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Philippe Scoffoni

source: Philippe Scoffoni

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Le groupware SOGo change de modèle économique

mardi 19 juillet 2016 à 22:06

gorupware SOGoL’annonce vient de paraître et le changement est suffisamment significatif pour que cela mérite une petite news.

SOGo est un logiciel de messagerie collaborative qui se greffe sur une infrastructure traditionnelle de transfert et de stockage d’email comme par exemple le duo Postfix et Dovecot avec un annuaire LDAP pour la gestion des comptes utilisateurs.

Avec SOGo, vous bénéficiez d’un webmail auquel ont été ajoutées des fonctionnalités d’agenda et de gestion de contacts. Ces derniers disposent de fonctions de partage. SOGo c’est aussi des protocoles de synchronisation comme CalDav et CardDav ou encore ActiveSync pour les terminaux mobiles. A cette palette s’ajoute aussi le projet OpenChange qui a pour but de faire croire à Outlook qu’il est en train de discuter avec un serveur Exchange.

Jusqu’à présent pour installer et mettre une installation SOGo, il était possible d’utiliser des dépôts destinés aux principales distributions GNU/Linux du marché : Debian, Ubuntu, CentOS, Red Hat ou encore openSUSE. Ceci pour pas un rond.

Et bien, c’est fini maintenant. Il va falloir payer pour avoir accès aux dépôts un support. Ce modèle économique est similaire à celui de Red Hat ou encore d’autres acteurs de la messagerie collaborative comme BlueMind. Les tarifs sont également connus et s’échelonnent de 700 € par an et par serveur à 9 600 € pour une version « Grand compte » illimitée.

Je pense que pas mal de grosses boîtes vont grincer des dents en lisant cette annonce. Inverse prend potentiellement un gros risque en procédant ainsi. Mais j’imagine qu’elle connaît mieux que quiconque le nombre de téléchargement. Je vous laisse libre d’interpréter ce changement comme bon il vous semble. Je pense que les appréciations iront de « gros enfoirés » à « c’est tout à fait normal ». Je ne porterais pas de jugement en bien ou en mal. Au fond de moi, une petite voix me dit que c’est inévitable et qu’il y va peut-être de la survie de ce projet face à la pression des utilisateurs. Ou alors, nous sommes encore en face d’une inévitable évolution liée au modèle de l’éditeur de logiciel libre.

Je ne suis pas étonné de cette évolution. Le logiciel libre attire de plus en plus d’utilisateurs qui hélas ne comprennent pas le modèle et se contente de n’y voir qu’une opportunité de gratuité sciant sans le savoir la branche sur laquelle ils se sont assis. D’où l’importance de continuer à expliquer et faire comprendre les modèles économiques du logiciel libre si l’on veut que ce dernier ait une chance de continuer d’exister. Et surtout expliquer aux utilisateurs comment financer le logiciel libre et l’aider à se développer dans l’intérêt commun de ceux qui écrivent le code et de ceux qui l’utilisent. Une indispensable synergie souvent faiblement mise en œuvre.

Certe, SOGo reste un logiciel libre. Qui veut et en a les compétences peut se construire les packages nécessaires à son installation. Nous verrons peut-être apparaître dans les mois une version communautaire de SOGo à l’image de CentOS et de Red Hat.

Si je pouvais faire une demande, à Inverse, ce serait de prévoir un prix « ras les pâquerettes » sans support, mais juste avec l’accès aux dépôts et de prévoir une offre « gratuite » pour les organisations d’intérêt général. C’est ce que fait BlueMind en offrant gratuitement l’accès à son offre payante aux associations promouvant les logiciels libres.

Pour la première demande, il semblerait que ce soit déjà mort d’après la liste de discussion SOGo. Pour la deuxième, cela reste à voir, mais j’ai comme un doute…


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 19/07/2016. | Lien direct vers cet article

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Debug Party pour Doliwoo, extension WordPress pour WooCommerce et Dolibarr

jeudi 30 juin 2016 à 15:52

WooCommerceWooCommerce est une extension permettant d’ajouter à un site WordPress une boutique très facilement. En avril 2015, cette solution de e-commerce vient en deuxième position après Prestashop.

Je ne suis pas un expert de ces solutions, mais pour avoir évalué ces différentes solutions, j’ai trouvé que WooCommerce était ce qui convenait le mieux à ma cible de clients, à savoir les TPE/PME. WooCommerce permet de disposer au sein d’une même plateforme d’un outil de référence pour la diffusion de contenu et d’une plateforme de vente en ligne.

Je ne doute pas qu’il y a probablement des arguments pour préférer une solution de pur e-commerce, mais ce n’est pas l’objet de cet article. WooCommerce est la solution qui pour moi, répond le mieux aux besoins que je cherche à couvrir.

Par contre, si je souhaite utiliser WooCommerce pour la passation des commandes, je souhaite que tout le reste soit piloté depuis mon logiciel de gestion préféré, à savoir Dolibarr. Cela commence par la base des articles (produits/services) que Dolibarr doit envoyer avec les prix de vente.

Concernant les prix, pour l’instant je m’en tiens au cas le plus simple : un ou plusieurs niveaux de prix. Pour ce qui est de prix par quantité ou client ou autre mode de gestion, ce sera pour plus tard. Cela ne rentre pas dans mon besoin actuel. Idem pour les stocks que je n’ai pas besoin de remonter dans WooCommerce. Pas de multidevise, ni de support du multilingue. Simple et basique 🙂

L’envoi des commandes ( et des informations clients associées) vers Dolibarr doit ensuite permettre leur traitement depuis ce dernier. J’oublie là aussi pour l’instant la remontée du statut de la commande dans WooCommerce. Mon besoin premier est de gérer du « Drive-in » en quelque sorte.

Pour cela je compte m’appuyer sur une extension pour WordPress développée il y a déjà pas mal de temps et mis à disposition sur GitHub : DoliWoo

Elle s’appuie sur les webservices de Dolibarr pour interagir avec ce dernier. Sur le papier, il y a ce dont j’ai besoin à 90%. Il manque juste un paramètre permettant de choisir le niveau de prix à envoyer avec le produit.

La société ayant développé le module initialement l’a mis à disposition pour « le bien de tous » mais n’a pas dans ces priorités de le maintenir ou de le faire évoluer actuellement. Dans ce type de cas, il n’y a pas d’autres solutions que de se retrousser les manches. Merci le logiciel libre, c’est permis !

J’ai planifié les 7 et 8 juillet deux journées de tests et debug. La cible me concernant pour les tests : Dolibarr 3.9 et 4.0 (dev) et les dernières versions de Woocommerce et WordPress.

Si vous souhaitez y participer comme testeur ou développeur, laissez-moi un message en commentaire ! Vous pouvez également participer en finançant du temps de développement sur la base de 50 € HT de l’heure. Demandez-moi un facture 🙂


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 30/06/2016. | Lien direct vers cet article

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Canonical vs OVH, pourquoi c’est quand même intéressant

mardi 21 juin 2016 à 21:46

C’est le flameware du moment lancé par Octave Klaba le patron d’OVH sur Twitter.

Tweet Octave Klaba

Traduction : Ubuntu (comprenez Canonical bien évidemment) demande 1 à 2 € par mois pour chaque serveur. En cas de refus, OVH ne pourra plus utiliser la marque Ubuntu sur sont site. Immédiatement suivi par un sondage fort à propos.

Sondage

Bref tout ce qu’il faut pour déclencher une guerre de tranchées entre les pro et anti Ubuntu. Les uns se délectant du comportement indigne de Canonical et incitant à passer sur une autre distribution, les autres hurlants au complot.

À vrai dire, je n’avais pas envie d’écrire un article sur le sujet. Encore un nid à troll. Mais bon parfois il faut savoir vivre dangereusement. Alors, pourquoi est-ce malgré tout intéressant de parler de cette affaire ? Tout simplement pour rappeler quelques particularités des logiciels libres.

Dans le monde du logiciel propriétaire ou privateur, ce qui est pratique et rassurant pour beaucoup de monde, c’est qu’il n’y a guère à réfléchir. Par défaut, il est interdit d’utiliser. Donc pas de bisbille entre Microsoft et un OVH, ce dernier doit passer à la caisse pour mettre à disposition les systèmes d’exploitation Windows Server.

Dans le monde du logiciel libre, il en va tout autrement : tout le monde peut utiliser sans demander l’avis à qui que ce soit. Enfin presque…

Certains acteurs se sont néanmoins réservé des droits, notamment sur les marques et les logos. Ainsi Firefox et son logo sont des marques déposées appartenant à la fondation Mozilla. Si je modifie le logiciel, je dois changer le nom et le logo. Cas concret : Iceweasel.

Pour Ubuntu, il en va de même. Si OVH met à disposition de ses clients une version modifiée d’Ubuntu, il doit changer le nom et le logo. Avantage OVH ne doit rien à personne. Mais pour continuer d’utiliser le nom malgré les modifications aussi mineures soient-elles, il faut demander la permission. Cette permission peut se monnayer.

Je ne doute pas que cette « comm » d’OVH ne soit qu’une façon de mettre la pression dans le cadre de négociations commerciales. C’est de bonne guerre, mais pas de la bonne communication pour le logiciel libre… Un argument pour les anti qui ont un exemple de plus pour montrer les pratiques « douteuses » et peu transparentes des éditeurs de logiciels libres (généralisation abusive oblige) qui vous annonce que c’est gratuit et vous facture quand vous utilisez et ne pouvez plus faire marche arrière.

Allons un cran plus loin et imaginons que Canonical n’ait pas inclus cette mention dans sa licence et qu’OVH puisse modifier Ubuntu tout en conservant le doit d’utiliser la marque et le nom. Quelle situation aurions-nous ?

Pour résumé, c’est une approche commerciale « gagnant-gagnant ». Les deux acteurs pourraient de fait en rester là. Cependant, difficile de savoir à qui profiterait le plus ce deal informel.

Ce genre de deal existe dans bien des cas et des échelles très différentes dans le monde du logiciel libre. Tous n’incluent pas des clauses liées au logos ou marques. Si bien que les porteurs du projet sont dans l’incapacité de réclamer quoi que ce soit à leurs utilisateurs par ce biais. C’est parfois un choix volontaire, parfois une erreur. La nature humaine étant ce qu’elle est, on sait combien il est difficile d’obtenir une contribution retour. Et pourtant c’est un des principes clés du logiciel libre.

L’approche de Mozilla ou Canonical est une façon de se garder une porte de secours face à des utilisateurs qui oublieraient de contribuer. OVH contribue-t-il à Ubuntu ?

Finalement c’est peut-être la question qu’il faut se poser. Si non, la démarche de Canonical est tout à fait légitime. Dans le cas contraire, ma foi c’est une mauvaise idée. Bref si on creuse un peu cette affaire et que l’on va au-delà de la simple polémique, il est clair que la situation est un cas d’école fort intéressant à étudier pour ceux qui s’intéressent aux mécanismes de l’économie du logiciel libre.

Pour ce qui est d’OVH et Canonical, il sera difficile de dire qui est le méchant des deux à l’arrivée. Probablement les deux et aucun des deux…


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 21/06/2016. | Lien direct vers cet article

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OpenStack, (re)découverte

mercredi 15 juin 2016 à 22:41

J’ai participé aujourd’hui à une session « découverte » sur OpenStack organisée par l’association française du même nom à Lyon. J’avais étudié ce dernier il y a déjà deux ou trois ans, une mise à jour s’imposait.

L’animation de la journée était assurée par Christophe Sauthier d’Objectif Libre, pas d’inquiétude donc sur la compétence du formateur 🙂 ! En parallèle, se tenait pour les plus geek une session déploiement consacrée plus spécifiquement à l’installation d’OpenStack.

La journée fut consacrée à une présentation de l’architecture d’OpenStack et de ses principaux composants. La partie pratique s’appuya sur le déploiement d’une machine virtuelle dans le cloud Openstack d’OVH. Un Openstack dans l’OpenStack pour faire simple.

Pour les moins aguerries aux facéties geekesque, nous avions une machine virtuelle mise à disposition chez OVH. Christophe Sauthier nous a partagé une image d’un serveur virtuel préinstallé et configuré que nous avons démarré. Dans ce serveur virtuel étaient installés tous les composants nécessaires au fonctionnement d’OpenStack. Nous pouvions ainsi nous connecter à l’interface d’administration d’OpenStack standard et pas celle d’OVH quelque peu personnalisée. Normalement, l’installation des composants d’OpenStack se fait sur des serveurs physiques.

S’en est suivi une présentation par l’exemple des concepts et fonctionnalités d’OpenStack. Cette partie fut pour moi la plus intéressante, car je n’avais pas encore eu l’occasion de « jouer » avec l’interface d’administration Horizon d’OpenStack.

Interface administration OpenstackCelle-ci est relativement bien conçue et permet de gérer tous les aspects de son nuage : le réseau, la sécurité, le stockage, les machines virtuelles…

Quelle conclusion à l’issue de cette journée ?

Tout d’abord, je vais pour mes besoins actuels ne surtout pas déployer de l’OpenStack 🙂 . L’investissement à l’échelle de mes besoins actuels n’est pas justifié, ceux-ci sont largement couverts par Proxmox. Disons que le jour ou j’approcherais la centaine de machines virtuelles, je commencerais à me poser la question.

OpenStack reste une sorte de « framework » pour se construire un cloud collant pile-poil à ses besoins. Il reste un outil destiné aux administrateurs système. Ce n’est pas demain la veille que Mme Michu voudra disposer d’un tel outil.

De ce que j’ai perçu, mais il faudrait pour cela que je suive une session déploiement, la mise en œuvre d’OpenStack réclame évidement une solide connaissance des infrastructures réseaux et surtout des bonnes pratiques de mise en œuvre. Le choix des bons composants selon ces besoins n’est pas forcément trivial et peut requérir de l’expertise. Pour faire simple, je ne me lancerais pas dans un projet de déploiement OpenStack, même à petite échelle, sans faire appel à un expert. De fait, il n’y a pas une architecture type OpenStack, mais des architectures pouvant répondre à des besoins très divers.


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 15/06/2016. | Lien direct vers cet article

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Soutenir Abulédu, nos enfants le valent bien

jeudi 9 juin 2016 à 08:42

Abulédu campagne de financementAbulÉdu est un espace numérique de travail pour l’éducation. C’est une des rares alternatives libres à ce jour dans ce domaine aux mastodontes. C’est aussi et surtout une initiative à mettre en avant à l’heure de la signature de partenariats pour le moins douteux sur le plan éthique et légal entre l’état et des sociétés privées. Je ne citerais que celui avec Microsoft contre lequel se bat le collectif Edunathon depuis déjà plusieurs mois.

Si le combat sur le plan juridique est nécessaire, il n’est pas suffisant s’il n’existe pas d’offre concrète et visible. Sinon, Microsoft va continuer à s’amuser de ces bâtonnets mis dans ses roues.

C’est pourquoi je vous invite à soutenir la campagne de financement participative lancée par l’association Abulédu. Une campagne qui s’ancre dans une triste réalité, à savoir le dépôt de bilan de Ryxéo, qui avait jusqu’à présent porté le projet. Sur la page d’accueil quelques explications :

Le modèle économique, souvent mal compris, d’une entreprise telle que RyXéo s’appuie sur le support, la maintenance et les formations autour des services qu’elle offre, et qui permettent parallèlement de financer le développement (code et graphisme). L’amalgame libre = gratuit, est un SSLL killer ! Nous nous sommes battus pendant des années pour essayer de faire comprendre qu’il vaut mieux dépenser de l’argent dans des SSLL que dans un écosystème non libre … ça n’aura pas été suffisant. Les conséquences de la crise économique, et en particulier le souci pour les collectivités locales d’assainir des finances notamment en reportant des investissements auront fini de briser un équilibre fragile.

Heureusement dans cette affaire, depuis 2010 une association avait été créée pour fédérer les membres de cette communauté autour du projet. C’est peut-être ce choix qui peut aujourd’hui sauver ce projet. L’association a donc besoin de moyens pour prendre le relais de la société Ryxéo. Tout est expliqué sur la page de la campagne. C’est 25 000 à 50 000 euros qui sont nécessaires.

Personnellement, j’aurais tendance à penser que nos enfants le valent bien… 20€ versés.

P.S. : remarque technique sur le financement de l’opération : l’association Abulédu n’est-elle pas « d’intérêt général » et donc susceptible de recevoir des dons défiscalisable ? A creuser.


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 09/06/2016. | Lien direct vers cet article

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