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Philippe Scoffoni

source: Philippe Scoffoni

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Les licences libres ne suffisent pas ! Non, il faut des usages aussi

mardi 25 mars 2014 à 21:32

Joli coup de gueule sur le site de Musique-libre (Dogmazic pour les anciens). J’avais vraiment prévu de faire autre chose ce soir et comme vous l’avez remarqué en ce moment je n’écris plus. Non pas qu’il n’y ait rien à dire, il y a même de superbes sujets comme papy Morin qui nous gratifie pour le coup d’un superbe troll que j’aurais aimé commenter plus largement tant il me brosse dans le sens du poil. La pique n’est pas sans lien avec la suite.

edgar-le-troll

Mais je prépare un truc (hé hé teasing, c’est pour juin) et entre chercher du boulot, faire le boulot, la famille, les activités bénévoles diverses pour le libre ou pas, il arrive un moment où il faut faire un choix.

Revenons-en au sujet qui me fait sortir de mon trou. Voici donc un billet rare qui ose dire aux libristes ce qu’ils n’aiment pas entendre. Morceaux choisis :

La croyance que les licences libres se suffisent à elles-mêmes est diablement tenace dans notre mouvement ! [...] Le problème, c’est le but. le but lointain, grand, beau et inatteignable vers lequel on veut aller, l’horizon pour lequel on se bat.

A partir de là, je diverge de la solution proposée : un projet politique, mais j’y reviendrais. Néanmoins le constat est celui que je fais depuis maintenant plusieurs années et qui me vaut des moqueries quand je parle d’une gouvernance unifiée pour le logiciel libre :

Il n’y a pas un projet politique, mais des projets politiques !  Sauf que, vu que personne ne prend la peine d’identifier clairement ses buts, le mouvement du libre finit par ressembler à une galère où chaque rameur s’active dans une direction sans savoir où les autres veulent aller (et sans savoir trop où lui-même veut aller) ! Or, lorsque personne ne rame à l’unisson, tout le monde s’épuise avec, en prime, la frustration de voir notre beau bateau emporté par le courant dominant.

Je ne pense pas que ce soit de projet politique dont le libre ait besoin. Il y en a déjà bien assez. Mais ce n’est peut-être qu’une question de définition.

Je parlerais plutôt d’usages et de la volonté de rassembler tous ces petits bouts dans des suites cohérentes et clairement identifiées. Quelque chose qui revient à ce que Cyrille Borne appelle de ses vœux pour les distributions GNU/Linux. En choisir une et la défendre, la promouvoir, l’améliorer.

Je préfère parler d’usages, car cela me semble plus abordable et vendable pour le commun de mortels. Il me semble que c’est au travers de ses derniers que l’on peut ratisser le plus large et attirer du monde en dehors de la petite sphère des libristes. En tout cas, c’est ce à quoi je m’attelle chez Meza et il y aurait bien besoin de participants. Mais le changement de paradigme est dur à pratiquer. Oui le logiciel libre n’est qu’un outil et pas une fin en soi.


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 25/03/2014. | Lien direct vers cet article

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