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Philippe Scoffoni

source: Philippe Scoffoni

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Faut-il encore se lancer dans l’hébergement en 2016 ?

mercredi 9 décembre 2015 à 08:29

hébergementJe propose de plus en plus à mes clients d’héberger leurs applications sur mes serveurs. Avec les années et les travaux de R&D réalisés avec Meza|Lab j’ai pu acquérir pas mal de compétences et d’expériences en la matière. Proxmox est ma plate-forme de production. Je n’ai pas encore franchi le pas Docker, j’avoue que pour l’instant cette technologie est encore pour moi au stade de l’observation.

Proxmox me permet de maintenir une plate-forme de virtualisation par container uniquement basée sur Debian. La stabilité est vraiment au rendez-vous et c’est un vrai plaisir de pouvoir dormir sur ses deux oreilles.

J’héberge essentiellement des sites sous WordPress, des instances Owncloud ou Dolibarr. Je ne suis pas un industriel de l’hébergement et chacun de mes clients a droit à son container avec ses applications. J’ai cependant commencé à formaliser des offres un peu standardisées comme celle-ci : WordPress Non-Stop. Une offre d’infogérance pour les sites WordPress dont la tenue est trop souvent négligée. Pas de mises à jour, pas de sauvegardes, etc. et forcément des problèmes à la clé.

Et puis, il y a les offres comme celle autour d’Owncloud ou encore de la messagerie. Et c’est sur ce dernier point que je m’interroge. Vendre de l’hébergement de messagerie n’est pas une source de revenus extraordinaire. Pour moi, cela relève plutôt du produit d’appel destiné à attirer de nouveaux clients et à leur faire découvrir des prestations à plus forte marge.

Avec l’état d’urgence et tout ce qui va avec, notre état est en train de me donner l’impression de paniquer et de basculer en mode n’importe quoi pourvu que l’on puisse communiquer et faire croire que l’on va régler le problème du terrorisme par une politique ultra-sécuritaire.

Les dernières idées en la matière seraient d’interdire les hotspots Wifi publics (les MacDo et autres vont apprécier), d’interdire le réseau TOR ou encore d’obliger les éditeurs à communiquer aux forces de sécurité les clefs de chiffrement.

J’applaudis à ces mesures qui bien évidemment n’empêcheront rien et contribueront à menotter et bloquer le développement de l’économie du numérique en France. Le principe de la double peine en quelque sorte.

Ma réaction de petit entrepreneur est de me dire que ça va devenir un vrai « bordel » que d’héberger des données utilisateurs. J’avoue que je me pose vraiment la question de tout arrêter en la matière et de tout sous-traiter… à l’étranger. En Suisse par exemple, qui a compris que son avenir passe par le numérique et s’apprête à passer du statut de coffre fort bancaire à celui de coffre numérique.

Cette complexité juridique n’est pas en soi nouvelle, elle existait déjà, mais j’ai peur qu’elle ne se renforce. Évidemment, quand on est petit ce genre de problématique peut faire peur. La seule façon de lutter contre, c’est de se regrouper et de mutualiser ces moyens.

Alors je profite de ce billet pour proposer à d’autres « petits hébergeurs » comme moi de réfléchir à la création d’une sorte de GIE. Un pool de serveurs physiques co-administrés où nous pourrions également réfléchir à ces nouvelles problématiques à plusieurs et mettre en place les solutions les plus adaptées.

Si la réflexion vous intéresse, laissez-moi un message 😉


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 09/12/2015. | Lien direct vers cet article

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