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Le bloc-notes de Gee

source: Le bloc-notes de Gee

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1200 livres avec vous cet été

mercredi 13 juin 2012 à 10:42

Uris Library Stacks (CC-By elfon)Cette mystérieuse phrase est extraite d’une publicité que j’ai lue sur Fnac.com (tiens d’ailleurs, mon AdBlock est défaillant sur ce point). Je vous cite l’intégralité de la pub (je ne copie pas l’image, vous connaissez mon profond respect pour les contenus copyrightés) :

Kobo By Fnac :
Liseuse numérique tactile et légère.
1200 livres avec vous cet été !
99,999999999999999 € (au lieu de 129,9999999999999 €)

J’exagère juste sur le nombre de décimales (mais ils me font toujours rire avec leurs conneries de prix psychologiques). Le « by » me fait bien rire aussi, surtout venant d’une société français (mais « par » ou « de », c’est so outdated quoi). Mais bon. Si j’devais faire un article sur les anglicismes à la con, on y serait encore demain (et je suis sûr que d’autres l’ont déjà fait avec brio).

Revenons-donc à mon titre : 1200 livres. Rien que ça. Passons sur le pognon à dépenser pour acheter 1200 livres électroniques (pardon, pour acheter 1200 licences exclusives de lecture selon les conditions écrites en petit en bas). Il y a des livres gratuits, après tout.

Mais 1200 ? Non, sérieusement. Vous avez besoin d’avoir 1200 livres ? Dans votre bibliothèque, d’accord, mais « cet été » ?

J’ai toujours trouvé ça fascinant. Une société où on lit de moins en moins, où la popularité de la littérature se casse tellement la gueule que la crise du disque, à côté, c’est une blague… Et en même temps, on voudrait nous faire croire qu’il est indispensable de se trimbaler une bibliothèque virtuelle avec soi ?

Wouhou, j’ai pas lu un bouquin depuis la sixième mais j’en ai 200 sur mon Kindle ! Yoopy ya !

C’est ça l’idée ? En même temps, s’il suffit de sortir des petits joujoux technologiques dans le vent pour réconcilier le public avec la lecture, pourquoi pas… Je suis sceptique.

Mais c’est un des grands arguments en faveur des liseuses : ça pèse moins lourd et ça prend moins de place. Bah oui, essaie un peu de mettre 15 livres dans ton sac, neuneu. Avec une liseuse, hop ! T’as tout et ça pèse le poids d’un seul livre !

C’est possible… Si vous avez besoin de vous trimbaler 15 bouquins à la fois (notez que je suis de plus en plus gentil, j’suis passé de 1200 à 200 et maintenant à 15). Personnellement quand je pars en vacances, c’est rarement plus de 2 semaines d’affilé, et en 2 semaines je ne pense pas lire plus de 2 bouquins (bon je ne suis pas un gros lecteur non plus, je vous l’accorde volontiers). Et 2 livres dans un sac… Si en plus vous prenez des poches (et vous devriez), le gain est quand même faible.

Enfin voilà, c’était un court article inspiré par cette petite pub de la Fnac… J’espère que le livre papier ne disparaîtra pas de sitôt, quand même. Parce que je ne suis vraiment pas prêt à troquer mes poches à 8€ avec une jolie couverture, des pages qui sentent bon le neuf, qui peuvent tomber par terre, trainer au soleil ou sur la plage pendant des heures et être encore lisibles et en état dans 20 ans… Pour un machin à 100€ (et des bouquins au même prix que les versions papier) qui doit être alimenté, probablement fragile (avec obsolescence programmée, bien sûr) et qui transforme l’achat de livre en achat de licence pour une information électronique aussi volatile que la mémoire de Jacques Chirac…

Sur ces belles paroles, je retourne lire l’Enfant du Temps d’Asimov / Silverberg, en attendant de recevoir Cause commune et Du bon usage de la piraterie que j’ai commandés il y a peu… Tout ça en papier, bien sûr :)

EDIT : une petite image qui résume bien ma pensée :)

Crédit photo : Uris Library Stacks (CC-By elfon)

Les dessous de GKND

mardi 12 juin 2012 à 14:23

GKND 123-4 (CC-By-Sa Simon Giraudot)GKND est la série d’aventures dérivée du Geektionnerd. Elle raconte les aventures des 3 personnages récurrents du blog, le Geek, le Nerd et la Geekette, tous 3 étudiants en école d’informatique à Grenoble. Voici quelques faits et anecdotes sur GKND, certains peut-être connus, d’autres moins :

Voilà voilà. Et pour finir, vous savez ce que dit un mec qui veut partager ses œuvres en Creative Commons mais qui ne veut pas qu’on les modifie ?

J’ai qu’à Nd…

Quoi Richard ? T’as un commentaire à faire ?

Crédit photo : GKND 123-4 (CC-By-Sa Simon Giraudot)

Les dessous de GKND

mardi 12 juin 2012 à 14:23

GKND 123-4 (CC-By-Sa Simon Giraudot)GKND est la série d’aventures dérivée du Geektionnerd. Elle raconte les aventures des 3 personnages récurrents du blog, le Geek, le Nerd et la Geekette, tous 3 étudiants en école d’informatique à Grenoble. Voici quelques faits et anecdotes sur GKND, certains peut-être connus, d’autres moins :

Voilà voilà. Et pour finir, vous savez ce que dit un mec qui veut partager ses œuvres en Creative Commons mais qui ne veut pas qu’on les modifie ?

J’ai qu’à Nd…

Quoi Richard ? T’as un commentaire à faire ?

Crédit photo : GKND 123-4 (CC-By-Sa Simon Giraudot)

YouTube, je t’emmerde

lundi 4 juin 2012 à 10:42

Contra-copyright (CC-By Marco Gomes)Ceux qui suivent mon Identi.ca/Twitter le savent, je viens de clôturer mon compte YouTube.

Après 1h40 de retard de la SNCF et un dégât de eaux digne du Titanic dans mon appart’ hier, j’ai eu la bonne surprise ce matin de découvrir ce mail fort sympathique :

Bonjour ptilouk,

La vidéo "Super Mariobi-Wan Kenobros" peut présenter du contenu concédé sous licence par FOX ou lui appartenant. Elle a donc été bloquée sur YouTube.

Cette réclamation a une incidence négative sur l’état de votre compte. Pour en savoir plus sur les règles appliquées à votre vidéo, consultez la page Notification pour atteinte aux droits d’auteur.

Cordialement,
- L’équipe YouTube

Tiens donc ! Pour ceux qui n’auraient pas vu cette vidéo, il s’agissait d’un montage reprenant le combat Obi-Wan™/Qui-Gon™/Maul™ à la fin de La Menace Fantôme™ en substituant des bruits de Super Mario Bros™ aux bruitages originaux. Passablement énervé (surtout que ma patience n’est pas au mieux de sa forme – cf mes deux galères de la veille citées plus haut), j’ai décidé de fermer mon compte. Bon, il faut relativiser, je n’avais que 2 vidéos : celle incriminée et un arrangement perso mixé sur une chanson de Thom Yorke (contenu copyrighté aussi, au passage). Comme YouTube™ a la gentillesse de nous demander pourquoi on part dans son formulaire, j’ai répondu ceci :

Une de mes vidéos parodiant Star Wars avec les bruitages de Super Mario a été bloquée suite à une plainte de la Fox. Un préjudice irréparable, je le comprends bien, puisque 90% des gens ayant visionné ma vidéo ne connaissaient pas Star Wars et ont – évidemment – cru que j’en étais le créateur. Toutes mes plus plates excuses à la Fox, jeune compagnie qui essaie tant bien que mal de se faire connaître malgré les sales pirates dans mon genre qui pillent son répertoire sans vergogne.

Bref, YouTube se rendant complice d’un système de propriété intellectuelle archaïque et privilégiant ses partenaires commerciaux sur ses utilisateurs (sans qui il n’est pourtant rien), je ne peux rester en mon âme et conscience inscrit sur ce site. Sachez tout de même qu’il reste un espoir que je revienne, lorsque Star Wars sera tombé dans le domaine public. Soit dans 250 ans (en étant optimiste), j’imagine. Bien à vous.

Je doute que quelqu’un en ait quelque chose à carrer chez eux (ou même le lise), mais il fallait que ce soit dit. Merde. Quand je pense à tout le pognon que j’ai pu dépenser depuis ma plus tendre enfance pour ces films…

Bref, force est de constater que des œuvres que beaucoup considèrent comme universelles et faisant partie de la culture commune (merde, c’est Star Wars™ quoi) sont toujours défendues comme si la vie des auteurs en dépendait. Et bien vous savez quoi ? Pour moi c’est terminé. J’avais vaguement eu l’idée d’aller voir les versions 3D au ciné (j’ai loupé l’épisode 1 d’ailleurs), mais vous pouvez toujours courir (fallait-il vraiment que je sois fan, moi qui ai pourtant un avis assez mitigé sur la 3D). Plus un sou n’ira de ma poche vers celles déjà pleines la Fox™.

Je sais ce que vous allez dire, je suis un peu naïf d’avoir pensé que ça aurait pu se passer autrement. Bien sûr que je sais que ce genre de truc arrive, mais ça ne fait pas pareil quand c’est votre vidéo qu’on bloque. Surtout que je pense être dans mon bon droit, puisque le droit de parodie est écrit dans la loi française. Mais pas la moindre envie/énergie de lutter contre le vent. Et surtout, je déteste cette façon de tirer avant et de discuter après, façon Hadopi™, présomption de culpabilité oblige. Alors oui, YouTube™, je t’emmerde, je t’emmerde, et j’emmerde la Fox™ et tous ces crevards qui s’accrochent à leurs rentes comme un bébé à son hochet. Vous tous, vous n’êtes rien sans nous. J’espère qu’un jour vous vous serez mis assez de monde à dos pour être obligés de changer d’attitude (parce qu’on commence tous à abandonner l’idée que vous y soyez forcés par la loi, ce qui serait pourtant la meilleure option). Sinon, on fera sans vous. C’est tout.

Et je suis mille fois conforté dans ma vision des choses, de la culture libre et du droit d’auteur en général. Ce genre de comportement me donne envie de gerber, surtout quand je reviens d’un festival sur la culture libre (Tant Libre) où j’ai pu rencontrer et discuter avec plein de gens qui font des trucs géniaux (musique, BD, presse) avec une éthique impeccable et qui essaient de survivre à coups de RSA… L’industrie du divertissement est une verrue, laissons-la crever tranquillement et faisons les choses correctement de notre côté. Il n’y a rien à attendre des rentiers du copyright.

PS : non je ne compte pas uploader la vidéo autre part. Honnêtement, elle est anecdotique et je n’y tiens pas plus que ça, ce n’est pas comme si on m’avait viré le Geektionnerd, quoi. C’est la méthode et le principe qui m’ont fait sortir de mes gonds.

Crédit photo : Contra-copyright (CC-By Marco Gomes)


Are you a jerk?

vendredi 1 juin 2012 à 10:20

Money (CC-By-Sa 401K)Le nouveau Humble Bundle est sorti ! Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’un pack de jeux indépendants en vente pour une durée limitée au prix que vous voulez (pas gratuit), avec un jeu bonus si vous donnez plus que le prix moyen (petite carotte pour faire monter les achats).

Les jeux ne sont pas libres la plupart du temps (dommage), mais ils sont multiplateformes et sans DRM, ce qui n’est déjà pas si mal. Bref, un bon concept, j’avais personnellement acheté le premier spécial Android (avec World of Goo, Anomaly ou encore Osmos, 3 excellents titres).

Seulement voilà, j’ai un peu tiqué en visionnant la nouvelle bande-annonce : vers 1min30, le sympathique personnage qui nous présente le pack nous explique un concept intéressant…

You pay whatever you want. You can pay a lot or you can pay a very little. But if you pay a little then you’re a big jerk ’cause it goes to benefit charity.

Si je résume, nous pouvons payer très peu (0€ est exclu donc le minimum doit être à 0,01€ j’imagine) mais dans ce cas, nous sommes des « gros cons ». Alors certes, la présentation du pack se veut assez humoristique et ironique (la petite blague sur Linux peut confirmer ça), mais même dit sur le ton de la plaisanterie, ça me dérange un tout petit peu.

Pour moi, cela dénature complétement le concept : si on met en place un système « pay what you want », il faut accepter que certains donnent peu, voire très peu. C’est le jeu. La carotte du jeu supplémentaire si on donne plus que la moyenne est sympa, c’est une petite motivation pour donner plus.

Par contre, dénigrer ceux qui donnent peu, je trouve ça idiot. Si les créateurs du Humble Bundle considèrent que les gens qui donnent peu sont des cons, alors pourquoi ne pas mettre un prix minimum ? Ce serait plus honnête. Là, on donne dans le chantage affectif (avec le petit couplet sur les bonnes œuvres), ce qui est pire, à mon sens.

Ça donne l’impression que le Humble Bundle n’utilise ce concept que pour la bonne pub et la bonne image que ça lui donne (attention je ne dis pas que c’est le cas, je dis que c’est l’impression que ça me donne). Un côté un peu faux-cul.

Ça me rappelle ces entreprises qui veulent faire branchouilles en n’imposant pas d’horaire à ses salariés. Résultat ? Celui qui part tôt est regardé de travers par ses collègues. La pression sociale devient plus écrasante que les horaires imposés et les salariés finissent par rester plus longtemps que s’ils avaient des horaires !

Futé non ? Oui, mais ce sont des méthodes détestables. Si on ne me donne pas d’horaire, alors il n’y a pas d’horaire, point. Si on me dit que je fixe le prix que je veux, alors je fixe le prix que je veux, point. Et je vais même plus loin : je préfère qu’on me dise « c’est X euros » plutôt que « c’est ce que tu veux, mais attention si tu donnes peu t’es un con ». Au moins c’est honnête, on ne fait pas les faux-culs en remplaçant une obligation concrète par un obligation morale déguisée.

Si je me permets de critiquer ce point, c’est que je suis moi-même concerné. Et pour ma part, les choses sont claires : vous pouvez acheter mes bouquins ou me faire un don si vous voulez soutenir mes œuvres sous licence libre (enfin pour le moment vous ne pouvez pas me faire de don mais si l’envie vous en vient, faites-en donc un à Framasoft). Je serais très heureux et vous en serais très reconnaissant si vous le faites. Mais ça ne fait pas de vous quelqu’un de meilleur.

Et celui qui va lire le Geektionnerd en long en large et en travers sans jamais rien donner ou acheter, il ne vaut pas moins que vous. Ce n’est pas un con ou un égoïste. Vous avez choisi de soutenir financièrement, lui non. Peut-être le soutient-il d’autres manières ? Il n’y a pas que l’argent qui aide (vous aidez rien qu’en en parlant autour de vous, par exemple). Et quand bien même n’aiderait-il pas du tout, ce n’est pas grave. C’est ça la culture libre, c’est aussi la liberté de pouvoir en profiter sans contrepartie.

J’insiste sur ce point, car c’est une petite dérive qui apparaît régulièrement dans les cultures libres et alternatives : on veut faire les gars ouverts en proposant des concepts cools, mais on tire la tronche dès que quelqu’un en profite.

Un don motivé par une pression sociale, ce n’est plus un don, c’est une taxe sur la bonne conscience, c’est s’acheter un capital sympathie.

(Bon, je sais, j’ai un peu dévié du sujet car le Humble Bundle ne se revendique pas « libre » ou autre, mais je trouvais que le sujet méritait un peu plus de développement que 4 petits tweets. Et je le répète, c’est une petite critique en passant sur une phrase un peu maladroite. Ça n’enlève rien à la qualité des Humble Bundles et au bon esprit qu’il y a derrière – si les jeux vous tentent, achetez-les, ce sont des valeurs sures :) )

Crédit photo : Money (CC-By-Sa 401K)