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Philippe Scoffoni

source: Philippe Scoffoni

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Le PC est mort, si c’est Cyrille qui le dit alors je le crois (presque)

mardi 9 juillet 2013 à 21:33

blue-screenLa chute des ventes de PC ne semble pas vouloir s’enrayer. Le PC fixe restait un lieu où l’on pouvait espérer pouvoir faire fonctionner une distribution GNU/Linux sans trop de difficulté. Si la chute paraît inexorable, elle sera probablement longue, ce qui laisse un peu de marge. Mais la question est surtout “What’s Next ?”.

Cyrille qui découvre les joies des clés USB Android à 40€ et la facilité avec laquelle belle-maman se l’approprie nous confirme le décès du PC et par voie de conséquence la fin du rêve de voir un jour les distributions GNU/Linux s’emparer de ce monde. Le PC fixe est plus que moribond, son concept date d’une époque qui est révolue.

Je n’ai même plus de PC fixe à la maison. Plus que des PC portables. Il faut dire que cela prend moins de place, on peut le prendre sur ses genoux pour regarder la TV en même temps, l’emmener en vacances, etc.. Évidemment la contrepartie est dans la rigidité qu’il impose au niveau de la configuration matérielle. Mais le concept d’obsolescence programmée a réduit cet inconvénient au silence. Là aussi dans l’état actuel des choses on va au drame.

Pourtant il m’est arrivé encore récemment de conseiller à quelqu’un d’acheter un PC fixe. Mais cette personne avait déjà un vieil ordinateur portable suffisant pour ses besoins lors de ses rares déplacements. Bref il reste encore une place pour GNU/Linux sur les portables malgré la difficulté à prendre en compte les configurations un peu évoluées notamment équipées de systèmes à double carte graphique tels que Nvidia Optimus. Quand aux tablettes et smartphone c’est raté.

Il y a encore des lueurs d’espoir, Mozilla et son FirefoxOS parviendront-ils à reprendre pied sur un marché déjà saturé ? Si oui, il réintroduirait un peu de respect des utilisateurs. Comme je l’ai constaté récemment, ce n’est pas sur les versions d’Android actuellement distribuées sur les smartphones et tablettes qu’il faut compter.

Vu comme cela, l’avenir de GNU/Linux comme produit de grande consommation et surtout vecteur de libération des utilisateurs semble bien révolu. Alors s’agit-il d’un échec définitif ? En ce qui me concerne et comme souvent, je reste du côté du verre à moitié rempli, Cyrille s’occupant de la moitié vide.

Les briques sont là, disponibles à ceux qui voudront bien s’en emparer pour en faire quelque chose de plus grand. Mais ce n’est pas suffisant, il va falloir anticiper l’évolution de nos terminaux. La multiplication des objets connectés, la possibilité d’accéder à ses informations dans des situations très diverses, allant de l’ultra-haut débit à l’absence de débit. Une nouvelle gamme de périphériques bien plus modulaires que ne l’a été le PC fixe et qui lui vaut probablement sa disparition aujourd’hui.

Ce n’est pas d’une vision du système d’exploitation et de ses applications dont on a besoin, mais d’une vision plus globale et transversale incluant le matériel, le logiciel et les usages. Ces derniers sont même la clé. Ce sont eux qui portent les outils et certainement pas le contraire comme on le croit trop souvent. Un outil trouvera son public s’il répond à un usage.

Voilà petite réaction sur le vif et à chaud (et au chaud) sur les réflexions “bornienes”. Je terminerais aussi comme toujours par un petit appel à ceux qui justement s’intéressent d’abord aux usages en les incitant à venir faire un petit tour dans ce laboratoire d’expérimentation où foisonnent les idées, mais où manquent toujours des bras pour tenter de faire de GNU/Linux autre chose que ce qu’il est aujourd’hui. Mais ça bouge doucement…


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 09/07/2013. | Lien direct vers cet article

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