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Sortir la crypto de « nos » milieux

mercredi 30 novembre 2016 à 15:30

Ce matin j’ai eu l’occasion d’assister à une discussion sur Twitter qui avait rapport à l’organisation d’un atelier de crypto1 à destination des personnes « qui militent dans un groupe ou une orga et qui dois communiquer sur des actions politiques avant et pendant des manifs. »

Un organisateur de « cryptoparties » « concurrentes » s’est immédiatement insurgé, prétendant que Le Reset est « en train de foutre en l’air tout notre travail en 4 tweets » allant parler de passer pour des black block, de ne pas être pris au sérieux, d’avoir des ennuis « avec une certaine presse. »

Selon lui, il faudrait éviter tant que possible de passer pour des terroristes aux yeux du ministère de l’intérieur, se faire le moins subversif possible pour disposer de relais dans la presse et cibler ce qu’on perçoit comme étant « le grand public. »

Ce n’est ni plus ni moins que porter aux nues la dépolitisation de la lutte pour le droit à la vie privée. Et je n’ai pas peur de dire qu’il s’agit à mon sens d’une posture visant à se donner bonne conscience.

« Le grand public » nous dit qu’il n’a rien à cacher et tout l’enjeu de le sensibiliser à ces questions est de lui faire admettre qu’il aurait quelque chose à cacher face à un gouvernement hostile ce qui est loin d’être chose gagnée et ce qui explique à mon avis l’absence d’engouement général autour du chiffrement des communications.

Il faut dans un premier temps prouver qu’un gouvernement hostile en viendrai à cibler « le grand public » puis trouver ce qu’il pourrait cibler.

Or le cas du « grand public » est représenté par l’exemple de la famille Michu et parfois plus spécifiquement de Madame Michu. Le nom est évidemment choisi pour faire « ménagère blanche de moins de 50 ans » et comment la famille Michu, des blancs hétérosexuels de classe moyenne, avec des opinions politiques moyennes, pourrait-elle être subversive aux yeux d’un gouvernement hostile ?

Il existe cependant des populations différentes, qui ne se reconnaissent aucunement dans l’ensemble « grand public » et qui ont beaucoup plus à caindre du gouvernement actuel qui leur est déjà hostile.

Il s’agit des populations LGBT les plus marginalisées. Il s’agit des populations racisées. Il s’agit des militants qui organisent les luttes politiques au sein de ces populations. Il s’agit des militants politiques d’extrême gauche, les antifa, les anarchistes, les anti-capitalistes.

Ces milieux sont déjà face à un gouvernement hostile. Ces milieux ont déjà des choses à cacher. Et ces milieux ne vous ont pas attendu pour se poser certaines questions.

Les cryptonerds et la posture du sauveur

Je disais plus haut que dépolitiser la lutte pour le droit à la vie privée est une posture visant à se donner bonne conscience.

Elle permet en effet de s’agiter, d’organiser des choses, de faire échos chez nos potes cryptonerds et quand « le grand public » ne nous regarde pas comme le messie qu’on pense être à ses yeux on peut tranquillement décider que c’est parce qu’il est ignorant et qu’il faut l’éduquer plus fort.

On devient celui sait et celui qui fait, face aux masses moutonnantes ignorantes et inactives.

C’est là qu’intervient le constat « Il faut sortir la crypto de nos milieux. » et c’est là que le bât blesse.

Ce n’est pas la crypto qu’il faut sortir de « nos » milieux. C’est les cryptonerds qui doivent sortir du puit de suffisance qu’ils confondent avec un piedestal.

Ce n’est pas un hasard si Jean-Michel Cryptoparty a une dent contre Le Reset. Il s’agit d’un hackerspace inclusif qui se tient à La Mutinerie, « un lieu féministe, par et pour les meufs, gouines, bies, trans’, queers, participatif et ouvert à toutEs. »

Pourquoi une population qui organise des luttes pour sa survie irait écouter quelqu’un qui ne connait pas les enjeux dont il est question, qui n’est pas menacé par le pouvoir en raison de sa seule existence et qui, en dehors du militantisme cryptonerd, passe une partie non négligeable de son temps à cracher sur les luttes du milieu qu’il essaye d’évangéliser ?

Pour être efficace, les cryptonerds doivent en premier lieu s’intéresser aux autres luttes, en saisir les enjeux et s’y allier. Sans ça, ils ne pourront que faire face à leur inutilité en regardant les autres avancer sans eux.

Ça sent le souffre chez Riseup

jeudi 24 novembre 2016 à 19:00

Comme indiqué dans cet article (Riseup’s Canary Has Died), le « warrant canary » de Riseup n’a pas été renouvelé après son échéance.

Ça veut dire qu’il est plus que probable que l’organisation ait à faire face à une procédure judiciaire dont elle ne peut pas parler et qu’elle soit contrainte de fournir des informations personnelles appartenant à certain⋅es de ses usager⋅es à la justice.

Mais comme elle l’a toujours dit: plutôt couper le courant plutôt que céder.

Il est donc possible que Riseup efface les données en sa possession dans un futur plus ou moins proche. Ce n’est donc pas trop le moment de rejoindre leurs services.

Et j’ai fait un compte chez eux HIER. Admirez mon timing.

Alors du coup quelles sont les alternatives ? J’en ai vu trois qui peuvent faire l’affaire et que je vais présenter très succintement ici. (Ce ne sont pas les trois seules alternatives qui existent, ce sont juste trois dont j’ai entendu parler qui m’ont l’air suffisamment sérieuse pour considérer de les utiliser quotidiennement.)

Alors on va où ?

Si je devais choisir pour moi j’irai chez Autistici parce qu’on est très clairement dans le militantisme #anarchiste et #antifa et qu’un service qui tourne depuis 2000 on le voit mal s’arrêter du jour au lendemain (ouais je dis ça alors que je cherche des alternatives à Riseup. #irony)

En second choix Disroot. C’est new et shiny, et il⋅les utilisent des outils modernes. Recommandé en premier choix pour les gens qui veulent en profiter pour démarrer sur Diaspora* en même temps, ça fait moins de friction comme ça.

Enfin Openmailbox n’est pas à jeter non plus. Étant en France, on est dans une législation connue et en cas de problème avec le service c’est plus facile de discuter si on ne parle que le français.

Bref, tout n’est pas perdu, la relève est visiblement prête à en découdre.

Ça sent le souffre chez Riseup

jeudi 24 novembre 2016 à 19:00

Comme indiqué dans cet article (Riseup’s Canary Has Died), le « warrant canary » de Riseup n’a pas été renouvelé après son échéance.

Ça veut dire qu’il est plus que probable que l’organisation ait à faire face à une procédure judiciaire dont elle ne peut pas parler et qu’elle soit contrainte de fournir des informations personnelles appartenant à certain⋅es de ses usager⋅es à la justice.

Mais comme elle l’a toujours dit: plutôt couper le courant plutôt que céder.

Il est donc possible que Riseup efface les données en sa possession dans un futur plus ou moins proche. Ce n’est donc pas trop le moment de rejoindre leurs services.

Et j’ai fait un compte chez eux HIER. Admirez mon timing.

Alors du coup quelles sont les alternatives ? J’en ai vu trois qui peuvent faire l’affaire et que je vais présenter très succintement ici. (Ce ne sont pas les trois seules alternatives qui existent, ce sont juste trois dont j’ai entendu parler qui m’ont l’air suffisamment sérieuse pour considérer de les utiliser quotidiennement.)

Alors on va où ?

Si je devais choisir pour moi j’irai chez Autistici parce qu’on est très clairement dans le militantisme #anarchiste et #antifa et qu’un service qui tourne depuis 2000 on le voit mal s’arrêter du jour au lendemain (ouais je dis ça alors que je cherche des alternatives à Riseup. #irony)

En second choix Disroot. C’est new et shiny, et il⋅les utilisent des outils modernes. Recommandé en premier choix pour les gens qui veulent en profiter pour démarrer sur Diaspora* en même temps, ça fait moins de friction comme ça.

Enfin Openmailbox n’est pas à jeter non plus. Étant en France, on est dans une législation connue et en cas de problème avec le service c’est plus facile de discuter si on ne parle que le français.

Bref, tout n’est pas perdu, la relève est visiblement prête à en découdre.

Compte rendu réunion du 8 novembre

lundi 21 novembre 2016 à 23:05

Le groupe projet Hackerspace Inclusif Strasbourg s’est réuni pour la première fois au Quai Numéro 10 à Strasbourg. Merci à eux pour l’accueil dans leurs locaux. Après la présentation du hackerspace inclusif parisien, le Reset, la réunion a abordé différentes questions au sujet de ce projet :

Idées d’événements

Différentes thématiques d’événement ont été proposées, pouvant être regroupée sous la forme de cycles programmatiques.

Quelle inclusivité ?

La question de la communication autour d’une charte de valeurs type RESET a été posée. Il faut trouver un moyen de communiquer pour expliquer que les événements sont destinés à tou·te·s quelque soit son niveau. Les valeurs portées au sein de la charte du RESET étaient plutôt adoptées par tou·te·s pendant cette réunion. La question de la communication autour des événements non mixte sera à voir. Mais la non mixité semblait un élément indispensable pour certains type d’événements afin d’assurer un espace safe pour tou·te·s. Il a été rappelé aussi que la non mixité n’est pas uniquement liée aux questions de genre, mais elle pouvait s’appliquer à tout type de caractéristique, comme par exemple un groupe non mixte pour personnes neuro-atypiques. Il faudra voir pour indiquer le plus précisément possible les publics conviés à chaque événement.

Quelle communication ?

Les prochaines réunions devront réfléchir aux problématiques de communication, notamment celles-ci :

Cela pose aussi la question de la communication interne, et donc de comment créer un cercle de confiance au démarrage parmi les personnes au cœur du projet, avant de proposer un espace safe pour tou·te·s. L’idée de réaliser des petites réunions non mixtes ou en petit comité pour avancer sur certaines parties du projet a été proposée. Cela permettrait à tou·te·s de prendre la parole sans stress.

Une idée de slogan a été proposée à l’issue de la réunion : “On est tous légitimes à apprendre ou à partager”

Quelle organisation ?

Il a été décidé de ne pas monter d’organisation particulière pour le moment, autre que la mailing-list et les réunions informelles comme celle en cours. Les prochaines réunions permettront de définir quels événements peuvent être organisés par les personnes présentes, les lieux et la fréquence de ces possibles événements.

Diaspora* comme alternative à Facebook

samedi 29 octobre 2016 à 19:30

Facebook ça fait longtemps que les hacktivistes ont compris les problèmes de Facebook. On sait que la centralisation c’est tout pourri. On sait que le contrôle unilatéral de nos données c’est de la merde. On sait que leur modèle c’est l’exploitation capitaliste des données qu’on leur fourni gratuitement.

Pourtant, on est toujours sur Facebook. Parce qu’on sait pas trop où on irait sinon là bas car ils ont une masse critique qui s’auto-alimente.

On est sur Facebook parce que les autres sont sur Facebook. Et tant qu’on arrivera pas à amorcer un mouvement de migration, montrer qu’un ailleurs est possible, il est fort probable que les choses restent en l’état. Que Facebook continue de capitaliser sur nos photos. Que Facebook continue de nous catégoriser pour nous abreuver de pubs. Que Facebook continue de vendre nos données aux gouvernements pour surveiller nos positions politiques.

Mais pour ça il faut savoir où partir. Et aujourd’hui je vous propose de partir sur Diaspora*, un réseau social libre et décentralisé qui nous permet de reprendre le contrôle de notre vie numérique avec un usage similaire mais pas identique à Facebook.

Logo de Diaspora*

Libre et Décentralisé

Contrairement à Facebook qui est un réseau privateur et centralisé, Diaspora* ne se présente pas sous la forme d’un unique site web mais sous la forme d’un réseau ouvert auquel on accède par l’intermédiaire de serveurs interconnectés appelés les « pods. »

Un bénéfice apporté par cette architecture est notamment la possibilité de quiconque ayant les connaissances et les moyens technique d’ouvrir son propre pod et de le connecter au réseau, conservant ainsi le contrôle intégral de ses données. Mais cela permet également d’échapper à une censure généralisée du réseau puisqu’il faudrait réussir à bloquer tous les pods actifs ainsi que les nouveaux qui s’ouvriraient à l’avenir.

Du point de vue de nous, utilisateur⋅ice, cela nous donne l’assurance de toujours pouvoir rejoindre le réseau en cas de problème sur un pod particulier.

Malheureusement, c’est également la cause d’une difficulté de taille : Nous n’avons pas l’habitude de tels modes de fonctionnement et nous pouvons nous trouver facilement déroutés.

Capture du site de la Diaspora Foundation et du clic sur le bouton « S'inscrire »

Choisir un pod et s’inscrire

Comme on le voit sur le GIF ci dessus, choisir un pod ça fait peur et on a pas forcément envie de lire tout le manuel avant même de pouvoir s’inscrire.

En réalité il s’agit juste d’en choisir un dans un pays dont on parle la langue, qui a un haut pourcentage de disponibilité et qui dispose de la fonction de discussion instantanée.

En France le pod diaspora.psyco.fr correspond à tous ces critères et vous pouvez vous y inscrire directement avec ce lien.

Je passe les détails sur les champs e-mail et mot de passe pour m’attarder sur le champ nom d’utilisateur qui fonctionne plutôt comme sur Twitter que sur Facebook.

C’est ce champ qui va déterminer notre adresse Diaspora* qui se construit de la manière suivante, un peu comme une adresse e-mail : nom@pod.

Ainsi, je suis sur le pod framasphere.org et mon nom d’utilisateur est alda, mon adresse Diaspora* est donc alda@framasphere.org

Configurer son profil

Immédiatement après l’inscription on arrive sur la page du profil.

Capture de la page de remplissage du profil après inscription sur le pod

Le pod nous propose de se connecter à Facebook pour récupérer notre nom et image de profil. Si on choisi de faire ça, on pourra par la suite cocher une case sur Diaspora* afin de répliquer nos posts D* sur Facebook et conserver ainsi le lien avec les gens qui ne nous ont pas suivis.

Enfin, on va remplir le dernier champ avec une liste de tags qui nous intéressent. On sera alors abonnés à ces tags et les posts qui les contiennent apparaîtrons dans notre flux aux côtés des posts des gens que nous suivrons.

Savourer notre liberté retrouvée

Une fois notre profil complété, notre pod affiche une page décrivant les principales fonctionnalités de D* et nous encourage à annoncer notre présence en postant publiquement un premier message prérempli qui contient les tags saisis précédemment.

Mais un réseau social n’est pas vraiment social sans contacts à suivre. De ce point de vue là, on peut explorer les profils au grés des tags ou saisir l’adresse D* d’une connaissance pour la retrouver et nous y abonner en l’ajoutant à ce que D* appelle un « aspect »

Pour l’expliquer succintement, on va mettre nos contacts dans un ou plusieurs aspects et lors de la publication d’un post, on va sélectionner quels aspects pourront voir ce dernier. Toute personne n’étant pas dans un des aspects sélectionné sera incapable d’y accéder.

Pour continuer d’avoir une présence sur Facebook (ou Twitter) et inciter nos amis à nous rejoindre, on pourra cocher occasionnellement la case « Partager avec Facebook »

Il ne nous reste plus qu’à supprimer Facebook de nos favoris et de nos smartphones pour le remplacer par un lien vers notre pod et nous aurons fait un petit pas vers la fin de son hégémonie mais un grand pas vers notre indépendance.

Explorer les fonctionnalités annexes

Capture de la page de messagerie du pod

Diaspora* nous permet également d’envoyer des messages directs à un contact qui partage ses posts avec nous

Et on dispose d’une messagerie instantanée située dans une barre latérale à droite de la page d’accueil. Pour l’activer, il est recommandé de créer un aspect « Chat » puis d’indiquer à D* qu’on autorise les membres de cet aspect à discuter avec nous.

Capture du bouton « Autoriser le chat » dans la configuration des aspects

Sauter le pas

J’ai bien conscience que ça demande un changement d’habitude. Qu’on ne sait pas trop si on va s’y retrouver, ni même si des gens vont nous suivre. Mais une chose est sûre, si on essaye pas, si on ne s’accroche pas, il est certain que des choses comme ce qui est arrivé à G. aujourd’hui ne cesseront jamais de se reproduire et se reproduiront de plus en plus.

Alors saute le pas, inscris-toi, et n’hésite pas à m’ajouter. Mon adresse D* c’est alda@framasphere.org.