Faisons fi une minute des gesticulations politiques sous le coup de l'émotion du vendredi 13: bien assez tôt on aura à dénoncer un nouveau obus législatif sabrant encore davantage les libertés individuelles.
Ne perdons pas de vue qu'en matière d'accueil des réfugiés en 2015, la France s'est illustrée par des paroles creuses, des moyens dérisoires et un OFPRA frisant le ridicule à Munich. La situation pourrait s'améliorer un petit peu ces prochains mois (
http://www.gouvernement.fr/action/le-droit-des-etrangers-et-la-reforme-de-l-asile ), mais je crois que l'administratif pur c'est insuffisant.
En France, pour accueillir et loger les demandeurs d'asile, les services préfectoraux font régulièrement appel à des associations locales. Associations qui ne peuvent reposer uniquement sur les subventions pour être réellement efficaces. Elles font des appels aux dons, et elles font appel à des bénévoles.
Ce que je veux dire par là: les vendredi 13, les familles syriennes connaissent ça chaque jour, depuis plus de 4 ans (chiffres Amnesty International). Voire pire: « disparitions » de membres de la famille, enfermement tortures les plus horribles dans l'un des nombreux « hôpitaux » militaires du régime de Bashar al-Assad.. Toute famille cherchant à protéger ses enfants et leur offrir un avenir s'en retrouve à tout vendre, payer les dizaines de milliers d'euros exigés par les passeurs afin de tenter de rallier les côtes européennes casés à 60 sur un zodiac-passoire. Et la situation des Érythréens est à peine meilleure, chose beaucoup moins médiatique malgré la sauvagerie du régime totalitaire.
À tous ces Parisiens, à tous ces français, à tous ces humains qui ont fait preuve de solidarité en accueillant pour la nuit les réfugiés bloqués par les transports stoppés, en faisant la queue pour faire don de leur sang, en faisant tourner les informations sur les réseaux sociaux pour que les familles puissent se retrouver.. Celles et ceux qui souffriront de ces évènements maintenant et dans les prochains mois, partout, au quotidien, seront les musulmans, les personnes à peau brune, les réfugiés, les étrangers. Daesh les veut se sentir haïs en France afin qu'ils rejoignent leurs rangs. Opposons-leur la fraternité d'une France unie dans la diversité. Ceci bien plus que les bombes détruira Daesh, mais c'est d'une chose que les politiciens ne peuvent faire, car cela est démocratique.
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