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Philippe Scoffoni

source: Philippe Scoffoni

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Pouetons donc

dimanche 16 avril 2017 à 12:23

Ça ne surprendra pas grand monde de me voir débarquer sur le réseau social qui fait le buzz en ce moment : Mastondon. J’ai suivi les premiers jours avec étonnement en me demandant quand donc l’engouement allé retomber. À vrai dire la multiplication des articles ne s’est pas essoufflée. Il y a longtemps que l’on n’avait pas vu la blogosphère libriste s’enflammer ainsi.

Le prix de Mastodon

Je reste cependant sceptique sur la capacité du réseau à dépasser un poids lourd comme Twitter. Les freins sont nombreux et celui du prix se chargera probablement de limiter son expansion ou de changer sa nature. J’ai l’habitude de dire que le logiciel libre n’est pas gratuit. Il a un prix. Celui pour le développer, celui pour l’utiliser, celui pour le maintenir à jour.

Si le développement et la maintenance du logiciel semblent assurés pour l’instant, celui de l’utilisation est pour l’instant encore peu problématique. Les principaux fournisseurs de services « associatifs » ont déjà œuvré et proposent la possibilité de créer un compte gratuit. Mais de ce dont j’ai compris une instance Mastodon, cela consomme quelques ressources…

Si jamais le succès continu de s’amplifier, le réseau va voir arriver une foule d’utilisateurs habitués au gratuit et qui ne paieront même pas une malheureuse cotisation de quelques euros par an pour disposer d’un compte. Les instances gratuites se verront vite obligées de limiter le nombre d’utilisateurs. Ces utilisateurs feront demi-tour ou bien se tourneront vers des instances reproduisant les modèles économiques « traditionnels » de la gratuité en échange de vos données personnelles et de publicités.

J’imagine déjà les fils des comptes de ses instances alimentés en publicité se propageant dans le réseau. Il est à peu près certain que Mastodon ne pourra dépasser un Twitter qu’à ce prix sauf miracle. Ceci changera probablement la nature du réseau et son contenu tel qu’il peut être perçu à ce jour par ses utilisateurs.

À ce stade, il y a peut-être un marché pour des instances Mastodon payantes pour des professionnels qui voudront s’assurer disponibilité et qualité de services. Pour cela, il faudra qu’elles y voient un enjeu commercial de présence sur le réseau et donc une masse critique d’utilisateurs potentiellement approchables.

Mastodon, le logiciel

Maintenant que j’ai fait mon passage grognon, passons aux bonnes nouvelles. Tout d’abord, la bonne idée de Mastodon c’est de ne pas avoir réinventé la roue en matière de protocole de communication. Il est en effet compatible avec GNU Social et d’une manière plus large avec les réseaux sociaux compatibles avec OStatus.

Cela me ramène plusieurs années en arrière avec la première tentative de réseau social distribué StatusNet. Une belle aventure qui se termina aussi en « pouet » si j’ose dire.

L’interface est également familière pour des utilisateurs qui comme moi utilisent TweetDeck. Deuxième très bon choix, les 500 caractères qui permettent enfin de discuter réellement et qui peut-être feront la différence avec la « brutalité » d’un Twitter.

Mon instance

Je ne me voyais pas intégrer ce réseau en ouvrant un compte sur un serveur existant. J’avais vu le très complet tutoriel d’Angristan et j’ai profité d’une soirée de répits pour me lancer dans l’installation. Pour être franc, c’est le genre d’installation que je fais sans vraiment comprendre tout. Les composants techniques de Mastodon me sont pour la plupart inconnus ou très peu familiers. Mais bon après quelques jurons, retour arrière, bidouille à droite à gauche j’obtiens enfin l’accès à l’interface de mon instance pour créer mon compte.

À l’heure où j’écris ce billet, j’ai encore un gros souci, personne ne voit mes Pouet. Ce qui est plutôt dommage 🙂 ! Si je notifie une personne directement, elle reçoit bien le message. J’imagine que les deux processus ne passent pas par les mêmes « tuyaux » d’OStatus. La notification devant être un « push » alors que la visibilité de mes pouet un « pull » des instances de mes abonnés.

Par contre, j’ai bien les flux des utilisateurs auxquels je me suis inscrit. Il faut préciser que mon instance Mastodon est sur une machine virtuelle positionnée derrière un proxy web Nginx. Je suppose que ma problématique repose sur cette particularité, même si dans les logs pour l’instant rien ne vient me donner de piste si ce n’est une erreur 401 quand mon navigateur appelle l’api. Cela doit expliquer le fait que ma timeline ne se rafraîchit pas automatiquement.

Vous pouvez donc à minima me suivre sur https://mastodon.scoffoni.net/@pscoffoni ,mais pour l’instant je risque d’être bien silencieux 🙂

Quant à Mastodon, souhaitons-lui de réussir là ou ces prédécesseurs ont échoué et tentons l’aventure, on ne sait jamais…


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 16/04/2017. | Lien direct vers cet article

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Dolibarr aux JDLL de Lyon les 1 et 2 avril

mercredi 29 mars 2017 à 10:07

logiciel libre lyonLe logiciel libre Dolibarr ERP/CRM sera présent aux 18ème Journées Du Logiciel Libre sur le village associatif les 1 et 2 avril. Je serais présent le samedi avec Romain Deschamps l’auteur du guide « Bien gérer son entreprise avec Dolibarr« .

Nous répondrons à toutes les questions que vous pouvez vous poser sur ce logiciel et ses fonctionnalités. Aussi à l’aise dans le domaine de l’entreprise que des associations, c’est la solution de gestion qui monte à ce jour. Il permet de répondre aux besoins de nombreux corps de métiers avec une grande capacité d’adaptation.

Porté par une large communauté rassemblée autour de l’association Dolibarr, le modèle de développement choisi est particulièrement pérenne et à l’abris des revirements commerciaux d’une seule entreprise. L’association soutient d’ailleurs cette édition des JDLL en tant que sponsor tout comme ma société Open-DSI.

Une présentation de Dolibarr aura lieu dimanche matin de 10h à 11h en Salle Danse Sous-Sol, venez nombreux 🙂


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 29/03/2017. | Lien direct vers cet article

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Ouvrir un terminal distant dans Nemo

dimanche 19 mars 2017 à 22:19

J’ai dû changer de machine tout récemment, et cela passe souvent par une remise en question de son environnement de travail. C’est à ce moment là qu’on se rend compte de tous ces petits « trucs » que l’on avait ajouté de ci de là pour optimiser son travail au quotidien.

Dans mon cas, je viens de passer d’une Ubuntu 14.04 + XFCE  à une Ubuntu 16.04 + Cinnamon. J’apprécie ce bureau je dois bien le dire. Mais là n’est pas le sujet de ce billet.

J’utilisais Nautilus avec XFCE. Sous Cinnamon, nous avons par défaut son clone dénommé Nemo. Je travaille souvent sur des machines virtuelles distantes, auxquelles j’accède en ssh via un VPN. J’utilise le gestionnaire de connexions Gigolo pour initialiser les connexions. L’authentification se fait par clé, ce qui me fournit une connexion « instantanée ».

Avec Nautilus, j’utilisais la fonction « Ouvrir dans un terminal » pour lancer un terminal ssh sur la machine virtuelle et exécuter des commandes. En passant sous Nemo, cette fonction existe, mais elle n’ouvre pas une session ssh distante, mais une session locale.

Il est heureusement possible d’ajouter des scripts et des actions dans Nemo. Mes recherches m’ont conduites à cette page qui indique la marche à suivre. Bien que indiqué pour Ubuntu 13, la solution proposée reste valide.

Il convient de placer dans le dossier .local/share/nemo/actions deux fichiers contenant, pour l’un la description du menu à ajouter et pour l’autre un script en Python se chargeant de l’appel du terminal.

Ajout du menu via le fichier remote_terminal.nemo_action

[Nemo Action]
Name=Ouvrir un terminal distant
Comment=Open current folder in remote terminal
Name[de]=Im entfernten Terminal öffnen
Comment[de]=Aktuellen Ordner im entfernten Terminal öffnen
Exec=<remote_terminal.py %F>
Icon-Name=terminal
Selection=none
Extensions=dir;
Dependencies=ssh;

Le script python remote_terminal.py

#!/usr/bin/env python2
# -*- coding: utf-8 -*-

import sys
import subprocess

path = sys.argv[1]

if '/sftp:' in path:
 sftp = path.split('/sftp:', 1)[1]
 settings = {}
 options, sep, settings['path'] = sftp.partition('/')
 for opt in options.split(','):
 name, sep, value = opt.partition('=')
 settings[name] = value

cmd = ['terminator', '-e',
 'ssh %(user)s@%(host)s -t "cd /%(path)s && bash --login"' % settings]
else:
 cmd = ['terminator', '--working-directory', path]

subprocess.call(cmd)

J’ai juste changé le terminal appelé en remplaçant gnome-terminal par terminator que je préfère à ce dernier. Le résultat en vidéo.




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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 19/03/2017. | Lien direct vers cet article

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Gagner sa vie avec un projet open source

mardi 28 février 2017 à 10:19

C’est l’article de Nicolas Lœuillet le développeur à l’origine du projet Wallabag qui s’interroge sur comment il va bien pouvoir faire pour gagner sa vie avec un projet open source qui me fait sortir ma plume numérique. N’y voyez bien sûr aucune allusion grivoise de ma part 🙂 . C’est juste le plaisir de prendre un instant pour renouer avec un acte (l’écriture sur ce blog) que je n’ai malheureusement plus eu la possibilité de pratiquer des derniers temps.

C’est aussi parce que le questionnement de Nicolas me touche en tant qu’entrepreneur du logiciel libre. J’ai eu l’occasion d’échanger récemment avec lui par téléphone à sa demande. J’avoue ne pas avoir été d’une grande aide. Je n’ai pas d’idée géniale qui pourrait l’aider à lancer son activité et surtout à réussir à en tirer un revenu décent à court terme.

Les structures dédiées aux porteurs de projets libres sont hélas trop rares en France, si l’on veut éviter les incubateurs « traditionnels » bien souvent éloignés de la philosophie et de l’éthique du logiciel libre. Nous vivons dans un monde peu favorable au « vrai » logiciel libre. Rares sont les cas (ils existent pourtant) de success-story 100% libres.

Certes, sa situation n’est pas la pire. Un job à 4/5 qui lui laisse un peu de temps pour se consacrer à son projet, c’est déjà plutôt luxueux à notre époque. Mais c’est insuffisant probablement pour arriver à développer davantage son offre de services autour de Wallabag.

Quelles sources de revenus ?

Dans le monde du logiciel libre, ce sont les services que l’on vend qui vous font vivre (en général). Nicolas vend une prestation de mise à disposition de Wallabag clé en main via le portail Wallabag.it pour 9 euros par an (jusqu’au 1er mars, dépêchez-vous). À ce tarif-là, il est évident qu’il faut vendre un bon paquet d’abonnements pour couvrir un salaire.

J’évaluerais un premier palier à 3500/4000 abonnements. Reste à voir la charge de travail que représente le support de ce nombre d’abonnés pour déterminer le temps qu’il resterait pour maintenir et faire évoluer Wallabag et/ou l’offre de services. À vue de nez ce n’est pas gagné.

Le grand problème de Nicolas, c’est qu’il n’a pas choisi le business model « as usual » du web. Il devrait en principe offrir un accès gratuit à son service et revendre les données de ses utilisateurs à des fins marketing. Sauf que comme beaucoup d’adeptes du logiciel libre, cette approche est incompatible avec son éthique.

Autre mauvaise surprise, le rachat de Pocket par Mozilla. Pocket c’est le méchant service en ligne qui obligea par le passé Nicolas à changer le nom du projet alors appelé Poche en Wallabag. Encore trop tôt pour en être sur, mais la logique voudrait que le service Pocket devienne open source… J’ai comme dans l’idée que ce ne sera pas aussi simple que cela. Faisons confiance à Mozilla pour (hélas) se prendre encore une fois les pieds dans le tapis de ces contradictions… J’ai donc tendance à ne pas trop m’inquiéter pour Wallabag.

Alors comment on fait ?

Je doute qu’il existe une recette magique quelque part qu’il suffise d’appliquer étape par étape pour trouver une solution. Je peux juste partager mon expérience personnelle qui vaut ce qu’elle vaut. Il m’aura fallu presque cinq an pour parvenir à trouver une combinaison services/logiciels et un positionnement qui semble vouloir tenir la route à ce jour.

J’arrive à vivre en ne vendant que des prestations autour du logiciel libre. J’arrive même à faire vivre deux autres personnes depuis ce début 2017. Nous sommes loin de rouler sur l’or… chaque mois passé est une victoire. L’œil rivé sur le prévisionnel de trésorerie avec en mire d’horizon le mur du zéro sonnant le glas de ma société. Toujours reculer ce mur plus loin. Mais c’est le pain quotidien de tout entrepreneur, rien d’extraordinaire.

Je n’ai jamais fait de business plan ni rempli de lean canvas. C’est peut-être un tort. J’ai fonctionné par itérations et évolution successives en fonction de mes échecs. Un long chemin souvent douloureux. Il est le même pour tous les porteurs de projets. Le fait que l’on s’appuie sur un logiciel libre ne change finalement que peu de choses au final. C’est à la fois un atout et un problème.

Je n’ai pas de Martingalle à proposer à Nicolas, il le sait déjà. Je ne peux que lui apporter mon soutien et mes encouragements. Il peut éventuellement clouer un fer à cheval sur sa porte, il paraît que cela porte bonheur 🙂 . Souvent d’ailleurs, la chance ou le hasard fait un bien meilleur travail que tous les conseillers réunis. J’ai pu le vérifier parfois.

La seule idée qui me vient est qu’il faut probablement trouver un « produit lié » à Wallabag pour créer une valeur supérieure et donc des revenus plus conséquents. La qualité technique seule de l’outil est un argument insuffisant. C’est en quelque sorte ce qu’essaie de faire Mozilla en rachetant Pocket et en espérant que la somme de Firefox + Pocket sera supérieure à ce que valent les deux outils pris séparément.

Allez haut les cœurs moussaillons, la route est longue, mais la voie est libre !


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 28/02/2017. | Lien direct vers cet article

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Comment choisir entre Owncloud et Nextcloud ?

mardi 17 janvier 2017 à 22:24

Le fork, bifurcation, fourchette ou embranchement (choisissez le terme qui vous plaît le mieux) a eu lieu il y a maintenant plus de six mois. Un délai que l’on peut juger raisonnable pour pouvoir essayé de se prononcer sur un choix entre les deux branches divergentes de ce projet. Reste la question de savoir sur quel critère. Voici les éléments qui à ce jour me permettent de trancher.

Activité du projet

Ce critère est particulièrement important. Il est toujours bon à l’heure du choix d’un logiciel libre de se poser la question de l’activité visible du projet. Dans le cas qui nous occupe, il suffit de se rendre sur le site GitHub, et d’étudier les statistiques des deux projets.

Tout d’abord l’activité sur le dernier mois pour Owncloud

Et Nextcloud

Les chiffres parlent d’eux même, l’activité en terme de modifications intégrées (Merged Pull Requests) est bien plus importante chez Nextcloud que Owncloud : 37 contre 152 respectivement.

Si on compare l’activité depuis le mois de juin 2016 (la zone encadrée dans les images), date du fork en commençant par Owncloud

puis Nextcloud

Là on voit clairement où sont passé les nouvelles lignes de code. Évidement, je ne suis pas allé analyser le contenu des modifications apportées à Nextcloud et si il s’agit bien de « vraies modifications ». Un point pour Nextcloud.

Les évolutions

Je me suis penché sur les « changelog ». Ces longues listes en anglais qui détaillent les nouvelles fonctionnalités et les corrections apportées par une version. Je ne me lancerais pas dans un comparatif détaillé. Mon impression a cette heure est la suivante : les évolutions d’Owncloud semblent plus tournées vers les besoins des administrateurs systèmes confrontés à des problématiques de montés en charge et d’infrastructure pour « gros ». Côté Nextcloud, je vois beaucoup d’améliorations pour les utilisateurs. Un nouveau point pour Nextcloud.

En ce qui concerne la maintenance des versions, Nextcloud a sorti des versions correctives pour 3 versions le 16 janvier (il est noté 2016 sur la page du changelog, une coquille à mon avis) : les 9, 10 et 11.  Côté Owncloud, la dernière mise à jour date du 13 décembre avec des mises à jour pour les versions 9.1, 9.0. Nextcloud continue la politique de mise à jour d’Owncloud avec une version de plus semble-t-il.

Le modèle économique

Oserais-je dire copie conforme ? Il me semble que c’est le cas. Les offres visibles concernent essentiellement le support avec des tarifs qui démarrent à 1900 $ pour Nextcloud et 3600 $ pour Owncloud. Si on compare les offres à services équivalents, les tarifs se tiennent. Ce n’est pas sur ce critère que se fera la différence.

Au final ?

A ce jour, il n’y a pas trop de raison d’hésiter, Nextcloud s’impose, la communauté a visiblement suivi le créateur d’Owncloud dans son fork. Si vous avez des arguments en faveur d’Owncloud, ils sont les bienvenus 🙂


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 17/01/2017. | Lien direct vers cet article

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