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Retour sur « La planète éteinte »

lundi 1 septembre 2014 à 21:01

Planete_Eteinte_CCBySa_SimonGiraudotIl y a quelques semaines, j’étais en pleine écriture de La planète éteinte, une petite nouvelle de science-fiction sous licence libre, publiée à l’occasion du Ray’s Day. Si vous ne l’avez pas encore lue mais que vous en avez l’intention, c’est le moment de le faire car cet article contient des spoilers. Vous pouvez la lire en ligne ou la télécharger dans le format qui vous convient le mieux.

À partir de maintenant, je considère que vous avez lu la nouvelle, donc je vous préviens une dernière fois : spoilers !

La fin

Je voudrais tout d’abord revenir sur cette fameuse fin (oui, je ne suis pas un garçon très logique). On m’a pas mal demandé si l’aspect « politique » était voulu ou non. Je dois dire qu’il m’a en fait pas mal surpris moi-même. Lorsque j’ai commencé à écrire, je n’avais que le synopsis en tête : une planète s’éteint, un agent en est témoin et va voir ce qui se passe. Et le fin mot de l’histoire, j’ai dû y réfléchir un moment avant de le trouver… Les hypothèses formulées par les personnages (attaque terroriste, etc.) sont des idées non retenues. J’ai choisi de prendre les choses à l’envers : laisser les hypothèses les plus pessimistes s’amasser dans l’esprit de l’héroïne et finir sur une note inattendue, pleine d’optimisme.

Est-ce que la fin est politique ? Je serais gonflé de dire non… Le monde dépeint sur Oniria est une version caricaturale de notre propre monde audiovisuel. La fin est une réponse qu’il serait tentant d’appliquer en vrai (l’ami JosephK de Framasoft m’a d’ailleurs fait remarquer que je n’étais pas le premier à écrire sur « on arrête tout, on réfléchit et on essaie de faire mieux »). Je me garde d’analyser les conséquences réelles d’une telle action. Cela reste de la fiction. De la science-fiction, même !

Les personnages

Les personnages ont légèrement évolué au cours de l’écriture. Élisa était à la base un personnage masculin nommé Evan. Mais j’ai décidé que j’avais un peu envie de me détacher des histoires nécessairement centrées sur un héros alpha-male. Zoé était dès le départ prévue comme étant une femme et j’ai un peu hésité à la transformer en homme pour équilibrer. Et puis en fait non. Après tout, merde, combien d’histoires ne comprennent quasiment que des personnages principaux hommes ? Pourquoi pas le contraire ? Au passage, cela m’a permis de passer le test de Bechdel (avec seulement 3 personnages, c’est quand même pas mal non ?). Et la parité est respectée (oui, il y a bien 1,5 femmes et 1,5 hommes sur 3 personnages, avec un arrondi qui n’a pas plus de raisons d’être masculin que féminin).

Parlons du troisième personnage, le supérieur d’Élisa : Gabriel Clegg. Dans la première version du début de la nouvelle (écrite, je le rappelle, en 2009), il était militaire, un capitaine du nom de Henri Sibilone (aucune idée de l’origine de ce nom). En reprenant la nouvelle, j’ai vite décidé de virer l’aspect militaire qui me faisait écrire des dialogues lourdingues (« mon capitaine », « sergent Élisa machin », etc.). Je l’ai juste conservé dans le nom : oui, Clegg est un hommage à la chanson Corporal Clegg de Pink Floyd.

Puisque nous parlons de chansons : Élisa de Serge Gainsbourg, Gabriel de Lamb et Zoé de Luke. J’aime que mes personnages aient des noms qui me parlent, et rien de mieux qu’une mélodie pour les accompagner. J’ai bien essayé d’utiliser un générateur de noms, mais sans grand succès. Sauf un : Élisa Ly. J’avais déjà décidé qu’elle s’appellerait Élisa, et je lui cherchais un nom de famille. GUNoF m’a proposé Élisa Ly (oui oui, avec Élisa déjà accolé), c’était parfait.

L’histoire qui s’écrit toute seule

Pouhiou en parle souvent dans ses addenda. J’ai fait l’expérience de cette histoire qui a l’air de s’écrire toute seule tellement elle se nourrit d’elle-même. Au bout d’un moment, les pièces du puzzle se mettent en place, et quand tu prends du recul pour voir l’ensemble, tu te demandes comment ça en est arrivé là.

Je vous donne un exemple d’éléments inextricables qui sont venus comme ça. Au moment où Élisa doit atterrir, je me dis qu’il y a une faille : même si la planète est éteinte, elle pourrait atterrir sur l’hémisphère où il fait jour. Je cherche alors s’il est possible qu’une planète ne soit pas en orbite autour d’une étoile. Bingo, ça s’appelle une planète errante, et des configurations pourraient même exister pour que la vie y existe. Et ça colle très bien à l’idée d’une planète « artistique ». Puis au moment où Élisa trouve les oniriens qu’elle prend pour des cadavres, le coup de la planète errante devient un super levier : ils sont tous blancs comme des linges parce qu’il n’y a pas de soleil ! Ah oui, mais pourquoi Élisa ne le sait pas par les émissions d’Oniria ? Réponse toute trouvée, on n’y montre pas les oniriens. Qui sont discriminés. Ce qui est une raison encore plus forte de faire cette petite « révolution ».

Au final, tout cela s’imbriquait tellement bien que j’ai vraiment eu l’impression que l’histoire s’était écrite toute seule.

On vit avec ses personnages

Tous les gens qui écrivent le disent, et ça paraît toujours un peu exagéré au lecteur, mais vraiment, on vit ce que vivent nos personnages.

Au moment où j’écrivais la fuite d’Élisa après sa découverte dans le parc, je peux vous assurer que je suais avec elle. Je savais que ce n’était qu’une histoire, une fiction.  Je savais qu’Élisa ne risquait absolument rien et que la conclusion de l’histoire serait heureuse pour elle. Et pourtant, cette fuite vers le vaisseau, je la vivais. J’avais le cœur battant, vraiment. Je pense que c’est d’ailleurs le passage que j’ai écrit le plus vite, pressé de finir cette épreuve difficile et d’arriver enfin au dénouement heureux.

 

Voilà un petit retour sur cette nouvelle. J’en suis assez content parce que c’est la première que j’arrive à terminer. Une petite victoire, en attendant le moment où je me sentirai prêt pour le roman (j’ai en particulier deux histoires de SF qui attendent bien sagement dans un coin de ma tête depuis pas mal de temps).

En attendant, j’ai d’autres nouvelles sous le coude pour me faire la main. À suivre…


Standard Cocorico : codez en français !

mardi 6 mai 2014 à 15:09

Bon, vous me connaissez, je ne suis pas du genre à refuser les anglicismes (bug, hashtag, etc.) sauf quand il y a un équivalent courant, exact et évident en français (vous ne me verrez jamais dire « meeting » ou « brainstormer »).

Seulement voilà, il y en a un peu marre de cette hégémonie anglophone dans le monde la programmation. Ça va bien ! Est-ce que nous n’avons pas des traductions évidentes pour for, while, if, return, etc. ? Et bien il est temps de les utiliser, camarades francophones !

C’est pourquoi j’ai créé pour vous le package paquet :

Standard Cocorico !

Vous allez enfin pouvoir pratiquer le C et le C++ dans la langue de Didier Barbelivien, et ça, ça n’a pas de prix (si si, je vous assure, c’est même gratuit). Bon, je dis « paquet », mais en fait c’est juste un fichier stdcocorico.h. Enfin vous n’allez pas commencer à chipoter…

Voici donc ce que nous donne un hello world salut monde dans notre si belle langue :

SalutMonde_CCBySa_SimonGiraudot

Avouez que ça a de la gueule, non ? Bon okay, il faut oublier le fait que mon Emacs est un ignare pro-américain qui ne sait pas comment colorer ce joli langage (d’où la différence de couleur entre prive et public par exemple).

Et j’ai fait un salut monde un peu tordu (on dirait du Java tiens), mais c’était pour utiliser plus de mots-clefs…

Vous en voulez encore ? Voici un petit programme qui calcule pi en français dans le texte :

CalculPi_CCBySa_SimonGiraudotC’est pas beau, ça ? Allez, je suis lancé, le jeu du plus et du moins :

JeuPlusMoins_CCBySa_SimonGiraudot

Enfin, il me semble important de souligner la présence d’un « Wesh-mode » dans ce fichier de traduction (à activer à l’aide d’un #define pour plus de sécurité). Voici donc le même salut monde que ci-dessus mais en mode wesh (attention, ça pique les yeux) :

WeshMonde_CCBySa_SimonGiraudot

Et bien entendu, tous ces programmes compilent sans problème avec GCC (je vous laisse tester, il suffit de cliquer sur les images pour accéder aux codes sources). Notez que je n’ai traduit que les mots-clefs que j’utilise couramment (certains ne sont même pas des mots-clefs mais des noms de fonctions) et que je n’ai pas traduit les mots transparents (of course). Certaines traductions peuvent manquer, d’autres être obscures (rccr pour racine carrée, etc.). M’enfin voilà, j’ose espérer que cela marquera le début de l’émergence de notre magnifique langue dans la programmation.

COCORICO !


Standard Cocorico : codez en français !

mardi 6 mai 2014 à 15:09

Bon, vous me connaissez, je ne suis pas du genre à refuser les anglicismes (bug, hashtag, etc.) sauf quand il y a un équivalent courant, exact et évident en français (vous ne me verrez jamais dire « meeting » ou « brainstormer »).

Seulement voilà, il y en a un peu marre de cette hégémonie anglophone dans le monde la programmation. Ça va bien ! Est-ce que nous n’avons pas des traductions évidentes pour for, while, if, return, etc. ? Et bien il est temps de les utiliser, camarades francophones !

C’est pourquoi j’ai créé pour vous le package paquet :

Standard Cocorico !

Vous allez enfin pouvoir pratiquer le C et le C++ dans la langue de Didier Barbelivien, et ça, ça n’a pas de prix (si si, je vous assure, c’est même gratuit). Bon, je dis « paquet », mais en fait c’est juste un fichier stdcocorico.h. Enfin vous n’allez pas commencer à chipoter…

Voici donc ce que nous donne un hello world salut monde dans notre si belle langue :

SalutMonde_CCBySa_SimonGiraudot

Avouez que ça a de la gueule, non ? Bon okay, il faut oublier le fait que mon Emacs est un ignare pro-américain qui ne sait pas comment colorer ce joli langage (d’où la différence de couleur entre prive et public par exemple).

Et j’ai fait un salut monde un peu tordu (on dirait du Java tiens), mais c’était pour utiliser plus de mots-clefs…

Vous en voulez encore ? Voici un petit programme qui calcule pi en français dans le texte :

CalculPi_CCBySa_SimonGiraudotC’est pas beau, ça ? Allez, je suis lancé, le jeu du plus et du moins :

JeuPlusMoins_CCBySa_SimonGiraudot

Enfin, il me semble important de souligner la présence d’un « Wesh-mode » dans ce fichier de traduction (à activer à l’aide d’un #define pour plus de sécurité). Voici donc le même salut monde que ci-dessus mais en mode wesh (attention, ça pique les yeux) :

WeshMonde_CCBySa_SimonGiraudot

Et bien entendu, tous ces programmes compilent sans problème avec GCC (je vous laisse tester, il suffit de cliquer sur les images pour accéder aux codes sources). Notez que je n’ai traduit que les mots-clefs que j’utilise couramment (certains ne sont même pas des mots-clefs mais des noms de fonctions) et que je n’ai pas traduit les mots transparents (of course). Certaines traductions peuvent manquer, d’autres être obscures (rccr pour racine carrée, etc.). M’enfin voilà, j’ose espérer que cela marquera le début de l’émergence de notre magnifique langue dans la programmation.

COCORICO !


Le jour où j’ai arrêté de lire les nouvelles…

mardi 29 avril 2014 à 13:42

the morning coffee (CC-By-Sa Thomas Leth-Olsen)Il y a quelques mois, ploum publiait un article très intéressant sur la pollution que se prenaient quotidiennement nos cerveaux par la pub et… les informations (les fameuses « news »). Si j’étais parfaitement d’accord sur la pub qui est une plaie sans nom, j’étais plus sceptique sur les infos qui, si elles sont effectivement très critiquables, me semblaient utiles : pour se positionner correctement par rapport au monde, il faut savoir ce qui s’y passe.

Et puis il y a eu le déclic. Ou plutôt, deux déclics clou sur clou, le deuxième venant définitivement enfoncer le coup (ou le contraire, je ne sais plus).

Le premier, c’est la fameuse affaire Dieudonné et son community manager Manuel Valls (alors Sinistre de l’Intérieur). Des semaines qu’on nous a bourré le mou. Moi qui ignorais totalement ce qu’était une quenelle il n’y a pas 6 mois, je pense avoir entendu suffisamment ce mot pour le reste de ma vie. Je ne reviens d’ailleurs pas sur cette histoire qui ne mérite pas, à mon sens, qu’on s’y arrête plus que le temps des 140 caractères d’un tweet lâché entre le fromage et le dessert :

Je n’aime pas l’idée d’interdire les cons, parce que les gens qui décident ce qu’est la connerie pourraient très bien m’y inclure un jour.

Lorsque Rue89 reprend l’article illustré d’Odieux Connard qui explique que « les idées à la con progressent grâce à ceux qui prétendent les combattre », je manque de m’étrangler. Sérieusement Rue89 ? Combien d’articles avez-vous sorti sur cette affaire ? L’hôpital, la charité, tout ça ?

Et je ne parle pas de la télé que je regarde rarement : en zappant dessus à l’heure des infos, pendant cette même période, le verdict est tombé. TF1, France 2, BFM TV et iTélé parlaient toutes sans exception de cette affaire au même moment. Sérieusement ? C’était ça le sujet n°1 de l’actu en France ? Je m’esclaffais alors en lisant l’article du Gorafi racontant l’attente de la neige par les français pour que les journalistes changent enfin de sujet… Parce que le plus triste, c’est que cet article était à peine caricatural.

La semaine suivante, hallelujah, la relève est arrivé : François Hollande a trompé sa compagne ! Tant pis si la majorité de la population S’EN BRANLE, moi le premier (autant que la romance-Disneyland de Sarkozy et Bruni il y a quelques années). Et le pire, c’est que ça ne choque même plus les journalistes de monter en première page un sujet déterré par un torche-cul de première classe.

Et bien pour ma part, vous avez gagné, ciao les journaux. Je n’en lisais déjà pas des masses, je faisais le tour de l’actu via un Google News un peu customisé, puis j’allais lire quelque sujets sur Le Monde ou Rue89. Rue89 comme Le Monde dérivent chaque jour un peu plus vers la course au clic et les sujets avec peu de fond et à peine plus de forme. Et Google News, ne faisant qu’agréger, affiche mécaniquement les sujets « buzz » et non les sujets d’intérêt.

Terminé. Je rejoins à nouveau ploum sur son dernier article. Vous touchez assez de pognon via les subventions honteuses qu’on vous verse (pour venir cracher sur la France des assistés, summum du foutage de gueule), vous n’en aurez pas plus de moi.

Vous avez voulu faire un travail de blogueur, vous serez traités comme des blogueurs. Et les blogueurs ne sont pas payés (en majorité).


Bon, maintenant finissons par une note positive. Parce qu’heureusement, il reste encore quelques journaux qui font un vrai travail de journalisme. Je n’en citerai que deux, aux modèles diamétralement opposés :

Personnellement, je ne suis pas abonné à Mediapart : j’ai essayé, je n’ai pas aimé. Non pas que ce ne soit pas intéressant, mais je ne sais pas, site trop fouillis, pas assez organisé vu la densité du contenu, bref, je n’ai pas trouvé ça agréable à lire. Question de goûts. Mais ils font un vrai travail d’investigation, sont indépendants et s’en sortent financièrement sans aller geindre à l’Assemblée pour avoir des sou-sous.

Le Canard par contre, je m’y suis mis et j’aime beaucoup. Un des rares journaux papier sans pub et sans subvention (et donc assez indépendant). Un des rares journaux papiers qui n’a pas tenté l’aventure en ligne. Un des rares journaux en bonne santé financière (toute corrélation entre ces différents points serait un pur hasard, bien entendu).

Il n’y a pas de secret, juste un principe qu’ils exposent sur leur site Internet (qui n’est qu’une vitrine, puisqu’encore une fois ils ne font pas de journalisme en ligne) :

Notre métier, c’est d’informer et de distraire nos lecteurs, avec du papier journal et de l’encre. C’est un beau métier qui suffit à occuper notre équipe.

Hé bah chapeau les gars, vous avez tout compris. Pourquoi venir essayer de concurrencer les blogueurs sur un terrain qui n’est pas le vôtre et que vous ne maîtrisez pas si vous êtes compétents là où vous êtes ? Il faut une sacré humilité pour reconnaître ça.

Et une sacrée classe.

Crédit photo : the morning coffee (CC-By-Sa Thomas Leth-Olsen)

Le jour où j’ai arrêté de lire les nouvelles…

mardi 29 avril 2014 à 13:42

the morning coffee (CC-By-Sa Thomas Leth-Olsen)Il y a quelques mois, ploum publiait un article très intéressant sur la pollution que se prenaient quotidiennement nos cerveaux par la pub et… les informations (les fameuses « news »). Si j’étais parfaitement d’accord sur la pub qui est une plaie sans nom, j’étais plus sceptique sur les infos qui, si elles sont effectivement très critiquables, me semblaient utiles : pour se positionner correctement par rapport au monde, il faut savoir ce qui s’y passe.

Et puis il y a eu le déclic. Ou plutôt, deux déclics clou sur clou, le deuxième venant définitivement enfoncer le coup (ou le contraire, je ne sais plus).

Le premier, c’est la fameuse affaire Dieudonné et son community manager Manuel Valls (alors Sinistre de l’Intérieur). Des semaines qu’on nous a bourré le mou. Moi qui ignorais totalement ce qu’était une quenelle il n’y a pas 6 mois, je pense avoir entendu suffisamment ce mot pour le reste de ma vie. Je ne reviens d’ailleurs pas sur cette histoire qui ne mérite pas, à mon sens, qu’on s’y arrête plus que le temps des 140 caractères d’un tweet lâché entre le fromage et le dessert :

Je n’aime pas l’idée d’interdire les cons, parce que les gens qui décident ce qu’est la connerie pourraient très bien m’y inclure un jour.

Lorsque Rue89 reprend l’article illustré d’Odieux Connard qui explique que « les idées à la con progressent grâce à ceux qui prétendent les combattre », je manque de m’étrangler. Sérieusement Rue89 ? Combien d’articles avez-vous sorti sur cette affaire ? L’hôpital, la charité, tout ça ?

Et je ne parle pas de la télé que je regarde rarement : en zappant dessus à l’heure des infos, pendant cette même période, le verdict est tombé. TF1, France 2, BFM TV et iTélé parlaient toutes sans exception de cette affaire au même moment. Sérieusement ? C’était ça le sujet n°1 de l’actu en France ? Je m’esclaffais alors en lisant l’article du Gorafi racontant l’attente de la neige par les français pour que les journalistes changent enfin de sujet… Parce que le plus triste, c’est que cet article était à peine caricatural.

La semaine suivante, hallelujah, la relève est arrivé : François Hollande a trompé sa compagne ! Tant pis si la majorité de la population S’EN BRANLE, moi le premier (autant que la romance-Disneyland de Sarkozy et Bruni il y a quelques années). Et le pire, c’est que ça ne choque même plus les journalistes de monter en première page un sujet déterré par un torche-cul de première classe.

Et bien pour ma part, vous avez gagné, ciao les journaux. Je n’en lisais déjà pas des masses, je faisais le tour de l’actu via un Google News un peu customisé, puis j’allais lire quelque sujets sur Le Monde ou Rue89. Rue89 comme Le Monde dérivent chaque jour un peu plus vers la course au clic et les sujets avec peu de fond et à peine plus de forme. Et Google News, ne faisant qu’agréger, affiche mécaniquement les sujets « buzz » et non les sujets d’intérêt.

Terminé. Je rejoins à nouveau ploum sur son dernier article. Vous touchez assez de pognon via les subventions honteuses qu’on vous verse (pour venir cracher sur la France des assistés, summum du foutage de gueule), vous n’en aurez pas plus de moi.

Vous avez voulu faire un travail de blogueur, vous serez traités comme des blogueurs. Et les blogueurs ne sont pas payés (en majorité).


Bon, maintenant finissons par une note positive. Parce qu’heureusement, il reste encore quelques journaux qui font un vrai travail de journalisme. Je n’en citerai que deux, aux modèles diamétralement opposés :

Personnellement, je ne suis pas abonné à Mediapart : j’ai essayé, je n’ai pas aimé. Non pas que ce ne soit pas intéressant, mais je ne sais pas, site trop fouillis, pas assez organisé vu la densité du contenu, bref, je n’ai pas trouvé ça agréable à lire. Question de goûts. Mais ils font un vrai travail d’investigation, sont indépendants et s’en sortent financièrement sans aller geindre à l’Assemblée pour avoir des sou-sous.

Le Canard par contre, je m’y suis mis et j’aime beaucoup. Un des rares journaux papier sans pub et sans subvention (et donc assez indépendant). Un des rares journaux papiers qui n’a pas tenté l’aventure en ligne. Un des rares journaux en bonne santé financière (toute corrélation entre ces différents points serait un pur hasard, bien entendu).

Il n’y a pas de secret, juste un principe qu’ils exposent sur leur site Internet (qui n’est qu’une vitrine, puisqu’encore une fois ils ne font pas de journalisme en ligne) :

Notre métier, c’est d’informer et de distraire nos lecteurs, avec du papier journal et de l’encre. C’est un beau métier qui suffit à occuper notre équipe.

Hé bah chapeau les gars, vous avez tout compris. Pourquoi venir essayer de concurrencer les blogueurs sur un terrain qui n’est pas le vôtre et que vous ne maîtrisez pas si vous êtes compétents là où vous êtes ? Il faut une sacré humilité pour reconnaître ça.

Et une sacrée classe.

Crédit photo : the morning coffee (CC-By-Sa Thomas Leth-Olsen)