PROJET AUTOBLOG


Philippe Scoffoni

source: Philippe Scoffoni

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Un logiciel libre qui bloque le lancement de ses anciennes versions

mercredi 17 septembre 2014 à 07:51

Lorsque l’on met en avant les avantages d’un logiciel libre, il en est un que l’on cite souvent : celui de la fin de l’obsolescence logicielle programmée. Pourtant voici l’exemple d’un projet de logiciel libre qui bloque les exécutables les versions anciennes non sans conséquence pour certains utilisateurs. Une histoire à méditer, car elle met aussi en évidence les risques que courent les logiciels libres face aux « gros » du numérique et l’intérêt qu’ils ont à essayer d’interagir ensemble pour construire des usages innovants et donc attractifs pour les utilisateurs.

Le contexte

Firestorm ViewerLe projet dont il est question dans cet article est dénommé Firestorm. Ce logiciel permet de naviguer dans les environnements virtuels immersifs. Pour ceux qui ignorent ce dont il s’agit, sachez qu’il s’agit de représenter en trois dimensions un espace imaginaire ou existant. Vous avez la possibilité de vous déplacer dans cet environnement grâce à un avatar et d’interagir avec des objets ou d’autres avatars.

Vous disposez également de fonctionnalités pour construire des objets de toute sorte (maison, chaise, etc.) ainsi que d’un langage de développement pour animer et ajouter des fonctions à ces objets.

Si le client Firestorm sert à piloter et interagir avec l’environnement au travers de l’avatar et se charge également du rendu visuel en trois dimensions, tout reste stocké dans la partie serveur à laquelle il se connecte. Les interactions entre objets et avatar sont également gérées côté serveur.

Bref Firestorm ne sert à rien tout seul. Il s’utilise conjointement avec un autre logiciel en général installé sur un serveur quelque part sur internet ou encore sur la même machine en local pour un usage individuel. Mais quel est-il ?

Vous avez peut-être entendu parler de Second Life. C’est un service en ligne qui date maintenant d’une dizaine d’années. A l’origine Second Life était fourni avec son logiciel client. Nous sommes ici dans le monde du logiciel du logiciel propriétaire. Ni la partie serveur ni le logiciel client ne sont à l’origine sous une licence libre ou open source.

Linden Labs est la société qui met à disposition le service Second Life. C’est une société dont le comportement a toujours été pour le moins « discutable » vis-à-vis de ses clients. D’un point de vue libriste, même modéré, Second Life est un service qu’il faut fuir comme la peste.

Linden Labs publia néanmoins son logiciel client sous licence GPL à partir 2007. Non par souci d’ouverture, mais parce que son modèle économique est avant tout basé sur la location d’espace virtuel. Car si l’accès à l’environnement de Second Life est gratuit, il faut payer pour disposer d’un « endroit » pour construire son petit mode.

C’est donc à partir de ce client libre que fut développé Firestorm. Un logiciel qui est aujourd’hui utilisé par un nombre important d’utilisateurs de Second Life.

Le malheur

Les utilisateurs de Second Life ne sont pas forcément des geeks. Résultat, ils semblent ne pas procéder aux mises à jour de Firestorm et utilisent de vieilles versions. En conséquence, de nouvelles fonctionnalités de Seconde Life ne sont pas exploitées et restent « invisibles ». Mais parfois aussi, cela est source de dysfonctionnements. Or qui peut en être tenu pour responsable par l’utilisateur et a le plus à y perdre ? Second Life évidemment.

Du coup Linden Labs a exigé au projet Firestorm de faire en sorte que les utilisateurs soient contraints de passer aux versions supérieures.  La conséquence d’un refus bien que non cité dans le billet d’annonce du blocage des versions serait probablement le blocage tout simple de Firestorm. Renvoyant les utilisateurs alors vers le logiciel client de Linden Labs et reléguant Firestorm dans l’ombre.

Le souci, c’est que certains utilisateurs risquent de devoir changer de machine ou de carte graphique, car celle-ci deviendrait « obsolète » et non supportée par les nouvelles versions de Firestorm. Évidement le contre argument est celui de « l’expérience utilisateur » et de l’importance qu’elle soit la plus similaire et attractive possible pour tout le monde.

Pas si inévitable

Pourtant la dépendance de Firestorm à Linden Labs n’est pas inévitable. Depuis 2007 un projet dénommé OpenSimulator a vu le jour avec pour objectif de créer un logiciel capable de remplacer les serveurs de Linden Labs. Ce projet est à ce jour une réalité et offre la possibilité de disposer d’un outil complet et libre du client au serveur. Et pour les utilisateurs de ce dernier, le blocage s’appliquera aussi…

Le blocage mis en œuvre est simple et basé sur un fichier stocké sur le serveur du projet listant les versions obsolètes. Au démarrage le logiciel consulte cette liste et s’arrête s’il en fait partie. Bien évidemment, nous sommes dans le monde du logiciel libre, la parade est simple. Télécharger les sources de l’application, supprimer le contrôle et compiler le programme ainsi déverrouillé. Malgré mes recherches, personne ne semble l’avoir fait. Il faut dire que l’opération n’est pas accessible au commun des mortels.

J’avoue que je ne sais pas trop quoi penser de ce genre de situation. Voici un projet de logiciel libre qui se voit dicter sa conduite par un gros du numérique qui tient dans sa main les utilisateurs. Une situation que l’on connaît par ailleurs dans d’autres domaines de l’internet comme le web. On peut presque se demander l’intérêt d’avoir un logiciel libre dans ce contexte.

Un scénario similaire où Facebook bloquerait Firefox pour imposer une technologie ou fonctionnalité paraît peu vraisemblable. Et pourtant Google n’hésite pas à qualifier de « moins sécurisé » les logiciels de messagerie concurrents, dont Thunderbird. Quelle est la prochaine étape ? Je suis quelque peu inquiet…

Un autre modèle de développement pour les logiciels libres

Un exemple qui me semble montrer combien une approche transversale des usages et des technologies est indispensable. Firestorm et Opensimulator sont étroitement liés et devraient œuvrer dans une direction commune visant à offrir une solution plus attractive que celle fermée de Linden Labs. C’est un ensemble d’acteurs (marchands et non marchands) qui devraient se rassembler pour construire une suite cohérente et sexy. Mais dans ces contextes multiacteurs, il en faut un pour mener la danse. Et dans le monde du logiciel libre « non marchand » les acteurs de ce type n’existent pas vraiment à l’exception des distributions GNU/Linux.

Dans le monde marchand par contre, de nombreux acteurs jouent déjà ce type de rôle. Des sociétés comme Commerce Guys ont développé des « distributions » Drupal répondant à des usages et besoins précis. Mêmes exemples dans le monde des suites de l’informatique décisionnelle. Ces sociétés ont fait ce travail de sélection, d’amélioration et d’assemblage de composants pour proposer une solution pertinente. Hélas le résultat au final n’est pas toujours très « libre ». De plus les logiciels libres portés par des entreprises ne sont pas une bonne solution à long terme. Il suffit de voir comment un projet communautaire non marchand comme CyanogenMod est devenu une entreprise au bord du rachat par Microsoft.

Il est vrai que développer des usages innovants sans chercher à juste refaire ce qui existe, assembler, sélectionner des composants libres demande des moyens et de la cohérence dans les choix et les actions. Dans un monde où le fork est la réponse naturelle et normale aux désaccords et où chacun est libre de faire « ce qu’il veut » cet objectif semble inatteignable. Pourtant il me semble être le seul qui puisse aujourd’hui faire progresser un logiciel libre équitable, attirant et vraiment pour tous.

Demain les environnements immersifs et leurs périphériques

Dans le domaine des environnements virtuels et de ces périphériques (drones, imprimantes 3D, scanner, open data, lunettes de réalité augmentée, etc.), c’est ce que tente de faire une association comme Meza|Lab. Oui le site est moche et qui plus « outdaté », mais les bras manquent ou « n’ont pas le temps ». Réfléchir et identifier les usages, tester, sélectionner, assembler, démarcher pour trouver des financements et favoriser l’émergence d’une suite vraiment libre portée par un acteur « non marchand », telle est l’ambition. Si vous avez envie de tester, comprendre et aider à cette construction, laissez vos coordonnées.

Un enjeu des plus important quand on sait que Facebook investit massivement dans les technologies de réalité virtuelle avec le rachat d’Occulus Rift et annonce dans la foulée vouloir créer un environnement d’un milliard d’avatars (pourquoi un milliard ?). Quant à Linden Labs, il contre-attaque avec l’annonce d’un remplaçant à Second Life. Il y est question « d’être le réseau social de la réalité virtuelle » (suivez mon regard…). Laisserons-nous encore une fois les gros du numérique emprisonner les utilisateurs dans la prochaine rupture d’usage ? Il y a vingt ans quand vous expliquiez qu’un jour tout le monde aurait un site web, même des particuliers, vous passiez pour un fou. Je me sens un peu fou à la fin de cet article :-)


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 17/09/2014. | Lien direct vers cet article

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Comment installer Teamviewer 9 sur (X)Ubuntu 14.04

vendredi 5 septembre 2014 à 21:47

teamviewer9Je viens enfin de me décider de passer mon ordinateur portable de la version 12.04 à la 14.04  de XUbuntu. S’agissant de mon outil de travail, il est clair que je suis très frileux aux changements. D’autant plus quand tout marche à peu près.

Cependant le disque SSD de 128 Go que j’utilisais s’avérait trop petit au vu de la taille prise par la machine virtuelle Windows Seven que je me dois d’utiliser pour certains de mes clients. J’ai donc fait l’acquisition d’un Samsung 840 EVO de 250 Go. Notez bien que j’aurais pu utiliser un disque externe, mais c’est encore un truc de plus à trimbaler et qu’il est facile d’oublier ou de se faire voler.

J’aurais pu passer par une copie de disque à disque et ensuite mettre à jour ma version 12.04 voir ne pas faire de mise à jour. Mais l’appel du geek étant souvent le plus fort, je me suis dit autant repartir sur une installation neuve en essayant à nouveau de limiter les compilations, installations de binaires hors dépôts standard, etc. Ceci cependant non sans avoir fait quelques tests préalable en mode liveCD.

J’utilise Teamviewer pour travailler à distance avec certains clients. Je m’apprêtais donc à installer ce dernier après avoir téléchargé le package pour la version 64bits fourni sur le site web. Mais je suis bloqué durant l’installation par un problème de dépendance non résolu. Une recherche vite faite m’apprend que l’installation n’est plus aussi triviale qu’auparavant avec la version 14.04.

D’après l’aide de Teamviewer, sur les systèmes basés sur Debian7 et la version 64 bits avec le support Multiarch, le package teamviewer_linux_x64.deb ne peut pas être installé, car le package ia32-libs n’est plus disponible. Dans ce cas, il faut utiliser le package teamviewer_linux.deb à la place.

Une recherche me mène ensuite sur un tutoriel en anglais indiquant la suite de l’opération. Il faut enchaîner la suite de commandes suivantes :

sudo dpkg --add-architecture i386
sudo apt-get update
sudo dpkg -i teamviewer_linux.deb

Cette dernière commande se termine sur un message d’erreur du type :

dpkg: des problèmes de dépendances empêchent la configuration de teamviewer9 : 
teamviewer9 dépend de libc6 (>= 2.4).
teamviewer9 dépend de libgcc1.
teamviewer9 dépend de libasound2.
teamviewer9 dépend de libfreetype6.
teamviewer9 dépend de zlib1g.
teamviewer9 dépend de libsm6.
teamviewer9 dépend de libxdamage1.
teamviewer9 dépend de libxext6.
teamviewer9 dépend de libxfixes3.
teamviewer9 dépend de libxrandr2.
teamviewer9 dépend de libxrender1.
teamviewer9 dépend de libxtst6. 
dpkg: error processing package teamviewer9 (--install): problèmes de dépendances — laissé non configuré
Des erreurs ont été rencontrées pendant l'exécution : teamviewer9 

Mais pour l’instant c’est normal :-) Forcez ensuite l’installation ainsi :

sudo apt-get install -f

Un certain nombre de packages supplémentaires seront installés et c’est terminé… Si vous avez une solution plus simple, les commentaires vous sont ouverts !

D’autres tutoriels peut-être à venir dans la remise en place de mon environnement de travail. Mais j’ai déjà en deux, trois heures remis en place plus de 80 % de mes outils. De plus grâce à ma machine virtuelle « de secours » je n’ai pas eu à souffrir réellement puisque je travaille avec cette dernière le temps de tout remettre en place « en dur ». Une bonne façon de tester mon plan de secours :-) .


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 05/09/2014. | Lien direct vers cet article

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Des bénévoles chez Leclerc pour vendre du FirefoxOS, est-ce bien sage ?

lundi 1 septembre 2014 à 21:53

Je ne peux pas m’empêcher de reprendre cette  news issue de MozillaZine. Une véritable opération de communication a été montée par les bénévoles de la communauté Mozilla française pour aller vendre les mérites de FirefoxOS. Opération d’envergure vue le nombre de magasins Leclerc concernés. En effet, on peut y acheter le fameux smartphone ZTE Open C sous FirefoxOS dont au grand désespoir de Cyrille Borne personne ne parle sur la toile.

Cette information suscite plusieurs sentiments contradictoires en moi. Au premier abord, je me dis chouette, bonne idée que d’aller au-devant du grand public pour « vendre » du logiciel libre.

D’un autre côté, je me dis, « Mais bon sang, ont-ils au moins négocié une commission sur les ventes ? « . Là normalement, je dois me faire traiter de capitaliste, d’obsédé par l’argent, etc. On va me dire qu’il n’y pas que cela, que ce qui compte, c’est que les gens utilisent du libre, etc. Mais voilà, le logiciel libre manque tellement de moyens y compris financier que bon….

Le travail de bénévoles permet ici à une entreprise privée de faire des ventes et de bénéficier d’une animation gratuite. La moindre des choses est qu’il y ait une contrepartie. Mais peut-être existe-t-elle, peut-être cela a-t-il été tenté, il n’en est pas fait mention.

Le travers de ce genre d’opération, c’est que je vois bien les requins des grandes surfaces se frotter les mains. La prochaine opération ne sera-t-elle pas à leur initiative ? La bonne aubaine que ces commerciaux gratuits non :-) ? Et quand bien même, me dira-t-on, si cela les incite à vendre du libre en supermarché en échange de la présence de bénévoles !  Oui, oui… Mais si ça se généralise, le logiciel libre aura gagné de nouveaux utilisateurs et les vendeurs salariés en grande surface auront disparu remplacés par des bénévoles.

L’initiative reste à saluer et part d’un indéniable bon sentiment. Je vois le mal partout, je m’affole pour rien comme toujours ;-) Mais surtout, ne faisons pas de cadeaux aux représentants d’un monde qui se fiche bien du logiciel libre (sauf si ça lui rapporte).

En complément le très bon article de Genma sur son bilan de l’animation dans son Leclerc


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 01/09/2014. | Lien direct vers cet article

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Tout objet technique est pharmacologique : même le logiciel libre

dimanche 31 août 2014 à 17:14

pharmakonCet article vient en écho des différents échanges qui ont eu lieu sur le réseau social Diaspora* et dans divers billets récent.

Tout d’abord que veut dire « Tout objet technique est pharmacologique ». J’ai extrait cette phrase du site Ars Industrialis dont je suis de loin les réflexions. Cette phrase est associée à la notion de pharmakon (ou pharmakos selon) :

En Grèce ancienne, le terme de pharmakon désigne à la fois le remède, le poison, et le bouc émissaire.

Pour résumer l’application de cette notion à nos objets technologique et personnellement je l’étendrai à tous les objets qu’ils soient techniques ou pas revient à dire que ce n’est pas l’objet qui a de l’importance, mais ce que l’on en fait. Ainsi un marteau est un parfait outil pour planter des clous, il devient bien plus critiquable lorsqu’il sert à enfoncer le crâne de son voisin. Une forme de Lapalissade que l’on peut étendre à bien d’autres sujets, dont le logiciel libre.

Revenons-en aux événements récents qui concernent le réseau Diaspora* et son utilisation pour de la diffusion de contenu de propagande par l’Etat islamique. J’utilise ce réseau social comme plate-forme de base de mes diffusions vers d’autres réseaux sociaux comme Twitter et Facebook. J’y suis aussi présent histoire de rester au contact de la communauté du logiciel libre qui habite principalement ce réseau. Évidemment, c’est aussi une forme de soutien à ce logiciel libre et une façon de ne pas mettre tous mes œufs dans un seul panier surtout quand on n’en a pas la maîtrise.

Les échanges ici, , soutenus et relancés par Grand Maître Christophe (souvenir, souvenir :-) ) autour du comportement des administrateurs de certains pod a été pas mal animés. Ils ont en tout cas permis de constater que ce n’est pas parce qu’un logiciel est libre qu’il est permis d’en faire un usage qui contreviendrait aux lois. Mais j’enfonce probablement des portes ouvertes (ou pas selon).

C’est bien cette notion de poison et de remède de l’outil technologique et au final de bouc émissaire (Diaspora*, le réseau des terroristes) qui transparaît ici. Le logiciel libre n’est pas nécessairement un gage de liberté pour l’utilisateur. Google, Apple, Facebook, Amazon utilisent du logiciel libre massivement dans leur service. Quel en est le résultat pour l’utilisateur ?

Cela montre aussi qu’au final le code n’est pas si important qu’on veut nous en convaincre. Évidemment son existence est un prérequis indispensable. Ce qui prime c’est l’usage que l’on en fait et le « geste » qu’on imprime au projet dans sa globalité. Certains logiciels privateur pourraient bien être parfois plus « libérateurs » que leurs homologues libres.

Quant à la question de Christophe de savoir si Diaspora* est un logiciel libre ou un réseau social libre, je répondrais que c’est certainement un logiciel libre, mais qu’il est encore loin de répondre aux critères qui pourraient en faire un réseau social libre. Je m’appuie toujours sur la définition du TIO (Total Information Outsourcing) pour cela. Hors Diaspora* échoue au premier critère qui est celui de pouvoir récupérer ses données utilisateurs ou alors c’est bien caché.

[Mise à jour 31/08/2014 – 21:58] Comme signalé dans les commentaires, il existe bien une fonction d’export. Donc premier critère passé. Le second également puisque Diaspora* est disponible sous une licence AGPL v3. Pour le troisième, il est lié aux conditions générales d’utilisations du service. Donc finalement, il est bien possible de faire un service libre au sens du TIO avec Diaspora*. Je m’en vais me flageller sans délais.

Je ne jette pas la pierre à Fla ou à ceux qui mettent à disposition Diaspora*. C’est à utiliser « tel quel » et ils ne demandent la plupart du temps rien en retour. La chose est entendue. Personnellement, Diaspora* peut bien disparaître (et il disparaîtra comme bien d’autres).

Les réseaux sociaux ne sont à mon sens que des porteurs de flux. Rien de ce qui y circule ne devrait avoir la moindre pérennité. C’est peut-être cette absence de pérennité (consciente ou inconsciente) qui les rend si « vides » d’existence à la différence d’un site personnel voir communautaire. Bien entendu cela ne les place pas au-dessus des lois pour autant.

 


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 31/08/2014. | Lien direct vers cet article

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Série 23, le futur tel qu’il sera au 23ème siècle

samedi 30 août 2014 à 18:06

L’été c’est l’un des rares moments de baisse de pression (et encore avec les gosses, ce n’est pas toujours le cas…) où je prends le temps de lire un ou deux livres. Cette année, j’ai jeté mon dévolu sur les deux premiers tomes (le troisième doit sortir prochainement) d’un livre que ma plus jeune fille (11 ans) a lu en début d’année  : Série 23.

logoserie23

Pourquoi ce choix ? Tout d’abord, il s’agit d’un auteur « local ». Entendez par là que Virginie Mege est de la région de Lyon et que l’éditeur, les Editions Dominum, est également du coin. Mais ce n’est pas la principale raison. En fait, c’est ma femme qui après l’avoir lu m’a dit, « tu devrais le lire, ça va t’intéresser ». Madame connaît mes goûts en matière de lecture, je n’avais donc plus le choix :-) . Et force est de constater que Madame a eu encore une fois raison.

Takolens et Moijeux

Le monde de Série 23 a connu une troisième guerre mondiale et une évolution qui a conduit à la scission du Monde entre deux populations aux mœurs et coutumes bien différentes.

TOME 1 – LE BOUCLIER

D’un côté les Moijeux dont le nom veut en quelque sorte tout dire. Il s’agit ni plus ni moins d’une vision caricaturée de notre monde. En quelque sorte, c’est notre monde qui aurait mal tourné (de mon point de vue). Pour les Moijeux, seul l’argent, les Kapits, compte. Tout DOIT s’acheter et se vendre. Le don ne peut pas exister ou alors très exceptionnellement comme on le verra sous la forme d’une « Vente à zéro ». Les gens ne se présentent pas, mais se « vendent » en ajoutant à leur nom leur niveau de salaire. Dans les deux tomes, nous ne verrons que la vie des « riches » Moijeux. Ce n’est qu’à la fin du Tome 2 que l’on entrevoit l’autre face du monde des Moijeux, celui de « Moins ». Combien sont-ils, dans quelles conditions vivent-ils ? Peut-être le Tome 3 lèvera-t-il le voile sur cet aspect. Mais déjà leur situation semble peu reluisante, contraint pour les femmes de vendre leur « ventre » par exemple.

Les Moijeux sont accros à la technologie. Leur monde est totalement artificiel et « bétonné ». Chaque Moijeux a une « pastille crânienne » implantée dans le cerveau. Elle sert à l’identifier, lui permet de circuler, bref, il est quasiment impossible de vivre sans. Les riches Moijeux pratiquent la « customisation » de leur corps  selon les modes. Et les modes changent souvent et rien n’est fait pour durer plus de quelques mois. C’est là où le livre devient intéressant, ce monde des Moijeux est probablement un monde rêvé pour Google. D’ailleurs, la vie d’un Moijeux est ponctuée d’incessantes publicités et incitations à acheter qui n’en doutons pas sont particulièrement bien ciblées.

Les Takolens sont la version « bio » de l’humanité. Ces humains ont choisi de vivre dans des grottes et en harmonie avec les éléments. Ils pratiquent une forme de magie, cultivent la connaissance de l’histoire passé de la terre, quand les Moijeux préfèrent l’oublier. Ils sont parfaitement à l’aise dans la nature et ont développé des compétences intellectuelles et physiques parfaitement adaptées à la vie en extérieur.

TOME 2 - EN TERRE DE GLACE

Bien évidemment, il semble faire bien meilleur vivre chez les Takolens que chez les Moijeux. Cependant ce n’est pas si évident tant les deux populations vivent à deux extrêmes. Mais il est vrai que tant qu’à choisir entre les deux visions du monde, je préfère de loin celle des Takolens.

L’histoire de Série 23 est la rencontre de ses deux mondes au travers de jeunes adolescents Takolens et Moijeux qui vont nouer des liens et apprendre à se connaître et à s’aimer. Oui, c’est un livre écrit pour les 11-15 ans, donc forcément, il faut lire ce livre avec ses yeux d’enfants.

Perds pas ton Tiwax

Je me devais aussi de parler de cet objet. Un Moijeux ne s’en sépare jamais. Il s’agit en quelque sorte de nos smartphones de demain. Chaque Moijeux vit avec et au travers de lui. Dans les transports, pendant les cours, etc.. Tous les Moijeux sont plongés dans les représentations 3D projetées par leur Tiwax. Leur vie passe par leur Tiwax. Là encore, l’auteur n’a eu qu’à exagérer un trait de notre société « moderne ». De plus en plus de gens sont plongés sur leur smartphone dès qu’ils en ont l’occasion, dans la rue, dans le métro, à pied, en voiture, devant la TV, etc. Pour peu qu’on leur enlève et les Moijeux perdent alors toute « consistance »…

Série 23 est un livre qui se lit bien, avec une intrigue, de l’action, voir de grosses bastons notamment dans le tome 2. Pas mal de travers de notre société y sont caricaturés. Pas sûr qu’un adolescent les perçoivent. Mais ce livre peut servir de base à une bonne discussion entre parents et adolescents sur certains aspects de notre civilisation. En résumé, je recommande et je ne raterais pas le troisième tome !

Pour trouver le livre, reportez-vous à la page du site dédié à l’ouvrage.


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 30/08/2014. | Lien direct vers cet article

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