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Ma première séance de piscine

mardi 19 septembre 2017 à 11:25

Je n’avais encore jamais fait de piscine avec mes élèves. C’est maintenant chose faite ! Et quelle aventure !

On est parti peu avant 10h, un car doit nous emmener. Nous arrivons, je découvre les lieux. 1 seul toilette pour les garçons, 1 seul pour les filles. Nous arrivons à 4 classes, soit environ 100 élèves. Je vous laisse imaginer. La prochaine fois, ils feront pipi à l’école.

Une fois tous en maillot de bain, je dois me changer aussi en vitesse. Je reste responsable de mes élèves à tout moment, donc je me change vite, très vite. C’est absurde d’être responsable d’élèves que l’on ne peut pas voir. On espère qu’une bagarre ne va pas éclater, on insiste BEAUCOUP sur le fait que personne ne doit avancer, faudrait pas qu’un élève prenne le délire d’aller nager seul.

On arrive au bord du bassin, on explique l’activité. J’ai de la chance, dans ma ville, ce n’est pas à moi d’organiser les activités. Ce sont les maitres nageurs. Mais dans certaines villes moins importantes, c’est le maitre ou la maitresse qui doit organiser tout ça, venir sur son temps libre mettre tout en place. Je n’ose pas imaginer.

Les élèves sont à la queue leu leu, descendent un par un dans l’eau. Mes CE1 sont déjà allés à la piscine en CP, mais le niveau reste globalement faible et très hétérogène. Sur ma classe de 24, 2 sont parfaitement à l’aise, la majorité est en galère, et 4/5 éléments sont en grosses difficultés (peur de l’eau principalement). La séance dure environ 40 minutes.

Malgré les maitres nageurs, je reste pleinement responsable de mes élèves. Surveiller 24 gamins à la fois est impossible, ils ne sont heureusement pas tous dans l’eau, mais il y en a facilement 8 à la fois dans l’eau, qui parcourent une distance de moitié de longueur de piscine olympique. C’est compliqué de tout voir, surtout quand un élève en difficulté a peur, a besoin d’aide ou d’être rassuré. J’ai fait la bêtise d’aider une petite et de ne plus surveiller les autres, et c’est à ce moment là qu’un élève a commencé à se noyer. Je ne l’avais pas vu… La maitre nageur est intervenu, il est allé le chercher. Chaud, bordel. Je ne sais pas ce qu’il se serait passé s’il n’était pas intervenu. Je pense que je l’aurais vu, mais j’ai été moins réactif que le maitre nageur. Je ne pensais pas qu’en une seconde un élève pouvait passer de « je nage » à « je coule ». C’est rapide, très très rapide.

C’est encore une grosse responsabilité que l’on nous donne. Et la moindre erreur ne nous serait pas pardonnée, ce qui paraît normal.

En sortie de bassin, il faut rhabiller les élèves, trouver les affaires perdues : une paire de chaussures, une veste rouge, une autre veste. Au bout de 10 min, où j’ai du enlever mes chaussures pour repasser le pédiluve (prochaine fois je penserai à regarder s’il n’y a rien d’oublié dans les vestiaires avant de les quitter !), je n’ai pas trouvé la veste rouge. Quand soudain, on est prit d’un doute : « tu es sûr d’avoir pris ta veste ce matin ? » « Heu, je crois »… Haaa, les CE1, ils restent petits, très petits !

Résultat nous sommes rentrés avec 25min de retard, les parents ont gueulé, mais je ne me voyais pas leur dire qu’il s’agissait de ma première séance.

La semaine prochaine je serai déjà un peu plus rodé ! Ça sera tous les lundis matin. Le midi dans la salle des profs j’étais HS, à croire que j’avais parcouru 10 longueurs de bassin.

Doom : premier comparatif entre les versions Switch et PS4 – Actualités – jeuxvideo.com

samedi 16 septembre 2017 à 11:39

Source : Doom : premier comparatif entre les versions Switch et PS4 – Actualités – jeuxvideo.com

Je ne me vois pas jouer à un FPS aussi nerveux sur Switch, mais je suis quand même agréablement étonné. Oui, c’est flou, mais quand même, c’est une console portable.

Ma vidéo de DOOM :

Test rapide de quelques distributions Linux sur un MacBook Pro

samedi 16 septembre 2017 à 11:24

Posséder un MacBook Pro, c’est disposer d’un système UNIX performant avec un large choix de logiciels de qualité. Le seul défaut, c’est que macOS ne soit pas libre. On peut donc être tenté d’installer une distribution Linux dessus.

Créer un Live USB sous macOS

Rien de bien difficile. Il faut formater sa clé avec l’utilitaire de disque : format MS-DOS (Fat), GUID.

Ensuite à l’aide d’Etcher on installe très simplement la distribution avec l’iso.

Linux Mint

L’écran s’affiche dans sa résolution plein, c’est à dire 2560×1600 sur un 13″. Pas de gestion du haut DPI. C’est petit. C’est inutilisable. Je n’ai pas cherché plus loin la bidouille à effectuer, s’il y en a une.

Ubuntu

Ubuntu gère parfaitement le haut DPI. Tout est reconnu : bluetooth, wifi, touches de fonction. Il est même possible d’inverser facilement les touches Ctrl et Cmd.

Elementary OS

Gère le haut DPI, mais pas la carte wifi. Je passe.

Conclusion

Je pensais qu’il serait bien plus dur d’installer une distribution Linux sur un MacBook. J’entends de partout qu’Apple bloque son matériel, mais dans la réalité je trouve qu’il est plus facile et rapide d’installer Linux sur un Mac que sur un ordi Windows de base. Aucune bidouille à faire du côté de l’UEFI. Installer Windows est aussi simple (m’enfin faut être maso pour installer Windows sur un Mac).

Seule Ubuntu est vraiment optimisée de base pour un MacBook. Ça tourne vraiment très bien, je pourrais tout à fait l’utiliser tous les jours. Tout est reconnu : les touches de fonction, la veille légère et profonde, le matériel, le trackpad… Vraiment agréable. L’écran Retina rend Ubuntu vraiment joli à utiliser, les couleurs sont belles. C’est vraiment une belle machine pour faire tourner Ubuntu.

Après je vais rester sur macOS. Je retrouve le même confort, la même rapidité, avec l’offre logicielle en plus (rien qu’avec Fantastical il serait difficile de retourner sur Thunderbird, et je ne parle même pas de Reeder qui n’a aucun équivalent). Il me manquerait aussi les petits bonus du système avec un iPhone : retrouver instantanément et automatiquement toutes mes photos prises avec l’iPhone,  pouvoir lire/écrire mes messages,  le copier/coller entre Mac et iPhone (teeeeellement pratique), et enfin de pouvoir continuer ce qu’on faisait du Mac à l’iPhone et vice versa, pour toutes les applis.

Ubuntu est un super système, mais il se cantonne à l’ordinateur. Rien ne sort, rien ne communique avec le smartphone, pourtant outil de travail aujourd’hui comme l’ordinateur. C’est dommage.

Aujourd’hui à ma connaissance, s’il l’on veut communiquer un minimum avec son smartphone rapidement et sans fil sans utiliser de matériel Apple, on est obligé de passer par le cloud Google. Sauf que c’est hors de question.

C’est dommage.

Regards sur l’éducation 2017 – Les indicateurs de l’OCDE – fr – OCDE

vendredi 15 septembre 2017 à 15:13

Regards sur l’éducation : Les indicateurs de l’OCDE est la publication de référence sur l’état de l’éducation dans le monde. Avec plus de 125 graphiques et 145 tableaux, et un corpus encore plus riche de données consultables sur notre base de données consacrée à l’éducation, Regards sur l’éducation 2017 présente des données clés sur : les résultats des établissements d’enseignement ; l’impact de l’apprentissage dans les différents pays ; les ressources financières et humaines investies dans l’éducation ; …

Source : Regards sur l’éducation 2017 – Les indicateurs de l’OCDE – fr – OCDE

Nos classes de primaire (23 élèves en moyenne) sont plus chargées que celles de la moyenne de l’OCDE (21 élèves).

Nos élèves travaillent 864 heures à l’école contre 800 dans le reste de l’OCDE. Tout cela pour se retrouver pointés du doigt par les tests PISA et TIMSS.

La rémunération d’un enseignant du primaire est inférieure de 9 % à la moyenne des pays de l’OCDE. Et cela pour 130 heures de classe de plus.

Que dire de plus ?…

Ma rentrée dans ma propre classe

vendredi 15 septembre 2017 à 13:44

Cela fait bien longtemps que je n’ai pas fait d’article à propos de mon boulot !

Il faut dire que certains m’avaient bien refroidis, je passais une année de merde, donc je me suis dis que j’allais me faire oublier un petit peu. Sans compter le passage Boulanger, qui m’avait donné une visibilité un peu trop grande à mon goût.

Bref, trop de choses qui m’ont fait arrêter de parler du boulot.

J’ai eu le temps de réfléchir à tout cela également, et j’ai décidé de continuer de parler du boulot. Déjà, j’aime ça, ça me permet de réfléchir parfois sur ma pratique, de prendre du recul. Aussi, je sais que ça vous intéressera.

Récap de l’année dernière

L’année dernière, j’étais ce que j’appelais si poétiquement un « bouche-trou ». Sous prétexte de mon manque d’expérience, on m’a collé avec 4 classes différentes, donc 4 collègues différentes. Chacune avec ses méthodes, ses attentes. Ça s’est très bien passé avec deux collègues, c’était très compliqué avec les deux autres. Je vais passer les détails, mais j’étais très très heureux quand l’année s’est terminée. Également, avec mon manque d’expérience, on m’a collé dans des écoles bien difficiles, dites « REP+ ». L’avantage, c’est qu’au moins j’ai gagné des points supplémentaires sur mon barème. Ces points m’ont permis de retrouver l’école où j’étais stagiaire, où tout c’était très bien passé. En plus, j’avais ce que je voulais : ma classe.

Ma classe

Joie, enivrance, j’avais ma classe ! Plus de comptes à rendre à personne, plus besoin de s’adapter à une collègue, le délire !

Ma classe !! Seul maître (huhu) à bord, je me retrouve à devoir tout gérer.

Le boulot de malade

J’ai eu la chance de bien pouvoir profiter de mon été, loin des futurs soucis.

Mais la rentrée des classes est arrivée bien vite.

Si je devais résumer cette rentrée en un mot : tsunami.

On se retrouve avec une déferlante de trucs à gérer dans tous les sens. Cela commence avec le déménagement de sa classe du 1er étage au RdC parce que j’ai un élève handicapé. On devient manutentionnaire, on fait ses cartons de déménagement, on déplace tout, sur son temps de vacances (bon ok j’ai pas trop à me plaindre, mais dans le principe c’est assez fou quand même).

On organise sa classe comme on le veut, pour que tout soit prêt le jour J. Il m’a fallu 2 journées entières pour tout déménager et réinstaller, avec le mal de dos en bonus. On achète ses meubles à Ikea parce qu’on manque de mobilier. On avance les frais, on se fera rembourser plus tard. Budget pour l’année pour une classe : 50€. Meuble : 80€. Bon, on le paie, c’est pas grave, on en a besoin de toute manière.

Je voudrais revenir sur ces 50€. J’ai deux sortes de crédits : des crédits pour acheter du petit matériel scolaire chez un fournisseur attitré : environ 150€ pour l’année pour ma classe de 25. Cela fait donc 6€ par gamin pour acheter les cahiers (leçons de français, leçons de maths, du jour, d’essai, de sciences, de langue, de poésie, d’écriture…), les feuilles papiers A4/A3 pour la photocopieuse et plastiques pour plastifier, si je veux de la peinture et matériel divers pour l’art visuel, des stylos si je veux que les gamins n’écrivent pas avec le stylo tout pourri publicitaire du coin, surtout en CE1 quand ils apprennent à écrire, etc. Ça fait pas lourd, pas lourd du tout.

J’ai donc un autre crédit, pour tout ce qui ne sera pas « donné » aux enfants : 50€ à l’année. 50€ pour acheter : une pendule, un balai, une corbeille à papier, des manuels scolaires, des fichiers (sorte de gros cahier/livre où l’enfant écrit dedans), financer les sorties (entrées + transport), les feutres effaçables pour le tableau, mobilier… À 15 jours de la rentrée il ne me reste plus que 10€, j’ai acheté une collection de 5 feutres pour le tableau et 4 tampons « félicitations » etc ce genre de choses. Donc mes élèves n’auront ni livre, ni fichier. Pour la pendule/balai/corbeille j’ai payé de ma poche. Les sorties je demanderai de l’argent aux familles et on ira à pieds.

Il y a un gros problème de financement à l’école publique. Sur ma paie d’environ 1750€ net, une bonne partie part régulièrement dans la classe. Sur du matériel dont j’ai besoin de manière directe, comme les feuilles pour la photocopieuse ou le mobilier, mais aussi de manière indirecte : l’ordinateur pour préparer ses cours, la photocopieuse de PME laser couleur recto/verso à la maison ainsi que ses consommables, la pièce de l’appartement qui fait office de bureau (loyer + impôts + chauffage), le bureau de ministre dont j’ai forcément besoin, un siège de qualité si je ne veux pas me péter le dos, les divers livres qui vont de l’album de jeunesse pour l’utiliser en appuie en classe, au livre du maître bien cher (certains montent jusqu’à 50€) dont on a absolument besoin si on veut gagner de nombreuses heures de préparation, etc…

Ma paie net moins tous les frais du travail divisé par le nombre d’heures que je fais égale à bien moins que le taux horaire du SMIC.

En Allemagne (c’est pas bien loin pourtant !), ils sont payés le double de nous.

Il parait qu’on fait ce travail par « vocation ». Oui, on le fait par passion, clairement pas pour l’argent, mais quand même, ça fait râler. Sans compter les impôts qui me réclament un mois de salaire (m’enfin, ça c’est à peu près chez tout le monde !).

Revenons au tsunami de travail.

Je pense (j’espère !) que c’est parce que c’est la rentrée et que c’est la première fois que j’affronte cette montagne, mais la vache elle est haute.

J’ai du revoir mon organisation, installer des applications pour gagner en productivité comme Wunderlist qui m’a sauvé plus d’une fois. Énormément de choses à penser et à ne pas oublier. Il faut voir les parents qui nous expliquent le problème de leur enfant.

Signer des PAI pour les enfants malades ou allergiques. Apprendre à se servir de la seringue en cas de grosse réaction allergique de l’enfant. Ne pas l’oublier quand on va à la piscine, ma responsabilité est en jeu. Gérer le gamin qui est diabétique, connaitre ses taux de sucre pour lui faire l’injection qui va bien. Remplir les dossiers pour les enfants handicapés ou avec des troubles (dys machin). Espérer qu’ils soient pris en structure adaptée, en attendant gérer les crises au fond de la classe. Expliquer au papa que son fils n’est pas « débile » mais qu’une classe adaptée lui conviendrait beaucoup mieux avec toutes les pincettes qui s’imposent. Arriver à gérer ses cours en même temps, à faire les corrections, à gérer les plannings de piscine, du stade, de la salle de lutte. Planning des services de surveillance de récrées. Planning pour le projecteur. Planning partout. Faire APC (aide supplémentaire pour les élèves en difficultés), non payé, sur sa pause de midi. Faire de l’aide aux devoirs. Les rares midis de libres restants, on a des réunions obligatoires, toujours non payées (pas comme au collège ou lycée…). Manger en réunion. Ne pas pouvoir aller aux toilettes de 8h30 à 12h30 puisque toujours en responsabilité de surveillance. Faire pipi en 30 secondes à 13h49 avant de reprendre à 50. Partir de l’école à plus de 18h après avoir fait à peu près tout ce que je devais faire. Bosser chez soi pour la journée du lendemain, finir à 21h, faire à manger, 22h tomber de sommeil. Rêver de l’école la nuit. 6h30 réveil et on recommence pour être à l’école à 7h30 pour préparer.

La vie sociale

J’ai la chance d’avoir une copine également prof des écoles. Donc on bosse pareil, on se comprend. Mais je n’ose pas imaginer le pétage de câble du compagnon. Fini les soirées télé, bosser quasiment H24, être toujours 100% occupé au travail (c’est presque ça le plus dur), pas pouvoir répondre à un simple texto. Pas pouvoir s’assoir 2 min pour souffler. Il faut un partenaire vraiment compréhensif et pas jaloux. Un boulot de célibataire.

Ha oui, et évidemment les WE on les passe à bosser : faut préparer les leçons pour la semaine, lire le manuel du maître de 300 pages qu’on a absolument pas le temps la semaine. Oublier de faire ses courses, pas avoir le temps de faire son ménage. Se demander depuis combien de temps on n’a pas fait l’amour, se dire qu’on sait même plus ce que c’est.

Je dresse un tableau un peu noir, mais j’adore ce que je fais, et je ne changerai pour rien au monde de métier. Mais purée, c’est dur. J’ai senti un gap violent quand j’ai commencé en temps que stagiaire. Mon année avec 4 classes a été encore plus dure. Cette année l’est encore plus. Heureusement qu’il s’agit de MA classe, avec MES règles, sinon ça serait très dur psychologiquement.

C’est un boulot passionnant, mais les sacrifices sont énormes.

Manutentionnaire, infirmier, psychologue, assistant social, tous synonymes de professeur des écoles ?

Ce soir, réunion parents profs, je vais devoir assurer !