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Quand la DCRI cherche à censurer Wikipedia

samedi 6 avril 2013 à 15:11

wikitationhertziennemilitairedeierresuraute

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Freenet: CHK@GWwzpgiRsTrbfZrDEbBxDSMhaD0UQLafV5lko~ddDfQ,KqyqxbjViV3voMsj1XxBhQeFZpX7TpRW0xq5K-2VTnk,AAMC–8/wikitationhertziennemilitairedeierresuraute.jpg

(source: Quand la DCRI cherchent à censurer Wikipedia : les admins se dé-op… et paff l’effet Streisand)

Article de Reflets.info reproduit conformément à leurs mentions légales


 

dcri

La station hertzienne militaire de Pierre sur Haute est au coeur d’une polémique suite à un article probablement un peu trop bien documentée publié sur Wikipedia. La DCRI (Direction Centrale du Renseignement Interieur) n’a manifestement pas trop apprécié que l’on cause des petits dessous de l’interception.

La page créée en 2009 et qui n’avait pas été éditée depuis juillet 2012, a attitré l’attention du renseignement Intérieur en avril 2013, le 4 avril pour être plus précis.

4 avril 2013 à 11:02 Remi Mathis (discuter | contributions) a supprimé la page Station hertzienne militaire de Pierre sur Haute (Article qui contient des informations classifiées, qui contrevient à l’article 413-11 du code pénal)
22 juillet 2012 à 01:34 Duch (discuter | contributions) a automatiquement marqué la révision 81104004 de la page Station hertzienne militaire de Pierre sur Haute comme relue

Le 4 avril donc, Rémi Mathis supprime cette page au motif que cette page contrevient à l’article 413-11 du code pénal :

Est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende le fait, par toute personne non visée à l’article 413-10 de :

1° S’assurer la possession, accéder à, ou prendre connaissance d’un procédé, objet, document, information, réseau informatique, donnée informatisée ou fichier qui présente le caractère d’un secret de la défense nationale ;

2° Détruire, soustraire ou reproduire, de quelque manière que ce soit, un tel procédé, objet, document, information, réseau informatique, donnée informatisée ou fichier ;

3° Porter à la connaissance du public ou d’une personne non qualifiée un tel procédé, objet, document, information, réseau informatique, donnée informatisée ou fichier.

S’en suivent de nombreuses éditions de la page comme le démontre l’historique des modifications :

Capture d’écran 2013-04-06 à 13.59.06

 

L’explication tombe finalement avec ce communiqué de la fondation :

Le 4 mars 2013, la Wikimedia Foundation (la « Fondation ») a été contactée par la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (“DCRI”), une agence de renseignements française. La DCRI a affirmé que l’article “La station hertzienne militaire de Pierre sur Haute” sur la Wikipédia en français contenait des informations militaires classifiées et que la publication de telles informations violait le code pénal français, article 413-10. La DCRI a demandé le retrait de l’article dans son entièreté sans autre explication substancielle.

La Fondation a pris sérieusement ces allégations de menace de sécurité nationale et s’est renseignée sur le sujet. Cependant, il n’est pas vraiment apparent quelle information spécifique la DCRI pourrait considérer classifiée ou de risque important. Sans autre information, nous ne comprenons pas vraiment pourquoi la DCRI croit que l’information de cet article est classifiée. Presque toutes les informations de l’article sont citées par des sources publiquement disponibles. En fait, le contenu de l’article est en grande partie consistant avec la vidéo publiquement disponible dans laquelle le Major Jeansac, chef de la station militaire en question, qui donne un interview détaillé et une visite de la station au reporter. Cette vidéo est maintenant citée sur l’article. De plus, la page a été créée à l’origine le 24 juillet 2009 et a depuis lors été disponible en continu et éditée. Nous ne comprenons pas pourquoi la DCRI croit que l’article est soudain devenu une menace urgente.

Nous avons demandé plus d’informations à la DCRI, avec les phrases spécifiques ou les sections dont ils pensent qu’elles contiennent des informations classifiées. Malheureusement, la DCRI a refusé de fournir plus de détails spécifiques et a réaffirmé sa demande de supprimer l’article entier. Ainsi, la Fondation a été obligée de refuser leur requête en attendant plus d’informations que nous pourrions utiliser pour évaluer complètement leur demande.

Le 30 mars 2013, nous avons découvert que la DCRI, évidemment non satisfaite par la réponse de la Fondation, a contacté un volontaire avec des droits administratifs (un “sysop”) qui réside en France. Ce sysop n’est pas responsable de l’hébergement du contenu de Wikipédia, n’a aucun rôle dans la création de cet article, et ne fait pas partie de la Wikimedia Foundation. Tel que nous le comprenons, le sysop a essayé d’expliquer son rôle limité de volontaire et les a redirigé à nouveau vers le département juridique de la Fondation.

Malheureusement, la DCRI n’a pas accepté cette réponse et a insisté pour que le sysop utilise ses droits administratifs pour retirer immédiatement l’article, ou faire face à des représailles sérieuses et immédiates. Sous la pression de ces menaces, le sysop a retiré l’article comme demandé. Nous contactons le sysop et, s’il le désire, lui apportons notre soutien du mieux que nous pouvons faire pendant cette expérience qui peut faire peur. Nous demandons que vous respectiez sa vie privée puisque nous travaillons sur le sujet.

Il y a eu une importante discussion communautaire relatif à cette suppression et, tel que nous le comprenons, une version à jour de l’article a été par la suite réintroduite par un autre membre de la communauté.

La Fondation Wikimedia, qui maintient l’infrastructure technique de Wikipédia, aurait donc reçu une requête de suppression de la page mais aurait refusé de s’executer au motif que la demande de la DCRI ne présentait pas de motivations suffisante pour justifier un retrait. C’est suite à ce refus que la DCRI aurait alors jeté son dévolu sur Rémi Mathis qui jouissait alors de droits administrateur. Comme l’explique la fondation sur son blog, des pressions ont très probablement été exercées sur Rémi Mathis qui s’est vu retiré ses droits administrateur. Comme l’expliquent les discussions à propos de cette page, les droit lui ont été retirés pour le protéger des pression de la DCRI.

Pire, TOUS les administrateurs français ayant des responsabilités à Wikimedia France ont abandonné leurs privilèges sur le site pour éviter d’avoir à subir les mêmes pressions que Rémi Mathis… merci la DCRI, ceci est une première mondiale et c’est en France que ça se passe !

Rémi Mathis, contributeur compulsif de Wikipedia n’a pas donné signe de vie depuis jeudi soir et nous ne savons pour le moment pas s’il a été placé en garde à vue.

A l’heure où les grandes oreilles de plusieurs pays s’exposent sur Google maps, il apparait très curieux que la DCRI exerce ce genre de pression sur Wikipedia pour cette page qui ne semble pas révéler de grand secret d’état.

Ci-dessous, la station  d’écoute de la DCRI située à Boullay-les-Troux.

Capture d’écran 2013-04-06 à 14.37.45

flattr this!

Sauvegarder son Twitter

samedi 16 mars 2013 à 16:54

Coucou l’internet :)

L’actu autour de Twitter est plutôt chargée, et il y a 2 évènements notables: la fermeture progressive de l’API 1.0 a été amorcée, et la récupération d’archive a été étendu aux langues autre que l’anglais.

Twitter devient un hikikomori [?]

Petit état des lieux: Twitter est le plus utilisé des systèmes de microblogging. Très ouvert au départ, Twitter se renferme progressivement autant sur le plan esthétique (le nom des applications n’est plus affiché sous les tweets, sur le site) que technique (les flux RSS ne sont plus accessibles publiquement). Twitter impose de passer par sa plateforme technique, en utilisant leurs API, pour accéder aux données. Ainsi il est par exemple encore possible d’afficher le flux RSS de mon compte via cette URL:

 

Et c’est sous cette forme (l’API 1.0) que le Projet Autoblog permet(-tait) de sauvegarder les comptes Twitter. Las ! C’est trop ouvert au goût de Twitter, qui aime pas que les gens puissent garder leurs tweets ailleurs que sur Twitter. C’est pas dans l’intérêt de Twitter de laisser les utilisateurs gambader sur de plus vertes prairies. L’API 1.1 introduit une obligation d’authentification OAuth ne serait-ce que pour avoir la timeline d’un utilisateur, et OAuth c’est tout simplement immonde: je veux juste AVOIR LA TIMELINE, pourquoi doit-on faire des requêtes cURL signées timestampées avec 4 clés et tokens d’application ?!

1

2

3

4

Tant et si bien que je me suis pris une petite demi-heure sous Inkscape pour adapter Kitsu à mes émotions d’alors.

dEMpps3

(oui le truc bleu c’est l’oiseau de Twitter, tandis que Kitsu lui ouvre la gorge)

Bref, nouveau dépôt Github avec exemple pratique:

http://wwz.suumitsu.eu/social/twitterbridge/?u=mitsukarenai

Tant de sang et de sueur, juste parce que je ne veux pas donner à Twitter la mainmise exclusive sur MES TWEETS (avec lesquels ils font déjà du business à leur seul profit, ce qui explique bien cette fermeture progressive) . Bref, mes nouveaux tweets sont sauvegardés, et tout le monde a aussi la possibilité de sauvegarder ses nouveaux tweets. Mais quid des tweets plus anciens ?

L’archive Twitter

Il y a de ça plusieurs mois, Twitter a présenté un truc.. inattendu: l’archivage du compte Twitter. D’abord réservé au langage anglais (fallait passer le paramètre de langue du compte à « English » pour voir le bouton apparaitre), c’est maintenant disponible pour les autres langues aussi. Concrètement: vous cliquez sur le bouton, Twitter génère une archive de votre compte et vous envoie par mail le lien pour la télécharger.

Dans le fichier ZIP vous voyez tout de suite un fichier « tweets.csv »: je m’étais déjà un peu amusé dessus, mais l’échappement de caractères laisse à désirer et au final c’est juste bon à être ouvert dans un tableur (et encore). Ils fournissent un attirail HTML-CSS-JS qui vous permet de « naviguer sur un mini-site » vous permettant d’explorer votre archive dans une interface sympa. Mais là où ça devient intéressant:

/data/js/tweets/

Des fichiers JSON, un par mois, les données brutes de vos tweets ! Voilà qui est exploitable pour libérer ses tweets. J’ai ainsi pu formater mes tweets pour en nourrir ma sauvegarde sociale, la voici dotée de tous mes tweets (reply compris) depuis la création du compte. Puis j’ai abandonné mon script dans une Zerobin, peut-être que ça a pu servir à d’autres, mais j’en doute. Aujourd’hui je me rattrape.

Passer de JSON en RSS

script sur le wiki

Placer ce script dans /data/js/tweets, et exécuter (php exec.php). La première étape est déjà épique. Correction des données JSON, décodage en tableaux, itérations avec mise en forme XML, et enfin écriture du flux complété dans des fichiers RSS. Notez que les itérations prévoient jusqu’à 3.7 tweets par seconde durant 1 mois, ce qui me semble être une marge confortable pour ne rien rater. Et puis le correctif apporté tantôt, c’est l’exclusion des réponses. Après exécution de ce script, on retrouve pour chaque mois un fichier RSS contenant juste l’essentiel (texte, date, lien d’origine). On peut passer à la suite.

Injecter les données RSS dans une base SQLite

script sur le wiki

Placer ce script dans /data/js/tweets, ajouter aussi « autoblog.php« , et exécuter (php injector.php). Il vous faudra peut-être juste récrire la ligne 10, vu que j’ai prévu ça pour une exécution sur pc local et non sur serveur web (trop gourmand):

exec('php autoblog.php');

devient:

get_headers('http://www.monsite.web/autoblog.php');

Là c’est artisanal au possible: pour chaque fichier RSS, le script crée un nouveau fichier « vvb.ini » (essentiel pour autoblog), exécute autoblog, supprime vvb.ini et fait une pause (de 1,000001 secondes, car autoblog ne refraichit pas en dessous de 1 seconde). À chaque fois autoblog.php lit le contenu d’un fichier RSS mensuel, en extrait les données et les insère ensuite dans la base SQLite « articles.db ». Une fois terminé, ce fichier « articles.db » peut être placé dans un autoblog, l’autoblog ayant alors la timeline intégrale du compte qui peut être ré-extraite par la suite, bref tout ça est sauvegardé.

- merci à @Loadriku pour le test du script, du coup il a un autoblog intégral  ^^

Au passage si vous voulez aussi avoir un autoblog intégral de votre compte dans ma ferme d’autoblogs, vous pouvez m’envoyer votre « articles.db » complet ou même juste un ZIP avec les fichiers RSS dedans ( par contre le nombre de comptes autobloggés est limité car je dois autoriser les comptes dans ma twitterbridge). Une dizaine de comptes, pas plus :)

Les héros du développement PHP sont invités à venir réfléchir sur un réseautage simple de twitterbridge, genre pour que la mienne puisse servir de relais pour la timeline de Paul da Silva par exemple (avec redondance) pour que les autres twitterbridges contactent Twitter pour d’autres comptes :)

Sauvegarder son Twitter

samedi 16 mars 2013 à 16:54

Coucou l’internet :)

L’actu autour de Twitter est plutôt chargée, et il y a 2 évènements notables: la fermeture progressive de l’API 1.0 a été amorcée, et la récupération d’archive a été étendu aux langues autre que l’anglais.

Twitter devient un hikikomori [?]

Petit état des lieux: Twitter est le plus utilisé des systèmes de microblogging. Très ouvert au départ, Twitter se renferme progressivement autant sur le plan esthétique (le nom des applications n’est plus affiché sous les tweets, sur le site) que technique (les flux RSS ne sont plus accessibles publiquement). Twitter impose de passer par sa plateforme technique, en utilisant leurs API, pour accéder aux données. Ainsi il est par exemple encore possible d’afficher le flux RSS de mon compte via cette URL:

http://api.twitter.com/1/statuses/user_timeline.rss?screen_name=mitsukarenai

Et c’est sous cette forme (l’API 1.0) que le Projet Autoblog permet(-tait) de sauvegarder les comptes Twitter. Las ! C’est trop ouvert au goût de Twitter, qui aime pas que les gens puissent garder leurs tweets ailleurs que sur Twitter. C’est pas dans l’intérêt de Twitter de laisser les utilisateurs gambader sur de plus vertes prairies. L’API 1.1 introduit une obligation d’authentification OAuth ne serait-ce que pour avoir la timeline d’un utilisateur, et OAuth c’est tout simplement immonde: je veux juste AVOIR LA TIMELINE, pourquoi doit-on faire des requêtes cURL signées timestampées avec 4 clés et tokens d’application ?!

1

2

3

4

Tant et si bien que je me suis pris une petite demi-heure sous Inkscape pour adapter Kitsu à mes émotions d’alors.

dEMpps3

(oui le truc bleu c’est l’oiseau de Twitter, tandis que Kitsu lui ouvre la gorge)

Bref, nouveau dépôt Github avec exemple pratique:

http://www.suumitsu.eu/social/twitterbridge/?u=mitsukarenai

Tant de sang et de sueur, juste parce que je ne veux pas donner à Twitter la mainmise exclusive sur MES TWEETS (avec lesquels ils font déjà du business à leur seul profit, ce qui explique bien cette fermeture progressive) . Bref, mes nouveaux tweets sont sauvegardés, et tout le monde a aussi la possibilité de sauvegarder ses nouveaux tweets. Mais quid des tweets plus anciens ?

L’archive Twitter

Il y a de ça plusieurs mois, Twitter a présenté un truc.. inattendu: l’archivage du compte Twitter. D’abord réservé au langage anglais (fallait passer le paramètre de langue du compte à « English » pour voir le bouton apparaitre), c’est maintenant disponible pour les autres langues aussi. Concrètement: vous cliquez sur le bouton, Twitter génère une archive de votre compte et vous envoie par mail le lien pour la télécharger.

Dans le fichier ZIP vous voyez tout de suite un fichier « tweets.csv »: je m’étais déjà un peu amusé dessus, mais l’échappement de caractères laisse à désirer et au final c’est juste bon à être ouvert dans un tableur (et encore). Ils fournissent un attirail HTML-CSS-JS qui vous permet de « naviguer sur un mini-site » vous permettant d’explorer votre archive dans une interface sympa. Mais là où ça devient intéressant:

/data/js/tweets/

Des fichiers JSON, un par mois, les données brutes de vos tweets ! Voilà qui est exploitable pour libérer ses tweets. J’ai ainsi pu formater mes tweets pour en nourrir ma sauvegarde sociale, la voici dotée de tous mes tweets (reply compris) depuis la création du compte. Puis j’ai abandonné mon script dans une Zerobin, peut-être que ça a pu servir à d’autres, mais j’en doute. Aujourd’hui je me rattrape.

Passer de JSON en RSS

script sur le wiki

Placer ce script dans /data/js/tweets, et exécuter (php exec.php). La première étape est déjà épique. Correction des données JSON, décodage en tableaux, itérations avec mise en forme XML, et enfin écriture du flux complété dans des fichiers RSS. Notez que les itérations prévoient jusqu’à 3.7 tweets par seconde durant 1 mois, ce qui me semble être une marge confortable pour ne rien rater. Et puis le correctif apporté tantôt, c’est l’exclusion des réponses. Après exécution de ce script, on retrouve pour chaque mois un fichier RSS contenant juste l’essentiel (texte, date, lien d’origine). On peut passer à la suite.

Injecter les données RSS dans une base SQLite

script sur le wiki

Placer ce script dans /data/js/tweets, ajouter aussi « autoblog.php« , et exécuter (php injector.php). Il vous faudra peut-être juste récrire la ligne 10, vu que j’ai prévu ça pour une exécution sur pc local et non sur serveur web (trop gourmand):

exec('php autoblog.php');

devient:

get_headers('http://www.monsite.web/autoblog.php');

Là c’est artisanal au possible: pour chaque fichier RSS, le script crée un nouveau fichier « vvb.ini » (essentiel pour autoblog), exécute autoblog, supprime vvb.ini et fait une pause (de 1,000001 secondes, car autoblog ne refraichit pas en dessous de 1 seconde). À chaque fois autoblog.php lit le contenu d’un fichier RSS mensuel, en extrait les données et les insère ensuite dans la base SQLite « articles.db ». Une fois terminé, ce fichier « articles.db » peut être placé dans un autoblog, l’autoblog ayant alors la timeline intégrale du compte qui peut être ré-extraite par la suite, bref tout ça est sauvegardé.

- merci à @Loadriku pour le test du script, du coup il a un autoblog intégral  ^^

Au passage si vous voulez aussi avoir un autoblog intégral de votre compte dans ma ferme d’autoblogs, vous pouvez m’envoyer votre « articles.db » complet ou même juste un ZIP avec les fichiers RSS dedans ( par contre le nombre de comptes autobloggés est limité car je dois autoriser les comptes dans ma twitterbridge). Une dizaine de comptes, pas plus :)

Les héros du développement PHP sont invités à venir réfléchir sur un réseautage simple de twitterbridge, genre pour que la mienne puisse servir de relais pour la timeline de Paul da Silva par exemple (avec redondance) pour que les autres twitterbridges contactent Twitter pour d’autres comptes :)

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L’incroyable sexisme sur l’internet

jeudi 7 mars 2013 à 16:20

La première question qui m’a été adressée par Alda me demandait mon avis sur… son propre avis (Alda estimant que « il y a moins de femmes chez les geeks, libristes, hacker et hardcore-gamers de tous bords qu’ailleurs »).  Ça me semble intéressant de développer le dernier paragraphe de ma réponse à cette question, qui appelle ce principe de base: ça faut cesser le sexisme sur l’internet. Et ce n’est pas aussi simple que ça n’y parait, car Alda [ça-même] favorise une discrimination sexiste. Accrochez-vous :)

*notez le phrasé, vous comprendrez.

Considérons plusieurs exemples:

« Toad doesn’t come out of the pond » (anonyme, Freenet)

« Shit. It’s all jerkely and circley up in here. » (anonyme, 4chan)

« Salut ! J’ai défoncé mes chaussures (déchirés je sais pas comment) donc je vais avoir de nouvelles chaussure sauf que je fais pas lesquels choisir… Vous avez des idées ? » (MugunTigers, JVcom)

« En Suede tout simplement,Mai’s ce pays n’est plus ce qu’il etait du temps de ma jeunesse !!! » (victor1821, Le Figaro)

« Je sais pas quoi faire du cadavre de mon chat. Je crois que je vais l’envoyer à mon cousin qui vit dans les bois, par collissimo. » (Jean Kevin Dupont, Twitter)

5 niveaux différents:

  1. anonymat technique
  2. anonymat public
  3. pseudonymat
  4. prénominat
  5. nominat ou pseudonymat

L’anonymat technique est un anonymat qui est garanti par le procédé technique de sa publication, il est par exemple impossible de retrouver l’adresse IP à l’origine du message, le courrier ne comporte ni traces d’empreintes digitales ni traces d’ADN ni spécificités d’écriture ou marquages de l’imprimante. L’anonymat public dans l’exemple donné, le message est signé « Anonymous » mais 4chan a l’adresse IP  (ce qui sert au bannissement, le cas échéant).

Dans le pseudonymat on peut reconnaitre 2 facettes: le pseudonymat générique et le pseudonymat à nom d’emprunt. Le premier est explicitement un pseudonyme, tandis que le second entretient la confusion en étant un nom et/ou prénom crédible.

Le prénominat, petite invention de mon cru pour désigner l’identité associant le prénom à une particule unique (genre un numéro).

Et enfin, le nominat (qui peut comporter les vrais noms et prénoms, ou pas -cf pseudonymat à nom d’emprunt).

En quoi ça nous intéresse ici ? J’y viens :)

N’en déplaise à Facebook, Google+ et autres Nadine Morano, l’interaction entre internautes a été et est toujours majoritairement sous forme pseudonyme: c’est « cool », ça permet de séparer ses centres d’intérêts et parfois ça aide à rester en vie (les participants au printemps arabe en savent quelque chose). Mais au fur et à mesure, j’ai remarqué un glissement: de plus en plus souvent, le raisonnement est « ce type poste sous un pseudonyme, il assume pas ses écrits, c’est louche, vaut mieux ne pas croire ». C’est pas un raisonnement.. raisonné, ça devient un réflexe préalable à la lecture du texte: « d’abord je cherche l’identité, et après je lis ». Notez que par défaut c’est « ce type » (par une sorte d’idée préconçue dégueulasse), et quand c’est sous pseudonyme à la lecture de certains accords sujet-verbe, ça fait ding dans la tête: « oh, en fait c’est une fille ! ».

Évidemment, c’est sexiste. Et c’est pas bon.

Posez-vous la question: le sexe, le genre, le gène ou le physique sont-ils propres à influencer la lecture que vous avez d’un texte ?

Mieux: la revendication de l’auteur selon un sexe, genre, gène ou physique est-elle propre à faire varier la crédibilité du texte ? « Je suis un homme, donc l’informatique ça me connait; je suis une femme, donc l’alimentation ça me connait » ? C’est bel et bien un sexisme dans un cas implicite, dans l’autre exploité. Et ça…

…sur l’internet, bordel !

On pourrait penser qu’à force de campagnes anxiogènes, tout le monde se rend compte que l’identité « lolita13ans » sur le chat Skyrock peut être utilisée par une fille de 13 ans au prénom de Lolita, peut être utilisée par une bénévole d’association familiale pour les besoins d’une émission (anxiogène), peut être utilisée par une personne dépositaire de la force publique de la plateforme Pharos sous couverture, ou peut être utilisée par Hortense, éphébophile cougar de son état. Mais apparemment non.

Neutraliser totalement sa vision est pas évident, et vous vous en rendez bien compte: à lire un texte ou à chatter avec une identité pseudonymée, inconsciemment vous chercherez à savoir si c’est un homme ou une femme au bout du fil. Et évidemment quand l’auteur se présente comme homme ou femme, vous ne parviendrez pas à dissocier cela au point que vous aurez un malaise quand vous rencontrerez des accords sujet-verbe « non conformes pour les hommes/femmes » (alors que ça peut être une bête erreur de typo, ou du troll). Le choix de l’avatar dans les jeux vidéo ? Bah oui je suis déçue par FrozenSand car dans Urban Terror vous devez choisir entre des personnages à caractéristiques physiques « homme » ou « femme »… et qu’il y a de très légères différences qui justifient un choix tactique (genre: les persos féminins font moins de bruit quand essoufflés, ce qui est essentiel puisque je joue beaucoup au rush). Parallèlement Notch fait exprès de ne pas clarifier certaines choses dans Minecraft, ainsi 2 vaches font du lait mais portent des cornes et font un petit quand on leur donne du foin. Ça prend moins de lignes de code et c’est moins sexiste, double avantage :)

La langue française n’a pas le fameux « it » anglais qui brille par sa neutralité ?  (he/she/it  ->  il/elle/?)  Merci Stephen King, qui a précisément titré un de ses livres « it » et dont le titre français est « ça » (mais si vous savez, l’entité maléfique).

it

Et bien vous direz/écrirez:  « Mitsu a rédigé un article, ça a traité le sujet du sexisme, je suis d’accord avec ça. Ça a d’ailleurs un compte Twitter et un Identica. »  Bizarre ? Pas tant que ça, finalement :D Et l’utilisation de crochets semble tout indiqué si l’on veut préciser.  [Ça] a d’ailleurs un compte Twitter et un Identica.

L’internet est une agora de taille mondiale dans laquelle on n’a même pas besoin de masques: techniquement sur l’internet vous êtes des chiffres, sur 32 bits (IPv4) ou 128 bits (IPv6). Pourquoi vouloir absolument réintroduire vos discriminations à cette formidable neutralité ?! Qui que vous soyez, d’où que vous veniez, quoi que vous êtes, quoi que vous ferez, votre travail peut enfin être jugé sans aucun à-priori, sous anonymat ou ce sous quoi vous voulez être identifié. Défendez toujours ce droit au jugement objectif des arts et actes, neutralisez vos propos et votre vision, et utilisez vos pseudonymes comme entités représentantes de certaines ou toutes vos idées.

Car l’internet vous le permet. :)

L’incroyable sexisme sur l’internet

jeudi 7 mars 2013 à 16:20

La première question qui m’a été adressée par Alda me demandait mon avis sur… son propre avis (Alda estimant que « il y a moins de femmes chez les geeks, libristes, hacker et hardcore-gamers de tous bords qu’ailleurs »).  Ça me semble intéressant de développer le dernier paragraphe de ma réponse à cette question, qui appelle ce principe de base: ça faut cesser le sexisme sur l’internet. Et ce n’est pas aussi simple que ça n’y parait, car Alda [ça-même] favorise une discrimination sexiste. Accrochez-vous :)

*notez le phrasé, vous comprendrez.

Considérons plusieurs exemples:

« Toad doesn’t come out of the pond » (anonyme, Freenet)

« Shit. It’s all jerkely and circley up in here. » (anonyme, 4chan)

« Salut ! J’ai défoncé mes chaussures (déchirés je sais pas comment) donc je vais avoir de nouvelles chaussure sauf que je fais pas lesquels choisir… Vous avez des idées ? » (MugunTigers, JVcom)

« En Suede tout simplement,Mai’s ce pays n’est plus ce qu’il etait du temps de ma jeunesse !!! » (victor1821, Le Figaro)

« Je sais pas quoi faire du cadavre de mon chat. Je crois que je vais l’envoyer à mon cousin qui vit dans les bois, par collissimo. » (Jean Kevin Dupont, Twitter)

5 niveaux différents:

  1. anonymat technique
  2. anonymat public
  3. pseudonymat
  4. prénominat
  5. nominat ou pseudonymat

L’anonymat technique est un anonymat qui est garanti par le procédé technique de sa publication, il est par exemple impossible de retrouver l’adresse IP à l’origine du message, le courrier ne comporte ni traces d’empreintes digitales ni traces d’ADN ni spécificités d’écriture ou marquages de l’imprimante. L’anonymat public dans l’exemple donné, le message est signé « Anonymous » mais 4chan a l’adresse IP  (ce qui sert au bannissement, le cas échéant).

Dans le pseudonymat on peut reconnaitre 2 facettes: le pseudonymat générique et le pseudonymat à nom d’emprunt. Le premier est explicitement un pseudonyme, tandis que le second entretient la confusion en étant un nom et/ou prénom crédible.

Le prénominat, petite invention de mon cru pour désigner l’identité associant le prénom à une particule unique (genre un numéro).

Et enfin, le nominat (qui peut comporter les vrais noms et prénoms, ou pas -cf pseudonymat à nom d’emprunt).

En quoi ça nous intéresse ici ? J’y viens :)

N’en déplaise à Facebook, Google+ et autres Nadine Morano, l’interaction entre internautes a été et est toujours majoritairement sous forme pseudonyme: c’est « cool », ça permet de séparer ses centres d’intérêts et parfois ça aide à rester en vie (les participants au printemps arabe en savent quelque chose). Mais au fur et à mesure, j’ai remarqué un glissement: de plus en plus souvent, le raisonnement est « ce type poste sous un pseudonyme, il assume pas ses écrits, c’est louche, vaut mieux ne pas croire ». C’est pas un raisonnement.. raisonné, ça devient un réflexe préalable à la lecture du texte: « d’abord je cherche l’identité, et après je lis ». Notez que par défaut c’est « ce type » (par une sorte d’idée préconçue dégueulasse), et quand c’est sous pseudonyme à la lecture de certains accords sujet-verbe, ça fait ding dans la tête: « oh, en fait c’est une fille ! ».

Évidemment, c’est sexiste. Et c’est pas bon.

Posez-vous la question: le sexe, le genre, le gène ou le physique sont-ils propres à influencer la lecture que vous avez d’un texte ?

Mieux: la revendication de l’auteur selon un sexe, genre, gène ou physique est-elle propre à faire varier la crédibilité du texte ? « Je suis un homme, donc l’informatique ça me connait; je suis une femme, donc l’alimentation ça me connait » ? C’est bel et bien un sexisme dans un cas implicite, dans l’autre exploité. Et ça…

…sur l’internet, bordel !

On pourrait penser qu’à force de campagnes anxiogènes, tout le monde se rend compte que l’identité « lolita13ans » sur le chat Skyrock peut être utilisée par une fille de 13 ans au prénom de Lolita, peut être utilisée par une bénévole d’association familiale pour les besoins d’une émission (anxiogène), peut être utilisée par une personne dépositaire de la force publique de la plateforme Pharos sous couverture, ou peut être utilisée par Hortense, éphébophile cougar de son état. Mais apparemment non.

Neutraliser totalement sa vision est pas évident, et vous vous en rendez bien compte: à lire un texte ou à chatter avec une identité pseudonymée, inconsciemment vous chercherez à savoir si c’est un homme ou une femme au bout du fil. Et évidemment quand l’auteur se présente comme homme ou femme, vous ne parviendrez pas à dissocier cela au point que vous aurez un malaise quand vous rencontrerez des accords sujet-verbe « non conformes pour les hommes/femmes » (alors que ça peut être une bête erreur de typo, ou du troll). Le choix de l’avatar dans les jeux vidéo ? Bah oui je suis déçue par FrozenSand car dans Urban Terror vous devez choisir entre des personnages à caractéristiques physiques « homme » ou « femme »… et qu’il y a de très légères différences qui justifient un choix tactique (genre: les persos féminins font moins de bruit quand essoufflés, ce qui est essentiel puisque je joue beaucoup au rush). Parallèlement Notch fait exprès de ne pas clarifier certaines choses dans Minecraft, ainsi 2 vaches font du lait mais portent des cornes et font un petit quand on leur donne du foin. Ça prend moins de lignes de code et c’est moins sexiste, double avantage :)

La langue française n’a pas le fameux « it » anglais qui brille par sa neutralité ?  (he/she/it  ->  il/elle/?)  Merci Stephen King, qui a précisément titré un de ses livres « it » et dont le titre français est « ça » (mais si vous savez, l’entité maléfique).

it

Et bien vous direz/écrirez:  « Mitsu a rédigé un article, ça a traité le sujet du sexisme, je suis d’accord avec ça. Ça a d’ailleurs un compte Twitter et un Identica. »  Bizarre ? Pas tant que ça, finalement :D Et l’utilisation de crochets semble tout indiqué si l’on veut préciser.  [Ça] a d’ailleurs un compte Twitter et un Identica.

L’internet est une agora de taille mondiale dans laquelle on n’a même pas besoin de masques: techniquement sur l’internet vous êtes des chiffres, sur 32 bits (IPv4) ou 128 bits (IPv6). Pourquoi vouloir absolument réintroduire vos discriminations à cette formidable neutralité ?! Qui que vous soyez, d’où que vous veniez, quoi que vous êtes, quoi que vous ferez, votre travail peut enfin être jugé sans aucun à-priori, sous anonymat ou ce sous quoi vous voulez être identifié. Défendez toujours ce droit au jugement objectif des arts et actes, neutralisez vos propos et votre vision, et utilisez vos pseudonymes comme entités représentantes de certaines ou toutes vos idées.

Car l’internet vous le permet. :)

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