NeoSting.net - Hadopi et amende automatique, le double discours des lobbys
Je n'ai pas trop envie de m'attarder sur cette vilaine hadopi que tous les français connaissent aujourd'hui. Elle fait peur a beaucoup de gens, et ça marche, puisque ces derniers préfèrent du coup s'orienter vers le téléchargement direct proposé par les cyberlockers ou les newsgroups, faisant en passant fructifier, les comptes de quelques sociétés qui savent en profiter et qui viennent véritablement concurrencer l'offre légale payante.. On ne le répétera jamais assez, mais l'échange sur Internet entre particuliers doit se faire via le protocole P2P, qui reste gratuit.
La Hadopi prévoit au troisième avertissent une coupure de l'accès à Internet, mais il faut savoir que cette coupure est impossible, parce que la loi demande à ce que les communications privées (comme les mails) soient toujours actives. En effet, comment un FAI peut-il bloquer Google sans bloquer Gmail, sans rentrer dans un filtrage coûteux qu'il n'a pas à payer de sa poche ? Idem pour Yahoo, et tellement d'autres fournisseurs de mails moins connus...
Du coup, puisque la suspension n'est plus vraiment possible sans atteindre à la liberté d'expression et de communication, les ayants-droit cherchent une autre solution. La dernière en date : celle de militer ou pleurer, c'est selon, auprès de nos politiques pour obtenir en remplacement de la suspension, une amende automatique de 140 euros (Xavier Niel va être content). Ainsi, plus besoin de passer par un juge et de longues procédures coûteuses. Pourtant, d'après Pierre Lescure, en mission pour la réforme de la nouvelle hadopi, on pourrait légaliser les échanges non-marchands mais, nul doute que les ayants-droit feront tout pour ne pas que cela n'arrive en France, comme ils font tout pour qu'une contribution créative ne voit jamais le jour, elle qui profiterait réellement aux artistes.
Dans une interview chez PC-INpact, Jeremie Zimmermann, le co-fondateur de la Quadrature du net, s'est exprimé pour donner son avis sur ce système d'amendes automatisées. Il rappelle encore une fois, comme beaucoup d'internautes avertis, que les ayants-droit continuent toujours de se tromper de cibles. D'abord parce que les internautes qui partagent la culture sont aussi ceux qui achètent le plus (PDF) et qui, par effet de levier, font découvrir des cultures indépendantes et peu connues, mais surtout parce que le véritable ennemi de ces majestés les Majors, c'est celui qui profite financièrement de la contrefaçon. Un internaute qui partage le fait, lui, de façon totalement gratuite, et ne vient donc pas concurrencer les offres légales.
C'est assez drôle, d'ailleurs leurs discours lobbyistes, puisque récemment, elles ont été fières de montrer dans les journaux TV, que le téléchargement légal de dématérialisé avait contre-balancé en 2012 les chutes des ventes de CDs (la fameuse crise du disque). Mais, faut-il y voir une corrélation avec l'arrêt progressif de la fabrication des CDs, ou plutôt une incitation forcée à passer au dématérialisé, qui coûte plus cher à acheter (pas à produire) et qui rapporte bien plus ? Sur ce terrain, j'aimerais rajouter que les industriels du divertissement ont aussi, avec le dématérialisé, nivelé par le bas la qualité des œuvres des artistes. Le FLAC, pour la musique, devrait être la norme (sans les arnaques) et devrait aussi être vendu, au plus au même prix qu'un MP3 VBR chez amazon.
Je vous laisse donc avec cette bonne parole que vous seriez bien aviser de partager.
Le législateur doit rompre avec cette spirale répressive qui porte atteinte aux libertés et à un Internet libre. Le partage entre individus, sans but de profit doit être légalisé, car il est légitime et aide la culture et les artistes, surtout les moins connus. Cela laisserait les mains libres pour concentrer les moyens de la répression sur la contrefaçon à but commercial, et les politiques publiques sur la question du financement.de la création à l'ère numérique.