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Philippe Scoffoni

source: Philippe Scoffoni

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Toi aussi deviens un DSI disruptif

jeudi 28 novembre 2013 à 08:33

disruptifUne nouvelle race de Directeurs des Systèmes d’Informations (DSI)  vient d’apparaître : le disruptif. Il est opposé au DSI traditionnel qui représenterait l’ancienne génération. Une étude met en avant ce nouveau concept et explique aux fournisseurs de services et de produits informatiques comment les séduire. Des chiffres étonnants pour cette étude que j’ai parcourue pour vous.

L’étude a été conduite par 3d ComCorp pour le compte d’ION, un réseau international et indépendant d’agences de communication. Elle porte sur un panel de 1000 dirigeants informatiques dans des entreprises de toutes tailles réparties équitablement au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Allemagne et en France.

C’est quoi un DSI “disruptif” ?

Tout d’abord s’il y a des enseignants parmi les lecteurs, sachez que cela n’a rien à voir avec les fameuses “dys” dont sont affligés certains élèves. Cette “dis” (notez la différence, c’est un i pas un y) serait en revanche très positive.

Selon l’étude, un DSI disruptif se caractérise par son audace et son goût pour l’innovation et le changement. Tenez-vous bien, ils seraient déjà plus de 46% en France. Elle montre que 78% des DSI français passent en moyenne  moins de 3 heures par semaine à consommer  des informations concernant  les produits et services sur lesquels ils s’appuieront pour prendre des décisions d’achat. Lorsqu’ils lisent des articles informatifs, 20% se satisfont d’un titre, 36% d’un résumé d’une cinquantaine de mots, tandis qu’un cinquième apprécie les articles d’environ 150 mots.

Quand je regarde ma propre pratique, j’avoue que ces chiffres me laissent quelque peu sceptique. Je ne suis certainement pas un bon exemple avec environ une bonne heure de veille quotidienne sept jours sur sept. Par contre, me contenter de titres pour me forger une opinion, cela me semble très superficiel. Il faudrait aussi que j’arrête cet article qui vient d’attendre les 300 mots soit le double tolérable pour un DSI disruptif.

On reconnaît aussi le DSI disruptif à son usage des médias du web et des réseaux sociaux dont il pense qu’ils seront les futurs grands influenceurs de leur choix. Le réseau social gagnant est LinkedIn suivi de Google+. Pas de trace de Twitter, pourtant avec l’impossibilité d’écrire plus de 140 caractères, on aurait pu penser que cette concision les aurait séduits.

Sérieusement

Je vous laisse parcourir plus en détail cette étude. Elle a été écrite en direction des fournisseurs de produits et services informatiques pour leur expliquer comment et par quels canaux capter l’attention des DSI selon leur profil. J’aurais quand même donné un autre qualificatif que “disruptif” pour qualifier des DSI qui s’informent avec les moyens de leur époque tandis que d’autres restent ancrés dans des approches plus traditionnelles. J’aurais plutôt parlé de DSI “social” dans cette étude.

La définition du mot “disruptif” au sens figuré est : “Qui produit ou peut produire une rupture“. Je ne crois pas que 46% des DSI français soient du genre à introduire des ruptures dans leur Système d’Informations. C’est là une opération particulièrement risquée qui peut aboutir à se retrouver mis à la porte en cas d’échec.

Être un DSI disruptif ne s’improvise pas. Il faut tout d’abord gagner l’appui de sa Direction. Sans cela toute rupture a peu de chance d’aboutir. Le DSI doit d’abord être un commercial pour vendre son projet. C’est probablement là, la première qualité du DSI disruptif.

En amont de cela le DSI disruptif doit être à l’écoute de ses utilisateurs et savoir détecter les besoins non satisfaits. Ceux-ci pourraient être sources de création de valeur pour l’entreprise s’ils venaient à être comblés.

Tourné vers l’intérieur à l’écoute des besoins de ses utilisateurs, ouvert d’esprit, et ouvert vers l’extérieur pour savoir détecter les nouvelles solutions qu’il saura vendre à sa direction ; voici les qualité qui font d’un DSI un vrai disruptif.

[Source]


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 28/11/2013. | Lien direct vers cet article

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Sous GNU/Linux on a pas de virus mais des GDBus.Error when trying to enable second screen

mardi 26 novembre 2013 à 08:26

L’image du matin :

affichage

Impossible de configurer mes écrans…

La solution :  sudo apt-get install arandr

Un petit utilitaire qui remplace l’outil de configuration “standard” de l’affichage.

Je ne l’avais pas remarqué, cela doit dater de je ne sais trop quand. C’est ce qui est souvent énervant sous GNU/Linux. Des choses qui semblent basiques comme configurer ses écrans, leur disposition ou résolution cassent du jour au lendemain sans prévenir.

Parfois je me dirais bien allez je jette tout à la poubelle, je me remets sous Windows et je ne serais plus embêté avec ce genre de gags. Et puis je me souviens de cette époque où finalement j’avais aussi des galères sous Windows. Certes pas les mêmes, peut-être pas sur des bugs de ce genre.

C’est vrai qu’avec ma distribution GNU/Linux, j’ai gagné un certain confort notamment sur les mises à jour qui sont centralisées pour la quasi-totalité des logiciels que j’utilise. Je n’ai pas deux ou trois notifications pour chaque logiciel qui veut se mettre à jour, etc. Pas de virus, pas de troyens, pas de programmes qui s’installent à mon insu lorsque j’en installe un autre, etc..

Alors si la stabilité de mon point de vue n’est ni meilleure, ni moins bonne, je pourrais dire que “j’ai choisi” une informatique qui me semble digne de confiance pour mon poste de travail. Mais cela reste de l’informatique et des fois “ça tombe en marche” :-)


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 26/11/2013. | Lien direct vers cet article

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Economie de la rareté et logiciels libres – 1/2

lundi 25 novembre 2013 à 07:59

economie logiciel libreConsidérons la rareté comme la caractéristique principale régissant notre économie. Comment dans ce contexte développer des biens dont la caractéristique principale est tout à l’opposé, car ils sont abondants et disponibles sans limite? C’est tout le paradoxe de l’existence des logiciels libres. C’est aussi sous cet angle que peuvent s’analyser toutes les stratégies actuelles de création de revenus à partir des logiciels libres. 

Je me lance dans l’écriture d’une série d’articles dont le contenu est en grand partie issu des éléments que je présente dans le cours d’économie du logiciel libre adressé aux étudiants de la Licence COLIBRE de Lyon. Je ne sais pas quel sera le rythme ni le nombre d’articles au final. C’est une construction progressive qui, je pense, donnera lieu à la fin à un petit livret placé sous licence libre. Vos commentaires sont les bienvenus pour améliorer ce futur document.

Pour les plus pressés, vous pouvez vous tourner vers mon diaporama présenté en début d’année lors de l’OpenDay de Lyon sur l’économie du logiciel libre.

Économie de la rareté

Tout d’abord, je ne suis pas un “économiste”, juste un citoyen qui s’intéresse à l’économie. Les experts m’excuseront pour les raccourcis que je vais prendre par la suite. Cependant, ils me semblent pertinents pour illustrer mon propos.

Partons d’une définition récente de ce terme “économie” donnée par Ruffin et Gregory :

L’étude : comment une société choisit d’utiliser des ressources limitées pour produire, échanger et consommer des biens et services (“Principles of Economics”, 1990)

Le mot clé de cette phrase est “ressources limitées”, pas d’économie sans ressources limitées.

Depuis la nuit des temps, ce qui est rare est cher. La nourriture est rare alors elle est chère, et il en va ainsi pour tous les biens qui reposent sur des molécules de carbone. Ils n’existent qu’en quantité limitée. Cette notion de rareté des biens physiques est relative cependant. L’eau n’est pas aussi rare pour un français que pour un bédouin vivant dans le désert.

C’est sur ce paradigme que s’est construite l’économie des hommes depuis des centaines d’années et qu’elle continue de fonctionner aujourd’hui.

Économie du numérique

C’est avec l’apparition des premiers outils numériques que ce paradigme a commencé à vaciller. Les plus jeunes se souviennent de l’apparition des cassettes audios enregistrables. Il devenait possible de dupliquer un disque de vinyle. Le modèle économique du monde de l’édition musicale allait vaciller.

Des exemples de ce type, vous pourrez en trouver de toutes sortes. L’apparition des dispositifs numériques et des ordinateurs individuels dans les années 80 a contribué à accélérer le mouvement. À tel point qu’aujourd’hui les biens numériques font désormais partie de notre quotidien. Nous achetons de la musique, des films, des livre en ligne et tant d’autres choses. Le point commun de tous ces biens tient à leur coût de duplication proche de zéro, ce qui ne signifie pas qu’ils soient gratuits.

Les œuvres numériques et la rareté

En effet, nous devons la plupart du temps nous acquitter du paiement d’une somme pour acquérir un droit d’utilisation. Ainsi la musique, les films, les images et d’une manière générale tous les médias produits par l’industrie du divertissement restent basés sur l’obligation légale d’un paiement. Cette obligation légale s’appuie sur le droit d’auteur.

Un petit rappel en la matière. Le droit d’auteur est fondé en France sur les textes contenus dans le Code de la Propriété Intellectuelle (CPI). C’est un droit  de propriété exclusif, et automatique.

Art. L111-1: L’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création, d’un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous.

Le droit d’auteur comporte deux facettes :

C’est cette deuxième facette qui est utilisée par l’auteur pour se rémunérer. Il cède à un prix convenu ses droits patrimoniaux à un tiers pour qu’il commercialise son œuvre.

Par la suite, nous allons nous intéresser uniquement à un type d’œuvre bien précis : les logiciels. Ils relèvent eux également du droit d’auteur :

Art. L112-2: Sont considérés notamment comme œuvres de l’esprit au sens du présent code : [...]
13 Les logiciels, y compris le matériel de conception préparatoire ; [...]

Donc, il y a bien un droit moral et un droit patrimonial sur le logiciel, comme sur tout autre œuvre de l’esprit. Nous voici donc armés pour créer une forme de rareté adaptée aux logiciels.

La suite, c’est par ici…


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 25/11/2013. | Lien direct vers cet article

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Lectures et humeurs de la semaine du 18-11-2013

samedi 23 novembre 2013 à 20:03

Retrouvez ou suivez ces Commentaires/lectures “en temps réel” sur mon site de microblogging : http://p.scoffoni.net et sur mes comptes StatusNet ou Twitter.

Logiciel Libre & Open Source

Renaissance, mais pas seulement : Turning Mozilla Thunderbird into a Phoenix

Ok pour sécuriser notre vie privée, mais pas que cela… S’il pouvait devenir un centre de communication intégré, ce serait encore mieux. L’intégration partielle de fonctions de gestion des messageries instantanées et réseaux sociaux n’était que le début. Il manque la téléphonie et tout un tas de fonctions intelligentes pour nous aider à gérer nos tombereaux de mails quotidiens.

Turning Mozilla Thunderbird into a Phoenix – Open Enterprise

Packaging autour d’un Raspberry : Kano, l’ordinateur open source (pas tout à fait) à construire soi-même

Bon c’est un Raspberry Pi avec un kit pour en faire quelque chose de présentable et d’utilisable. Enfin les usages seront quand même limités… Un peu cher le projet KickStarter je trouve….

Kano, l’ordinateur open source à construire soi-même

Mozilla : des revenus annuels en hausse de 90% sur 2012… Grâce à Google

Question lancinante, et si le contrat Google s’arrêtait ? Cela fait maintenant de nombreuses années que Mozilla ne vit quasiment que grâce à ce fameux contrat. Mozilla dit avoir accumulé un trésor de guerre qui lui permettrait de continuer son activité même si le contrat devait s’arrêter. Mais durant combien de temps et pour le remplacer par quoi ? Là moins de réponse.

J’ai toujours du mal à comprendre qu’avec les moyens dont dispose la fondation depuis des années, la dépendance n’est toujours pas levée. Cela veut-il dire que hors de ce contrat, il n’y aurait point de salut ? Que la fin du contrat signifierait la fin de Mozilla une fois le tas d’or mangé ?

Mozilla : des revenus annuels en hausse de 90% sur 2012

Journée sur les méthodes et outils libres de la recherche en Sciences Humaines et Sociales

A Lyon le 29 novembre 2013 à l’Université Lyon 2 (Bron)

Journée d’étude : « Méthodes et outils libres de la recherche en Sciences Humaines et Sociales (SHS) appliqués à l’analyse des usages d’un ENT pédagogique » | Topaza Pyra

Lucide : Steve Ballmer « emblème d’une ancienne époque »

C’est lui qui le dit. Le souci c’est qu’il sera difficile de remplacer ce personnage charismatique pour Miscrosoft.

Steve Ballmer « emblème d’une ancienne époque »

Faut que j’essaie et teste AndrOpenOffice. Installez l’émulateur Android Genymotion 2.0

Android ce n’est pas très libre, mais franchement open source. Il n’empêche que je pense que l’on va retrouver cet OS de plus en plus sur nos terminaux de travail et pas seulement mobiles.. Au passage je vais en profiter pour tester la version Android d’OpenOffice

Installez l’émulateur Android Genymotion 2.0 sur Ubuntu et Linux Mint | Le Libriste

Un article de 2011 : Logiciels Open source pour enseigner

Visibilité, c’est essentiellement ce dont on besoin les logiciels libres. Une visibilité organisée qui regroupe tout ce qui est aujourd’hui éparpillé…

Logiciels Open Source pour enseigner

Accessibilité évaluée par le logiciel libre: Tanaguru

Pour évaluer un site web.

Accessibilité évaluée par la logiciel libre: Tanaguru

Informatique & Technologies

Arcep et FTTH : enfin des préconisations pour les petits immeubles de grandes villes fibre

Habiter dans une maison individuelle dans une zone très dense c’est la quasi-certitude de ne jamais voir la fibre débarquée à mon avis… Tout comme GDF qui n’a jamais voulu me raccorder… Pourtant la fibre passe à 15m… Le gruyère de la couverture des zones très dense n’est pas près de se résorber. Tous sur la 4G ?

Arcep et FTTH : enfin des préconisations pour les petits immeubles de grandes villes

NSA Cloud Backup – Stockage gratuit et automatique de vos données privées ! détente avant de reprendre

NSA Cloud Backup – Stockage gratuit et automatique de vos données privées ! – YouTube

Le plus simple ne plus aller sur le web :-) Ghostery : Si c’est gratuit, c’est vous le produit ?

Qui espionne qui sous couvert de vous empêcher d’être espionné  ?

Ghostery : Si c’est gratuit, c’est vous le produit ? | David Mercereau

Politique de la ville, participation des habitants et numériques. Valide la stratégie d’Actions locales de @meza_lab

Ce n’est pas en effet en créant des halls de Freyssinet que le numérique et ses usages va se développer. C’est en allant au plus près des gens comme sait si bien le faire Google… Un texte qui valide si c’était nécessaire les propositions de Meza|Lab de développement d’Actions locales au niveau des quartiers. Fleur Pellerin fait fausse route en faisant plaisir à une élite d’élus et de businessman, le comprendra-t-elle ? Les acteurs du numérique en France sont-ils capables de se mobiliser autour de projet d’envergure qui on compris l’enjeu de cette présence au plus près des gens. Une façon d’ensuite mieux toucher et diffuser les nouveaux usages du numérique et favoriser le développement économique d’un secteur sur lequel notre pays a encore bien du retard.

Politique de la ville, participation des habitants et numériques

Mieux et libre : web3D++ selon @meza_lab. Avec 3D Builder pour Windows 8.1, Microsoft démocratise l’impression 3D

C’est parti on va se retrouver avec une myriade de petits logiciels tous fermés, incompatibles entre eux et qui ne marchent qu’avec certaines imprimantes… Alors qu’il y a un outil universel, libre offrant bien plus de possibilités de disponible. Venez participez, c’est chez Meza|Lab

Avec 3D Builder pour Windows 8.1, Microsoft démocratise l’impression 3D

Un effet de la complexité non maîtrisée

Mais peut-on la maîtriser ?

Blog de Paul Jorion » UN EFFET DE LA COMPLEXITÉ NON MAîTRISÉE, par Jacques Seignan

De bulle en bulle : Snapchat : Evan Spiegel, 23 ans, refuse 3 milliards de Facebook

Franchement cela m’amuse de voir la total décorrélation que permet le numérique entre la valeur d’une société et sa réelle utilité économique proche de zéro.

Snapchat : Evan Spiegel, 23 ans, refuse 3 milliards de Facebook

Rien compris à Snapshat, je dois être vieux :-) En France aussi, les ados délaissent Facebook pour Snapchat

J’ai bien regardé la vidéo de la page d’accueil, mais je n’ai pas compris le lien avec le service ou les fonctionnalités de ce dernier. Je suis un vieux con, c’est fait…

En France aussi, les ados délaissent Facebook pour Snapchat

Ca va en faire des déchets tout ça. 45% des tablettes achetées en France à moins de 299€

Vu la durée de vie de ces engins et leur usage, on va se retrouver rapidement avec des montagnes de tablettes dans les poubelles. Quid du recyclage ?

45% des tablettes achetées en France à moins de 299€


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 23/11/2013. | Lien direct vers cet article

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LibreOffice au catalogue des Solutions Cloud Pro de Bouygues Telecom

dimanche 17 novembre 2013 à 14:58

Bouygues Telecom propose une offre de support à ses clients sur le logiciel de bureautique libre LibreOffice. Si l’apparition de cette offre est très positive, sa mise en œuvre n’est pas sans rappeler les erreurs commises par le passé avec l’implémentation des systèmes d’exploitation GNU/Linux sur les Netbook. Mal ficelé, mal supporté, ce fut l’échec. Qu’en est-il de cette offre dont certains points sont assez dérangeants  ?

Voilà une découverte pour le moins étonnante que l’on m’a communiquée par mail ce samedi. Je vous laisse juger :

bouygues-libreoffice

Ca fait drôle non ? On trouve cette offre dans le catalogue Solutions Cloud Pro de Bouygues Telecom. Soyons clairs, je ne suis pas en train de vous faire une publicité déguisée ou un article sponsorisé. Mais l’apparition de ce type d’offre est en effet très intéressante.

Tout d’abord, elle viendrait contredire mon dernier article sur les difficultés de LibreOffice à s’implanter dans les entreprises. Si Bouygues se fend d’une offre c’est qu’il y a un marché. Mais où donc alors ? Dans les entreprises de moins de 10 personnes, chez les artisans et autres toutes petites structures si l’on se réfère à la cible affichée pour cette offre.

Dans mon article, l’étude de Forrester portait sur un panel de leurs clients donc des grosses boutiques. Le genre de grosses boutiques qui n’adresse pas une offre comme celle-ci. Je maintiens qu’au-delà d’une certaine taille (disons 25 salariés) la pression des outils Microsoft devient prégnante. Elle diminue dans les très grosses structures qui peuvent se permettre de leur faire un pied de nez. C’est ce que l’on constate dans certaines de nos administrations utilisant la suite bureautique libre.

J’ai quoi pour 3,50 € HT par mois ?

Si l’offre est marquetée « cloud », j’ai bien l’impression qu’il n’en est rien. L’utilisateur a la possibilité de télécharger LibreOffice et de disposer des mises à jour. Voilà, qui fera déjà sourire les libristes et lancer un « Et donc ? ». Ce n’est pas tout et bien heureusement, un lien vers un outil de tchat web a été intégré. C’est grâce à lui qu’est dispensé un support à l’utilisation du logiciel.

Est-ce que cela vaut 3,50 € HT par mois ? Somme toute, même si le support est réduit à la portion congrue, je dirais que oui. Si je dois choisir entre acheter une licence Microsoft Office 2013 à 220 € HT sans support (pour une version Petite Entreprise) et payer 42 € HT par an pour un outil qui semble similaire, mais pour lequel j’aurais un support a minima et toutes les mises à jour sans supplément, j’avoue que je me laisserais tenter par LibreOffice.

L’offre de Bouygues est plutôt « intelligente ». J’avoue que j’en serais presque à applaudir des deux mains. Sauf erreur toujours possible, c’est la première offre portée par un très gros distributeur qui voit le jour en France. Elle donne à LibreOffice une visibilité très intéressante dans ce qui semble être son cœur de cible aujourd’hui.

Confusions

Tout d’abord ce chapitre de la présentation de l’offre concernant le support :

support-bt-loo
Là c’est un gros mélange et de quoi bien embrouiller l’utilisateur sur qui fait quoi et les responsabilités des différents acteurs. Si je lis sans trop me casser la tête, je comprends que le support est « assuré par LibreOffice ». Or quand on lit le contrat, on constate que Bouygues s’appuie sur une société : Onutcorp Services domiciliée en Espagne au capital de 3000 € et qui n’a visiblement pas de site web. Ce point me refroidit un peu. Étonnant que ce ne soit pas une société française et étonnant que Bouygues travaille avec un aussi petit partenaire. Bref l’offre est loin d’être claire et semble être issue d’un joyeux « mashup » de ressources prises à droite et à gauche.

Reste à savoir si The Document Foundation verra quelques remontées financières. Là, je reste également sceptique. Au vu des échanges sur la liste de diffusion, celle-ci n’a pas été impliquée. Et visiblement Bouygues devrait recevoir un coup de fil ou courrier de leur part prochainement.

[Mise à jour 17/11 à 20:04 : The Document Foundation me demande de préciser qu'il n'existe aucun partenariat avec ce fournisseur de services]

Cependant je ne saurais que trop conseiller à The Document Foundation de trouver un compromis (avec pourquoi pas des retombées financières) pour ne pas tuer une initiative qui est positive, bien que mal montée. Je m’assurerais aussi des compétences de la société chargée du support. Rien de pire s’il n’était pas à la hauteur, car c’est évidemment LibreOffice qui en payerait le prix.

Dommage que l’offre soit réservée aux clients des offres de services Bouygues Telecom, sinon j’aurais bien fait un test, voire conseillé à certains de mes clients de l’essayer, pour évaluer la qualité du support fourni.


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 17/11/2013. | Lien direct vers cet article

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