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Philippe Scoffoni

source: Philippe Scoffoni

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Le numérique ce n’est pas l’avenir messieurs les politiques, c’est le présent. On se réveille !

jeudi 23 janvier 2014 à 13:24

non-mais-allo-allo-quoiJe n’hésite pas à plagier une Nabila pleine de verve et de candeur en lançant un « Nan mais Allo quoi !! » à nos hommes politiques qui semblent de plus en plus vivre dans une autre réalité. Seulement 9 candidats sur 34 dans les 15 plus grandes villes de France ont un programme pour le numérique.

Alors, oui je sais qu’il n’y a pas que le numérique dans la vie et que l’omniprésence de ce mot peut en agacer certains qui diront, et ils n’ont pas complètement tord non plus, qu’il n’y  a pas que cela dans la vie. Si j’ai été président d’une AMAP pendant 5 ans, c’est bien parce que je suis pleinement conscient qu’au-delà des octets, il y aura toujours des atomes de carbone. Je sais que la vie est très dure pour plusieurs millions de Français et que le numérique n’est pas ce qui leur donnera un toit ou à manger. Pourtant par son développement il peut y contribuer. La discussion est ouverte.

Nous parlons d’emploi, de « redressement productif » et pour l’instant si ce n’est de relancer l’offre de pots de yaourt à l’effigie de Nabila on ne nous propose pas grand-chose. Il y a comme une incompréhension du changement de paradigme extrêmement rapide qui s’opère depuis 5 à 10 ans et dont nous ne sommes qu’au début.

La tendance à ne vouloir prêter qu’au gros est symptomatique de l’ignorance des politiques des mutations en cours. Le développement du crowfunding comme palliatif à ce manque en est la démonstration.  Les plans à 75 millions n’accouchent que de souris pendant que des petites structures peinent  à trouver 30 000 € pour financer leurs innovations. Quant à certaines, elles mettent la clé sous la porte pour aller se refonder et lever des millions de dollars de l’autre côté de l’Atlantique.

Je laisserais le mot de la fin à Alain Dolium, chef d’entreprise, membre de l’UDI en charge de la démocratie, des TIC et de la jeunesse dont je cite un passage de son intervention lors du premier forum national des banlieues actives et numériques qui s’est déroulé à Asnières le 21 novembre :

Il faut des contrats. Rencontrer le patron de Microsoft ou de Cisco, c’est bien. Mais il faut l’équivalent d’un Small Busines Act à la française, appelez-le comme vous voulez, mais il faut qu’il y ait un allotissement des contrats, ce que l’on veut c’est des contrats pour les petites entreprises [...] La politique pour moi c’était un logiciel de transformation de la société. Or ce logiciel politique est buggé. C’est un logiciel propriétaire. Il faut dire aux politiques qu’ils ne connaissent pas les nouvelles lignes de code.

Tiens un politique qui parle de logiciel propriétaire, c’est déjà bon signe. En résumé « Nan mais allo quoi » les politiques, on se réveille ou on laisse la place aux jeunes.


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 23/01/2014. | Lien direct vers cet article

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