux avant dirons certain. Des serveurs autonomes indépendant les uns des autres partageant des pages HTML accessibles sans réel intermédiaire si ce n’est un fournisseur d’accès Internet.

Le Web aujourd’hui c’est Google ou Facebook. « Où est internet, j’ai plus la recherche Google sur mon navigateur ? », entend-on dans les services de support.

Comment en est-on arrivé là ? La question mérite parfois d’être posée face à une situation qui n’a probablement pas de solution simple, ni d’issue heureuse envisageable. La canicule est là, les ventes de climatiseurs explosent, nos centrales nucléaires ne sont plus utilisables par grosses chaleurs, les disjoncteurs vont couper… Et les datacenter tomber…

Alors bon, il reste les villages d’irréductibles gaulois. Le combat est loin d’être gagné de ce côté là. Les années passées et les récents événements nous montre que finalement pas grand monde ne veut entendre le message.

Notre web me fait penser à notre planète que l’on tue à petit feu sans vouloir entendre les avertissements ni voir les signes évidents de la catastrophe qui approche. Peut-être que si le web s’éteint et meurt de la faute de sa centralisation, une prise de conscience sur la responsabilité de nos actes se fera. Car si le web est dans cet état, c’est que nous l’avons bien voulu que ce soit par ignorance ou parce que nous avons regardé ailleurs. Finalement le web est un environnement « virtuel » que nous avons saccagé.

 En attendant ce petit site web reste accessible sans intermédiaire si ce n’est votre connexion internet. Celle-ci n’est déjà plus aussi neutre que par le passé. Allez, faisons un effort pour ne plus dépendre des services centralisateurs et reprendre le contrôle de notre web. Apprenez à utiliser les alternatives, sortez des sentiers tout tracés du web et essayez de penser « autrement ».

Joplin et Nextcloud, combo gagnant pour la prise de notes

mercredi 19 décembre 2018 à 20:25

Dans mon activité quotidienne je suis régulièrement sollicité par des réunions, appels téléphoniques, etc… plus ou moins planifié. Parfois pris au dépourvu, il faut alors noter sans délais les informations récoltées ou encore les actions à réaliser sous peine de les « zapper ».

Jusqu’à il y a encore peu, j’ouvrais mon éditeur de texte et saisissez mes notes que j’enregistrais alors dans un dossier de mon poste de travail. Certes l’information n’était pas perdue, mais parfois elle était oublié.

Un des nouveaux arrivants chez Open-DSI, champion de la prise de notes utilise Evernote. J’ai trouvé l’aspect centralisé particulièrement pratique. Une sorte de pense-bête géant. Plus facile pour retrouver une information que de fouiller dans des répertoires.

Evernote c’est mal bien sûr 🙂 Si je n’ai pas écrit depuis pas mal de temps ce n’est pas pour autant que j’ai renoncé aux logiciels libres ! Mais avant de faire mon intégriste et de convertir mon collègue avec des arguments massues, il me fallait valider la solution idéale.

Ubiquité et synchronisation

Mon cahier des charges était simple : une solution me permettant d’accéder à mes notes sur mon poste de travail et mon smartphone. Il me fallait donc un outil offrant une synchronisation des notes. Le point de centralisation incontournable restant Nextcloud

J’ai donc comparé les différentes solutions de prise de notes existante autour de Nextcloud :

J’ai éliminé Notes, car je n’ai pas trouvé de client pour poste de travail. Du coup pas de possibilité de travailler en déconnecté. N’ayant pas de tablette, l’application mobile n’était pas un recours possible. Exit Notes.

QOwnotes a failli remporter la palme grâce à son client pour poste de travail extrêmement agréable à l’usage. A noter que QOwnotes nécessite l’activation d’une application sur Nextcloud pour permettre le stockage des notes sur ce dernier. Les notes ne sont pas consultables depuis l’interface web de Nextcloud sauf si vous activez l’éditeur Markdown de Nextcloud.

Malheureusement pas de client pour smartphone ou tablette. Même si la prise de note est rare sur ce terminal, c’est une possibilité que je ne voulais pas me fermer.

Joplin, prise de notes et liste de tâches

Le dernier concurrent en lice est Joplin. Ce dernier se présente comme l’alternative open source à Evernote. Il existe en version pour poste de travail mais aussi en application Android ou IOs. Le stockage des notes peut se faire sur différents supports : local mais aussi distant. Cette dernière option est indispensable pour synchroniser ces notes sur différents terminaux fixes ou mobiles.

Diverses solutions s’offrent à vous. Outre les services en ligne déconseillés comme Dropbox ou OneDrive, Joplin a le bon goût de proposer l’utilisation de Nextcloud ou de tout serveur de stockage compatible avec le protocole WebDAV.

Il vous faut créer un dossier destiné à recevoir les notes sur votre compte Nextcloud avant de configurer la synchronisation. Rapidement paramétré, la prise de notes peut commencer. Une fois compris le système de carnets et de notes, vous voilà opérationnel. La synchronisation se fait selon un intervalle régulier configurable.

Rien de spécial à dire sur la saisie des notes. Les fans du markdown seront à leur aise, pour les autres, un petit éditeur wysiwyg vous viendra en aide pour une mise en forme minimaliste suffisante pour ce genre de besoins.

Dans les utilisations non testées, le partage d’un dossier de Notes entre plusieurs personnes via Nextcloud. Une idée qui a traversé l’esprit de mes deux admin’s système en découvrant l’outil et ces possibilités. Sur le papier cela doit fonctionner bien que le comportement en cas de modification simultanée d’une même note reste à vérifier.

Par contre, il ne vous est pas possible de configurer plusieurs sources pour vos notes, si comme moi vous utilisez plusieurs instances Nextcloud (pro et perso).

Au final la solution est parfaitement fonctionnelle. Je n’ai pas encore tenté d’utiliser la partie gestion de tâches, mais c’est la prochaine étape. A faire également à court terme : convaincre mon utilisateur d’Evernote de passer à Joplin. Mais, chut que cela reste entre nous, il n’est pas au courant de mes intentions 😉

Indépendance numérique, le défi perdu ?

dimanche 25 février 2018 à 17:32

En très peu de jours, plusieurs articles découverts au hasard de mes lectures ou que l’on m’a signalés m’ont plongé dans une forme de désespoir grandissant. En voici la liste, prenez en connaissance et je pense que vous comprendrez de quoi il retourne :

Il y a dans ces nouvelles deux points communs :

Le nombre croissant de ce type de fait est juste très inquiétant. Ils sont révélateurs de la pression probable et du lobbying intensif que mène la firme auprès des politiques et élus pour obtenir de telles faveurs.

Pour être le plus clair possible, que l’on propose des formations sur l’usage d’un réseau social comme Facebook n’est pas mauvais en soi. Ce qui me gène c’est qu’une approche de la transformation numérique ne passe pas uniquement par Facebook. Les TPE/PME, chômeurs doivent également avoir une présentation des alternatives.

Fait extraordinaire, c’est Facebook qui choisit les chômeurs stagiaires. Je suppose donc que Pole-Emploi va transmettre à une société étrangère des données personnelles. A l’aube du RGPD, il y a de quoi se poser des questions. Mais il n’entre en application que le 25 mai. Il est encore temps de transmettre…

Je n’ai malheureusement que peu de temps à consacrer à tout cela, mais en tant que citoyen, ces pratiques désormais ouvertement affichées et assumées me révoltent. Elles sont révélatrices du niveau d’incurie atteint par une grande partie de nos dirigeants.

Je vous invite à lire l’article de Olivier Ertzscheid sur son blog Affordance que je découvre en rédigeant ce petit billet d’humeur. Un article bien plus complet et qui  propose même une solution avec les moyens du bord pour traiter ce genre de besoin de façon « digne ». Car ce que font ces organismes est indigne de leurs missions.

Au passage, je rappelle pour ceux qui penseraient que je ne suis qu’un râleur qui ne propose rien que j’ai participé activement et continue de soutenir des associations d’intérêt général qui font la promotion d’un autre numérique. Je ne citerais que Meza|Lab au travers de laquelle nous avons proposé des projets à ces mêmes organisations qui aujourd’hui jettent leurs concitoyens dans les bras de GAFAM.

Concernant Facebook, encore une fois il ne faudra pas dire que l’on ne vous avait pas prévenus. Là aussi, j’assume ma schizophrénie qui me fait utiliser professionnellement ce réseau social. Mais je n’en ignore pas moins ses dangers et ne pousserait personne à l’utiliser si ce n’est encore une fois que pour des raisons professionnelles. D’ailleurs le jour où cela deviendra son seul usage, il est probable qu’il mourra. Lassé d’être harcelé de pub et de sollicitations, les utilisateurs iront trouver leur bonheur numérique ailleurs. Je les y incite ! D’ailleurs, je n’utilise aucun raison social à titre personnel, ceci explique peut-être cela.


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 25/02/2018. | Lien direct vers cet article

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