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Du bon usage des deniers publics par les municipalités danoises

jeudi 21 février 2013 à 15:51

Une douzaine de villes danoises se sont mises d’accord pour développer ensemble des solutions libres en partenariat avec des sociétés de services locales.

Un exemple à suivre…

Angel Torres - CC by

Les municipalités danoises utilisent l’open source pour innover et collaborer

Danish municipalities using open source to innovate and collaborate

Gijs Hillenius - 1er février 2013 - OpenSource.com
(Traduction : Moosh, Sphinx, lgodard, Doh-a + anonymes)

Les municipalités danoises utilisent de plus en plus les logiciels libres et open source pour apporter des solutions innovantes et collaboratives dans leurs missions d’information et de communication (ICT). L’année dernière, plus de 10% des municipalités du pays ont rejoint la communauté nouvellement créée Open Website Community OS2. Le groupe possède déjà à son actif un système de gestion municipal de contenu basé sur Drupal (appelé OS2Web) ainsi qu’une application de gestion des réunions sans papier (intitulée OS2dagsorden, NdT : littéralement OS2-ordre du jour).

Les 12 municipalités du consortium OS2 sont soutenues par 19 fournisseurs de services open source danois. En Décembre dernier, le groupe a commencé le développement des deux prochaines applications, OS2kontactcenter et OS2kle, déclare JonBadstue Perdersen, responsable de la section à la municipalité de Syddjurs.

« Comme OS2 le fait habituellement, nous avons commencé à travailler sur OS2kontaktcenter dans un hackerspace en impliquant vingt participants provenant des municipalités et des fournisseurs », indique Badstue. « Et en seulement deux jours nous avons prouvé que nous pouvions proposer des solutions de centres de contacts pour les municipalités, qui combinent et présentent aux visiteurs sur le site web des informations qui sont déjà disponibles sur certains sites et bases de données. » Cette solution utilise efficacement deux taxonomies prédéfinies de l’information, appelées KLE et FORM, rendues disponibles par les administrations publiques.

Marquage du contenu

La seconde et nouvelle solution, OS2kle a pour but de fournir une interprétation automatique du texte. Elle utilise Taxon, un logiciel open source, pour ajouter automatiquement des balises aux documents électroniques.

« Le balisage est devenu un moyen fréquent de structurer de grandes quantités de contenu sur un site web, » explique Badstue. « Mais le procédé consistant à baliser les contenus avec des méta-données utilise beaucoup de ressources. Nous améliorons ce procédé, soit en ajoutant automatiquement des balises, soit en suggérant à l’utilisateur certaines balises à utiliser. »

Le consortium OS2 a débuté en avril de l’année dernière avec les cinq villes de Copenhague, Ballerup, Sønderborg, Syddjurs et Ishøj. Morsø, Jammerbugt, Ringsted, Kolding, Odsherred, Favrskov et Skanderborg les ont rejointes peu après. Selon Badstue : « OS2 a pour objectif de contribuer à l‘open source dans le secteur public. Nous voulons faire du Danemark un pionnier à la fois international et innovant dans ce domaine. »

« Notre communauté montre que les administrations publiques danoises adoptent de plus en plus l‘open source avec le soutien de leurs politiciens locaux. Ce type de logiciels offre les meilleurs outils pour créer une société numérique, ouverte et innovante, nous permettant de collaborer et partager notre travail tout en évitant le blocage dû aux logiciels propriétaires. »

Crédit photo : Angel Torres (Creative Commons By)

...et c'est le modèle ouvert qui l'emporte à la fin ? — ça dépend…

mercredi 20 février 2013 à 17:00

Libre ou propriétaire, open source ou sources closes, voilà des lignes de fracture radicales qui sont familières dans le monde du logiciel. Les choses sont moins tranchées peut-être du côté des entreprises qui se définissent non sans arrière-pensées comme plus ou moins « ouvertes ».

Tim Wu nous invite à prendre un peu de recul par rapport à notre conception commune suivant laquelle les modèles ouverts sont destinés à l’emporter. La réussite ou non des grandes entreprises de technologies informatiques ces dernières années montre que la question n’est pas si simple et la partition pas si flagrante.

En adoptant une perspective bien étatsunienne, celle du pragmatisme qui consiste à comparer les résultats, l’auteur tend à évaluer l’ouverture en termes de degrés. À vous de dire si les valeurs du libre ne sont pas écornées au passage.

Une entreprise fermée comme Apple peut-elle réussir sans le talent d’un Steve Jobs ?

par Tim Wu dans cet article du New Yorker

Traduction Framasoft : Texmix, Sphinx, Garburst, Husi10, lamessen, Paul-Arthur, ehsavoie, goofy

On dit depuis un bon moment dans le milieu techno que « le modèle ouvert l’emporte sur le modèle fermé ». En d’autres termes, les systèmes technologiques ouverts, ou bien ceux qui permettent l’interopérabilité, finissent toujours par surpasser leurs concurrents fermés. C’est une véritable profession de foi chez certains ingénieurs. C’est aussi la leçon qu’on peut tirer de l’échec de MacIntosh face à Windows dans les années 90, du triomphe de Google au début des années 2000 et plus largement, de la victoire d’Internet sur ses rivaux au modèle fermé (vous souvenez-vous d’AOL ?). Mais est-ce encore justifié ?

Depuis quelques années, cet adage a été remis en question, principalement à cause d’Apple. Cette entreprise, ignorant les idéaux des ingénieurs et les prêches des experts techno, s’est rapidement cloisonnée dans une une stratégie semi-fermée — ou « intégrée » comme elle aime à le dire — et a défié la règle. Sur le plan structurel, Apple pratique l’intégration bien mieux que ses rivales. Elle possède le matériel, le logiciel et le circuit de distribution. Elle bloque et dessert également beaucoup plus ses concurrents. Eh oui, de cette manière, elle est devenue l’entreprise la plus rentable la planète. Au dernier trimestre, Apple a enregistré plus de bénéfices qu’Amazon n’en a réalisé depuis sa création.

Mais maintenant, depuis les six derniers mois, de manière plus ou moins flagrante, Apple a commencé à trébucher. Vous allez dire que j’exagère, mais je propose une révision du vieil adage « le modèle fermé peut l’emporter, mais vous devez être un génie ». Dans des conditions normales, dans une industrie imprévisible, et étant donné le niveau normal d’erreurs humaines, le libre continue à surpasser le fermé. Pour le dire autrement, une entreprise doit être fermée dans l’exacte proportion de ses talents de visionnaire et de conception.

Pour m’expliquer, je vais d’abord devoir soigneusement exposer ce que j’entends par « ouvert » et « fermé », des mots qui sont largement employés dans le monde de l’informatique, mais avec de multiples sens. La vérité c’est qu’aucune des entreprises n’est complètement ouverte ou fermée ; elles se répartissent sur un spectre, un peu comme celui qu’utilisait Alfred Kinsey pour décrire la sexualité humaine. Pour moi, ici, cela signifie la combinaison de trois éléments.

Tout d’abord, « ouvert » et « fermé » peuvent faire référence à la permissivité de l’entreprise technologique vis-à-vis des partenariats et des interconnexions qu’elle peut créer pour que ses produits arrivent jusqu’aux utilisateurs. Nous disons qu’un système d’exploitation comme GNU/Linux est « ouvert » parce que n’importe qui peut concevoir un produit sur lequel faire tourner GNU/Linux. En revanche, Apple est très exclusif : il ne laissera jamais iOS s’exécuter sur un téléphone Samsung ni vendre des Kindle dans un Apple store.

En second lieu, l’ouverture peut décrire l’impartialité avec laquelle une entreprise technologique traite les autres entreprises par rapport la manière dont elle se traite elle-même. Firefox, le navigateur, traite tous les sites internet de la même manière. En revanche, Apple se traite mieux que les autres (essayez donc de désinstaller iTunes de votre iPhone).

Troisièmement, et pour conclure, cela décrit le niveau de transparence et d’ouverture d’une entreprise selon la manière dont ses produits fonctionnent et peuvent être employés. Les produits open source, ou ceux qui dépendent de standards ouverts, rendent leur code largement accessible. En attendant, une compagnie comme Google peut être ouverte sur bien des points mais garder jalousement le secret sur certaines choses, comme le code de son moteur de recherche. Dans le monde des technologies, la métaphore classique utilisée pour décrire cette dernière différence est la cathédrale contre le bazar.

Aucune entreprise privée n’est entièrement ouverte, bien que quelques fondations à but non-lucratif, comme Mozilla, s’en approchent. De la même manière, aucune entreprise ne peut se permettre d’être entièrement fermée. Un exploitant de plateforme gagne à avoir de bonnes applications disponibles (pensons à ce que serait, hum, l’iPhone sans Google Maps), et trop bloquer détruira ce qui donne sa valeur au produit. Même Apple a besoin d’être assez ouvert pour ne pas trop déranger les consommateurs. Vous ne pouvez pas lancer le Flash d’Adobe sur un IPad, mais vous pouvez brancher presque n’importe quel type d’écouteur dessus.

L’idée que « le modèle ouvert l’emporte sur le modèle fermé » est historiquement assez récente. Dans la majeure partie du XXe siècle, l’intégration était considérée comme la forme d’organisation commerciale supérieure. Les modèles fermés ou intégrés arrivent avec des avantages reconnus depuis longtemps et même proclamés haut et fort par les économistes. La coordination est un avantage-clé : en théorie, avec une entreprise qui coordonne tous les aspects et caractéristiques d’un produit donné, le résultat peut mieux fonctionner que celui d’un rival non-coordonné. L’économiste Joseph Farell a appelé ceci « internalisation des économies complémentaires ». Si cela ne vous dit rien, considérez l’effet Disneyland. Disney contrôle tout avec une poigne de fer ou presque, et le parc d’attractions fonctionne sans anicroches, avec une réussite impressionnante bien supérieure par exemple à une fête foraine classique.

Andrew Carnegie s’est appuyé sur une logique similaire à celle d’Apple lorsqu’il a intégré l’extraction minière avec la production d’acier au sein de U.S. Steel. Les vieux studios Hollywood des années trente et quarante ont intégré le jeu, les scénarios, la production et les cinémas dans une seule et même entreprise. Elle a ainsi chassé tous les autres de son industrie. I.B.M. avait un modèle fermé et le vieux monopole de A.T. & T. était le système fermé par excellence : vous n’aviez pas le droit de posséder votre propre téléphone mais seulement d’en utiliser un produit par quelqu’un d’autre.

La sagesse populaire commença à changer dans les années soixante-dix. Sur le marché des technologies, des années quatre-vingt au milieu des années deux mille, les systèmes ouverts ont vaincu à plusieurs reprises leurs concurrents fermés. Windows de Microsoft a battu ses rivaux en adoptant un modèle plus ouvert. À la différence du système d’exploitation d’Apple qui était supérieur sur le plan technique, Windows fonctionnait sur n’importe quel matériel et faisait marcher presque tous les logiciels. Au même moment, Microsoft surpassa I.B.M. et son modèle intégré verticalement (qui se souvient de Warp O.S. ?), Google était audacieusement ouvert dès sa conception originale et passa devant Yahoo et son système sélectif de publicité au placement. La plupart des vainqueurs, entre quatre-vingt et deux mille, tels que Microsoft, Dell, Palm, Google et Netscape, suivaient un modèle ouvert. Internet même, basé sur un projet financé par le gouvernement, était à la fois incroyablement ouvert et incroyablement réussi. Un mouvement était né et avec lui la règle selon laquelle : « le modèle ouvert l’emporte sur le modèle fermé ».

Le triomphe des systèmes ouverts a révélé un défaut majeur dans les conceptions fermées. Selon la théorie économique, dans un état d’information parfaite, un concepteur central devrait être capable de produire un meilleur produit. Mais c’est seulement vrai si le futur est prévisible, et si on ignore la tendance des êtres humains à commettre des erreurs bêtes. Dans un système fermé, avec un seul décideur, les erreurs coûtent très cher. Les décisions stupides, ou qui compromettent le produit pour des profits à court terme, ne vont pas rendre les produits seulement un peu moins bons mais vraiment pires que ceux du concurrent direct. Par exemple, la politique de chasse gardée d’AOL des années 90 consistait à essayer de deviner ce que les utilisateurs allaient vouloir, mais AOL a fait un tas d’erreurs, et finalement ça ne correspondait pas à un Web ouvert.

En revanche, un produit ouvert est mieux protégé des erreurs humaines car ce n’est pas une unique entité qui prend une décision susceptible de détruire le produit. Les économistes Tim Bresnahan et Shane Greenstein, dans les années 90, ont décrit ce phénomène sous le terme « direction technique partagée », et ils lui donnaient un sens mélioratif. Le produit est le résultat collectif de plusieurs, voire parfois de milliers de décideurs. Un produit ouvert peut aussi profiter des contributions volontaires et collectives des masses, un point mis en avant par Yochai Benkler. Ainsi, une entrée sur Wikipédia peut être vague et contenir des erreurs, mais le corpus dans son ensemble restera impressionnant. Au milieu des années 90, Windows n’était pas aussi intuitif que Macintosh, mais tous les accessoires et les applications en firent collectivement un produit supérieur.

Ce qui nous amène aux années 2000 et au magnifique parcours d’Apple. Pendant presque douze années, Apple a battu la mesure avec succès. Mais c’est parce qu’il avait le meilleur des systèmes possibles, à savoir, un dictateur disposant d’un contrôle absolu, qui était aussi un génie. Steve Jobs était la version entreprise de l’idéal de Platon : le roi-philosophe nettement plus efficace que toute forme de démocratie. L’entreprise dépendait d’un unique esprit central, mais il a fait très peu d’erreurs. Dans un monde sans erreurs, le fermé bat l’ouvert. En conséquence, pour un temps, Apple triompha de ses rivaux.

Alors que doit faire une entreprise technologique ?

Chacun est confronté à cette question du modèle ouvert ou fermé, et voici comment y répondre. Premièrement, il existera toujours un compromis difficile entre systèmes ouverts et fermés, et il est donc inutile de trop s’enfermer dans l’une ou l’autre des options. Il est facile de sous-estimer les projets ouverts (personne ne pensait que Wikipédia fonctionnerait), mais même les projets ouverts ont besoin de contrôle à certains niveaux. Finalement, plus votre vision et vos compétences de créateur sont bonnes, plus vous pouvez essayer d’être fermé. Si vous pensez que vos concepteurs de produits peuvent égaler le quasi sans-faute de Jobs ces vingt dernières années, allez-y. Mais si de simples mortels font tourner votre entreprise, ou si vous êtes face à un futur très imprévisible, les analyses économiques suggèrent qu’un système ouvert est plus sûr. Vous pourriez peut-être vous fier à ce test : en vous levant le matin, regardez dans le miroir et demandez-vous : suis-je Steve Jobs ?

Crédit image : the opensourceway CC-BY-SA

L'appel GNU/Linux d'un fanboy Microsoft dégoûté par la licence Office 2013

mardi 19 février 2013 à 20:33

Comme le soulignait PCInpact récemment Microsoft interdit le transfert de la licence Office 2013 vers un autre PC.

L’arrivée de la nouvelle version de la célèbre suite bureautique s’accompagne en effet d’un contrat de licence encore plus restrictif qu’auparavant, ce qui revient bien moins à acheter un logiciel qu’à le louer sur un seul et unique ordinateur en priant pour que ce dernier n’expire pas tout de suite (malgré son obsolescence programmée, ce qui est un autre sujet).

Du coup, certains utilisateurs, même parmi les plus fidèles, réalisent (enfin) qu’on les prend vraiment pour des vaches à lait et lorgnent (enfin) du côté de GNU/Linux et LibreOffice.


Pcs007 - CC by-sa


Microsoft perd un fanboy de plus

Microsoft loses yet another fanboy

Jack Wallen - 19 février 2013 - TechRepublic.com
(Traduction : jay91, lukkas35, Goodbox, aKa, nepski, VIGNERON, RavageJo, goguette, Texmix, Kyriog, Penguin, QC, chdorb, Norore, maxlath + anonymes)

Un autre mord la poussière pendant que Microsoft (et son utilisation déplaisante des licences) fait fuir un fan de longue date. Jack Wallen jette un œil à ce qui attend Microsoft.

Non, ce n’est pas quelqu’un de connu. Ce n’est même pas quelqu’un qui soit déjà apparu dans les médias, dans un mème, ou qui aurait participé à un hashtag ou une flashmob. Microsoft a perdu un des fanboys avec lesquels je travaille. Cette personne est un de ces types qui comprennent les choses à plusieurs niveaux. Non seulement il est incroyablement intelligent, mais c’est aussi un brillant électronicien.

Mais lorsque Microsoft a commencé à annoncer leurs termes de licence pour Office 2013 — il a commencé à me poser des questions. Elles commençaient toutes par « Au fait Jack, parle moi de Linux ». Et c’est ce que j’ai fait. Il n’a pas fallu longtemps pour qu’il installe Ubuntu 12.10 à la place de Windows 7 et qu’il soit heureux de travailler, sans Microsoft, et ce sans perdre le rythme.

Vous devez vous demander en quoi exactement les nouveaux termes du contrat de licence d’Office 2013 peuvent faire changer d’avis un fan Microsoft de longue date ? Laissez-moi vous lister les points les plus importants :

Ces points sont seulement les plus néfastes, des points qui vont faire mal aux utilisateurs à différents niveaux. Ces conditions de licence partent du principe que les machines ne tombent jamais en panne - et que si elles le font, les utilisateurs ne verront pas d’inconvénient à sortir à nouveau la liasse de billets pour racheter la licence.

Faux et archi faux.

Les ordinateurs tombent en panne, certains sont parfois d’emblée défectueux avec des défauts qui ne seront parfois visibles qu’après plusieurs jours (ou semaines) d’utilisation. Que vont faire ces utilisateurs là ? Acheter Office 2013 deux fois en l’espace de quelques semaines ?

À cela, Microsoft va répondre, « Vous pouvez souscrire à Office 365 ». À ça, je répondrai d’utiliser gratuitement Google Docs pour n’avoir plus aucun problème.

Au cours de l’année dernière, Microsoft en a fait plus pour pousser les gens vers des solutions alternatives qu’il ne l’avait fait pendant très longtemps. D’abord, il a mis sur le marché l’une des interfaces graphiques les moins intuitives qui soit. Aujourd’hui, c’est la licence de Microsoft Office qui change. En bref, Microsoft est en train de perdre des fans et des utilisateurs. Vers quoi se tournent-t-il ? Linux. De plus en plus de gens se rendent finalement compte qu’il y a une alternative et que cette alternative est en fait MEILLEURE !

« Toutes ces années gâchées. » disais-je, secouant ma tête, tentant de cacher ma joie.

Les entreprises et les consommateurs ont beaucoup dépensé dans les produits Microsoft. Comment sont-ils remerciés de leur fidélité ? Une baffe en plein visage, et un trou dans le porte-monnaie ! Cette pagaille ne va pas bien se finir pour Microsoft. En revanche, cela va dans le bon sens pour les systèmes d’exploitation et logiciels comme Ubuntu et LibreOffice.

Beaucoup d’entre nous ont dit qu’il serait inévitable d’en arriver là. À un moment, on a vu venir le côté binaire — Microsoft allait brûler le seul pont qu’il ne pouvait se permettre de brûler — celui qui se trouvait entre Redmond et ses légions de fanboys. Cela ne se fera sans doute pas en une nuit, mais les aficionados d’une des plus grosses entreprises à avoir jamais honoré les bits et les octets vont lui tourner le dos et chercher de plus (ou)vertes pâtures. Quand cela va se produire, Linux aura enfin ce qui lui est dû. L’effet cascade forcera Microsoft à re-calibrer ses pratiques commerciales dans l’urgence.

Bien sûr, on a déjà entendu cet air-là avant. Microsoft va probablement tenter de mener le combat devant les tribunaux, mais pas là où il devrait : dans les cœurs et les esprits de ses consommateurs.

Crédit photo : Pcs007 (Creative Commons By-Sa)

10 propositions pour débuter dans le Libre (sans avoir rien à coder)

mardi 19 février 2013 à 19:06

Il fut un temps ou débuter dans « le Libre » se résumait avant tout à coder ou plus modestement installer une distribution GNU/Linux. Aujourd’hui les choses ont bien changé et il existe de multiples autres façons d’y entrer. Framasoft est d’ailleurs là pour en témoigner ;)

Une invitation à venir nous rejoindre en somme…

Remarque : Il s’agit d’une traduction et donc les liens renvoient vers des ressources anglophones. Si vous avez des liens plus locaux à proposer, surtout ne pas hésiter.


Open Here - The Open Source Way - CC by-sa


10 façons de commencer dans l‘open source

10 ways to get started with open source

Jason Hibbets - 29 janvier 2013 - OpenSource.com
(Traduction : goofy, Tibo_R, XeO2, Steph, Alpha, Sylvie, jtanguy, aKa, Liaz, Norore + anonymes)

Par expérience, je sais qu’un grand nombre de personnes veulent découvrir et participer à l‘open source, mais ne savent pas par où commencer ; et l’idée que l’on est obligé d’écrire du code pour contribuer à un projet open source constitue une véritable barrière. J’ai donc esquissé 10 façons de commencer avec l‘open source et ce sans jamais écrire une seule ligne de code.

Je suis ouvert à toutes idées et ajouts ; il y a sans doute beaucoup plus que 10 façons de contribuer.

10 façons de commencer à utiliser l‘open source

1. Utiliser de l‘open source dans votre travail quotidien. Téléchargez et installez un navigateur web, un client de messagerie, ou une suite bureautique libres — peu importe le système que vous utilisez. C’est l’une des façons les plus simples de commencer à utiliser des logiciels libres. Je conseillerai Firefox pour la navigation internet et Thunderbird pour les emails. Utilisez LibreOffice pour votre traitement de texte, vos tableurs et vos diaporamas, vous aurez un équivalent de Microsoft Office gratuit ! J’appelle ces logiciels des applications porte d’entrée, parce qu’une fois que vous commencez à les utiliser, vous allez découvrir d’autres outils open source (et vous n’aurez pas envie de revenir en arrière !)

2. Rejoindre un projet open source. Je sais que rejoindre un projet open source peut faire peur, mais les contributeurs de tous niveaux sont les bienvenus. Les communautés open source utilisent des chefs de projets, des graphistes, des communicants, des commerciaux et beaucoup d’autres compétences dans leurs travaux. Si vous souhaitez présenter l’open source aux étudiants, voilà une très bonne façon de commencer. On ne sait jamais, s’impliquer et participer activement à un projet open source peut améliorer un CV et mener à un emploi.

3. Lire un livre à propos de l‘open source. Voici un choix de quelques titres auxquels vous pouvez jeter un coup d’oeil : Open Advice (NdT : que nous sommes en train de traduire), Coding Freedom, The Power of Open, ou l’un de nos livres numériques. (NdT : En français il y a évidemment tous les titres de la collection Framabook)

4. Apprendre à créer et nourrir des communautés de contributeurs. Parcourez le livre en ligne The Open Source Way, et partagez vos nouvelles connaissances en créant une communauté ou en en rejoignant une existante.

5. Commencer à utiliser les licences Creative Commons. Avant de créer votre nouvelle œuvre d’art, photographie, écrit ou musique, utilisez un copyleft au lieu d’un copyright. En utilisant des licences Creative Commons, vous pouvez partager votre travail avec le monde entier. Vous devrez d’abord choisir celle qui vous correspond, vous pourrez ensuite trouver intéressant de découvrir comment les Creative Commons sont utilisées dans des environnements aussi variés que les gouvernements, les entreprises ou le journalisme. (NdT : Voir aussi L’éducation utilise une licence Creative Commons défectueuse, par R. Stallman sur le Framablog)

6. Commencer l’exploration. Regardez le projet OpenROV et explorez l’océan ou un lac local. Si vous ne voulez pas être mouillé, enfilez une combinaison spatiale et regardez ce que ça fait d’explorer Mars.

7. Bricoler par soi-même et créer quelque chose. Les petites cartes Linux, comme la Raspberry Pi, font des choses incroyables. Découvrez les autres cartes électroniques de création comme les « Makey Makey » (cf cette vidéo) ou une variété de produits électroniques de « SparkFUN ». Si vous êtes dans l’impression 3D, assurez-vous de savoir comment vous pourriez utiliser Inkscape.

8. Devenir créatif. Remplacez Photoshop par GNU Image Manipulation Program (GIMP), InDesign par Scribus, ou utilisez d’autres outils comme MyPaint, Inskape, Audacity et Blender. Si cela vous intéresse, regardez notre présentation en 7 minutes des outils créatifs open source. Puis découvrez l’étendue des outils de design en 2012. Assurez-vous d’avoir pris connaissance de nos autres outils tels que Dream Studio, TuxPaint et KDEnlive pour vos besoins créatifs.

9. Apprendre la programmation. Remarquez que je n’ai pas dit « Apprendre à coder ». Différents outils sont pré-installés sur certains Raspberry Pi et sont utilisés pour apprendre aux enfants à programmer. J’aurais aimé avoir ce genre de choses quand j’ai appris la programmation au lycée.

10. Suivre un cours en ligne. Le mouvement OpenCourseWare, mené par MITOCW, est en train de changer notre mode d’apprentissage. Commencez par regarder ce Webcast sur le MIT OpenCourseWare. Il y a tellement d’événements open source dans le champ éducatif: « Moodle » et « School management software for teachers and students » sont deux de ces nombreuses ressources fantastiques. (NdT : Exemple en France la présentation du MOOC ITyPA)

Le fait est qu’il y a énormément de manières de commencer dans l‘open source. Vous souvenez-vous de la façon dont vous avez débuté ? Partagez l’histoire de votre première expérience avec l‘open source ou comment vous l’avez présentée à quelqu’un d’autre.

Apprendre de ses erreurs (Libres conseils 25/42)

lundi 18 février 2013 à 18:52

Chaque jeudi à 21h, rendez-vous sur le framapad de traduction, le travail collaboratif sera ensuite publié ici même.

Traduction Framasoft : Miki, Vilnus Atyx, Sphinx, peupleLà, Goofy, tcit, Julius22, Garburst, Cyrille L., lerougeLycoris, vvision, lamessen

Comment ne pas lancer une communauté

Robert Kaye

Robert Kaye associe son amour de la musique et de l’open source dans l’encyclopédie de musique ouverte MusicBrainz. Robert a créé et dirige la MetaBrainz Foundation, une organisation à but non-lucratif basée en Californie, dans la continuité d’un travail de longue haleine pour améliorer l’expérience de la musique numérique. Au-delà du hack pour MusicBrainz, Robert recherche des festivals intéressants comme le Burning Man et des projets périphériques tels que bidouiller des robots pour préparer des cocktails. Comme il est invariablement couronné d’une chevelure aux vives couleurs, vous n’aurez aucun mal à le reconnaître dans une foule.

En 1998, je travaillais pour Xing Technology à San Luis Obispo et j’étais à fond sur notre nouveau projet AudioCatalyst. C’était l’un des premiers programmes d’extraction de MP3 intégré utilisant la base de données CDDB. Il s’agit de la base de données de CD qui permet à chaque lecteur de trouver le titre et la composition de tout CD. Si le CD n’est pas enregistré, on peut saisir les données afin que la prochaine personne qui en a besoin puisse s’en servir. J’adorais ce projet collaboratif en ligne et j’y ai enregistré des centaines de CD en quelques années.

Un jour, il nous a été annoncé que CDDB avait été achetée par Escient, une société qui deviendrait GraceNote par la suite. La base de données CDDB avait été privatisée, de sorte que plus personne ne pouvait la télécharger dans son intégralité ! Pour parachever le tout, Escient ne dédommagea aucun des contributeurs pour leurs efforts. En manœuvrant ainsi, ils arnaquaient le grand public. J’étais plutôt furieux de cette décision et je le suis encore aujourd’hui.

Plus tard dans la semaine, lors d’une fête avec des amis, je me plaignais de ce qui était en train de se passer et expliquais à quel point j’étais mécontent. Mon ami Kevin Murphy me dit : « Pourquoi tu ne démarrerais pas ton propre projet open source pour faire concurrence à ces enfoirés ? »

Quelques semaines plus tard, je finissais de travailler pour Xing et j’avais quelques semaines de temps libre avant de commencer chez EMusic. Je décidai d’apprendre le Perl et la programmation web en autodidacte et de démarrer la création de CD Index, un projet sans compatibilité et sans infraction avec CDDB. J’ai bidouillé le projet pendant cette pause mais l’ai rapidement oublié lorsque je suis devenu membre du projet FreeAmp chez EMusic.

C’est alors que Slashdot demanda, en mars 1999, quelle solution open source allait remplacer CDDB. J’ai passé le reste de la journée et la majeure partie de la nuit à finir CD Index et à le déployer. J’ai soumis un billet sur Slashdot parlant de mon projet (1) et il fut mis en ligne rapidement. Comme prévu, des centaines de geeks se manifestèrent en quelques minutes si bien que mon serveur tomba et rendit l’âme.

Les masses de gens qui arrivèrent commencèrent immédiatement à gueuler pour que les choses se fassent. Il n’y avait même pas encore de liste de diffusion ou de logiciel de suivi de problèmes ; ils insistèrent pour en avoir tout de suite. Comme j’étais novice dans l’open source, je ne savais pas vraiment ce qui était nécessaire ou non pour lancer un tel projet, j’ai fait comme les gens le demandaient. Les protestations reprirent de plus belle et davantage de gens encore insistèrent pour que je ferme le service étant donné qu’il n’était pas parfait. Mais même au milieu de ce vaste bazar, nous avons reçu plus de 3 000 soumissions de CD au cours des premières 24 heures.

Une fois que les choses furent calmées, il y avait encore beaucoup de gens qui rouspétaient. Greg Stein déclara qu’il allait écrire une meilleure version immédiatement. Mike Oliphant, l’auteur de Grip, annonça qu’il allait également travailler à une nouvelle version. Alan Cox vint et proclama que les bases de données SQL n’y suffiraient pas et que je devais utiliser DNS pour créer un meilleur service de recherche de CD. — Hein, quoi ? J’étais très mécontent de la communauté qui grandissait autour du billet publié sur Slashdot. Je ne voulais pas d’un lieu où les gens se manquent de respect et où certains se croient permis de gueuler encore plus fort pour obtenir ce qu’ils veulent. Je perdis rapidement tout intérêt pour le projet et CD Index déclina. Les autres projets que des personnes avaient promis de commencer (à l’exception de FreeDB) ne prirent jamais forme.

Alors, quand la bulle du point com a éclaté, j’ai eu besoin de réfléchir à ce que j’allais faire ensuite. Il était clair que mon boulot chez EMusic n’avait rien de sûr ; je continuais à conduire un roadster Honda S2000, ma voiture trophée de l’époque point com. Avec les traites de la voiture qui doublaient mon loyer, je devais décider : soit mener ma propre entreprise et vendre ma voiture de rêve, soit déménager à Bay Area (San Francisco) et travailler sur le rêve de quelqu’un d’autre, si jamais je parvenais à y trouver un travail. Je décidai que le plus intéressant serait de travailler sur une encyclopédie musicale complète construite par les utilisateurs. Je vendis la S2000 et me concentrai pour commencer à travailler sur une nouvelle mouture de CD Index.

Au cours d’une autre soirée, le nom MusicBrainz me vint et j’enregistrai le nom de domaine pendant la fête. Le jour suivant, motivé par le nouveau nom du projet, je commençai à bidouiller sérieusement et, à l’automne 2000, je lançai musicbrainz.org. Lancer n’est pas le bon mot, ici — je mis le site en place et me demandai alors comment éviter une nouvelle communauté de gosses hystériques venant de Slashdot. Je n’importai jamais de données depuis CD Index, ni ne mentionnai MusicBrainz sur les listes de diffusion de CD Index. Je me suis simplement éloigné du projet CD Index ; je ne voulais plus rien avoir à faire avec celui-ci. À la fin, j’ai décidé d’ajouter un simple bouton à la page web de FreeAmp qui mentionnait MusicBrainz.

Et une chose très étonnante s’est produite : des gens sont venus jeter un coup d’œil au projet. C’était seulement quelques personnes au début, mais quand quelqu’un me signalait quelque chose, je commençais une conversation et recueillais autant de retours d’informations que possible. J’améliorais le logiciel grâce à ces retours. J’ai aussi imposé un ton de respect sur les listes de discussion et, à chaque fois que quelqu’un était irrespectueux, j’intervenais et haussais le ton.

Mes efforts concentrèrent le projet vers son amélioration. Je l’ai fait pendant trois ans avant qu’il ne devienne clair que cette approche était efficace. La base de données croissait régulièrement et la qualité des données passa d’exécrable à bonne en quelques années.

Les bénévoles, ça va ça vient, mais je suis la colonne vertébrale du projet, c’est toujours moi qui donne le la et sa direction à l’ensemble. Aujourd’hui, nous avons une association à but non-lucratif avec 3,25 employés dans quatre pays, Google, la BBC et Amazon comme clients et notre bilan financier est bon. Je ne pense pas que cela aurait pu se produire avec la communauté CD Index.