PROJET AUTOBLOG


Philippe Scoffoni

source: Philippe Scoffoni

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Le grand public n’a pas envie de changer ses usages pour « la même chose mais »

jeudi 8 octobre 2015 à 08:49

change1280Je viens de gazouiller l’article de Laurent Chemla contenant cette phrase et m’apprêtait à me lancer dans d’autres activités. J’ai alors repensé à mon dernier article.

Pour resituer le contexte de cette phrase, elle fait partie d’un article dans lequel le créateur du projet CaliOpen tente à nouveau de l’expliquer. Il semblerait que ses propositions soient floues et mal comprises créant ainsi autour d’un projet un vague de scepticisme. Il est vrai que l’on ne peut encore rien « voir », ce qui peut rendre la compréhension plus difficile. J’y reviendrais, mais même s’il y avait quelque chose à voir cela ne changerait peut-être rien :-) .

En ce qui me concerne, je fais un gros plus 1000 pour cette initiative dont l’approche me semble particulièrement pertinente. Les canaux de communication sont devenus nombreux. Nous conversons avec une même personne parfois par des canaux différents : par email, par un gazouillis, un message privé Facebook, etc.

Je rêve et je ne suis pas le seul de cet outil qui unira tout cela au travers d’une seule interface. Thunderbird a essayé d’apporter une réponse à cela, mais elle reste pour l’instant bien embryonnaire avec l’intégration de certaines messageries instantanées. Mais cela reste loin du compte.

A ce jour, c’est effectivement CaliOpen qui me semble avoir la proposition la plus proche de ce que j’attends. Avec l’avantage de proposer une notion de « niveau de confidentialité » qui permettra de choisir le canal de communication adapté. Pour un geek comme moi, cela n’est pas indispensable, mais je pense que pour le grand public cela peut faire une grande différence.

Je ferme cette parenthèse sur CaliOpen pour en revenir à la phrase. Ce que dit là Laurent est pour moi emblématique de ce que devrait comprendre le logiciel libre. Ce dernier est souvent qualifié de suiveur, car il doit sans cesse refaire ce qui existe déjà dans le monde propriétaire. Il arrive que le logiciel libre soit en avance, mais c’est bien souvent dans le domaine des briques techniques et du mouvement de l’open source finalement souvent récupéré par des solutions fermées et privatrices. Les applications réellement libres à destination de l’utilisateur final ne sont « que » des solutions de remplacement. Indispensable certes, mais insuffisant pour réellement faire progresser le logiciel libre dans son usage.

Je me suis souvent entendu dire à propos des environnements immersifs 3D et de leurs usages que ça ne marchera jamais, car les gens ne savent même pas se servir d’une souris (sic !) alors d’un avatar que l’on déplace avec les flèches de son clavier…. Ces mêmes gens ont bien été capables de s’approprier les interfaces tactiles des tablettes et smartphones sans pour autant générer une vague de décès par excès d’usage de leur cerveau… Cessons donc de prendre les gens pour des idiots incapables de faire l’effort de changer et donnons-leur une raison de le faire.

Cela passe par « autre chose ». Un autre chose qu’il est parfois difficile à comprendre, y compris par ceux qui « savent » et pensent que les autres « ne peuvent pas comprendre ». Un point important dans la phrase de Laurent que j’ai bêtement coupée dans mon gazouillis : le « mais ». Car il y a un mais : ce qui existe et qui fonctionne et sur quoi il faut s’appuyer.

CaliOpen ne veut pas réinventer un énième protocole de messagerie tellement plus balaise et sécurisé que les autres. Il vaut utiliser ce qui existe déjà pour pouvoir ensuite l’améliorer. Cette démarche-là, j’y souscris et elle rejoint également celle que l’on applique chez Meza|Lab. Réunir tous les petits bouts pour en faire une suite cohérente et intégrée.

En conclusion, que Laurent ne « lâche » pas l’affaire, je reste et j’ose le dire sans avoir vraiment creusé le sujet instinctivement favorable à l’approche choisie par le projet CaliOpen, dont j’espère je pourrais un jour proposer une instance dans ma palette de prestations :-) En tout cas, je m’inscris sur la liste des alpha-testeurs :-)


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 08/10/2015. | Lien direct vers cet article

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Les réseaux sociaux nous rendent-ils fainéants ?

mardi 6 octobre 2015 à 21:33

upgradethinkingEn ce moment, je suis en mode « slow-blogging ». Je reprends la description de ce concept donnée dans le lien précédent :

Il s’agit de bloguer quand on veut, et surtout comme on veut, en refusant l’ensemble des contraintes des éventuels partenaires commerciaux (comme les éditeurs, par exemple), et revenir ainsi à une notion essentielle, et bien souvent complexe à préserver sur un blog, même avec la meilleure volonté du monde : la notion de plaisir.

Non en fait j’ai toujours fait du slow-blogging, la seule personne pouvant éventuellement m’imposer une contrainte à ce sujet étant moi-même :-) . C’est plus souvent l’actualité, une découverte, le besoin de mettre au clair qui me pousse à écrire. Ce soir, je me mets en quelque sorte un coup de pied aux fesses. Rassurez-vous cher lect(eur)rice, c’est avec plaisir que j’écris quand même.

Je viens de découvrir que j’avais accès à des statistiques de mon activité sur Twitter. Un fort beau tableau de bord qui doit faire la joie des community manager à moins que ces derniers ne disposent d’outils encore plus sophistiqués. C’est d’ailleurs certainement le cas…

Je me suis fait la remarque désobligeante que j’étais un peu un fainéant. En relisant le fil de ce que j’avais posté, j’ai vu beaucoup de sujets qu’il aurait été intéressant de développer. Les quelques caractères laissés sont bien insuffisants pour expliquer la pensée qui les sous-tendait.

Évidemment si je devais écrire un article à chaque tweet, cela me prendrait pas mal de temps. Non pas que je ne dispose pas de temps, toutes les journées font invariablement 24 heures, mais je fais le choix ou pas de le prendre. Une subtile nuance à l’attention de ceux qui n’ont « jamais le temps » ou plutôt choisissent de ne pas le prendre. Un ange passe :-)

Il faut dire que j’ai un problème avec l’article court… Pourtant, il me suffit de remonter le temps grâce à ce blog pour constater que mes premiers articles n’étaient pas si longs les deux ou trois premières années. Puis il y a eu une sorte de dérive avec des articles de plus en plus long, peut-être même parfois bien trop long. Mais le fond du problème n’est pas là.

Le fait de pousser en quelques secondes sur un réseau social un bout de pensée permet en quelque sorte de l’évacuer et de tourner la page avec une forme de satisfaction. La répétition de cet acte ne conduit-elle pas à une forme de « rabougrissement » de l’esprit ?

Vous pourriez me répondre que c’est Twitter qui impose ces 140 caractères, limite que ne connaissent pas les autres réseaux sociaux comme Facebook, Google + ou encore Diaspora. Force est de constater que les commentaires restent souvent courts même lorsqu’il est possible d’écrire long.

A final n’est pas une « chance » pour nos blogs ? Je tombé sur un article en anglais de 2011 à ce sujet. Il supposait que l’émergence des réseaux sociaux fagocitant le domaine de l’instantanéité et du court allait redonner un coup de visibilité aux blogs et aux longs articles. Il s’appuyait sur une étude selon laquelle les articles les plus populaires sur les blogs comportaient plus de 1600 mots. Je ne suis pas sûr d’avoir atteint ce chiffre à ce jour ou alors cela se compte sur les doigts d’une main.

Cette étude de 2009, qu’en reste-t-il en 2015 ? La blogosphère s’éteint, les vieux se font rares et je me compte parmi eux avec ce blog démarré fin 2008. Je ne suis pas sur que la longueur de nos billets nous aidera à durer, mais plutôt notre présence sur nos blogs plutôt que sur les réseaux sociaux ou alors pas trop longtemps. J’avais passablement réduit mon activité sur ces derniers, mais je vois bien que je me suis quelque peu laissé reprendre. Et encore, je suis un petit joueur par rapport à bien d’autres.

Si toi aussi tu as un blog, essaye de te poser la question si tu ne devrais pas plutôt écrire un petit bout de quelque chose plutôt que d’envoyer une série de micropensées. Cela peut-être redonnerait vie à quelque chose qui s’éteint.

Voilà, maintenant tu peux laisser un long commentaire sur ce billet :-) !


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 06/10/2015. | Lien direct vers cet article

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Cagette.net : le logiciel libre de gestion pour les AMAP et groupement d’achats

jeudi 1 octobre 2015 à 09:04

Peut-être avez-vous déjà lu mes articles concernant les AMAP ou Association pour le maintien d’une agriculture paysanne. Si j’en parle, c’est que c’est un mode d’approvisionnement alimentaire  que j’ai choisi pour une bonne partie de ce qui rentre dans mon frigo. Cela fait maintenant huit que je me rends toutes les semaines aux distributions de l’AMAP aux Potes pour aller récupérer mes paniers.

Puisque je parle de mon AMAP, j’en profite pour faire passer un message à destination des Lyonnais et plus particulièrement des Villeurbannais. L’AMAP cherche de nouveaux adhérents . Si vous êtes intéressés le mieux est de passer à une distribution pour faire connaissance avec les amapiens, les producteurs et découvrir les contrats proposés. Toutes les informations sont sur la page d’accueil du site web de l’AMAP.

D’un point de vue pratique, la gestion d’une AMAP c’est beaucoup de paperasse. Pour l’avoir présidé cinq années et avoir été référent producteur, je suis bien placé pour le savoir. Il faut en effet pour chaque producteur établir des contrats que l’on renouvelle à chaque période. Pour un contrat légume, par exemple, c’est deux fois par an. Imaginez donc la gestion de 50 contrats à récupérer renseignés avec les règlements en trois exemplaires (un pour l’adhérent, un pour le producteur et un pour l’AMAP). Multipliez cela par le nombre de producteurs (quatre dans notre AMAP) et vous imaginez la petite forêt que l’on commence à décimer tous les ans.

En tant qu’informaticien, toute cette paperasse à l’époque du numérique, ça me fait un peu mal au ventre. La question que je me pose et pour laquelle je n’ai pas trouvé de réponse formelle est la possibilité sur le plan légale de substituer le contrat papier par un contrat en ligne. Si d’autres amapiens passent par là et ont une expérience de la « numérisation » de la gestion des contrats, leur retour est la bienvenue. Sinon je mènerais l’enquête :-)

cagette-logoToujours est-il que je reçois la semaine dernière un email de François tombé sur un des articles traitant des AMAP sur mon site. Il me fait part du développement d’un logiciel libre de gestion d’AMAP et de groupement d’achats : Cagette.net.

Les adhérents disposent grâce au logiciel :

Pour les coordinateurs :

Je tiens à signaler également l’existence de deux autres logiciels libres de gestion d’AMAP :

Je vous ferais un comparatif plus détaillé de ces trois logiciels prochainement.

Je vous propose de découvrir le logiciel Cagette au travers de quelques questions posées à son développeur : François.

Philippe : Comment le projet est-il né ?

François : Cela fait plus de 7 ans que je suis « amapien » dans différentes AMAP au fil de mes déménagements et j’ai pu constater que les coordinateurs bénévoles dans les Amaps passaient beaucoup de temps sur des tâches fastidieuses comme maintenir les listes des adhérents et des commandes.

J’ai franchi le cap le jour où ma compagne devait envoyer un mail à plus de 50 personnes et que nous nous sommes rendu compte que sa boîte mail n’acceptait que 25 destinataires !
En bon développeur, j’ai commencé à travailler sur mon temps libre sur une appli web avec base de données pour commencer à organiser et gérer toutes les données de notre AMAP. Je me suis pris au jeu, et après un an de test dans notre AMAP, j’ai commencé à le proposer à d’autres AMAP de la région bordelaise. Aujourd’hui, je suis à mon compte, et je suis en train de développer ce projet pour l’amener à maturité.

cagette-adherents cagette-commandes cagette-permanences cagette-accueil

Philippe : Pourquoi le choix du langage de développement Haxe ? Peux-tu nous le présenter brièvement ?

François : J’ai tout simplement choisi le langage avec lequel je suis le plus à l’aise et le plus productif. Je l’utilise depuis 4 ans maintenant et j’avoue que pour moi c’est le « Graal » du développeur.C’est un langage open source né en France il y a 10 ans. Son principal avantage est qu’il est multiplateforme, c’est-à-dire qu’un algorithme peut être compilé en PHP, en Java, en C ou encore en Android ou JavaScript à partir du même code Haxe.  Il est particulièrement utilisé dans le monde du jeu vidéo puisqu’il permet de sortir un jeu sur de multiples consoles, OS et téléphones à partir de la même base de code.

Cela va me permettre par exemple de faire une version PHP de mon logiciel pour rendre son installation possible sur tous les hébergements web bon marché. Je recommande vraiment aux développeurs curieux de jeter un oeil au site officiel pour en savoir plus : www.haxe.org. Pour le reste, j’utilise Ubuntu , Apache et MySQL, un grand classique dans le web.

Philippe : Quelles évolutions envisages-tu et à quel horizon ?

François : D’ici la fin de l’année, je vais surtout travailler sur l’ergonomie afin que le logiciel soit extrêmement simple à prendre en main pour un débutant. Pour 2016, j’ajouterai certainement un moyen de paiement en ligne pour pouvoir payer en direct les producteurs. Je travaille également sur un projet de base de données détaillée indexant les producteurs et leurs produits afin de pouvoir fournir un service d’annuaire des producteurs aux Amaps et groupements d’achats qui le souhaitent.

Philippe : Comment peut-on aider au développement ?

François : Toutes les contributions sont bienvenues, que ce soit pour programmer des plug-ins, identifier des bugs ou participer à la documentation du logiciel sur le wiki !


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 01/10/2015. | Lien direct vers cet article

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10 logiciels libres de votes pour les associations

mercredi 23 septembre 2015 à 12:06

Urne de voteLes associations doivent régulièrement procéder à divers votes pour approuver des décisions que ce soit, lors des assemblées générales, ou de réunions en cours d’années. Selon l’activité, la taille, la disponibilité des membres, réunir tout le monde dans une même pièce peut devenir un vrai casse-tête, voir bloquant pour le fonctionnement de l’association.

Le vote « en ligne », c’est-à-dire au travers d’un logiciel hébergé sur un serveur web devient une solution tentante. Outre le fait qu’elle permet de gommer les aspects géographiques, elle peut également éviter des déplacements à la fois polluants et coûteux.

Je fais clairement ici le distinguo entre les votes en ligne dans le cadre associatif et celui touchant à l’élection de nos élus. Dans ce dernier cas je suis personnellement fortement opposé à cela, quand bien même le logiciel serait-il open source. J’assume évidemment cette ambiguïté d’une part par les enjeux et par une dose certaine de pragmatisme.

Je m’intéresse ici à des prises de décision qui demandent plus de formalisme comme les votes en assemblée générale ou en conseil d’administration. La problématique posée inclut à la fois la question de la confidentialité du vote, de l’identification du votant et également les délégations de pouvoir qui peuvent être faites.

Il existe bon nombre de solutions en ligne permettant à des associations, pour des budgets plus ou moins élevés, de gérer des votes de ce type. Mais je m’intéresse ici encore une fois aux logiciels libres uniquement. Voici le résultat de mes recherches et des retours obtenus sur les réseaux sociaux.

Tout d’abord dans la catégorie du vote/sondage simple il y a l’incontournable Framadate, respectueux de vos données et basé sur le logiciel libre que vous pouvez télécharger sur le dépôt de développement de Framasoft. Il existe des utilisations du logiciel libre sur lequel il est basé (Studs) dans des logiciels comme Dolibarr. Ce dernier dispose d’un module de gestion des adhérents d’une association.

LimesurveyVoici l’outil de référence en matière de sondage en ligne : LimeSurvey. Il s’agit d’un outil permettant de concevoir des formulaires assez complexes. L’avantage de LimeSurvey sur un Framadate est qu’il permet de gérer l’accès aux formulaires à des utilisateurs. Ces derniers doivent pour cela s’authentifier à l’aide d’un identifiant et d’un mot de passe.

Limesurvey permet également la gestion des votes par un système de « Tokens ». Il s’agit d’une adresse web unique qui est envoyée aux votants. Dans ce cas, pas d’identification par mot de passe. L’avantage de ce mode de fonctionnement est que vous envoyez le « droit de vote » à une liste de personnes bien précise et que le vote peut rester anonyme. LimeSurvey peut selon votre souhait ne pas conserver le lien entre, le token, et son destinataire.

La faille est que bien évidement, les votants peuvent s’échanger ou s’envoyer leur token. Une forme de vote par procuration informelle. Cependant, cela peut-être complété par un email formel indiquant son souhait de donner son pouvoir de vote à une autre personne. Celui qui délègue son vote, envoi son token à la personne à qui il l’a confié. Elle pourra alors le moment venu voter autant de fois que de pouvoir obtenu.

Ce type de fonctionnement doit bien sûr être décrit dans le règlement intérieur de l’association et documenté ! Les votants ne sont pas tous des geeks :-) !

Sûrement moins connu que le précédent, Poll-O est un logiciel libre publié sous licence GNU AGPL. Il comporte des fonctionnalités équivalentes à LimeSurvey au niveau des formulaires et gère le vote par URL secrète et code d’accès.

Pollen est une solution qui semble ne pas avoir évolué depuis un an. Il propose au niveau du sondage différents types de réponses pour un vote : répartition en pourcentage sur les différentes réponses, méthode Condorcet, Borda, vote alternatif ou Coombs. Au niveau du vote, vous avez la possibilité de donner un poids à chaque votant ce qui peut-être utile dans certains cas.

Toujours moins connu et pour ceux qui aurait des velléités de redonner vie au projet, il y a epoll. Il fut développé dans un cadre universitaire en PERL et utilise la base de données PostgreSQL. Il s’agissait de répondre à un besoin interne (voir la présentation du projet datant de 2009). Il présente l’intérêt d’avoir pas mal travaillé la notion d’anonymat du vote ou plus exactement l’absence de relation entre le votant et le vote.

logo-democracyosPassons du côté point lourd anglo-saxon, mais dont la finalité me semble plus lointaine du besoin exprimé : DemocracyOS. Ce logiciel me fait plus penser à une plateforme collaborative en ligne. La liste des fonctionnalités est pour le moins flou et seule une analyse un peu approfondie permettrait de définir le contour précis de cet outil. Toujours est-il qu’il permet de gérer un cycle de vie autour de propositions, de leurs discussions et de leur rejet ou acceptation.

logoloomioDans la même catégorie outil de débat ou de démocratie participative, pour utiliser un terme bien dévoyé par nos politiques, signalons Loomio. Tout comme DemocracyOs l’accent est mis sur la partie discussion/échange. Il s’agit plus d’un outil visant à faciliter les prises de décisions.

Bien entendu ce type de besoins peut être couvert avec des outils classiques comme les bons vieux forums de discussions qui incluent également des outils de vote. Bref, c’est un petit peu la remise au goût du jour de ce qui existe déjà depuis des années  :-) .

Quelques solutions encore :

Un dernier pour la route comme on dit ! Pourquoi ne pas faire des assemblées générales en immersion 3D  :-) . Il vous faut une plateforme OpenSimulator, créer des comptes pour les participants qui viendront ainsi sous la forme d’un avatar, aménager un espace sympa pour votre réunion virtuelle et c’est parti. Il est possible de voter à main levée grâce à votre avatar ou encore via une des applications web précédentes intégrées dans l’environnement 3D ! C’est d’ailleur ainsi que se passe les « grandes messes » du projet OpenSimulator.

J’ai l’air d’en parler sur le ton de la plaisanterie, mais c’est bien un usage potentiel de ce type d’outil. Vous pouvez même vérifier l’identité des participants en leur demandant de parler et décliner leur identité ou encore (il manque un peu de code quand même) de montrer leur tête via une webcam… Il est même possible de combiner une AG en présentiel ET virtuel. Venez faire un tour chez Meza si vous souhaitez tenter l’expérience.

Pas vraiment de solution idéale clé en main. Tout dépendra donc de vos besoins précis qui vous pousseront à adopter un simple Framadate ou à vous lancer dans un développement. Cet article n’est pas exhaustif, vos retours d’expérience sur ces logiciels ou d’autres seront de précieux compléments.

Pour finir, je laisse la parole à Matthieu qui m’a suggéré cet article et transmis certaines informations que je vous ai ici resituées :

La structure dans laquelle je travaille fédère quelques dizaines d’associations.  Au cours du prochain congrès, des votes auront lieu (statuts, bilan moral et financier, renouvellement du bureau). Une des particularités de ce vote est le mode de scrutin qui est un vote pondéré et cumulatif :

N’ayant pas trouvé ces modes de scrutins dans les logiciels de vote, j’envisage de les développer en partant d’un logiciel existant, et bien sûr de reverser le code produit à la communauté. Si certains lecteurs souhaitent me donner des conseils ou des coups de main, qu’ils n’hésitent pas à me contacter à l’adresse matthieu point ploquin chez free.fr .

Merci d’avance !

Matthieu


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 23/09/2015. | Lien direct vers cet article

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GLPI : les porteurs du projet associatif passent la main à TECLIB

lundi 14 septembre 2015 à 09:12

GLPI Gestion Libre de Parc InformatiqueC’est en début d’été que l’annonce a été faite sur le site du projet GLPI. Le titre de la brève est énigmatique : Une nouvelle vie pour GLPI.

Je suis utilisateur de ce logiciel de gestion de parc informatique depuis de nombreuses années. Tout d’abord alors que j’étais responsable informatique et aujourd’hui encore pour gérer le support de mes clients.

C’est désormais, l’entreprise TECLIB qui va assurer la vie et l’évolution du projet GLPI. Partenaire historique du projet, TECLIB est le plus à même techniquement et philosophiquement de garantir la croissance du projet GLPI tout en préservant sa communauté d’utilisateurs et son modèle sous licence libre.

Une nouvelle passée relativement inaperçue il me semble durant l’été. Pourtant elle devrait susciter quelques réflexions et débats. Tout d’abord les raisons qui ont motivé cette passation :

Toutefois alors que la communauté d’utilisateurs grandissait de façon exponentielle, l’équipe des contributeurs est restée stable et s’est même réduite au fil des nouvelles aspirations légitimes de ses membres. De la même manière, les ressources dont dispose l’association sont restées trop limitées pour permettre la professionnalisation/salarisation des développeurs que nous espérions.

Ce changement ne pouvait manquer de m’interpeller et pour bien en comprendre les tenants et aboutissants. J’ai contacté Pascal Aubry qui dirige la société de services informatique spécialisée en logiciels libres et open source TECLIB.

image_glpiPour ce dernier joint par téléphone, il n’y a pas de changement dans la gouvernance du projet qui reste communautaire. Le logiciel reste sous sa licence actuelle et le restera. C’est cependant TECLIB qui assurera désormais le pilotage du projet en remplacement de l’association Indepnet. TECLIB compte investir de façon significative dans le développement de GLPI et proposer une offre de support. L’objectif est clairement de faire de GLPI un projet d’envergure internationale. De fait TECLIB se positionne comme un éditeur de logiciel libre vis-à-vis de GLPI.

Ce modèle économique de l’éditeur est devenu incontournable aujourd’hui dans le monde du logiciel libre professionnel. Il complète les fondations de type industriel comme Linux, Apache, Eclipse, The Document Foundation ou OpenStack par exemple. Il reste bien sûr encore des logiciels libres dont la gouvernance est et le pilotage est assuré par une association. Je donnerais comme exemple type Dolibarr. J’ai longtemps tenu à défendre cette approche. Force est de constater que le comportement des utilisateurs professionnels et leur utilisation souvent « à sens unique » ne permet pas à ce modèle de se développer efficacement.

Pour avoir une vision « de l’intérieur » du projet, Jean-Mathieu Doléans et Julien Dombre, respectivement fondateur du projet GLPI et responsable du développement, ont bien voulu répondre à quelques questions :

Philippe : Ma principale question est la suivante. J’ai bien compris qu’il y avait un problème sur la contribution autour du projet et sur la capacité à transformer GLPI en un projet d’envergure internationale. Le passage du projet ente les mains d’une entreprise prenant le statut d’éditeur était-il le seul scénario envisageable ?

Jean-Mathieu et Julien : Sans doute non. Maintenant c’est celui qui nous a paru le plus viable à terme. Nous ne souhaitions pas conserver le modèle associatif. A l’issu de ces 13 années de labeurs, même si nous ne regrettons rien, nous sommes totalement épuisés par cette expérience.

Par ailleurs, nous souhaitions donner à GLPI  toutes les chances de se développer à la hauteur des attentes de ses utilisateurs et des ambitions que nous avions pour ce projet.

Teclib n’aurait-il pas pu assurer cette position tout en conservant la gestion de GLPI au sein de l’association ?

J-M et J : Cela semble difficilement viable avec l’association actuelle. Il aurait fallu changer complètement les statuts et par ailleurs GLPI n’est pas le seul objet de l’association.
Mais l’un n’empêche pas l’autre. Selon nous, Teclib peut tout à fait organiser une nouvelle gouvernance sur la base d’une association ou d’un consortium. Cela dépendra de l’implication des contributeurs.

Ou bien était-ce nécessaire pour assurer la « crédibilité » de GLPI vis-à-vis des entreprises utilisatrices ?

J-M et J : Ce n’est pas qu’une question de crédibilité, c’est d’abord une question d’objet et par extension de moyens. Le véhicule associatif nous semble difficile à faire vivre sur le long terme pour un logiciel métier qui n’est pas grand public.

Le véhicule associatif ne permet pas de réaliser de prestations et donc ne permet pas d’obtenir des moyens proportionnels. Le niveau de financement est limité aux cotisations et aux dons.

Question sous-jacente, le modèle associatif est-il encore crédible pour développer le logiciel libre et le promouvoir auprès des acteurs professionnels ? En dehors d’exemple comme Dolibarr, The Document Foundation ou Mozilla, ils sont de plus en plus rares et parfois en difficulté (je pense à Mozilla qui annonce repartir de zéro…).

J-M et J : Nous pensons que le modèle est viable si le logiciel est grand public, si l’applicatif est suffisamment attractif techniquement et fonctionnellement pour mobiliser des développeurs bénévoles et pour obtenir suffisamment de dons pour financer des développeurs salariés.

La nouvelle organisation positionne Teclib en quasi-situation de monopole sur le support même si dans les faits rien n’empêche qui que ce soit de proposer une offre de support concurrente. Si je prends ma casquette d’intégrateur de solutions à base de logiciel libre, cela est intéressant de pouvoir se reposer sur un support de niveau 2 afin de se concentrer sur la mise en place de l’outil et son paramétrage sans pour autant connaître GLPI de façon approfondie. Je suppose que ce point a été « accepté » par la communauté ?

J-M et J : Il n’y a pas de monopole en logiciel libre. Chacun peut s’il le souhaite forker et maintenir sa propre version, et ce pour des raisons techniques, idéologiques, financières, commerciales ou autre. Maintenant, nous avons souhaité éviter les dispersions des forces alors que c’est la cause même du changement de véhicule en signalant clairement notre soutien à une structure qui d’une part possède un véritable historique sur le projet et d’autre part nous semble réunir les conditions techniques, philosophiques, etc. pour prendre soin du projet et de sa communauté.

Teclib souhaite se recentrer sur une fonction d’éditeur et donc de support niveau 3 mais elle a la volonté de conserver une logique communautaire au développement de la solution. En parallèle, elle souhaite développer fortement un réseau de partenaires intégrateurs. Le développement reste ouvert et il y a du travail pour tout le monde.

Sur l’acceptation par la communauté de cette situation, la très grande majorité a d’abord salué notre travail et notre implication et a respecté notre choix. Nous n’avons eu que deux réactions négatives d’anciens partenaires. Ces réactions étaient plus liées à une démarche irréfléchie qu’à une opposition de principe. Nous avons rappelé que le projet a d’abord des utilisateurs et non des clients et que les problématiques de stratégie commerciale n’entraient pas en ligne de compte.

Encore merci pour le temps consacré à mes questions !


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 14/09/2015. | Lien direct vers cet article

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