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The Resistance, mélange parfait de rébellion et d’engagement

samedi 29 mars 2014 à 16:17

Il est profondément ancré dans un thème général de la rébellion (d’où le nom de l’album) et les chansons sont assez variées tout en étant chacune très riche. Cependant, Muse se détache dans cet album de ses autres albums, par une technique de la guitare assez différente, mais aussi par une interprétation différente (on passe à des choses avec plus de piano, par exemple). Soyons clair, toutes les chansons de cet album sont excellentes, pas une seule ne vaut pas le coup, parce que chacune est engagée et surtout chacun roxxe du poney. Mais comme je ne peux pas parler de toutes les chansons, parce qu’elles sont nombreuses et qu’on risque d’être encore ici demain, je vais donc vous parler de mes trois préférées.

1. MK Ultra

Commençons avec “MK Ultra”. Je vous balance le clip alors que d’habitude je vous mettrais plutôt une intégration Grooveshark, mais il faut dire que le clip est directement lié à la chanson…

(ou écoutez-la si vous ne voulez pas voir la vidéo, ou ne le pouvez pas ; d’ailleurs le son est meilleur en-desssous)

En fait, “MK Ultra” a été écrite et publiée en partenariat avec MTV Next, qui a diffusé le clip. Il s’agit d’une mise en garde, plus que d’une critique, à propos du trafic d’être humains dans le monde. Dans le clip réalisé en stop-motion, on suit trois asiatiques qui quittent leur famille pour aller travailler dans une grande ville dans des conditions de vie horribles, en passant de personnage en personnage en prenant des gens au hasard dans la rue, qui ont l’air d’être tout à fait normaux mais qui se révèlent en fait être des monstres envers les gens qu’ils ont forcé à travailler Dieu seul sait comment. Mais comme Matthew Bellamy est un grand conspirationniste, il préfère parler, lui, du programme “MK Ultra” des Etats Unis (pour faire simple, c’était un programme totalement illégal de la seconde partie du XXème siècle, qui avait pour but de réaliser une étude sur la manipulation mentale de gens totalement random en les droguant ou en leur faisant des choses assez sympathiques, je vous laisse chercher sur Wikipédia :3), qui rejoint lui aussi le sujet. Bien entendu comme dans tout morceau de Muse (sauf Madness bien entendu…), l’accompagnement musical est d’une qualité remarquable, c’est très rock et la guitare est bien utilisée.

2. Unnatural Selection

Pour continuer, parlons de “Unnatural Selection”. Si je devais choisir une chanson dans cet album, j’hésiterais entre celle-ci et la précédente, mais j’aime celle-là au njveau des paroles plus que l’autre, et sa musique est aussi exceptionnelle. Elle commence avec des accords plaqués à l’orgue, et Bellamy qui s’annonce comme une sorte de prohète annonçant ce qui se passera. Les premiers vers, annoncent directement le thème :

They’ll laugh as they watch us fall
The lucky don’t care at all
No chance for fate
It’s unnatural selection
I want the truth

J’aime cette chanson parce que tout l’album est représenté dans ces lignes, d’abord la critique de la société pyramidale, avec les “lucky” qui regarderont tomber les moins lucky en riant, puis l’introduction du conspirationnisme avec la sélection non naturelle, l’absence de chance pour le destin, et le “I want the truth” qui ajoute encore à l’idée de Bellamy : il veut qu’on lui dise enfin qui gouverne le monde. La chanson continue avec une introduction à la guitare, puis la description de la révolution :

And I’m hungry for some unrest
I wanna push it beyond a peaceful protest
I wanna speak in a language that they will understand
Dedication to a new age
This is the age of destruction and rampage
Another chance to erase and then repeat it again

Le chanteur est clair, il ne veut pas négocier, il ne veut pas manifester dans la non-violence, s’il doit y avoir du sang, il y en aura, et c’est ce qu’il sous-entend par “I wanna speak in a language that they will understand” : s’ils ne comprennent pas la gentillesse, alors il parlera par la violence. Le couplet finit par l’introduction d’une nouvelle ère : l’ère de la destruction, pour tout recommencer. Le refrain arrive

Counter balance this commotion
We’re not droplets in the ocean
Ocean

Et c’est une phrase que j’adore, le “We’re not droplets in the ocean” : quand j’ai vu la vidéo SOS Bonheur de Timothée Hochet, j’ai pensé à cette chanson. Une goutte d’eau, dans l’océan, ce n’est rien. Mais un océan de gouttes d’eau, c’est grand. Et quoi de plus puissant qu’un océan ? On pourrait parler pendant des heures de cette chanson tant elle est belle est bien faite, mais je vais faire vite et éviter le second couplet qui se comprend assez facilement : il faut aussi lutter contre la religion (qui est considérée ici comme un “mind virus”) et Bellamy se présente comme un leader, un number one, qui incite les gens à venir. La chanson se termine avec le refrain, précédé par un pont ralenti (emblématique de The Resistance, on le retrouve aussi dans I Belong To You, bien qu’il soit là bas un peu différent). Dans ce pont, le protagoniste s’adresse à une personne, qui pourrait être n’importe qui, qui est en train de se faire “reconvertir” à la paix par les puissants, les lucky : “they’ll still make you believe / they are the special ones”, puis par “Injustice is the norm / you won’t be the force / and you know that you won’t be the last” : cette personne aussi a été reconvertie, et ce n’est qu’une parmi tant d’autres.

3. Exogenesis Symphony

Partie 1 : Overture

Passons à autre chose, une chanson qu’on ne peut pas éviter lorsque l’on parle de The Resistance : “Exogenesis Symphony”. Matthew Bellamy en parle comme quelque chose de nouveau, de différent, de quelque chose qu’il aurait faire voulu sur un album précédent mais qu’il n’a pas réussi à faire, parce que cela ne correspondait pas avec le reste. Inspirée fortement du classique (Rachmaninov, Richard Strauss, Chopin) dans le style, “Exogenesis Symphony” est aussi influencée par… Pink Floyd. Ce qui est bien là-dedans, c’est qu’on a un vrai travail musical et la chanson est jouée par un vrai orchestre symphonique, tout en gardant le style rock de Muse. La symphonie est divisée en trois parties, qui font au total près de quinze minutes à elles trois. On quitte ici le thème de la révolution pour se diriger vers un sujet bien actuel : l’environnement.

Aping my soul
You stole my overture
Trapped in god’s program
Oh I can’t escape

Who are we ?
Where are we ?
When are we ?
Why are we ?
Who are we ?
Where are we ?
Why, why, why ?

I can’t forgive you
And I can’t forget

Who are we ?
Where are we ?
When are we ?
Why are we in here ?

Dans la partie I, appelée Overture, on entend un homme s’adresser au public. On ne sait pas qui il est, on se dit donc que c’est quelqu’un de tout à fait normal. Dans cette première partie, il accuse violemment ses ancêtres et les industriels d’avoir volé son overture, son avenir en quelque sorte. S’ensuit des questions existentielles sur l’humain : “qui sommes-nous ?”, “pourquoi sommes-nous ?”, “où sommes-nous ?”. D’ailleurs j’avais jamais compris qu’il y avait des paroles tant la voix de Bellamy est… spéciale dans cette partie. Difficile de dire plus sur cette partie, je ne vais pas vous parler de la musique, elle parle d’elle même : elle est magnifique et donne vraiment un aspect plus de symphonie que de morceau rock classique. Et c’est bien.

Rise above the crowds
And wade through toxic clouds
Breach the outer sphere
The edge of all our fears
Rest with you
We are counting on you
It’s up to you

Spread, our codes to the stars
You must rescue us all
Spread our codes to the stars
You must rescue us all

Tell us, tell us your final wish ?
Now we know you can never return
Tell us, tell us your final wish ?
We will tell it to the world

Partie 2 : Cross-Pollination

La deuxième partie, Cross Polination, se place dans le point de vue d’un autre personnage. En effet, la Terre, trop poluée, doit être abandonnée. La “polination croisée” comme elle est appelée, est le fait de pouvoir perpétuer l’être humain ailleurs que sur Terre. C’est donc pour ça que quelques hommes et femmes ont été choisis pour partir, pour errer à jamais dans l’espace jusqu’à trouver un endroit où habiter, où recommencer. On assiste donc au décollage de ce qui les emmenera loin dans l’espace, et aux derniers mots de ceux restant sur Terre, dans un dernier discours solennel : “The edge of all our fears / rest with you / we are counting on you / it’s up to you”, autrement dit, “on compte sur vous pour trouver un endroit pour pas qu’on s’éteigne.” Le second couplet se compose d’abord d’une partie qu’on pourrait qualifier de description d’objectif : “Spread our codes to the stars / you must rescue us all”, ces privilégiés, sélectionnés pour survivre et trouver ailleurs, doivent retranscrire la civilisation humaine ailleurs dans l’espace (d’où les codes), et ainsi sauver la race humaine, donc indirectement tous les sauver. Puis, on leur explique qu’ils ne pourront jamais revenir (“Now we now, you could never return”), et on leur demande donc leurs derniers voeux, qui seront transmis au monde entier.

Let’s start over again
Why can’t we start it over again
Just let us start it over again
And we’ll be good
This time we’ll get it, we’ll get it right
It’s our last chance to forgive ourselves

Partie 3 : Redemption

La dernière partie, nommée “Redemption”, se place dans la vision d’un astronaute parti trouver une autre planète. C’est une sorte de prière : l’homme s’adresse à un Dieu, à la Nature, lui même ne sait pas vraiment à qui. Il déclare “Let’s start over again”, “Just let us start over again”. L’intérêt de cette dernière partie est qu’elle appelle un effet de cycle dans la chanson : “And we’ll be good”, “This time we’ll get it, get it right”. Cette fois-ci, la race humaine saura éviter les erreurs qu’elle a pu faire dans le passé, cette fois ils ont compris, sachant que si ce voeux est exaucé, rien ne changera, il se repassera la même chose : le début, puis l’industrialisation excessive, l’excès de pollution, la fin, et de nouveau cette prière. La dernière phrase de la chanson “It’s our last chance to forgive us”, est un appel à ses congénaires. Mais il y a ici un double-sens : plus qu’un appel aux personnages de la chanson, c’est un appel à tout son public que Matthew émet : dans la symphonie, il est trop tard, on ne peut plus rien faire pour la race humaine (il est évident que les gens envoyés dans l’espace représentent un espoir plus que faible). En appelant son public à l’écologie, Bellamy montre qu’il n’est pas trop tard, qu’il est encore temps de nous pardonner nos erreurs que nous avons pu commettre dans le passé, mais que l’on est au bord de la fin, et que c’est notre dernière chance de faire basculer la tendance. Pour conclure sur cette chanson en trois parties, je dirais que c’est sans hésiter l’un de mes morceaux préférés (et pas seulement de Muse), pour son engagement, mais aussi parce que la musique qui l’accompagne est à la fois variée et d’une qualité implacable, puisque l’on entend  tout un orchestre symphonique capable de jouer un morceau rock, et la voix de Bellamy bien placée, comme flottant sur la musique.

Pour finir et conclure sur cet album, je dirais sans hésiter que c’est mon préféré de Muse (suivi de près par Black Holes & Revelations) : les paroles sont magnifiques, le tout est engagé et les deux chansons d’amour dont je n’ai pas parlé sont également excellentes. Il n’y a pas un seul défaut sur cet album, et c’est ce que je trouve parfait en lui. Si vous voulez l’écouter, vous pouvez vous rendre ci-dessous