On remarque chaque jour que la neutralité du web est de plus en plus en dangers. Décryptons le phénomène.
Définition
Lors des RMLL 2009, Benjamin Bayart, propose 4 principes fondamentaux de la neutralité des réseaux :
- Transmission des données par les opérateurs sans en examiner le contenu
- Transmission des données sans prise en compte de la source ou de la destination des données
- Transmission des données sans privilégier un protocole de communication
- Transmission des données sans en altérer le contenu.
Lawrence Lessig, professeur de droit à l'Université Harvard, lui, décrit Internet de cette manière :
Citation : auteurQue les auteurs du réseau [Internet] aient eu conscience ou non de ce qui naîtrait de leur création, ils lont bâtie en fonction dune certaine philosophie : en un mot, lidée selon laquelle le réseau lui-même ne serait pas en mesure de réguler son mode de croissance. Ce sont les applications qui le feraient. Tel était lenjeu dune structure end-to-end.
Tim Berners-Lee, le fameux créateur du web, montra les risques, dès 1999 :
Citation : auteurSur un plan conceptuel, si le Web était destiné à devenir une ressource universelle, il devait pour se développer sans entraves. Techniquement, il suffisait dun seul point de réglementation centralisée pour que ceci devienne rapidement un goulot détranglement limitant le développement du Web, et le Web n'aurait jamais pu se développer.
1. Les problématiques
Bruxelles a comme projet de faire l'accès a certains sites, comme Youtube, sous prétexte qu'il consomme plus de bande passante que d'autres site, comme le Geek Café, .C'est aussi une forme de
censure.
2. Les solutions
Mais des solutions existe, comme , qui duplique des sites. Les Afghans, eux, construisent leurs propres antennes pour faire leurs . Certains, comme John P. Barlow, Cofondateur de lElectronic Frontier Foundation, à écrit dès 1996 :
Secret (cliquez pour afficher)Citation : auteurGouvernements du monde industriel, vous géants fatigués de chair et dacier, je viens de lInternet, le nouveau domicile de lesprit. Au nom du futur, je vous demande à vous du passé de nous laisser tranquilles. Vous nêtes pas les bienvenus parmi nous. Vous navez pas de souveraineté où nous nous rassemblons.
Nous navons pas de gouvernement élu, et il est improbable que nous en ayons un jour, aussi je ne madresse à vous avec aucune autre autorité que celle avec laquelle la liberté sexprime. Je déclare lespace social global que nous construisons naturellement indépendant des tyrannies que vous cherchez à nous imposer. Vous navez aucun droit moral de dicter chez nous votre loi et vous ne possédez aucun moyen de nous contraindre que nous ayons à redouter.
Les gouvernements tiennent leur juste pouvoir du consentement de ceux quils gouvernent. Vous navez ni sollicité ni reçu le nôtre. Nous ne vous avons pas invités. Vous ne nous connaissez pas, et vous ne connaissez pas notre monde. LInternet ne se situe pas dans vos frontières. Ne pensez pas que vous pouvez le construire, comme si cétait un projet de construction publique. Vous ne le pouvez pas. Cest un produit naturel, et il croît par notre action collective.
Vous navez pas participé à notre grande conversation, vous navez pas non plus créé la richesse de notre marché. Vous ne connaissez pas notre culture, notre éthique, ni les règles tacites qui suscitent plus dordre que ce qui pourrait être obtenu par aucune de vos ingérences.
Vous prétendez quil y a chez nous des problèmes que vous devez résoudre. Vous utilisez ce prétexte pour envahir notre enceinte. Beaucoup de ces problèmes nexistent pas. Où il y a des conflits réels, où des dommages sont injustement causés, nous les identifierons et les traiterons avec nos propres moyens. Nous sommes en train de former notre propre Contrat Social. Cette manière de gouverner émergera selon les conditions de notre monde, pas du vôtre. Notre monde est différent.
LInternet est fait de transactions, de relations, et de la pensée elle-même, formant comme une onde stationnaire dans la toile de nos communications. Notre monde est à la fois partout et nulle part, mais il nest pas où vivent les corps.
Nous sommes en train de créer un monde où tous peuvent entrer sans privilège et sans être victimes de préjugés découlant de la race, du pouvoir économique, de la force militaire, ou de la naissance.
Nous sommes en train de créer un monde où nimporte qui, nimporte où, peut exprimer ses croyances, aussi singulières quelles soient, sans peur dêtre réduit au silence ou à la conformité.
Vos concepts légaux de propriété, dexpression, didentité, de mouvement, de contexte, ne sappliquent pas à nous. Il sont basés sur la matière, et il ny a pas ici de matière.
Nos identités nont pas de corps, cest pourquoi, contrairement à ce qui se passe chez vous, il ne peut pas, chez nous, y avoir dordre accompagné de contrainte physique. Nous croyons que cest de léthique, de la défense éclairée de lintérêt propre et de lintérêt commun, que notre ordre émergera. Nos identités peuvent être distribuées à travers beaucoup de vos juridictions. La seule loi que toute nos cultures constituantes pourraient reconnaître généralement est la règle dor [« Ne fais pas aux autres ce que tu naimerais pas quils te fassent », NdT]. Nous espérons pouvoir bâtir nos solutions particulières sur cette base. Mais nous ne pouvons pas accepter les solutions que vous tentez de nous imposer.
Aux États-Unis, vous avez aujourdhui créé une loi, le Telecommunications Reform Act, qui répudie votre propre Constitution et insulte les rêves de Jefferson, Washington, Mill, Madison, Toqueville et Brandeis. Ces rêves doivent maintenant renaître en nous.
Vous êtes terrifiés par vos propres enfants, parce quils sont natifs dans un monde où vous serez toujours des immigrants. Parce que vous les craignez, vous confiez à vos bureaucraties les responsabilités de parents auxquelles vous êtes trop lâches pour faire face. Dans notre monde, tous les sentiments et expressions dhumanité, dégradants ou angéliques, font partie dun monde unique, sans discontinuité, dune conversation globale de bits. Nous ne pouvons pas séparer lair qui étouffe de lair où battent les ailes.
En Chine, en Allemagne, en France, à Singapour, en Italie et aux États-Unis, vous essayez de confiner le virus de la liberté en érigeant des postes de garde aux frontières de lInternet. Il se peut que ceux-ci contiennent la contagion quelque temps, mais ils ne fonctionneront pas dans un monde qui sera bientôt couvert de média digitaux.
Vos industries de plus en plus obsolètes se perpétueraient en proposant des lois, en Amérique et ailleurs, qui prétendent décider de la parole elle-même dans le monde entier
Ces lois déclareraient que les idées sont un produit industriel comme un autre, pas plus noble que de la fonte brute
Dans notre monde, quoi que lesprit humain crée peut être reproduit et distribué à linfini pour un coût nul. Lacheminement global de la pensée na plus besoin de vos usines.
Ces mesure de plus en plus hostiles et coloniales nous placent dans la même situation que ces amoureux de la liberté et de lauto-détermination qui durent rejeter les autorités de pouvoirs éloignés et mal informés. Nous devons déclarer nos personnalités virtuelles exemptes de votre souveraineté, même lorsque nous continuons à accepter votre loi pour ce qui est de notre corps. Nous nous répandrons à travers la planète de façon à ce que personne puisse stopper nos pensées.
Nous créerons une civilisation de lesprit dans lInternet. Puisse-t-elle être plus humaine et plus juste que le monde issu de vos gouvernements.
En savoir plus
Pour plus d'informations, vous pouvez lire ces articles.
Voici ce que prophétisa Mike Godwin en 1996 :
Citation : auteurJe suis tout le temps soucieux au sujet de mon enfant et d'Internet, bien qu'elle soit encore trop jeune pour se connecter. Voilà ce qui m'inquiète. Je redoute que dans 10 ou 15 ans elle vienne me voir et me demande « Papa, où étais-tu quand ils ont supprimé la liberté de la presse sur Internet ?
Citation : auteurI worry about my child and the Internet all the time, even though she's too young to have logged on yet. Here's what I worry about. I worry that 10 or 15 years from now, she will come to me and say Daddy, where were you when they took freedom of the press away from the Internet ?
Cette phrase de Benjamin Franklin n'a jamais été aussi vrai :
Citation : auteurCeux qui sont prêts à abandonner une liberté fondamentale pour obtenir temporairement un peu de sécurité, ne méritent ni la liberté ni la sécurité.