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“Marion, 13 ans pour toujours”, le harcèlement scolaire tue, et peut-être que ça permettra à certains de réaliser son existence.

samedi 8 août 2015 à 13:48

MarionPour une raison que j’ignore, chaque année, pendant l’été, il me prend une grande envie de lire. C’est d’ailleurs cette envie qui m’avait fait acheter mon Kindle l’année dernière. Voici donc comment, récemment, lors de mon habituelle recherche de livres à lire estivale, j’ai trouvé un ouvrage qui me semblait intéressant : Marion, 13 ans pour toujours (et puis il faut le dire la fille sur la couverture est jolie ce qui attire l’œil), un livre sur le harcèlement scolaire / sur Internet / moral qui a eu un certain retentissement puisqu’il a été écrit après le suicide de Marion, 13 ans (mais je suis sûr que vous aviez deviné qu’elle ne s’appelait pas Gudule et n’était pas une quinquagénaire).

Alors quoi ? Pour être honnête, je prenais quand même avant de l’ouvrir, ce livre pour une demi blague. C’est pas gentil, certes, mais généralement ce genre d’hommages posthumes a plus pour but d’écouler des titres et de faire pleurer que de montrer véritablement un défaut ou faire avancer une cause (souvenez vous de Deux petits pas sur le sable mouillé…). Mais je dois reconnaître avoir eu tort (j’irai d’ailleurs me repentir de ce jugement trop rapide ce soir). Bien que un peu répétitif parfois, un peu subjectif (comment ne pas l’être ?) et pas forcément aussi bien écrit qu’un roman d’un grand auteur tel Marc Levy EL James Rick Riordan Honoré de Balzac, c’est avant tout l’intention qui compte (rappelons que cet adage peut être très utile si vous n’avez rien d’autre à offrir à un ami pour son anniversaire que le DVD de Divergente ou le dernier album de Black M).

Parce que même si c’est écrit comme on parle (n’oublions pas que c’est un témoignage), c’est le fond qui compte et non pas la forme (ce livre s’oppose donc majestueusement à Cinquante nuances de Grey, le livre où c’est bel et bien la forme qui compte puisqu’il n’y a aucun fond). Mais trêve de plaisanteries, pourquoi vous en parlé-je ?

Pour plusieurs raisons. Déjà parce que les histoires de cette Marion Fraisse ne me sont pas étrangères (d’ailleurs sincèrement, ça m’étonne que dans tout le livre jamais une plaisanterie n’ait été faite à propos de son nom, quand on sait que moi on m’a fait pendant toute mon enfance des blagues rapprochant mon nom et celui d’un fruit rouge – enfin un fruit de couleur rouge, cinq secondes devraient être suffisantes pour déterminer le quel c’était), j’ai été en sixième victime de plus ou moins la même chose qu’elle (#fragilité). Je ne suis pas là pour me plaindre mais ce livre montre quelque chose qu’apparemment très peu de gens réalisent : l’incompétence et le je-m’en-foutisme général du personnel d’accompagnement scolaire, notamment au collège. Combien de fois je me suis fait agresser ou insulter, combien de fois je suis parti à la vie scolaire dans le but de trouver le réconfort d’au moins une plainte déposée, combien de fois j’ai vu un surveillant à deux mètres ne faire absolument rien en cas de problème ? Les gens, vous êtes des adultes. Et même si vous êtes des surveillants, ce qui signifie sans doute que vous avez raté vos études et votre vie vous avez de l’autorité sur ces problèmes ambulants que sont les élèves cons. En tout cas vous êtes censés. Et pareil pour les CPE, qui n’ont absolument jamais rien fait (ah si, un coup on m’a donné un papier à remplir pour déposer plainte. Il paraît qu’on a donné le même aux palestiniens, on voit comment ça a été utile). A ce niveau là, ce livre est un vrai plaisir. On se rend compte qu’on est pas les seuls à s’être cogné à une politique de l’autruche comme le dit Nora Fraisse : “on va voir”, “on va s’en occuper”, “on est au courant de ces éléments perturbateurs”. Bizarrement, ils sont encore là un an plus tard. Et on se rend surtout compte qu’il y a eu pire que notre cas. Et on a mal lorsqu’on pense qu’il y a peut-être encore pire, aussi difficile que ça puisse paraître à la lecture de toutes les mauvaises expériences qu’a vécu cette fille.

Et je sais que vous êtes nombreux à vous dire “oui, mais c’est un cas très rare”. Malheureusement, ce genre de comportements est encore d’actualités, ce genre de vies (si tant est qu’on puisse appeler ça une vie) existe encore, comme nous le montre le blog Losers et alors, qui recense les témoignages d’anciens ou d’actuels “losers” qui ont eu la mauvaise idée d’être différents des autres et de préférer s’affirmer en tant qu’eux-mêmes plutôt qu’en tant que produit de la société de consommation et d’uniformisation.

Bref, ce livre, bien qu’un peu cher à mon goût (seize euros pour cent quatre-vingt-douze pages, ou douze euros pour le format Kindle, ça fait mal), vaut le coup d’être lu. Déjà parce qu’il parle d’une cause que relativement peu de gens connaissent ou que beaucoup préfèrent ignorer (même les profs qui pourtant devraient se sentir concernés, comme le montre encore une fois le livre), et que personne ne mérite de vivre ce qu’elle a vécu. Ensuite parce que ces quelques chapitres, ce récit du point de vue de quelqu’un d’autre que celui de l’enfant, montre qu’on a encore beaucoup à apprendre en matière de communication et d’éducation dans notre société et qu'”il est étrange de constater que dans notre société actuelle empreinte de technologies et de modernité, il est parfois plus difficile de communiquer avec ses proches, ses amis, ses collègues, qu’avec des inconnus, par le biais des blogs ou bien des pages Facebook, et ceci en dépit d’une pensée générale et omniprésente, qui nous confirme chaque jour que nous sommes dans une ère de communication et d’échanges!” (je rends hommage dans cette dernière phrase, à une grande penseuse du vingt-et-unième siècle. Les vrais savent de qui il s’agit).

Accéder à vos fichiers (Windows) depuis votre tablette ou téléphone Android

jeudi 6 août 2015 à 14:15

Alors oui, je sais qu’il y a pas mal de tutoriels sur Internet qui permettent de faire ça. Mais ayant eu à le faire récemment, bah… c’est pas aussi évident que ça en a l’air. En fait, toutes les méthodes que j’ai trouvées n’ont pas fonctionné ou étaient tout simplement obsolètes. Alors j’ai trouvé une méthode simple pour le faire, et je vais vous l’expliquer.

Notez que cette méthode est très efficace notamment si jamais vous êtes sur Windows 8 et ne connaissez pas votre nom d’utilisateur ou vous connectez sans mot de passe (avec un compte en ligne, le nom d’utilisateur est parfois votre nom, parfois votre adresse, parfois totalement autre chose… difficile de s’y retrouver !)

Qu’est ce qu’on va utiliser ?

Premièrement, vous allez devoir télécharger une application. Elle s’appelle ES File Explorer (ou ES Explorateur de fichiers, en français) et qui est disponible gratuitement sur le Play Store.

Une fois l’application téléchargée, rendez-vous sur votre PC ! Sur celui-ci, vous allez devoir tout d’abord récupérer l’adresse IP. Pour cela, ouvrez le terminal (pour faire vite : Touche Windows + R, puis taper “cmd”, puis appuyer sur Entrée) et entrez

ipconfig

Là, vous verrez plusieurs groupes, séparés par des doubles sauts de ligne.

ipconfig

Pour trouver la bonne adresse IP, ce n’est pas difficile ! Généralement, seule une carte ne sera pas marquée comme “Média déconnecté”, c’est donc l’adresse de celle-ci qu’il vous faut. Recopiez ou retenez l’adresse IPv4 de celle-ci, vous en aurez besoin plus tard.

Remarque : il est possible qu’il y ait plusieurs cartes de connectées. Pour choisir la bonne, trouvez celle qui commence par 192.168.0 ou 192.168.1 c’est généralement les réseaux que les box utilisent. S’il y a deux cartes répondant à ce critère, prenez n’importe laquelle des deux (ça veut dire que deux cartes de votre ordinateur sont connectées au même réseau, par exemple si vous êtes connecté par un câble Ethernet et en WiFi).

Remarque no. 2 : cette adresse n’est pas forcément statique, en fonction de votre box. Il est possible qu’un jour, vous ne puissiez plus accéder à vos fichiers sur votre périphérique Android. Il faudra alors trouver la nouvelle qui vous a été assignée. Certaines box permettent de définir des adresses statiques (donc qui ne changent jamais) aux PC que vous désignez. Renseignez-vous auprès de votre opérateur pour en savoir plus.

Une fois que vous avez votre adresse de notée, rendez-vous dans le Panneau de Configuration, section Compte et protection des utilisateurs (sous Windows 8), puis Comptes d’utilisateurs. Cliquez sur Gérer un autre compte puis, en bas, cliquez sur Ajouter un utilisateur dans les paramètres de l’ordinateur (cette procédure est valable pour Windows 8, pour les versions précédentes de Windows, une recherche sur Google sera utile). En bas cliquez sur Ajouter un utilisateur. Débrouillez vous pour avoir un compte local (sous Windows 8 (pas .1), c’est Se connecter sans compte Microsoft), sélectionnez Compte local et créez l’utilisateur avec les informations suivantes :

Puis finissez par cliquer par Terminer. Bien. Vous avez maintenant un nouveau compte qui va être dédié à la connexion de l’appareil Android à votre ordinateur. Trouvez maintenant un dossier que vous souhaitez partager. Prenons, pour moi, un dossier appelé Images à partager. Faites un clic droit puis cliquez, en bas, sur Propriétés (raccourci clavier : Alt + Entrée) :

Propriétés

Vous aurez maintenant une fenêtre ouverte, dans laquelle vous devrez vous rendre dans l’onglet Partage.

Partage

Une nouvelle fenêtre s’ouvrira, avec la liste des utilisateurs pouvant utiliser ce dossier. Nous allons ajouter le compte “Partage” à ses propriétaires, pour qu’il puisse y accéder.

Partage sélection

Après avoir cliqué sur Ajouter, vous aurez le choix entre plusieurs autorisations (en cliquant dans la colonne de droite) :

Choisissez ce qui vous semble le mieux, de toute façon vous pourrez changer plus tard ! Reprenez votre appareil Android, et lancez ES Explorateur de fichiers. Sur la colonne de droite, faites défiler la liste et appuyez sur Réseau local. Vous pouvez ensuite soit Ajouter un serveur (votre ordinateur) grâce à son adresse IP ou, plus simple, appuyer sur Scanner pour trouver automatiquement les appareils auxquels vous pouvez vous connecter (c’est ce que je vous conseille d’ailleurs).

Scan

Touchez ensuite l’icône associée à l’adresse IP de votre ordinateur (récupérée avant) et une fenêtre de connexion s’ouvrira. Dans celle-ci, entrez Partage en nom d’utilisateur, et partage en mot de passe (ce sont les informations de connexion du compte que nous avons créé plus tôt).

Login

Et voilà ! Votre appareil Android peut accéder aux fichiers de votre ordinateur ! Attention cependant, il affichera (dans la plupart des cas) plusieurs dossiers, dont les disques locaux et certains dossiers systèmes, en plus de Users, qui contient les fichiers partagés. Ne vous inquiétez pas, impossible d’accéder aux fichiers que vous n’avez pas partagé (c’est fait pour), et même si on peut voir ces dossiers, on ne peut pas y accéder. Users contient tous les fichiers des utilisateurs mais vous ne pouvez accéder aux fichiers que des dossiers que vous avez partagés avec la procédure expliquée ci-dessus (vous devez la suivre pour chaque dossier ; elle s’applique automatiquement pour les dossiers enfants).

Voici ce qu’on a lorsqu’on se connecte :

Screenshot_2015-08-06-15-58-29

Et voici le contenu du dossier partagé. Tout fonctionne !

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Vous n’avez pas besoin d’aimer le classique pour aimer Chopin.

vendredi 31 juillet 2015 à 14:07

souvent, je croise ou rencontre des gens qui affirment “ne pas aimer le classique”. Et très souvent, ils ne se rendent pas compte de l’absurdité de cette phrase. Je veux pas être méchant, mais dire “j’aime pas le classique”, c’est un peu comme déclarer ne pas aimer tout (oui, tout) ce qui a été fait avant le vingtième siècle plus ou moins. Et ça fait beaucoup, beaucoup de choses.

Cependant, le but de cet article n’est pas d’être une liste de morceaux cool que vous pourriez aimer dans le classique, venant de diverses époques et de divers compositeurs. C’est une idée pas mauvaise, mais ce n’est pas le but. Le but c’est de vous parler de Chopin. Parce que c’est mon compositeur préféré et surtout parce que je suis sûr que vous pouvez l’aimer, et même sans connaître le classique plus que ça.

Mais pourquoi Chopin en particulier ? Eh bien, j’aime pas mal de compositeurs classiques. J’aime bien ce qu’a fait Bach, j’aime bien ce qu’a fait Liszt, Beethoven et bien d’autres mais Chopin a quelque chose de plus. Chopin joue plus, selon moi, sur les sentiments que tous ces autres. Et aujourd’hui ici je ne parlerai que des nocturnes (parce que c’est pas très long comme morceau, que c’est varié, et puis parce que c’est ce qu’il y a de plus simple à interpréter et à aimer selon moi). Comme le dit très bien cette page (vous devriez tout lire c’est plus complet que ce que j’écris) :

En composant les Nocturnes, Chopin élimine donc toutes les entraves pour atteindre un degré d’expressivité rare. Adepte de l’atmosphère feutrée et intimiste des salons privés plutôt que de la scène, il choisit naturellement le recueillement que permet la venue de la nuit pour faire la synthèse d’un monde sonore peuplé d’ombres et de voix lointaines chantant la mélancolie.

De plus, Chopin s’oppose également à l’invention de noms pour ces pièces par son éditeur, “le compositeur considérait cette intrusion comme contraire au goût et à l’esthétique : seule la musique devait prévaloir”. Et c’est ce que j’aime beaucoup, c’est à quel point ces morceaux peuvent réveiller vos sentiments et comment vous pouvez les interpréter à votre guise. Et je vous propose un premier morceau, il s’agit du Nocturne Op. 9 No. 2, que vous avez peut-être déjà entendu dans la version que Muse en fait (après “United States of Eurasia”, il s’agit d’une adaptation où ils ont ajouté des violons et une voix, ainsi que modifié certaines notes).

Vous entendez ici la version d’Arthur Rubinstein, c’est à dire celle que je préfère par son interprétation, mais vous en trouverez beaucoup d’autres sur YouTube notamment.

Et franchement, vous trouvez pas ça beau ? Cette légèreté, ces différents passages qui peuvent exprimer tellement de choses.

Et ensuite, vous avez celui-ci : le Nocturne No 20. Il ne fait partie d’aucun opus, et surtout il a été publié après la mort de Chopin, c’est pourquoi il est aussi parfois appelé Nocturne Posthume. Mais la question n’est pas vraiment là. D’ailleurs, si vous avez vu Le Pianiste de Roman Polanski, vous l’aurez sans aucun doute déjà entendu, lors des première et dernière scène du film.

Celle-là, selon moi, est encore au dessus de la précédente. L’utilisation des notes aiguës et des montées et descentes chromatiques, du passage presque hispanique aux allures de flamenco au milieu et la reprise du thème à la fin avec les montées de gammes de mi mineur font de cette pièce peut-être ma préférée de toutes celles qu’a composées Chopin de sa vie. Mais je ne les connais pas toutes.

Pour continuer, je vous propose le Nocturne Op. 9 No. 1, qui est très différent du numéro 2 mais tout aussi beau. Lui n’est pas une valse, mais a pourtant un côté… mélancolique peut-être. Je crois que c’est quand on essaie de faire un article qui décrit de la musique qu’on se rend vraiment compte à quel point mettre des mots sur des notes est difficile.

Pour finir, je vous propose deux derniers nocturnes : le Nocturne Op. 48 No. 2, et le Nocturne Op. 72. Vous n’êtes pas “obligés” de les écouter, je me suis dit que peut-être vous les apprécieriez moins, à cause de leur longueur et de leur possible impression de monotonie, que les trois premiers n’ont pas selon moi. Ils restent malgré tout des morceaux à écouter si vous aimez le piano, et que vous apprécierez sans doute !

J’espère que vous aurez apprécié ces quelques morceaux que je vous aurai proposés aujourd’hui. Evidemment, je n’ai ici présenté qu’une toute petite partie de son oeuvre, que cinq de ses vingt nocturnes, mais j’ai pensé que c’étaient les plus variées dans la forme, et que c’étaient celles que quelqu’un qui n’était pas forcément très connaisseur en classique pourrait apprécier sans s’en lasser. Si jamais vous voulez en écouter plus, vous trouverez sur YouTube de très nombreuses vidéos rassemblant des enregistrements complets de tous les nocturnes par de nombreux interprètes, et si vous voulez écouter d’autres choses de Chopin, vous savez comment faire une recherche !

Pour résumer, Chopin ? Difficile de résumer une oeuvre aussi diverse et aussi complète que la sienne. Et c’est ce qui fait que je l’aime. Il disait « La foule m’intimide, je me sens asphyxié par son haleine précipitée, paralysé par ses regards curieux, muet devant ses visages étrangers ; … » et à l’adresse de Liszt : « … mais toi, tu y es destiné, car quand tu ne gagnes pas ton public, tu as de quoi l’assommer. ». Et c’est ce qui fait sans doute que je l’aime tant.

Vous connaissez Bigflo et Oli ? Non ? Vous devriez.

samedi 18 juillet 2015 à 13:02

Il y a un an et demi, lorsque j’avais vu pour la première fois de ma vie le clip de “Monsieur Tout le Monde” de Bigflo et Oli, j’avais été comme choqué. Parce que les paroles étaient incroyables, que la musique en elle même allait parfaitement, parce que c’était simple et que les deux rappeurs avaient énormément de talent. D’ailleurs, j’avais acheté dès sa sortie leur premier album (EP, en fait, pas album), Le Trac, qui contenant cinq chansons en tout, dont une m’avait particulièrement marqué : “Jeunesse influençable”.

Le TracAlors qui sont-ils (“C’est qui ces deux-là ?”, même, dirais-je) ces deux jeunes rappeurs toulousains. Bah déjà, ils sont toulousains. Et même si ça change pas grand chose ça fait déjà une information de plus. Ensuite, ils ont commencé très jeune, comme le montre leurs premiers clips amateur (même s’ils sont un, voire trente-deux crans en dessous de ce qu’ils font maintenant). Et sinon, ils se présentent comme deux jeunes… différents. Différents. Déjà parce que, a contrario de beaucoup de rappeurs (français) comme Booba ou La Fouine, ils axent leur musique sur de vraies paroles, de vraies histoires avec un réel intérêt, plutôt que sur de la vantardise d’une fortune ou de choses qu’ils n’ont pas. Ils disent eux-même “Venez on rappe la vraie vie, et tout c’qui nous ressemble.”, en opposition avec la plupart des autres (hum). Ensuite, ils se distinguent aussi de la plupart des jeunes (et c’est là que “Jeunesse influençable” m’a marqué) : pas d’alcool, pas de tabac, pas de drogue, rien de tout ce qui devient “normal” vers la fin de l’adolescence pour eux (dont un a quand même vingt-et-un an). Et pour finir, ils insistent sur le fait que malgré leur look peut-être pas très “rap”, ils sont tout à fait capable de rivaliser avec n’importe quel autre ou presque (“C’est qui ces deux-là?”) et son prêts à le montrer !

Du coup, après environ un an de maturation de leur projet et La cour des grandsvu le succès de leur premier album (EP, je sais) leur premier album (vrai album) est sorti le premier juin (pour mon anniversaire quoi, ils sont sympa). Et c’est… incroyable. J’adore OrelSan, j’adore Fuzati, [deux rappeurs français] mais eux sont encore à part. Cet album, La Cour des Grands, c’est dix-huit titres qu’on pourrait qualifier de pur bonheur. Malgré tout, certains sont plus impressionnants que d’autre, mais ces deux artistes, à leur si jeune âge, arrivent à évoquer des thèmes aussi complexes et graves que l’avortement (“Le Cordon”) ou les de plus en plus fréquents cambriolages de bijouterie (“Le bijoutier”, d’ailleurs c’est probablement ma chanson préférée de cet album, car ils utilisent leurs deux voix pour incarner les deux personnages et la montée de la tension au cours de la chanson se fait très bien ressentir). D’autres, plus… simples peut-être ou qui n’ont pas forcément d’histoire (“J’attends la vague”, solo de Bigflo) montrent à quel point ils savent écrire, et bien que rien ne soit raconté, l’émotion est là, et on très rapidement pris dans les paroles et dans la musique qu’ils nous présentent tout au long de la grosse heure que représente cet album. Et c’est toujours aussi impressionnant, à chaque nouvelle chanson.

Je ne vais pas trop m’étaler sur leur sujet, parce que je sais que certains n’aiment pas lire et que ce serait inutile, mais sincèrement, n’hésitez pas à aller écouter cet album, sur Deezer par exemple (RIP Grooveshark) ou l’acheter sur iTunes (9,99€ c’est vraiment, vraiment pas cher pour ce que c’est).

L’inadmettable intretabilité de la question M

samedi 20 juin 2015 à 15:19

Oui, ça fait longtemps que je n’ai rien écrit. Les rageux diront six mois, les autres diront qu’ils s’en foutent. Mais on va dire que les quelques événements des mois derniers étaient pour la plupart assez peu intéressants ou ne méritaient pas d’être commentés selon moi. Mais là je ris tellement que bon, on ne peut pas passer à côté, et quoi de mieux que la période du Bac pour se remettre à écrire ? 

Comme vous avez pu vous en douter, je passe le bac. Et comme toute la France (enfin tous les bacheliers, ce qui fait un peu moins) j’ai passé hier l’épreuve tant attendue de ma part : l’anglais. Alors pourquoi tant attendue ? Bah parce que l’anglais il faut le dire, c’est la matière littéraire qui est à peu près sûre de plutôt bien se passer pour moi, étant donné que la philo reste selon moi à moitié aléatoire et l’histoire géo… est de l’histoire géo. Et alors que je suis sorti à peu près content de ces trois heures d’examen hier soir (oui, hier soir parce qu’on est obligés de suivre les métropolitains), j’ai cru comprendre qu’une certaine part – selon certains, Tous les terminales, vous comprendrez pourquoi plus tard – n’ont pas trop apprécié ce sujet.

Alors rapide présentation de l’épreuve et du sujet. On a trois heures pour lire trois documents, généralement regroupés autour du même thème et ensuite répondre à des questions (oui parce qu’il faut reconnaître que lire trois documents puis ne rien en faire est relativement inutile) puis faire une ou deux compositions (un point également intéressant). Vous pouvez voir le sujet ici si ça vous intéresse.

Pour moi, tout s’est passé plus ou moins comme prévu. Quelques questions pas évidentes certes, mais bon on s’y fait. Le seul commentaire que j’ai à faire étant que, bon… Pourquoi parler de guerre ? D’accord c’est un sujet important, mais y’a tellement plus intéressant à filer à des élèves de terminale ! Comme heu… une idée au hasard… un sujet d’actualité ? Ah ouais pas con. Enfin bref, la question n’est pas là.

La question est que rapidement après être sorti, j’ai remarqué dans la soirée qu’on sentait lever une certaine insatisfaction des bacheliers. Deux points intéressants :

Alors j’ai laissé pisser c’est pas la première fois que les élèves se plaignent (on l’a déjà eu en histoire géo avec pas mal de gens qui trouvaient inadmissible d’avoir géo en majeur, de pas avoir de croquis de synthèse, et d’avoir un sujet sur le Sahara, sur ce dernier point je suis plutôt d’accord mais bon… c’est coefficient trois les gens c’est pas non plus ce sur quoi vous devez compter pour avoir le bac). Mais aujourd’hui… surprise (alors ça c’est le lien vers la pétition, mais le mec a modifié le texte – j’ai d’ailleurs mis mon article à jour en conséquence en dessous de l’article original – donc je vous invite à regarder cette version directement) !

Eh oui, des lycéens, ou plutôt je pense, un lycéen s’est dit que faire une pétition pour se plaindre de la difficulté évidente de la question M était probablement une très bonne idée. Et putain comment tu passes pour un champion international. Parlons de la question en question (j’ai prévu de faire un doctorat en jeux de mots).

M. Answer the following questions briefly and justify each time with a quote.

1. What are three of his concerns about the situation?
2. How is Turner coping with the situation?

Donc pour ceux qui auraient pas compris, j’ai souligné les mots qui ont posé problème. Parce que oui, c’est ces deux mots qui doivent entraîner l’annulation de l’épreuve toute entière selon certains.

Je suis pas linguiste. Et je représente sans doute pas la majorité des terminales, il faut dire que j’ai un niveau meilleur que la moyenne mais je sais pas. Je crois que concern ressemble énormément à concerner en français [concern peut se traduire par soucis, tracas]. Qu’est ce que ça veut dire quand tu te sens concerné ? Que généralement y’a un problème avec quelque chose, ou qu’il y a un problème à régler ! Et c’est exactement ce que ça veut dire. Alors bien sûr si tu raisonnes comme ça t’as pas la traduction exacte, mais tu t’en fous, non ? Parce que tu peux répondre à la question. Et même. Admettons que toi, jeune lycéen, soit con comme tes pieds. Essaie de compléter la phrase suivante :

Quels sont ses trois ____ par rapport à la situation ?

Il me semble logique, que tu peux pas mettre

Quels sont ses trois machines à laver par rapport à la situation ?

Donc, désolé, mais cet argument me semble invalide. Et la question d’après… Je veux pas revenir sur le fait que j’ai dû voir to cope une bonne dizaine de fois dans mon cursus au lycée, mais sérieux, encore une fois

Comment Turner _____ dans / par rapport à cette situation ?

Il est évident que c’est un verbe, et que tu peux pas faire un gros contresens ! Qu’est ce que fait Turner ? Je rappelle l’extrait de texte concerné, vous allez voir il est vraiment, vraiment pas long. Promis on ne parle de Turner qu’à ce moment là :

[…] Turner kept his head down and followed the man in front, protectively folded in his thoughts.

Vous pouvez interpréter cope de la manière que vous voulez, ça voudra presque toujours dire le bon truc ! Même si vous arrivez à la conclusion que ça ressemble au verbe français couper

Comment Turner se coupe-t-il de la situation ?

Bah en regardant par terre [et donc pas autour pour éviter de voir ces horreurs] et en suivant l’homme devant lui sans réfléchir… La même chose que vous auriez répondue si vous aviez su que to cope voulait dire réagir ou s’adapter.

Mais passons à la pétition, elle est tellement plus intéressante. Alors premièrement, j’aimerais rappeler quelque chose d’ordre général avant de commencer la suite. Le mec qui a fait la pétition a choisi de se donner comme nom :

Ensemble des terminales

Non je crois pas, non. Déjà parce que pas tout le monde a anglais en LV1. Et parce qu’ensuite pas tout le monde n’est en filière générale. Et parce que je marche pas avec toi moi. Donc une fois, ta gueule. Et après, passons à la vidéo.

Mis à part le fait qu’on se croirait devant le prochain Michael Bay, qui aurait oublié qu’il faut être au maximum cohérent sur les polices d’écriture, quels commentaires peut-on faire ? Bah déjà la musique pas tout à fait adaptée. Sérieux, on est en train de regarder une vidéo décrivant le génocide de toute une génération de bacheliers ou une vidéo d’aquagym ? Et là, seulement quatorze secondes après le début de la vidéo, nos yeux se font violer par…

Intretable

Je crois que les gens comprendront jamais que l’orthographe, quand y’a pas de faute, ça se remarque pas, mais quand c’est pas respecté… bah désolé mais t’es tout sauf crédible. Parce qu’une recherche sur Google aurait pris dix secondes et t’aurait dit que “intretable”, c’est surtout inadmettable de la part d’un élève de terminale (remarquez qu’on sait pas s’il est en L ou pas… si c’est le cas ce serait vraiment le comble de l’ironie). Ensuite, après sept secondes d’attente (parce que oui, peut-être que les gens concernés par ce problème ont besoin de sept secondes pour lire une phrase de cinq mots) on nous montre les questions et nous explique grâce à une vidéo super mal incorporée (non sérieux c’est quoi ce truc blanc moche là ?) que le mot coping était absolument incompréhensible (si vous êtes toujours de cet avis, je vous invite à remonter dans l’article). Le changement de notation est donc demandé et là… c’est le drame.

Voulons notre bac !

Je veux bien, dans une certaine limite, reconnaître que le sujet était pas évident mais… vous passez d’une réclamation concernant un mot à une remise en jeu de l’examen complet… Sérieusement ? Et puis, je crois que si jamais vous pensez vraiment, et si c’est le cas, que votre obtention du Bac se joue sur cette question, vous avez pas mal de questions à vous poser, et ce que vous soyez en L, en ES ou en S. Je veux dire c’est un peu comme si moi je disais

Woh. Enlever l’étude des Lumières et de Voltaire dans le programme du collège va faire que mes enfants vont se radicaliser et vont devenir des djihadistes. Faisons une pétition pour qu’ils ne se transforment pas en fous dangereux.

Oui sauf que… non. C’est un peu prendre un raccourci trop vite et sans vraiment réfléchir aux réels rapports. Et comme on aime bien les dessins, c’est reparti pour une bande de lycées mécontents.

LycéensOui, parce que c’est bien connu que le lycéen moyen vient en cours en short et en tongs, et qu’une lycéenne sur deux a un enfant dans les bras à l’âge de passer son bac. Enfin ce sont des détails, n’y faisons pas attention.

Lycéen pas content

Et puis ce serait bête de ne pas intégrer le lycéen pas conten… attendez on me signale qu’aucun lycéen français n’a jamais porté ce genre d’uniformes lors de la remise des diplômes du bac puisque… il n’y en a pas… La protestation et la révolte prendraient-elles une tournure internationale ? La population est dans la rue. Puisque, je vous le rappelle, ils le disent bien fort, si rien n’est fait, ils viendront se plaindre eux-mêmes !

Si cela n’est pas fait pour la correction du bac et aucune réaction du service de l’education national nous viendrons manifester dans la rue accompagné de 5000 personnes pour montrer que le gouvernement sous la gauche n’entend pas les Français. Le changement c’est maintenant?Venez. Le but du gouvernement et de répondre aux souhaits des Français pourquoi ne pas répondre?

Je précise que c’est du copier-coller total, les fautes ne sont pas miennes.

Ah ouais cinq mille personnes. Quand on sait que sept mille ont signé, et que probablement plus de la moitié d’entre elles n’habitent pas sur Paris ou préfèrent garder leur essence et perdre leurs points plutôt que l’inverse, je sais pas où on va les trouver, tes cinq mille personnes. Et… attendez. Je rêve ou ça parle de politique ? Ah non je rêve pas. Encore une fois, un énorme raccourci est pris. Déjà parce que “la gauche n’écoute pas les français” c’est assez bizarre (enfin je dis pas que c’est faux, j’en sais plus ou moins rien) mais je vois pas le rapport… Vous vous êtes gaufrés à un examen fait par des profs, dont l’opinion politique ne change, je crois, absolument rien aux sujets ni à la manière de corriger. Et je crois pas que ce soit Hollande qui soit capable de prendre une décision concernant un examen d’anglais. Et “le changement c’est maintenant” ? Mais… quel est le rapport ? Et pourquoi demander de venir si tu dis que tu vas le faire toi même avec tes cinq mille potos ? Et non le gouvernement n’a pas pour rôle de répondre aux souhaits des français, enfin pas seulement, pas dans tous les cas… T’as dû bien écouter en philo cette année, toi, je me trompe ? Et, pour finir, une dernière image de toute beauté

Courbe

Bon je sais pas trop ce que la courbe est censée représenter, mais je crois, j’ai bien dit je crois, que généralement on essaie d’éviter de superposer les objets et les écritures ça empêche de lire ce qui est derrière. Enfin là c’est peut-être un mal pour un bien, on a failli ne pas voir la magnifique faute… A mois que ce ne soit un infinitif, mais il manque une partie de la phrase alors ? (parce que je vous rappelle, cours de CE1, une phrase comporte au moins un sujet et un verbe, par exemple, “je pense donc je suis” est une phrase, “je mange” en est une, mais “découper aspirateur blanc à pois rouges” n’en est pas une).

Ah oui, et au fait, pour ceux qui se plaindraient de la double expression, c’est vrai que avoir mis le “ET” en gros, en souligné et en gras était peut-être pas suffisant après tout ils vous ont peut-être surestimé à l’éducation nationale. Enfin ça doit être parce qu’ils sont de gauche ça, j’te jure l’UMP ils auraient imprimé ça en couleur pour que ça se voie vraiment bien.

Bref, to put it in a nutshell (il paraît que c’est ze expression pour en mettre plein la vue à un prof d’anglais), parfois, mieux vaut fermer sa bouche et passer pour un con que de l’ouvrir et ne laisser aucun doute sur la question.

Mise à jour du 21/06 :

Bon alors il semblerait que ce jeune homme ait remarqué certaines critiques (dont la mienne apparemment vu ce qu’il a écrit). Nous avons donc une nouvelle vidéo, qui contient le mot intraitable bien orthographié, ce qui est déjà une évolution, et à la fin une terre qui tourne avec écrit “Annulez la question M” (si vous avez vu la vidéo on dirait le début de Home). Ceci dit, le vrai intérêt, c’est ce qu’il y a en dessous !

Question M mise à jour

Bon déjà c’était presque réussi niveau fautes (je dirais même que c’est presque un sans-faute, je tiens à mon doctorat en jeux de mots). Si ce n’est que c’est la plupart qui a jugé la question trop difficile donc c’est n’a pas pu répondre à la question, qu’il faudrait plutôt écrire les questions plutôt que des questions sinon ça veut dire qu’il ne faut formuler que certaines avec clarté (ce qui vous contredit dans votre pseudo-combat). Ensuite y’a évidemment les traditionnelles fautes d’accord et les autres réjouissances habituelles. Mais sa mise à jour me donne de nouveau du grain à moudre et ça me fait plaisir.

Concernant la question M, je n’ai rien à ajouter, c’est écrit plus haut dans l’article. Concernant la suite, je suis d’accord pour le point numéro un. Le truc, c’est qu’elle était tout à fait traitable (ou trétable si vous préférez). Ensuite, ce ne sont pas les représentants de l’éducation nationale qui doivent faire attention, mais les correcteurs, et même si ça revient plus ou moins au même c’est pas en essayant d’utiliser des mots compliqués que vous rallierez des gens à votre cause, pas tant que vous ferez des fautes. Et…

Cette pétition n’a pas un but de remettre en question le bac mais seulement de l’améliorer.

Tiens, aurais-tu lu mon article ? Je serais flatté, dommage je n’ai pas reçu d’e-mail de plainte contrairement à mon article sur Lucy. Ensuite ils veulent encore rencontrer le ministre, je vous rappelle qu’il a pas le temps il est trop occupé avec sa réforme du collège (ça c’est un truc que les ministres de l’éducation aiment bien hein, laisser une trace. Le problème c’est qu’apparemment ils aiment aussi laisser une trace négative c’est une logique que j’ai du mal à saisir).

Et pour finir, le point quatre… Non. Ou alors ils sont très, très cons. Parce qu’on nous a tous dit, et ce depuis la sixième, “si un jour dans un contrôle vous butez sur une question, vous passez à la suivante et vous revenez dessus plus tard”. Donc soit ils écoutent pas leurs profs (l’un dans l’autre ça expliquerait le fait qu’ils aient pas compris la question) soit notre petit révolutionnaire en herbe ment quelque part. Et petit détail, même si tu perds du temps, tu vas pas perdre plus de dix minutes sur une question (hein, oui, après dix minutes de “merd c koa sa chais pa ske sa ve dir” on se fait une raison), et vu l’épreuve qu’on nous a proposée, y’avait largement le temps de finir même avec dix minutes de perdues.

Conclusion : une mise à jour qui montre que le mec y croit, et que le mec veut bien faire, mais va t’acheter un Bescherelle, et sérieux va réviser tes cours d’anglais, t’en auras besoin l’année prochaine, plutôt que de te plaindre pour un diplôme que tu obtiendras de toute façon.

Pour référence, cette mise à jour se rapporte à la version de la pétition du 21/06 à 10:20 (UTC + 4)