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Mon Parcours Collaboratif : présenter des outils numériques éthiques à l’ESSE

samedi 30 novembre 2019 à 08:54

Les valeurs de l’Économie Sociale, Solidaire et Environnementale (l’ESSE) sont compatibles avec la culture du Logiciel Libre. Dès qu’on parle de nos outils libres, communautaires et collaboratifs à de petites structures de l’ESSE, on voit chez elles une véritable envie de s’en emparer.

Chez Framasoft, nous le constatons régulièrement à la machine à café et près du bac à vaisselle… bref dans les parties communes de notre bureau que nous louons à Lyon, au sein du tiers-lieu Locaux Motiv’.

Cet article fait partie des « Carnets de voyage de Contributopia ». D’octobre à décembre 2019, nous y ferons le bilan des nombreuses actions que nous menons, lesquelles sont financées par vos dons (qui peuvent donner lieu à une réduction d’impôts pour les contribuables français). Si vous le pouvez, pensez à nous soutenir.

Consciente de cet enjeu, l’association Locaux Motiv’ s’est engagée dans la production d’un outil en ligne pour accompagner les petites structures de l’ESSE dans le développement de leurs usages collaboratifs numériques avec des outils et logiciels libres. La mise en œuvre de ce projet est assurée conjointement par trois partenaires : Tadaa – Interactions informatives, la Fabrique à liens et Framasoft, 3 structures en résidence dans ce tiers-lieu.

Chez Locaux Motiv, même les affichettes sont polies !

L’ESSE n’est pas (encore ni totalement) enfermée chez les GAFAM

Aujourd’hui, la question du passage au numérique ne se pose plus. D’ailleurs, l’étude menée par Solidatech et Recherche et Solidarités en 2013, 2016 et 2019, La place du numérique dans le projet associatif, met en évidence que de plus en plus d’associations s’équipent en outils numériques. Cependant, lorsqu’on interroge les responsables eux-même sur la maturité numérique de leur structure, ils considèrent à 21 % qu’elle est « peu initiée », à 55 % qu’elle est « en progrès » et à 21 % qu’elle est « expérimentée ».

Les structures de l’ESSE ont tout intérêt à se saisir des opportunités offertes par le numérique afin de les mettre au service de leur projet et faire évoluer leur réponse sociale. Pourtant, force est de constater que les petites structures font peu appel à ces outils pour fonctionner au quotidien.

Le milieu « non lucratif » est un marché juteux pour Google, qui en a visiblement une image… particulière.

Pour autant, quelques signes laissent supposer une possible marge de progression en ce domaine. Le développement d’une culture numérique plus partagée au sein des associations, dans la mesure où 90 % des responsables en font un constat positif dans les structures où la plupart des membres actifs sont impliqués (contre 48 % lorsque le sujet du numérique est totalement externalisé), est source d’espoir.

Des outils collaboratifs méconnus, où le Libre a sa place

Si les outils numériques de communication, de gestion et d’animation sont les plus utilisés, les outils collaboratifs ne sont utilisés que par 36 % des associations en 2019 (en repli depuis 2016). Les petites structures de l’ESSE connaissant peu les outils collaboratifs, elles ne s’en sont pas encore saisies pour faire évoluer leurs pratiques professionnelles.

On constate d’ailleurs que cette méconnaissance des outils collaboratifs est davantage liée à un manque de culture du travail collaboratif qu’à une opposition à utiliser des outils numériques. Cette démarche nécessite en effet, non seulement de choisir ou de mettre au point les bons outils, mais surtout de repenser totalement les habitudes de travail. Autant d’objectifs plus difficiles à atteindre pour les structures les plus petites.

Faites le test : montrez un Framapad aux ami·es de votre association, et écoutez les « wouaou » admiratifs dès que les mots d’une deuxième personne s’afficheront en direct sur le pad ;)

À ce déficit de culture sur les modalités du travail collaboratif s’ajoute une problématique supplémentaire : alors que les structures de l’ESSE adoptent des principes communs de solidarité et d’utilité sociale, elles continuent au quotidien à utiliser des outils numériques privateurs. Il est donc essentiel que ces structures qui adoptent des modes de gestion démocratiques et participatifs puissent se réapproprier leurs outils numériques.

Le logiciel libre, qui s’appuie sur une logique de partage du savoir et n’a que rarement de valeur marchande intrinsèque, devrait déjà avoir irrigué l’ensemble de l’ESSE. Mais l’on constate que les outils libres sont eux aussi peu, voire totalement méconnus au sein des petites structures et qu’ils sont souvent associés à une image plutôt négative, face à une concurrence « tout-en-un » et d’apparence gratuite.

Locaux Motiv’ et l’ESSE

Parce que c’est dans l’ADN d’un tiers-lieu d’identifier des besoins non couverts et de soutenir les coopérations pour y répondre, Locaux Motiv’ échange depuis de nombreuses années sur la difficulté à rendre opérationnelle la transition numérique des acteurs de l’ESSE. Comment permettre aux structures de l’ESSE de se doter d’outils collaboratifs libres et favoriser l’appropriation de ces outils en constante évolution pour renforcer leurs projets ?

Bien sûr de nombreux acteurs agissent depuis plusieurs années pour le développement des pratiques collaboratives : Outils-réseaux, Animacoop, MultiBàO, Animafac, Movilab, Framasoft… Acteurs qui convergent notamment au Forum des Usages Collaboratifs de Brest ou encore aux Rencontres Moustic. Si ces structures existent toujours et poursuivent leurs actions constructives, il s’agit maintenant à la fois d’élargir massivement le public visé, de faciliter la découverte et rendre accessible la mise en œuvre de ces outils afin de permettre un véritable passage à l’échelle des pratiques numériques collaboratives libres.

Proposer une plateforme qui aiguille vers les bons outils numériques… Une illustration CC-By David Revoy !

Locaux motiv’ souhaite ainsi proposer une porte d’entrée complémentaire et inédite sur ces outils et leurs usages, en construisant des supports de sensibilisation et de formation sous licences libres qui pourront, de plus, être réutilisés par tous.

Trois objectifs opérationnels ont ainsi guidé le développement du projet et la recherche de financements pour sa mise en œuvre :

Trois structures en résidence à Locaux Motiv’ sont en charge de la mise en œuvre de ce projet : Tadaa, la Fabrique à liens et Framasoft.

mon-parcours-collaboratif.fr, un projet pour accompagner les petites structures de l’ESSE

Financé en partie par la Fondation AFNIC, la Fondation Adecco et la Direction Régionale et Départementale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (DRDJSCS) Auvergne-Rhône-Alpes, le projet a débuté par la réalisation d’un état des lieux sur l’utilisation d’outils libres et les pratiques collaboratives au sein des structures de l’ESSE. En allant interroger une quinzaine de structures pour comprendre comment elles se sont organisées et quels sont les outils qu’elles utilisent, nous avons pu identifier concrètement les problématiques et les réponses à y apporter.

À partir de la formulation d’usages collaboratifs souhaités est née l’idée de créer une plateforme évolutive dédiée aux usages numériques des acteurs de l’ESSE pour les accompagner et soutenir leur transition numérique. Cette plateforme porte pour ambition de guider et d’accompagner ces acteurs vers des usages vertueux et conscients des outils numériques libres, dans un souci d’efficience et de productions collaboratives (au sein des structures et dans leurs relations partenariales et commerciales). C’est ainsi qu’est née la plateforme mon-parcours-collaboratif.fr.

Cliquez sur l’image pour aller sur mon-parcours-collaboratif.fr

En partant des besoins du visiteur (sur la base de scénarios concrets d’usages co-construits), la plateforme Mon parcours collaboratif proposera des supports vidéos, des fiches pratiques et des ressources externes et contribuera ainsi à l’apparition ou au développement de nouvelles formes de travail et d’organisation des acteurs et réseaux de l’ESSE.

Cette plateforme proposera à terme deux modes d’accès aux contenus :

Chaque scénario pédagogique s’articulera autour de plusieurs étapes (jusqu’à 8), composées chacune de différentes #actions ainsi que des témoignages et conseils méthodologiques. Une #action correspond à une unité de base réutilisable d’un scénario à l’autre, dont le titre est une action basique (verbe à l’infinitif).

Chaque action regroupera un ensemble de fiches, telles que des fiches outils, des fiches mode d’emploi, des fiches argumentaire et des fiches conseil. Les visiteurs pourront ainsi identifier les bonnes questions à se poser pour développer des usages collaboratifs (stratégie, méthodes, outils) et découvrir aisément des usages coopératifs mobilisant des outils numériques libres.

Contribuer à une prise de conscience collective

En accompagnant les individus (salarié·e·s, bénévoles, coopératrices·teurs) au sein de structures porteuses de transformations sociétales, l’impact devient considérable et transversal (non seulement pour les pratiques professionnelles mais bien également dans la sphère personnelle). Enfin, de façon implicite par l’utilisation et la valorisation d’outils et de licences libres, la plateforme Mon parcours collaboratif participe de la prise de conscience nécessaire des enjeux liés aux pratiques numériques et ouvre vers la création de communs.

Chez Framasoft, nous sommes heureuses et heureux de consacrer une petite partie des moyens de notre association (qui ne vit que grâce à vos dons) afin d’apporter un peu de notre expertise à la plateforme Mon Parcours Collaboratif… et nous avons hâte de vous annoncer, prochainement, son lancement !

Rendez-vous sur la page des Carnets de Contributopia pour y découvrir d’autres articles, d’autres actions que nous avons menées grâce à vos dons. Si ce que vous venez de lire vous plaît, pensez à soutenir notre association, qui ne vit que par vos dons. Framasoft étant reconnue d’intérêt général, un don de 100 € d’un contribuable français reviendra, après déduction, à 34 €.

Soutenir Framasoft

Illustration d’entête : CC-By David Revoy

Collaborer pour un design plus accessible : l’exemple d’Exodus Privacy

vendredi 29 novembre 2019 à 12:46

Quand on prend conscience qu’un site web destiné au grand public devrait être plus facile à aborder et utiliser, il n’est pas trop tard pour entamer un processus qui prenne en compte les personnes qui l’utilisent… L’association Exodus Privacy prend la plume sur ce blog pour raconter comment elle a, avec Maiwann, une UX designeuse, amélioré l’interface de sa plate-forme d’analyse.

Exodus Privacy est une association loi 1901, créée en octobre 2017 et dont le but est d’apporter plus de transparence sur le pistage par les applications de smartphones. Dès le premier jour, le public visé était un public non-technique, afin de lui permettre de comprendre et de faire des choix éclairés.

Parmi les outils que nous avons développés, la plateforme εxodus permet d’analyser les applications gratuites du Google Play store et d’en indiquer les pisteurs et les permissions. Cette plateforme a été très utilisée dès son lancement, mais elle n’était pas facile d’utilisation pour les néophytes.

Comme nous n’avions ni le temps ni les compétences en interne, nous avons décidé de rémunérer une personne experte pour adapter notre plateforme à ce public de non-spécialistes. Il nous paraissait important d’avoir une personne qui comprenne qui nous sommes et quelles sont nos valeurs, nous nous sommes tourné·e·s vers Maiwann, UX designeuse.

Exodus Privacy : Maiwann, peux-tu expliquer qui tu es et ce que tu fais ?

« Bonjour, bonjour ! Je suis Maiwann, UX·UI Designer dans la vie, amoureuse du libre et du travail éthique. Je suis aussi membre de Framasoft depuis quelques mois. Je fais beaucoup de choses variées au niveau numérique, mais qui peuvent se résumer en : du design (au sens « conception » du terme).

Du coup je vais rencontrer des utilisateurs et utilisatrices, leur poser des questions pour comprendre quels sont leurs besoins et leurs frustrations, les observer utiliser des logiciels et voir où ça coince, puis je réfléchis à la manière de répondre à leurs problèmes en concevant des parcours fluides. Et enfin je peux faire des maquettes graphiques pour donner un peu « corps » à tout ça ^_^ C’est d’ailleurs exactement ce qu’il s’est passé ici ! »

D’abord, définir les personnes concernées…

Ce projet devait se dérouler en plusieurs phases et il partait bien des besoins du public. Pour mieux comprendre cette étape, voici un petit extrait d’une conversation de septembre 2018 entre Exodus Privacy et Maiwann :

Maiwann : Quel est votre public-cible ?
Exodus Privacy : Le grand public, bien entendu !
Maiwann : il va falloir préciser un peu plus, car à s’adresser à tout le monde on ne s’intéresse véritablement à personne :)

Cela nous a obligé·e·s à réfléchir justement à ce que nous mettions derrière ce terme qui nous paraissait pourtant si évident. Nous avons donc défini deux groupes plus précis de personnes.

Nous voulions tout d’abord faciliter la vie aux médiateurs et médiatrices numériques car nous sommes convaincu·e·s que ces personnes sont les mieux placées pour pouvoir accompagner tout un chacun à mieux appréhender les outils numériques. Nous les avons donc incluses dans les personnes visées.

Nous avons co-délimité une deuxième cible : des personnes non-techniques et curieuses, prêtes à passer un petit peu de temps car elles ont envie de comprendre.

Puis formuler les besoins

Le mois de janvier 2019 a permis à Maiwann de mener 14 entretiens avec des personnes correspondant aux profils sus-cités, trouvées par le réseau d’Exodus Privacy ou par les réseaux sociaux :

 

Laissons Maiwann raconter cette étape :

« Grâce aux réponses sur les réseaux sociaux et sur Cryptobib et Parcours numérique, des listes de diffusion pour médiateur·ices du numérique, j’ai pu discuter avec les 2 catégories de public que nous avions définis ! Ensuite, pour chacun·e, il s’agissait de s’appeler soit par téléphone soit en visio-conférence, de vérifier qu’iels étaient bien dans le public visé, et de discuter pendant à peu près une heure. L’idée était de voir où étaient les manques, pour savoir de quoi εxodus avait besoin prioritairement : une refonte du site ? de l’application ? Une campagne de communication pour faire connaître leurs actions ? Ce sont les entretiens qui allaient nous permettre de le savoir !

Je demandais aux médiateur·ices comment est-ce qu’iels menaient leurs ateliers, et comment la question du téléphone était abordée. Et j’ai découvert que, si le discours pour protéger sa navigation sur un ordinateur était très rodé, le téléphone était un sujet compliqué car… les médiateur·ices n’avaient pas de réponse lorsqu’on leur demandait comment agir !

C’était d’ailleurs un cas identique pour les personnes qui répondaient individuellement : Elles avaient bien conscience de l’enjeu de vie privée vis à vis de leur téléphone, même si ce que faisaient ces pisteurs n’était pas toujours très clair, mais ne voyaient de toute façon pas du tout ce qu’il était possible de faire pour améliorer les choses !

Après tous ces appels, j’avais de grands axes récurrents qui se dégageaient. J’ai donc dessiné un petit résumé schématique, et nous nous sommes appelé·e·s le 28 février pour discuter de tout ça et de ce sur quoi on partait. »

 

Une fois le diagnostic posé (il y a X pisteurs dans telle application), la personne se retrouve bloquée avec des questions sans réponses :
– Ok, il y a des pisteurs, mais on fait comment pour faire autrement ?
– Qu’est-ce que ça fait réellement, un pisteur ?

Ces questions, que nous avions par ailleurs régulièrement en conférence, par mail ou sur les réseaux sociaux, nous ont permis de nous interroger sur le positionnement de l’association. En effet, nous avons toujours défendu une démarche scientifique, qui montre « les ingrédients du gâteau », mais ne porte pas de jugement de valeur sur tel pisteur ou telle application… et donc ne valorise pas de solution alternative.

Après discussions, nous sommes convenus de l’importance de pouvoir apporter des outils de compréhension à ces personnes, afin que celles-ci puissent, encore une fois, décider en connaissance de cause. L’idée était donc de créer une page qui explique les pisteurs, une page qui explique les permissions et enfin une qui répond à la question « et maintenant, que puis-je faire ? », en proposant un panel d’outils, de réflexes et de ressources.

La conception des maquettes

C’était donc à nouveau à Maiwann de travailler. Tu nous racontes comment tu as débuté les maquettes ?

« J’ai repris les schémas-bilans des entretiens pour définir les parcours principaux des utilisateurs :

Arriver sur le site => Chercher le rapport d’une application => Comprendre ce qu’est un pisteur ou une permission => Trouver comment améliorer la situation.

L’enchaînement entre ces actions devait être facilité dans le nouveau parcours, et le contenu non-existant (ou non intégré) mis en avant. Par exemple, pour « qu’est-ce qu’un pisteur », εxodus avait déjà réalisé des vidéos que les entretiens avaient tous remontés comme « très bien faites » mais comme elles n’étaient pas intégrées au parcours, beaucoup d’utilisateurs·ices pouvaient passer à côté. Pour la page Alternatives en revanche, qui était la demande la plus forte, tout a été créé depuis zéro, en privilégiant les alternatives accessibles aux non-informaticien·ne·s et tout de même respectueuses de la vie privée.

Il m’avait aussi été remonté que parfois les formulations n’étaient pas très claires, parfois en anglais ce qui contribuait à un sentiment de contenu non-accessible à des néophytes. Cela a fait aussi partie des améliorations, en plus des pages explicatives, qui sont là pour dire « vous ne savez pas ce qu’est un pisteur ? Pas de souci, on vous l’explique ici ».

Et pour le reste, un travail d’harmonisation et de hiérarchisation du contenu pour que les différentes catégories de contenus soient bien distinctes les unes des autres et compréhensibles a permis de réaliser une refonte graphique aux petits oignons ! »

 

Le développement des maquettes

L’ensemble des membres d’Exodus Privacy étant bénévole, et donc le travail conséquent pour notre énergie et temps malheureusement limités, nous nous sommes mis d’accord sur un travail de développement itératif afin de mettre à disposition des utilisateurs et utilisatrices les nouvelles pages et fonctionnalités au plus tôt.

Après la présentation des maquettes en mai 2019, nous avons découpé les différentes tâches sur notre git, celles-ci ont été priorisées pour s’assurer que les besoins les plus importants soient traités en premier lieu, comme la page « mieux comprendre ». La majorité de ces tâches ont été implémentées, ce travail étant agrémenté d’allers-retours avec Maiwann afin de s’assurer que nous aillions dans la bonne direction sans rater l’essentiel.

Notre code étant libre et open-source, une partie des fonctionnalités a même été faite par notre communauté !
Une partie du travail reste à faire, n’hésitez pas à aller jeter un œil si vous avez des compétences en développement !

 

Fiche météo-france "avant"

Fiche d’Exodus pour l’application Météo-France avant

 

La fiche de l’application Météo-France après travail d’UX

Et maintenant ?

Le travail n’est pas totalement terminé et, grâce au Mécénat de Code lutin, nous avons pu poursuivre ce projet de refonte, mais pour l’application cette fois.

Laissons donc les mots de la fin à Maiwann…

« Il reste une étape de test utilisateur·ice à réaliser, pour bien vérifier que cette refonte va dans le bon sens, est adaptée aux besoins et que nous n’avons pas oublié un élément important, ou laissé un trou dans la raquette dans lesquels les utilisateur·ice·s vont s’engouffrer !
De même, nous avons amorcé un travail d’harmonisation de cette refonte pour que l’application corresponde aussi aux maquettes, car c’est le point d’entrée important principal du public (puisqu’il est question d’applications et de téléphone portable, c’est logique qu’elle soit privilégiée !).

J’ai hâte de réaliser ces dernières étapes (avec l’aide de Schoumi côté application !) pour finaliser ce super projet, car il contribue à démontrer qu’il est possible de réaliser des choses techniquement pointues, tout en parvenant à les rendre accessibles à des personnes non techniques, soit directement en s’adressant à elles, soit en fournissant un outil pertinent pour les médiateur·ices du numérique.

Cela contribue à mon monde idéal qui connecte le monde du libre et de la protection de la vie privée aux non-connaisseur·euse·s, et je ne peux qu’encourager d’autres projets qui ont cette démarche de travailler avec des designers pour y parvenir ! »

Hold-up sur les données de santé. Patients et soignants unissons-nous

vendredi 29 novembre 2019 à 07:15

L’Association Interhop.org est une initiative de professionnels de santé spécialisés dans l’usage et la gestion des données de santé, ainsi que la recherche en machine learning dans de multiples domaines médicaux. Aujourd’hui, en leur donnant la parole sur ce blog, nous publions à la fois une alerte et une présentation de leur initiative.

En effet, promouvant un usage éthique, solidaire et intelligent des données de santé, Interhop s’interroge au sujet du récent projet Health Data Hub annoncé par le gouvernement français pour le 1er décembre prochain. Devons-nous sacrifier le bon usage des données de santé sur l’autel de la « valorisation » et sous l’œil bienveillant de Microsoft ? Tout comme dans l’Éducation Nationale des milliers d’enseignants tentent chaque jour de ne pas laisser le cerveaux de nos enfants en proie au logiciels fermés et addictifs, il nous appartient à tous de ne pas laisser nos données de santé à la merci de la recherche de la rentabilité au mépris de l’éthique et de la science.

Hold-up sur les données de santé, patients et soignants unissons-nous

Par Interhop.org

La plateforme nationale des données de santé ou Health Data Hub, pour les plus américains d’entre nous, doit voir le jour d’ici la fin de l’année. Il s’agit d’un projet qui, selon le Ministère de la Santé, vise à « favoriser l’utilisation et de multiplier les possibilités d’exploitation des données de santé » en créant notamment « une plateforme technologique de mise à disposition des données de santé ».

Or, à la lecture du rapport d’étude qui en détermine les contours, le projet n’est pas sans rappeler de mauvais souvenirs. Vous rappelez-vous, par exemple, du contexte conduisant à la création de la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) en 1978 en France ? L’affaire a éclaté en mars 1974, dans les pages du journal Le Monde. Il s’agissait de la tentative plus ou moins contrecarrée du projet SAFARI (Système Automatisé pour les Fichiers Administratifs et le Répertoire des Individus) visant à créer une banque de données de tous les citoyens français en interconnectant les bases de plusieurs institutions grâce à un numéro unique d’identification du citoyen : le numéro de Sécurité Sociale.

Ce scandale n’était pourtant pas inédit, et il ne fut pas le dernier… À travers l’histoire, toutes les tentatives montrent que la centralisation des données correspond à la fois à un besoin de gouvernement et de rentabilité tout en entamant toujours un peu plus le respect de nos vies privées et la liberté. L’histoire de la CNIL est jalonnée d’exemples. Quant aux motifs, ils relèvent toujours d’une très mauvaise habitude, celle de (faire) croire que la centralisation d’un maximum d’informations permet de les valoriser au mieux, par la « magie » de l’informatique, et donc d’être source de « progrès » grâce aux « entreprises innovantes ».

Concernant le « Health Data Hub », il s’agit d’un point d’accès unique à l’ensemble du Système National des Données de Santé (SNDS) issu de la solidarité nationale (cabinets de médecins généralistes, pharmacies, hôpitaux, Dossier Médical Partagé, registres divers et variés…). L’évènement semble si important qu’il a même été annoncé par le Président Macron en mars 2018. Par ailleurs, il est important de pointer que le SNDS avait été épinglé pour l´obsolescence de son système de chiffrement en 2017 par la CNIL.

De plus, l’infrastructure technique du Health Data Hub est dépendante de Microsoft Azure. Et ce point à lui seul soulève de grandes problématiques d’ordre éthique et réglementaire.

Alors que le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) protège les citoyens européens d’un envoi de leurs données en dehors du territoire européen, la loi Américaine (Cloud Act) permet de contraindre tout fournisseur de service américain à transférer aux autorités les données qu’il héberge, que celles-ci soient stockées aux États-Unis ou à l’étranger.

Entre les deux textes, lequel aura le dernier mot ?

Les citoyens et patients français sont donc soumis à un risque fort de rupture du secret professionnel. La symbolique est vertigineuse puisque l’on parle d’un reniement du millénaire serment d’Hippocrate.

Le risque sanitaire d’une telle démarche est énorme. Les patients acceptent de se faire soigner dans les hôpitaux français et ils ont confiance dans ce système. La perte de confiance est difficilement réparable et risque d’être désastreuse en terme de santé publique.

C’est sous couvert de l’expertise et du « progrès » que le pouvoir choisit le Health Data Hub, solution centralisatrice, alors même que des solutions fédérées peuvent d’ores et déjà mutualiser les données de santé des citoyens Français et permettre des recherches de pointe. Bien que les hôpitaux français et leurs chercheurs œuvrent dans les règles de l’art depuis des années, il apparaît subitement que les données de santé ne sauraient être mieux valorisées que sous l’égide d’un système central, rassemblant un maximum de données, surveillant les flux et dont la gestion ne saurait être mieux maîtrisée qu’avec l’aide d’un géant de l’informatique : Microsoft.

Il est à noter que d’une part, il n’a jamais été démontré que le développement d’un bon algorithme (méthode générale pour résoudre un type de problèmes) nécessite une grande quantité de données, et que d’autre part, on attend toujours les essais cliniques qui démontreraient les bénéfices d’une application sur la santé des patients.

Pour aller plus loin, le réseau d’éducation populaire Framasoft, créé en 2001 et consacré principalement au développement de logiciels libres, veut montrer qu’il est possible d’impacter le monde en faisant et en décentralisant. C’est cette voie qu’il faut suivre.

La loi pour une République numérique fournit un cadre légal parfait pour initier des collaborations et du partage. La diffusion libre du savoir s’inscrit totalement dans la mission de service publique des hôpitaux telle qu’imaginée il y a des décennies par le Conseil National de la Résistance, puis par Ambroise Croizat lors de la création de la Sécurité Sociale.

On ne s’étonne pas que le site Médiapart ait alerté le 22 novembre dernier sur les conditions de l’exploitation des données de santé. Il est rappelé à juste titre que si la CNIL s’inquiète ouvertement à ce sujet, c’est surtout quant à la finalité de l’exploitation des données. Or, la récente Loi Santé a fait disparaître le motif d’intérêt scientifique pour ne garder que celui de l’intérêt général…

Quant à la confidentialité des données, confier cette responsabilité à une entreprise américaine semble être une grande erreur tant la ré-identification d’une personne sur la base du recoupement de données médicales anonymisées est en réalité plutôt simple, comme le montre un article récent dans Nature.

Ainsi, aujourd’hui en France se développe toute une stratégie visant à valoriser les données publiques de santé, en permettant à des entreprises (non seulement des start-up du secteur médical, mais aussi des assureurs, par exemple) d’y avoir accès, dans la droite ligne d’une idéologie de la privatisation des communs. En plus, dans le cas de Microsoft, il s’agit de les héberger, et de conditionner les technologies employées. Quant aux promesses scientifiques, elles disparaissent derrière des boîtes noires d’algorithmes plus ou moins fiables ou, disons plutôt, derrière les discours qui sous le « noble » prétexte de guérir le cancer, cherchent en fait à lever des fonds.

Humour

Quelles sont les alternatives ?

Le monde médical et hospitalier est loin de plier entièrement sous le poids des injonctions.

Depuis plusieurs années, les hôpitaux s’organisent avec la création d’Entrepôts de Données de Santé (EDS). Ceux-ci visent à collecter l’ensemble des données des dossiers des patients pour promouvoir une recherche éthique en santé. Par exemple, le projet eHop a réussi à fédérer plusieurs hôpitaux de la Région Grand Ouest (Angers, Brest, Nantes, Poitiers, Rennes, Tours). Le partage en réseau au sein des hôpitaux est au cœur de ce projet.

Par aller plus loin dans le partage, les professionnels dans les hôpitaux français reprennent l’initiative de Framasoft et l’appliquent au domaine de la santé. Ils ont donc créé Interhop.org, association loi 1901 pour promouvoir l’interopérabilité et « le libre » en santé.

Pourquoi interopérer ?

L’interopérabilité des systèmes informatisés est le moteur du partage des connaissances et des compétences ainsi que le moyen de lutter contre l’emprisonnement technologique. En santé, l’interopérabilité est gage de la reproductibilité de la recherche, du partage et de la comparaison des pratiques pour une recherche performante et transparente.

L’interopérabilité est effective grâce aux standards ouverts d’échange définis pour la santé (OMOP et FHIR).

Pourquoi décentraliser ?

Comme dans le cas des logiciels libres, la décentralisation est non seulement une alternative mais aussi un gage d’efficacité dans le machine learning (ou « apprentissage automatique »), l’objectif visé étant de rendre la machine ou l’ordinateur capable d’apporter des solutions à des problèmes compliqués, par le traitement d’une quantité astronomique d’informations.

La décentralisation associée à l’apprentissage fédéré permet de promouvoir la recherche en santé en préservant, d’une part la confidentialité des données, d’autre part la sécurité de leur stockage. Cette technique permet de faire voyager les algorithmes dans chaque centre partenaire sans mobiliser les données. La décentralisation maintient localement les compétences (ingénieurs, soignants) nécessaires à la qualification des données de santé.

Pourquoi partager ?

La solidarité, le partage et l’entraide entre les différents acteurs d’Interhop.org sont les valeurs centrales de l’association. Au même titre qu’Internet est un bien commun, le savoir en informatique médical doit être disponible et accessible à tous. Interhop.org veut promouvoir la dimension éthique particulière que reflète l’ouverture de l’innovation dans le domaine médical et veut prendre des mesures actives pour empêcher la privatisation de la médecine.

Les membres d’Interhop.org s’engagent à partager librement plateforme technique d’analyse big data, algorithmes et logiciels produits par les membres. Les standards ouverts d’échange sont les moyens exclusifs par lesquels ils travaillent et exposent leurs travaux dans le milieu de la santé. Les centres hospitaliers au sein d’Interhop.org décident de se coordonner pour faciliter et agir en synergie.

Pourquoi soigner librement ?

L’interconnexion entre le soin et la recherche est de plus en plus forte. Les technologies développées au sein des hôpitaux sont facilement disponibles pour le patient.

L’Association Interhop.org veut prévenir les risques de vassalisation aux géants du numériques en facilitant la recherche pour une santé toujours améliorée. L’expertise des centres hospitaliers sur leurs données, dans la compréhension des modèles et de l’utilisation des nouvelles technologies au chevet des patients, est très importante. Le tissu d’enseignants-chercheurs est majeur. Ainsi en promouvant le Libre, les membres d’Interhop.org s’engagent pour une santé innovante, locale, à faible coût et protectrice de l’intérêt général.

Les données de santé sont tout à la fois le bien accessible et propre à chaque patient et le patrimoine inaliénable et transparent de la collectivité. Il est important de garder la main sur les technologies employées. Cela passe par des solutions qui privilégient l’interopérabilité et le logiciel libre mais aussi le contrôle des contenus par les patients.

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Image d’en-tête : Hippocrate refusant les présents d’Artaxerxès, par Girodet, 1792 (Wikimedia).

Ce que Framasoft pourrait faire en 2020 grâce à vos dons

mardi 26 novembre 2019 à 08:55

L’éducation populaire au numérique, Peertube, Mobilizon, un service « tout-en-un »… Pour l’année 2020, nous avons encore de nombreuses envies… nous espérons que vous nous donnerez les moyens de les réaliser en rejoignant les donateurs et donatrices, et en tout cas nous sommes heureuses et heureux de vous faire part du petit programme que voici.

Cet article fait partie des « Carnets de voyage de Contributopia ». D’octobre à décembre 2019, nous y ferons le bilan des nombreuses actions que nous menons, lesquelles sont financées par vos dons (qui peuvent donner lieu à une réduction d’impôts pour les contribuables français). Si vous le pouvez, pensez à nous soutenir.

 

À Framasoft, nous ne gardons pas les deux pieds dans le même sabot. Si, parfois, nous prenons des chemins détournés (la route principale est tellement longue…) c’est parce que nous avons beaucoup de cartons avec plein de projets dedans. Lesquels choisir ? C’est ce genre de question qui nous occupe au moins autant que d’élaborer des stratégies pour les réaliser.

De l’éducation populaire aux enjeux du numérique

Le quotidien de Framasoft, ce sont de nombreuses interventions, ateliers, conférences, tables-rondes… c’est aller régulièrement à la rencontre de publics variés. Il s’agit pour nous de partager nos observations sur l’hégémonie des géants du Web et le monde que nous préparent les entreprises du Capitalisme de Surveillance. Nous proposons aussi des pistes d’émancipation numérique pour aller vers une société de contribution plutôt que de consommation.

La conférence de présentation des Carnets de Contributopia au Capitole du libre (novembre 2019)

Nous travaillons aussi, avec d’autres structures et collectifs, à faciliter l’adoption de pratiques numériques plus « saines ». Recenser les acteurs et actrices de la médiation au numérique libre, travailler sur des outils pratiques avec des fédérations d’éducation populaire ou des coopératives de formation, cela fait partie des actions que nous voulons poursuivre en 2020. Car l’association Framasoft, avec ses 35 membres, ne peut pas être partout, et n’a aucune envie d’être omniprésente ! C’est pour cela que nous essayons de partager notre expérience avec les personnes qui, quotidiennement, animent des actions d’éducation populaire, et sont au plus près des gens qui cherchent à reprendre le pouvoir sur leur vie numérique.

Un autre gros chantier qui nous attend en 2020, c’est de préparer la fermeture de certains services que nous hébergeons. Rappelons qu’il vous sera alors proposé d’accéder aux mêmes services, hébergés par des organisations qui partagent les mêmes valeurs. On le sait, c’est inconfortable d’entendre qu’il y aura un changement, même lointain, dans un paysage numérique où il est difficile de faire confiance et de changer ses habitudes. Nous voulons donc travailler à ce que les pages web qui vous redirigerons vers « la même chose, mais ailleurs » soient claires, et qu’elles vous mettent en confiance.

Voici, par exemple, ce que vous verrez si vous essayez d’aller sur notre moteur de recherche Framabee, récemment fermé.

Pour cela, nous souhaitons aussi continuer de nous investir dans le collectif d’hébergeurs alternatifs CHATONS. Nous avons envie de vous donner de bonnes raisons de faire confiance aux membres de ce collectif. Nous souhaitons que vous sachiez pourquoi vous pouvez leur confier vos données. Nous pourrons aussi contribuer à clarifier ce qu’offrent les hébergeurs de ce collectif, afin de vous permettre de trouver le service ou la structure qui corresponde le mieux à vos besoins.

Offrir à Mobilizon la v1 qu’il mérite

La mobilisation des efforts collectifs et des ressources, c’est tout le miel de la vie associative et de multiples formes d’interactions sociales. C’est la raison de Mobilizon. Notre vision pour ce projet est claire : offrir une alternative agréable aux événements, aux groupes voire aux pages Facebook. Nous aimerions réaliser un outil émancipateur pour les associations, les militant·es, les citoyen·nes… et toutes ces personnes qui dépendent encore de Facebook pour s’organiser ensemble.

Actuellement en version bêta, nous comptons développer :

Afin que vous puissiez suivre ces développements en toute transparence, les mises à jour seront régulièrement visibles sur le site de démonstration test.mobilizon.org

Cliquez sur l’image pour découvrir le site de démonstration de Mobilizon, encore en version bêta.

Cette publication de la première version stable et publiquement utilisable de Mobilizon est un rendez-vous que nous ne voulons pas manquer. Nous souhaitons l’accompagner d’un outil qui facilite la compréhension de ce qu’est Mobilizon, comment ça marche, à quoi ça sert et à quoi ça ne sert pas. Pour y arriver, nous voulons prendre le temps de refondre complètement le site joinmobilizon.org, probablement sur le modèle du tout nouveau site web joinpeertube.org.

Financer les ambitions de PeerTube

Lors de la sortie de la version 2 de PeerTube, nous faisions le bilan de cette alternative libre et fédérée aux plateformes de vidéos telles que YouTube. Si nous venons de lui consacrer un an de développement sur nos fonds propres, c’est parce que nous croyons au potentiel émancipateur de cette solution. En 2020, nous souhaitons trouver les moyens d’accroître la popularité de PeerTube. Pour cela, nous aurons besoin de matériel (vidéos, illustrations, métaphores…) qui promeuvent les avantages d’un outil fédéré, ainsi que les fonctionnalités de PeerTube.

Et si on faisait plus de vidéos pédagogiques comme celle réalisée par LILA… ?

Nous envisageons aussi, pour 2020, d’animer une nouvelle collecte qui nous permettra de financer la version 3 de PeerTube. La liste des fonctionnalités que cette collecte financera n’est pas encore fixée, mais nous avons noté, grâce à vos retours (que vous pouvez proposer ici, sur notre forum), quelques idées…

Voici Sepia, la mascotte de PeerTube, par David Revoy (CC-By)

Tout d’abord nous pensons que PeerTube gagnerait beaucoup si on retravaillait son expérience d’utilisation et son interface. Nous constatons certains manques et points d’améliorations, mais nous pensons que le mieux serait de faire appel à des professionnels du design pour dresser un bilan et proposer des solutions.

Ensuite, le nouveau lecteur vidéo (le « HLS », celui qui est encore expérimental) offre de telles performances qu’il permet d’envisager le développement d’outils inimaginables pour PeerTube jusqu’alors. Par exemple, PeerTube pourrait offrir un outil de « Vidéo-Mix » (ou de « coupé-monté », pour les cinéphiles), où l’on crée une séquence en prenant 30 secondes de telle vidéo, 12 de telle autre puis une minute d’une troisième…

Enfin, la fonctionnalité qui nous fait rêver (et qu’on nous demande régulièrement), c’est la diffusion en direct. Avec du live-streaming, PeerTube ne marcherait pas seulement sur les platebandes du YouTube de Google, mais aussi sur celles du Twitch d’Amazon… Cette diffusion en direct devrait se faire de pair à pair, et ça, c’est un sacré défi technique !

Projet « cloud Framasoft » : un seul compte pour remplir la plupart des besoins

Depuis quelques années, le logiciel Nextcloud s’est grandement enrichi. Au départ, c’était une simple alternative aux Dropbox et autres GoogleDrive, pour sauvegarder et synchroniser des fichiers. Depuis, Nextcloud s’est augmenté de nombreuses applications pour faciliter la collaboration.

On peut y synchroniser ses contacts et ses agendas, travailler collaborativement sur des fichiers textes ou des tableurs (avec CollaboraOnline ou OnlyOffice), activer des visio-conférences ou des discussions par tchat, créer des formulaires basiques, y sauvegarder ses notes, ses images et ses listes, partager des albums photos, dessiner des cartes heuristiques (mindmaps), consulter ses flux RSS ou ses emails…

Le projet « cloud Framasoft » reposerait sur cette solution : une seule adresse, un seul compte à créer, et tous ces services sont à votre disposition. Afin de limiter les effets de centralisation vers nos services, nous envisageons de n’offrir que très très peu d’espace (quelques dizaines de mégas), juste assez pour une association qui veut collaborer sur quelques fichiers. Notre objectif est de vous faire découvrir cette solution, sans propager l’illusion que les ressources illimitées et gratuites, ça existe (ou que ce serait sain).

On est hyper fier·es de ce nom, facile à retenir et à retrouver sur Internet.

Pour les personnes qui, à un moment, se sentiraient à l’étroit, nous aimerions vraiment pouvoir développer un outil facilitant la migration de son compte vers un autre hébergement Nextcloud. Dans nos têtes, nous rêvons d’un « Votre compte cloud Framasoft vous plaît mais il est trop limité ? OK ! cliquez sur ce bouton pour déménager vers tel ou tel hébergeur alternatif ». Si nous pouvions nous rapprocher de cette simplicité…

Ouvrir une nouvelle porte vers le libre, oui, mais aussi vers la décentralisation !

Nous voulons, pour l’automne 2020, trouver les moyens d’accueillir toute personne, toute association qui voudrait avoir accès à une telle solution, quitte à se satisfaire d’un espace de stockage spartiate. Nous avons conscience que cela peut signifier accueillir des personnes par dizaines de milliers. Autant vous dire que cela représente un coût technique et humain, et donc financier, très important. Mais si vous nous en donnez les moyens, nous croyons que cela peut représenter une formidable porte d’entrée vers le Libre pour toute une population qui prend de plus en plus conscience des dangers que représentent les GAFAM.

La route est longue, alors libérons la voie

Si nous annoncions vouloir « Déframasoftiser Internet » et tourner certaines pages du passé, c’était justement pour faire de la place à des projets futurs. Cette année 2020 sera pour nous une année où nous voudrions poursuivre nos actions les plus émancipatrices (éducation populaire, Mobilizon…), tout en ouvrant de nouvelles portes vers le libre et l’autogestion (PeerTube v3, « cloud Framasoft »…). Nous en avons la volonté, il nous faut savoir si vous nous en donnerez les moyens.

Cliquez pour découvrir ce que l’on a fait, ce que l’on va faire, et nous soutenir si vous le désirez.

Si nous avons une telle liberté et une telle indépendance dans nos actions, c’est parce que certaines et certains d’entre vous nous font un don (et qui mieux est, un don régulier), et que l’ensemble de ces dons financent notre budget annuel. L’association Framasoft étant reconnue d’intérêt général, rappelons que pour les contribuables Français·es, un don de 100 € à Framasoft revient, après déduction fiscale, à 34 €… et ce même avec le prélèvement à la source. ;)

Cette année encore, nous ne voulons pas utiliser les mécanismes de la culpabilité ou de l’économie de l’attention pour vous « manipuler » vers un don. Nous pensons qu’il suffit de vous dire, concrètement : voilà ce que nous avons fait, voilà ce que nous voulons faire. C’est à vous de déterminer si cela vous inspire, et si c’est l’occasion de contribuer à nos actions par un don (pour qui le peut) ou en partageant notre appel aux dons (pour tout le monde !).

Nous vous faisons confiance.

 

Rendez-vous sur la page des Carnets de Contributopia pour y découvrir d’autres articles, d’autres actions que nous avons menées grâce à vos dons. Si ce que vous venez de lire vous plaît, pensez à soutenir notre association, qui ne vit que par vos dons. Framasoft étant reconnue d’intérêt général, un don de 100 € d’un contribuable français reviendra, après déduction, à 34 €.

Soutenir Framasoft

Illustration d’en-tête : CC-By David Revoy

Framabook : on solde des livres

mardi 26 novembre 2019 à 07:45

Des soldes ? !  Comme à Framasoft, on ne fait jamais comme tout le monde, on vous propose nos livres à prix soldés avant les fêtes de fin d’année, la chance !

<moment culture>
Les soldes consistent à vendre avec une réduction de prix des produits invendus et proposés à la vente depuis plus d’un mois. Dans le cas des livres, c’est plus compliqué : la loi Lang de 1981 encadre les soldes et ne permet de réduire les prix que pour les livres parus depuis plus de deux ans et en stock depuis plus de six mois.
</moment culture>

Autant dire que de nombreux Framabooks sont dans ce cas alors nous avons décidé, en accord avec nous-mêmes, de vous en faire profiter plutôt que de laisser la poussière s’installer dessus.

 

Mais comment acquérir ces fameux books de Framasoft ?

C’est simple comme de dire bonjour (bonjour !).

Une association au joli nom d’En vente libre propose de vendre les goodies de diverses associations, et donc ceux de Framasoft (vous trouverez les livres, mais aussi des tee-shirts, des autocollants ou le guide Libre association en couleur). Allez sur leur site, tapez « livre » dans la recherche et faites votre choix. Et comme on est décidément trop sympa, voici un lien pour vous faciliter le clic, sans oublier les BD de Gee.

Et voilà de nombreuses idées cadeau pour les anniversaires ou Noël à venir. Une pierre, deux coups (aïe) : un cadeau et un beau geste !

N’hésitez pas à faire un don au passage, c’est toujours agréable à recevoir…