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Visite du /tmp/lab

vendredi 20 juillet 2012 à 23:54

Cela faisait un moment que j'avais entendu parler comme (presque...) tout le monde, du /tmp/lab. Mais, j'avais rangé ça dans un coin de ma tête avec tous les autres trucs "impossible" à faire. Jusqu’à ce que Reflet me rappel son existence en publiant une conférence d'un des fondateurs du lieu. En regardant cette vidéo, je me suis dit que des allumés comme ça, il fallait quand même vraiment que je les rencontre un jour. Un petit mail envoyé sur la mailing list, un petit coucou sur irc pour vérifier que j'allais pas me faire trucider en débarquant la dedans avec un appareil photo, et le tour était joué. Je vais essayer de résumer dans ce billet les impressions que m'ont laissés cette soirée, et les deux longues conversations que j'ai pu avoir avec les habitants des lieux.

Le lieu

Armé de mon D90, j'avais bien l'intention de mitrailler dans tous les sens. Malheureusement, pour prendre des photos correctes avec un reflex il faut soit penser à le régler correctement avant d'appuyer sur le bouton, soit le laisser en "auto". Et hier... j'aurai du le mettre en auto :( Résultat des courses, la plupart de photos ne sont même pas montrables. Dans le genre "la honte", la j'ai fait super fort.

L'entrée de la cave que le /tmp/lab occupe est située derrière un grand hangar. Mais comme il y a plusieurs caves parallèles, occupées par des associations différentes, mieux vaut y aller de façon clairement identifiable (pour moi c'était tee-shirt de geek et netbook sous le bras...). Du coup, toutes les personnes croisées dans le secteur n'ont même pas attendu que je leur pose la question : "Tu cherches le /tmp/lab ? C'est par la..." Cool, merci les gars.

J'arrive donc dans la cave en question. C'est plus petit (une dizaine de personnes doivent pouvoir y travailler simultanément), et encore plus "bordélique" que ce que j'imaginai.

DSC_6226.JPG

Des câbles et des carcasses de PC par dizaine, des oscilloscopes, des établis, un laboratoire de chimie entièrement équipé de trucs dont j'ignore totalement le nom et la fonction, un four à poterie, des bibliothèques, un coin salon avec canapés et une table rétro éclairée, des écrans partout... Je vais pas vous faire la liste parce que je suis bien certain d'avoir raté la majorité des trucs qui trainent sont rangés la bas.

Petit zoom sur une algue fluorescente :

algue_fluo.jpg

Un petit bout de la bibliothèque

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Je me fais discret, j'essaye de ne toucher à rien (Il y a plein de papiers collés un peu partout avec écrit "Ne pas toucher"). L'ambiance est artistique, avec des trucs bizarre accrochés aux murs ou au plafond. Je regrette de ne pas pouvoir vous montrer la "cage à souris" tellement la photo est floue. Si j'y retourne, je reprend l'appareil et j'allume mon cerveau avant d'appuyer sur le bouton.

DSC_6220.JPG

Les gens

Le /tmp/lab est une association collégiale. Un statut qui donne clairement le ton de la mentalité qui règne sur place. Tout le monde m’accueille avec bienveillance. "Ah c'est toi le gars qui à posté sur la ML ?" Aucune agressivité, l'endroit se veut ouvert, à l'image de ses occupants.

Qui sont ils ? Des membres de l'association /tmp/lab bien sur, mais pas que. Le laboratoire de bio par exemple appartient à la paillasse. D'autres associations étaient également présentes. Bref, j'y reviens plus loin mais il y a un sacré mélange la dedans :)

Une élite

Celui qui croirait, parce qu'il est dans un squat un peu bordélique, avoir affaire à des branquignoles ferait une très grosse erreur. La plupart des gens sur place sont de vraies pointures dans leurs domaines respectif. Ils ne se contentent pas d’être expert sur un sujet, mais sont généralement des "touche à tout" justement présents pour rencontrer d'autres compétences que les leurs, et échanger en toute liberté. La seconde discussion dont je parlai plus haut à eu lieu en voiture, alors que je ramenai l'un des participant chez lui (plus de transports en commun à cette heure avancée de la nuit...) J'en ai donc profité pour lui demander ce qu'il faisait dans la vie etc. Il était tard donc, mais je me souviens que ses réponses parlaient de séquençage de génome, de faire jouer de la musique à une protéines en fonction des acides aminés qui la constitue, d’éthique médicale, de ses lectures de Nietzsche et de sa vision de la société... Ah un moment J'ai du lui dire un truc du genre "Donc en fait la biochimie c'est ton métier ?" Ce qui à quoi il m'a répondu : "Ah non, dans la vie de je suis informaticien, j'administre des cluster de calcul... la Bio, c'est mes premières études, plutôt un passe-temps..." Et pendant qu'il me racontait tout ça de la façon la plus naturelle qui soit, je réfléchissais dans mon petit cerveau à ce que j'allais répondre quand il me retournerai la question. Je pensai à mes dernières lectures, et à mes occupations en général. Et bein moi, j'ai finit Deus Ex 3 au niveau de difficulté maximum ! Ouai, marrez vous...

Incroyablement accessible

Je l'ai dit, mais je le répète. Ce qui était formidable, c'est l'incroyable accessibilité de toutes ces personnes. Le tutoiement qui vient tout naturellement, le fait que jamais, absolument jamais je n'ai senti le moindre regard qui m'aurai pris de haut, le plus petit soupçon de "Ouai t'es gentil mais j'ai des trucs important à faire moi..." Il y avait des gens occupés, d'autres qui n'avaient pas forcément envie de parler à ce moment la, tout simplement parce que, voila, ce n'était pas le moment. Mais du mépris, de l’agressivité ou de la moquerie ? Jamais. Comme si quelque soit l'interlocuteur, le respect primait. Comme si il était profondément ancré en eux que, quelque soit la personne à laquelle on s'adresse, il y a forcément des choses qu'elle sait et que tu ne sais pas (encore).

Socialement responsable

Quand on à le cerveau occupé à résoudre des problèmes algorithmes ou chimiques, on pourrait supposer que le monde autour n'a plus vraiment d’intérêt, que le "commun des mortels" ne doit plus être un sujet de préoccupation majeur. Pourtant, j'ai réellement eu le sentiment que, dans ce lieu, c'était le contraire. Leurs actions ne semblaient pas toute dictées par l'amusement et la curiosité. Exactement comme les administrateurs de TPB devaient avoir conscience qu'ils faisaient grandir le parti pirate, et ainsi avancer la société dans la bonne direction, je crois qu'ils ont conscience de leur rôle, de leur responsabilité sociale et de l'importance que peuvent avoir certains de leur travaux. La simple banalisation du partage de la connaissance au quotidien à déjà une importance considérable pour l'humanité. Écolos ou clairement "de gauche", les personnes présentes m'ont toute donné l'impression de raisonner par le "on", et pas par le "je". (Note : J'ai aussi repéré une carte de membre du PPfr dans une sacoche...)

Qui assure une "cohésion" associative

La diversité des domaines d'études est impressionnant. Il y avait des artistes, des informaticiens, des biologistes, probablement des électrotechniciens etc. Comme je l'ai dit plus haut, le /tmp/lab, est finalement plus un lieu qu'une association. Un endroit de passage, de rencontre entre des populations qui n'avaient, à priori, rien en commun. C'est ce mélange, ces liens tissés entre des associations distantes, qui permet à chacun de profiter des connaissances d'autrui, et d'unir les énergies nécessaires à la réalisation de manifestations culturelles etc. Si vous habitez dans le sud de la France, il y aura une autre bientôt. On m'a donné d'autres exemples de services rendus à la collectivité. La cité des sciences et de l'industrie qui était venu leur demander conseil pour la mise en place d'un fablab. Ils ont aussi déjà reçu des visites d'étudiants, amenés la par des professeurs éclairés etc.

Pour le fun

Encore deux photos pour le fun. Je croyais que le coup des auto-collants sur les PC des "hackers" c'était de la légende urbaine. Et bien non ! Certains ont vraiment des auto-collants sur leur bécanes :

DSC_6230.JPG

DC_6332_2.jpg

J'ai aussi demandé quels étaient les projets les plus fous à l'heure actuelle. Ce n'est pas au /tmp/lab que ça se passe mais certains hackerspaces en Europe envisageraient sérieusement le lancement de satellites. Vous je sais pas, mais moi ça me fait bien rêver.

Regrets

J'avais pas mal de questions à poser sur HostileWRT, et les réseaux Wifi "meshés". Malheureusement, la personne la plus à même de me répondre sur ces sujets n'était pas trop disponible. Avec un peu de chance, ce sera pour une prochaine fois.

Conclusion

Il existe en France plus d'une dizaine de hackerspaces actif. Les plus gros pouvant rassembler une cinquantaine d'utilisateurs (à la louche parce qu'on est dans un milieu qui "bouge" beaucoup). Si vous avez une idée d’expérience loufoque, un bricolage à réaliser, ou simplement envie de rencontrer des gens vraiment intéressants (et que vous ne soyez pas incommodé par la cigarette parce qu'a partir d'une certaine heure, ça pique un peu les yeux) allez leur rendre visite. En ce qui me concerne, je retournerai probablement les enquiquiner avec mes questions un de ces quatre. Dix minutes hein... Pas plus ;)

Pourquoi c'est mal

lundi 9 juillet 2012 à 10:41

Si il est très facile d'expliquer les avantages des logiciels libres et leurs bienfaits pour la société, il est peut être plus délicat d'expliquer pourquoi les logiciels propriétaires sont eux un vrai problème pour la société. Une menace dont il faudra tenir compte un jour, et donc se décider à la combattre. Et comme cette question "Pourquoi le propriétaire ce serait forcément mal ?" reviens régulièrement je vais essayer aujourd'hui de m'y attaquer sérieusement.

Avant de commencer

Avant de rentrer dans le vif du sujet, je voudrai quand même rappeler que je ne suis pas un extrémiste fou furieux. Je pense être capable de relativiser un minimum, et j'ai parfaitement conscience qu'il y a beaucoup de choses bien plus grave sur cette planète. Que ce danger, cet emprisonnement que provoque les logiciels privateurs n'est pas forcément le sujet de préoccupation immédiat de ceux qui sont réellement emprisonnés ou torturés, de ceux qui meurent de faim, ou qui, simplement, galèrent tous les jours pour trouver un emploi ou élever leur six enfants. Pourtant, chacune de ces personnes aurait probablement intérêt à s’intéresser au libre :) Mais on va dire que la, tout de suite, je comprend que ce ne soit pas leur sujet de préoccupation.

A l’échelle d'un individu

Avant de voir les conséquences du logiciel propriétaire à grande échelle, rappelons très brièvement les problèmes qu'il pose à l’échelle d'un seul individu. D'une façon général, (ce qui veut dire qu'il peut y avoir des exceptions hein...) les logiciels propriétaires sont :

Petite justification pour chacun des points :

Ils sont moins sécurisés car ils contiennent globalement d'avantages de bug. Cela à été scientifiquement démontré. Cela est du au mode de développement utilisé, ainsi qu'aux objectifs poursuivis (objectifs de rentabilité, non de qualité). Ils sont moins performants car des mécanismes doivent être mis en œuvre pour corriger les failles de sécurité (anti virus résident...) quand ce n'est pas carrément les protections elles mêmes qui ralentissent le fonctionnement du programme (Jeux vidéos...).

Le plus problématique vient bien sur de l'aspect "malicieux" des logiciels propriétaires. Ces logiciels ne se contentent pas de faire ce que vous voulez qu'ils fassent, mais récupèrent des informations, ou donnent la possibilité à l'éditeur ou aux gouvernement de venir surveiller ce que vous faites. Bref, non seulement leur sécurité est intrinsèquement inférieure, mais ils ont été conçus dès le départ avec des portes d'accès pour pouvoir contrôler votre machine à votre place. Ca à toujours été le cas, et ça le sera toujours.

Concernant le prix, cela ne concerne pas que le coût d'acquisition, mais aussi et surtout le coût de la maintenance. Une société qui à toutes ses bases de données sous Oracle par exemple, devra débourser une véritable fortune pour pouvoir un jour utiliser autre chose. Oracle (ou Veritas ou...) peuvent donc augmenter le tarif des licences et de la maintenance tous les ans en se frottant les mains et en regardant leurs clients captifs n'ayant pas d'autre choix que de re signer. Migrer vers un autre système demanderai la ré-écriture de toutes les applications etc. Un travail colossal parfois juste irréalisable. Vous allez me dire que si elles avaient utilisé un autre outil (postgres au pif) il n'aurai pas non plus été simple de changer d'outil. C'est vrai. Mais si changer de logiciel est compliqué, il est au moins possible de faire jouer la concurrence pour la maintenance. De la même façon, si vous utilisez Windows, seul Microsoft peut en assurer le support. Si vous utilisez une distribution Gnu/Linux, libre à vous de choisir n'importe quel société pour assurer le support de votre distribution (et d'en changer si les tarifs augmentent trop...)

Enfin, un petit exemple pour illustrer le dernier point (qui s'applique évidement aussi bien aux particuliers qu'aux entreprises). J'utilisais, il y a longtemps, un petit logiciel de messagerie propriétaire sous Windows. 15 ans plus tard, comment retrouver les mails qu'il stockait, sachant que les possibilités d'export de ce logiciel sont très limités ? Si le logiciel avait été libre, j'aurai pu créer (ou financer quelqu'un pour le faire) un moyen d'exporter les données. Mais la ? Si la société refuse, ou me fait un devis hors de prix, ou disparaît purement et simplement, personne ne pourra jamais rien faire pour moi.

Argument 1 : Généralisation

Afin de savoir si une chose est "bonne" ou mauvaise pour la société, il faut toujours essayer de la généraliser. Si tout le monde n'avais plus que le choix d'utiliser des logiciels propriétaires, des logiciels qui font ce qu'ils veulent et pas ce que vous voulez (cf au dessus) oui cela serait réellement grave pour les individus et dangereux pour la société. Or, le propriétaire est tellement présent que c'est souvent presque le cas. Je me souviens d'un vendeur de voiture qui voulait me vendre un véhicule avec une prise "iphone". Il a vite compris son erreur, et mon souhait d'une connectique ouverte, utilisable avec n'importe quel téléphone, lecteur mp3, console de jeu etc. Que sa prise iphone, il pouvait se la xxxxx dans le xxxxxx. Je suis d'ailleurs mort de rire en lisant que le format de cette fameuse prise va changer. Au delà de cette anecdote, il faut bien comprendre que plus nous utilisons des solutions propriétaires, et plus elles deviennent une "norme", incitant les constructeurs et les développeurs à ne tenir compte que de ces solutions privatives, ce qui contribue à renforcer leur monopole.

Et le danger est bien réel. Il faut prendre conscience du pouvoir que nos dirigeants ont sur toutes les personnes qui utilisent des logiciels propriétaires. Les ordinateurs leur appartiennent. Il y a chez tous les citoyens un micro, une caméra (webcam), un mouchard sur la ligne téléphonique etc. Toutes les conversations, les activités, les habitudes, les contacts, la vie privée,.. Tout peut être enregistré et analysé du jour au lendemain.

Vous avez hébergé un sans papier ? En France, votre ordinateur peut légalement être utilisé pour vous écouter. Vous avez des avis politiques différents de la "norme" ? Réfléchissez deux minutes... Ceux qui nous gouvernent n'hésitent pas mettre sur écoute et à voler des ordinateurs de journalistes reconnus. Vous pensez vraiment qu'ils se gêneront pour mettre sur écoute de simples opposants ? Pourquoi leur simplifier la tâche en utilisant des logiciels conçus pour le leur permettre ?

Ne plus être le vrai maître de nos ordinateurs est un énorme danger pour la démocratie.

Argument 2 : La démocratie doublement en danger

Le premier argument explique le principal danger que ces logiciels font peser sur les démocraties, mais il y en a un second. Un danger "indirect" en quelque sorte.

Il y a des entreprises dans le monde qui réalisent des bénéfices monstrueux. Dans la grande majorité des cas, ce sont des entreprises liées au pétrole, ou des banques et des assurances. Je pense que je n'ai pas besoin de vous faire un dessin, on comprend très bien pourquoi ces secteurs sont si enrichissants. Mais vendre des "licences" (autrement dit un bien totalement immatériel et duplicable à l'infini) permet évidement aussi des bénéfices astronomiques. On ne sera donc pas trop surpris de trouver Microsoft et Apple dans le top 20 au niveau mondial.

Où est le problème ?

Le problème, c'est que ces entreprises, ces "méga corporations" comme on les appellerait dans cyberpunk, sont devenues tellement puissantes qu'elles peuvent modifier la politique des pays comme bon leur semble. Certes, la baffe que vient de se manger Acta est une preuve qu'elles n'ont pas encore un contrôle total de la situation, du moins en Europe. Par contre, aux États Unis... Il semble que ce soit la MPAA qui a été demandé à Obama (directement ou pas, on s'en fout) de couper Méga-Upload, ce qui à été fait. Accessoirement, la DADVSI ça vient des usa aussi etc. (Rassurez vous, on a les mêmes en France, affaire Bettencourt, tout ça). Bref, les méga corporations sont devenues plus puissantes que les états, qu'elles soient dans le domaine informatique ou pas, et sont donc aussi de vrais dangers pour la démocratie. En ce qui concerne Microsoft, c'est bien le concept même de logiciel propriétaire, et la vente de licence, qui lui a permis d'amasser une telle richesse.

Argument 3 : Un problème éthique

L'éthique, en informatique, demande de la transparence. Les logiciels propriétaires font exactement le contraire. Ils n'encouragent ni la diffusion des connaissances, ni la qualité finale du produit. Ils rendent son suivi compliqué et, à cause des brevets qui y sont généralement associés, freinent aussi l’innovation. En fait, utiliser des logiciels propriétaire semble être la chose le plus contraire qui soit à l'éthique en informatique.

Surtout, et c'est à mes yeux l'argument le plus important, c'est une autre vision du monde que le libre propose. Une vision plus morale, plus juste et plus humaine. Veut on construire des sociétés basées sur le libre accès au savoir, sur le partage et la diffusion des connaissances ? Ou souhaite t-on apprendre à nos enfants qu'une connaissance est un bien monnayable, et dont la diffusion doit donc être mûrement réfléchie ? Va t-on promouvoir l'épanouissement collectif et le progrès de notre société dans son ensemble, ou au contraire principalement valoriser la réussite personnelle (financière le plus souvent..) ?

Pour un particulier, il ne s'agit pas forcément de choisir entre Windows (ou Apple) d'un coté, et Linux de l'autre. De nombreuses raisons peuvent pousser à l'utilisation réfléchie (et temporaire ?) des deux. La vraie question est de savoir quelle est la solution que vous souhaiteriez pouvoir adopter, et quelle est celle que les circonstances vous imposent. La vraie question est de savoir ce que vous choisirez d'utiliser à prix et fonctionnalités équivalentes. Pirater Photoshop ou utilisez Gimp ? Cracker Vegas, ou utiliser Kdenlive ? Récupérer la suite Office chez un pote ou télécharger librement son équivalent libre, qui répond largement aux besoins de 99% de la population ?

C'est bien parce qu'il s'agit de deux visions opposées, de deux idéologies contraires qui entraîneront forcément des choix politiques très différents, que le libre et le privateur s'affrontent. J'ai choisi mon camp il y a plus de 10 ans. A vous de choisir le votre...

Conclusion

Je crois que je pourrai continuer comme ça assez longtemps (et je le ferai peut être un jour), mais je commence à avoir un peu mal au poignet. Alors on va s’arrêter la aujourd'hui et simplement conclure que les logiciels propriétaires... C'est vraiment de la merde :p

Le vote electronique serait pas si fiable que ça

jeudi 5 juillet 2012 à 21:36

Les machines à voter, c'est super fiable. Si si, puisqu'on vous le dit. Tellement fiable qu'il ne faut surtout pas s'intéresser de trop près à la partie technique. Fiable qu'on vous dit. Du coup, la réponse du bureau parlementaire de Rachida (qui aurait eu un problème avec son boîtier au moment du vote pour Acta) à PcInpact vaut son pesant de cacahuètes. Je cite :

« il se produit régulièrement des problèmes techniques dont on ne connaît pas l'origine, nous n'en sommes pas responsables. Les parlementaires ont la possibilité de rectifier leur vote Si vous regarder le PV, d'autres ont également procédé à ces corrections. Cela se produit régulièrement. »

100% fiable donc. Je me demande juste... On aura nous aussi la possibilité de vérifier notre vote et de le modifier après la diffusion des résultats d'une élection ou pas ?

L'Histoire de nolife

jeudi 5 juillet 2012 à 13:44

J'ai décidé de zapper le billet "logique" qu'il aurait fallu écrire concernant Acta. Une grande victoire pour le peuple bien sur, mais comme je n'ai rien d'autre à écrire que des remerciements à tout ceux qui ont contribué à cette victoire, je vais plutôt vous parler d'autre chose. Et cette chose c'est Nolife Story.

Un achat par hasard

Ayant connu la chaine pratiquement à son début, l'ayant soutenu financièrement dès qu'il à été possible de le faire, ayant suivi la plupart des émissions et tout particulièrement les "debug mode", je ne pensai pas que ce livre allait m'apprendre grand chose. Je l'ai acheté par curiosité, en supposant qu'une partie des recettes seraient reversé à Nolilfe.

Je l'ai reçu, j'ai commencé à le lire, et j'ai pris une (grosse) baffe. Ce livre m'a appris une quantité incroyable de trucs sur des sujets que je croyais pourtant maitriser. Il m'a fait (re)découvrir mes propres passions. Je connaissais les bitomans (et cela depuis l'épisode 2), j'étais sur RTEL, j'allais aux conventions, je passai des soirées à transcoder/copier des cassettes VHS d'animés. Et bien que faisant parti de cet univers, c'est comme ci ce livre me l'avais de nouveau révélé. Comme ci je découvrais soudain que tout ce que j'avais vécu, je l'avais vécu "de loin". Comme si tout cela existait en réalité déjà de façon beaucoup plus profonde que la vison que j'en avais.

couverture.jpg

Ce livre est un vrai bijou pour tout ceux qui voudraient se plonger dans une partie de notre culture. Depuis sa couverture, chef d’œuvre à elle seule, (les geeks prendront le temps de détaillez chaque article, car il y a vraiment "du lourd" en rayon) jusqu'à la dernière page, ce n'est que du bonheur. Parfois drôle, souvent émouvant, et toujours instructif. Je découvre maintenant que tous les retours sont unanimes. Ce livre est à lire absolument.

Conclusion

J'ai dévoré les 300 pages dans la soirée, le sourire en coin et la larme à l’œil. Si pour vous aussi il n'y a pas que la vraie vie dans la vie, vous savez quelle sera votre prochaine lecture.

Foscam FI8918W + Motion : bricolage perso

lundi 2 juillet 2012 à 19:05

Le besoin

Tout en sachant parfaitement que mes bricolages ne remplaceraient jamais un véritable système d'alarme, je voulais mettre en place quelque chose qui me prévienne lors de la détection d'un mouvement chez moi. Bien sur, le système devait être le plus automatisé possible, et facilement pilotable depuis un smartphone. Au niveau matériel, je disposai de mes serveurs, de caméras usb et d'une caméra IP.

Détection de mouvement

Premier gros soucis, je ne suis pas parvenu à faire fonctionner la foscam avec Zoneminder. (D'autres semblent pourtant y parvenir sans problèmes...) D'après les messages d'erreurs, les images jpeg qu'elle envoi sont corrompues. Une mise à jour du firmware n'a strictement rien changé. Heureusement que d'autre logiciels, à commencer par motion, sont plus tolérants, et parviennent à récupérer le flux vidéo (même si des warning en mode debug indiquent la aussi très clairement que la "syntaxe" des fichiers jpg n'est pas respecté).

Paramétrer motion pour qu'il utilise la caméra se fait sans difficulté :

 netcam_url http://ip_fixe/videostream.cgi?user=LOGIN&pwd=PWD&resolution=32&rate=3 

Pour connaître la liste des arguments possible et ainsi pouvoir régler la résolution et la fréquence de capture, je vous invite à aller lire ceci.

Le vrai soucis était plutôt le paramétrage lié à la détection de mouvement. La, je vous laisse le soin de lire la documentation de motion avec attention. En ce qui me concerne, j'ai du par exemple indiquer "minimum_motion_frames 15", autrement dit, le soft ne considère qu'il y a un vrai mouvement qu'a partir de 15 images différentes. A une fréquence de 10 images par seconde, cela signifie qu'un mouvement ne sera détecté que si il dure plus d'une seconde et demi. Un paramétrage qui n'est pas optimal, mais qui permet de limiter le nombre d'alarmes inutiles (généralement du à une modification de la luminosité, et cela malgré l'utilisation d'un autre paramètre : lightswitch 100.

Un peu d'automatisation

Détecter les mouvements c'est fait. Assembler les images pour créer un fichier .mp4, motion sait aussi le faire en standard. Par contre, pour mettre à disposition la vidéo et envoyer un petit mail avec le bon lien, la un petit script de quelques lignes est nécessaire. Petit soucis, dans le fichier de configuration de motion, on ne peut donner qu'un seul argument au script que l'on appel. Pour passer plusieurs parametres (le numéro de la caméra, le nom du fichier etc) il faut donc ruser un peu en concaténant les arguments, avant de les ré-découper dans le script. Cela donne par exemple dans le fichier motion.conf

 on_movie_end /etc/motion/scripts/movie_end "%t@%f" 

Ici j'assemble %t et %f, en utilisant un @ comme séparateur. Dans le script, il suffit de ré-découper :

CAMERA=`echo $1 | cut -d'@' -f1` 
PATH_FILE=`echo $1 | cut -d'@' -f2`

Une fois les arguments récupérés, on fait bien ce que l'on veut (envoi de mail, upload des vidéos, mise à disposition sur un serveur web etc).

Motorisation

Il y a des gens qui n'ont pas confiance dans la sécurité de leur machine. Et malgré tout le soin et le sérieux que j'ai mis à sécuriser la solution (ajouts de reverse proxy https, etc), personne n'est totalement infaillible. Surtout, je peux comprendre qu'il n'est pas très agréable de se sentir observé 24h/24. Il fallait donc faire en sorte que la caméra se tourne lorsque le système de détection n'était pas opérationnel. Pour cela il suffit d'utiliser les "presets". On commence par régler la caméra pour qu'elle regarde précisément la zone à surveiller, et on enregistre la position (position 1). Ensuite, on fait tourner la caméra pour qu'elle regarde totalement ailleurs (le plafond ou ce que vous voulez) et on enregistre une position 2. Pour passer d'une position à l'autre, il suffira alors d'une simple commande wget :

 wget -q -O /dev/null "http://ip/decoder_control.cgi?command=31&user=X&pwd=PWD" 

La encore, je vous renvoi à cette page. Les mouvements de la caméra sont donc très facilement scriptable (sur la FI8918W, le preset 0 est en fait le premier, le premier est le second etc).

Contrôle à distance

control_camera.jpg

Il était facile, via la crontab, d'automatiser le système pour qu'il s’enclenche et se désactive à une heure donnée. Mais il faut aussi pouvoir piloter le tout à distance. Pour cela, un peu de php à été nécessaire. (Note : Je suis admin sys, pas développeur web... donc oui, c'est probablement TRES moche comme code et je suis ouvert à toutes les suggestions). Sur un serveur https correctement protégé, ajouter les deux pages suivantes :

La page d'index :

<html>
<font size=7>
<?php
exec('ps -eaf | grep -v grep | grep motion',$sortie,$code_retour);
if ( $code_retour == 0 ) { print "<p align=center> Surveillance ACTIVE </p>";}
if ( $code_retour == 1 ) { print "<p align=center> Surveillance desactivee </p>";}
?>
<form method="post" action="./traitement.php">
<p align="center">
<input type="submit" name="on" value="ON" style="height: 200px; width: 600px" />
</p>
<p align="center">
<input type="submit" name="off" value="OFF" style="height: 200px; width: 600px"/>
</p>
</form>
</font>
</html>

La page de traitement du "formulaire" :

<html>
<head>
<meta http-equiv="refresh" content="3;url=index.php" />
</head>
<font size=7>
<?php
error_reporting (E_ALL ^ E_NOTICE);

if ( $_POST['on'] == "ON" )
{
    $cmd = "/etc/motion/scripts/goto_pos1" ;
    $id = shell_exec($cmd);
    sleep (17);
    $cmd = "sudo /etc/init.d/motion start" ;
    $id = shell_exec($cmd);
}
if ( $_POST['off'] == "OFF" )
{
    $cmd = "sudo /etc/init.d/motion stop" ;
    $id = shell_exec($cmd);
    sleep (4);
    $cmd = "/etc/motion/scripts/goto_pos2" ;
    $id = shell_exec($cmd);
}
?>

<p align=center>C'est fait !</p>
</font>
</html>

Pour que cela fonctionne, il faut que le serveur web ai le droit de lancer ou d’arrêter motion. Prenez bien soin de lui donner uniquement ce droit la. A propos de sécurité, si vous voyez la moindre faille dans ces deux bouts de code, merci de me le signaler :)

Conclusion

Lorsque j'ai montré ce bricolage à ma femme, en lui expliquant comment activer ou désactiver la surveillance à partir de son téléphone, elle l'a dit que j'étais fou. Mais... je crois qu'elle m'aime bien quand même :) Il me reste quelques détails à peaufiner. Automatiser la purge des photos et de vidéos capturés par exemple. Et surtout mettre en place un système de synthèse vocale pour prévenir les intrus que leur tronche est déjà uploadée sur le net et qu'ils se sont trompés de maison... Cela fera, peut être, le sujet d'un autre billet.