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Les jeux vidéo ne sont PAS liés aux tueries de masse

mardi 6 août 2019 à 12:50

Les deux dernières fusillades de masse qui ont eu lieu aux USA* donnent lieu à un schéma qui est bien connu. Des membres éminents de la société désignent les jeux vidéo comme coupables. Les média, des hommes politiques et des chercheurs font caisse de résonance. La recherche est convoquée pour explorer le lien jeux vidéo violence. Les média et les politiques mettent en avant les recherches qui vont dans leur sens. Ce cycle a été pour la première fois repéré par Stanley Cohen pour décrire la manière dont les mods et les rockers étaient décrits par les média britanniques. La panique morale désigne la tendance à désigner des groupes ou des pratiques comme responsables du désordre social de la société. Ainsi, depuis le massacre de Columbine, les jeux vidéo sont régulièrement pointés du doigt à chaque nouvelle fusillade de masse.

Les paniques morales morales ne sont pas nouvelles et on concerne des phénomènes aussi differed que le tir à l’arc, le golf, le rubik cube, les jeux de rôle, le rock, les animes, les manga, les immigrés, les comics ont fait ou font régulièrement t l’objet de panique morale.les affirmations fortes et dans fondement que l’on peut entendre ainsi que l’appel à des recherches venant prouver le lien jeu vidéo violence est une caractéristique de la panique morale’ dans leur empressement, les promoteurs de la panique morale font comme s’il n’existait pas déjà des recherches. La description d’un public vulnérable (les jeunes, les personnes présentent des troubles mentaux) face à un média imaginé comme tout puissant et un autre ingrédient de la panique morale 

Curieusement, les jeux vidéo semblent donner raison à leurs comptemteurs.. Lorsque en 1983, le ministre de la santé a américain désigné les jeux vidéo comme une des causes de la violence familiale, les jeux le solid en coques étaient space Invaders et centipede. Au moment du massacre de Columbine, Doom était LE jeu à ne pas manquer. Aujourd’hui, les Call of Duty et Medal of Honor atteignent un niveau de réalisme qui fait dire à certains qu’ils s’agit plus de simulations de la réalité que de jeux

Qu’en est il exactement ? Les FPS sont ils des simulateurs de meurtre ? Les heures passées à aligner des head shots sont ils un aller simple pour une tuerie en masse ? Il est aujourd’hui possible de répondre à cette question avec un bon degré de certitude. En effet, depuis les années 2000, une grande partie de la recherche s’est focalisée sur les relations entre les jeux vidéo et la violence 

Les recherche sur les jeux vidéo violents est problématique pour plusieurs raisons. Tout d’abord, elle mélange différents types de jeux vidéo. Si tout le monde s’accorde à dire que Doom est un jeu vidéo violent, c’est moins évident pour Missile Command. Ensuite elle est souvent basée sur des auto questionnaire. Or nous sommes en t’en général très peu compétents pour évaluer nos comportements. Enfin, les comportements violents étudiés sont très éloignés de la violence des fusillades de masse. Par exemple après avoir joué à un jeu vidéo, les chercheurs évaluent le comportement violent par un questionnaire ou en donnant à la personne questionnée la possibilité d’être agressive. En utilisant cette méthode, plusieurs recherches ont trouvé un lien entre jouer un jeu vidéo violent et exposer les autres à des bruits irritants, à sonner des peines de prison plus longues à des criminels ou de la sauce piquante e des personnes qui n’aiment pas cela 

Dans leur livre Mortal Kombat, Patrick Markey et Christopher Ferguson examinent cette question avec rigueur. Ils apportent à la discussion des éléments peu connus du public qui montre que la relation violence – jeux vidéo repose sur aucun élément sérieux.

La relation jeux vidéo – violence est contestée par le fait que les pays dans lesquels on joue le plus aux jeux vidéo sont aussi ceux qui ont les taux de violence les plus faibles. Aux USA, on constate même une décroissance des crimes violents  a partir des années 1990. La baisse des comportements violents correspond donc au moment ou les jeux vidéo s’installent comme média de masse. Si les jeux vidéo violents étaient liés à des comportements violents, on devrait voir les comportements violents augmenter au fur et à mesure que les jeux vidéo . Or, les Markey et Ferguson notent que depuis 1992, la violence aux USA a baissé de 42% tandis que les ventes de jeux vidéo ont augmenté de 267%. 

Ces chiffres généraux ont tendance à confondre sous l’expression “jeux vidéo” des jeux aussi différents que Lea Passion Veterinaire et Mortal  Kombat. Pour prendre en compte cette critique, les auteurs ont comparé les recherches google faites explicitement pour des jeux comme Call of Duty, Grand Theft Auto, Gear of War, Halo etc.  avec le nombre d’agressions violentes. La encore, les comportements violents diminuent lorsque les recherches sur ces jeux augmentent. Ce même pattern est retrouvé lors de la sortie des jeux vidéo. Quatre mois après la sortie de GTA IV et Call of Duty : Black Ops, il y a eu 616 homicides en moins.

Lorsque l’on fait le portrait robot des tueurs de masse, on trouve des jeunes adultes ou des adolescents suicidaire mais peu finalement jouent aux jeux vidéo. Parmi les 48 tueurs de masse étudiés par Langman, seuls 7 (15%) étaient intéressés par les jeux vidéo. Si les auteurs de massacre de masse jouent aux jeux vidéo, ce n’est certainement pas le signe d’alerte le plus important. Accumuler des armes à feu, écrire des manifestes dans lesquels un massacre est planifié ou avoir eu des comportements violents sont des éléments bien plus inquiétants surtout si l’on considère que plus de 90% des jeunes jouent aux jeux vidéo. Le portrait-robot du tueur de masse est un jeune adulte ou un adolescent suicidaire et déprimé. 

Pour expliquer le fait que les jeux vidéo violents sont liés à une baisse des comportements violents, la catharsis est souvent évoquée. Cependant, les preuves en faveur de ce mécanisme sont contestées par certaines études. Dans certaines conditions et pour certaines personnes, joueur a un jeu vidéo violent peut être une manière de décompresser et ainsi d’éviter d’exécuter le comportement violent. Mais pour d’autres, c’est juste rajouter de l’huile sur le feu. Le mécanisme le plus convainquant est aussi le plus simple : il est difficile d’agresser une personne lorsque l’on est chez soi devant un jeu vidéo. Il est possible que la raison de ces baisses soit très simples : la raison de ces baisses est simple : les jeux vidéo maintiennent les personnes chez elles, ce qui conduit mécaniquement à moins de crimes. Enfin, il est aussi possible que les jeux vidéo apportent aux personnes les expériences sociales positives dont ils ont besoin ce qui diminue leur niveau de stress et donc les comportements violents inadaptés qui sont une des réponses à ce stress.

Au final, le lien fait par certains entre les jeux vidéo violents et les tueries de masse tient plus de l’agenda personnel que d’éléments tangibles. La recherche ne trouve pas de lien entre les jeux vidéo violents et les tueries de masse. A l’inverse, elle montre que les jeux vidéo violents sont associons à une diminution des comportements violents.