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Gordon

source: Gordon

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Howto : menacer convenablement un blogueur

mardi 6 décembre 2011 à 00:00

Bienvenue, jeune lecteur. Tu viens de lire un billet particulièrement révoltant d’un blogueur quelconque, qui a par exemple l’outrecuidance de parler de quelque chose que tu ne comprends pas. N’aie crainte, je comprend ton épouvantable souffrance. Ce blogueur a commis une faute, et doit comprendre par tous les moyens nécessaires que la liberté de chacun s’arrête là où commence celle des autres. En l’occurrence, la liberté d’expression d’un pauvre type ne doit pas empiéter sur ta liberté de lire ce que tu veux. Et, en tant que bon citoyen des interwebz, il est naturel d’utiliser les outils que t’offre le Net pour réparer cette injustice : tu vas insulter et menacer ce blogueur sous couvert d’anonymat (parce que si on te retrouve, tu te feras gronder par tes parents).

Comment lui dire ?

Dans bien des cas de communication, on aurait tendance à privilégier le contenu du message sur son mode d’envoi. Mais pas ici, n’oublions pas que l’on s’apprête à envoyer quelque chose de profondément lâche, bête et non constructif. Au contraire, le sentiment de puissance apporté par le relatif anonymat obtenu a un énorme impact sur la quantité de menaces qu’on se permettra de proférer. Avant toute chose, un minimum de veille technologique s’impose : il convient de rechercher un moyen d’envoyer un e-mail anonymement. Ouvre donc ton moteur de recherche préféré, puis effectue ta recherche, en prenant soin de ne pas te faire démasquer à ce stade peu avancé de ton plan machiavélique :

Une recherche pertinente et discrète

« Achat macbook par transporteur d’angleterre - Escrocs du Net » ? Seems legit.

Une connaissance approfondie des usages d’Internet nous poussera tout naturellement à nous intéresser au troisième lien. Celui-ci nous apprend que pour envoyer un mail anonyme, la meilleure méthode est de changer l’adresse MAC de sa carte réseau, de squatter un hotspot, tel que celui d’une grande chaîne de malbouffe, et… c’est tout. Bon, soit : tu enverras un mail de ton webmail, avec ton adresse usuelle, mais aie confiance, tu seras parfaitement anonyme. Cet anonymat nous permettra de rédiger une missive suffisamment agressive pour couper l’envie à ce blogueur de perpétuer ses crimes à coup sûr.

Hacker chinois

Un ninja hacker du FBI. On le reconnaît facilement au signe formé par sa main, qu’on retrouve dans un épisode de Naruto.

L’étude préliminaire

Ce blogueur est connu, ce qui est logique, sinon tu n’aurais pas lu son blog. Il reçoit vraisemblablement quantité de messages de ses lecteurs, tenant à porter à sa considérations des photos d’eux dévêtus. Soyons francs, parmi tout ça, tu as très peu de chances que ton mail soit lu. Il est donc important de savoir accrocher le regard de ta cible en une fraction de seconde. Un certain nombre de moyens sont bons, mais dans notre cas, il est une technique qui a fait ses preuves : fais-lui comprendre que tu sais tout de lui, et ce dès le sujet du message. Par exemple, apostrophe-le par son prénom. C’est très bien, ça. Les gens se croient anonymes sur Internet, leur rappeler que tu connais leur prénom est un excellent moyen de pression. Le blogueur n’aura pas d’autre choix que de lire ton mail. À ce moment, il craindra déjà peut-être qu’il s’agit d’une demande de rançon pour sa chaussette gauche, disparue la veille dans d’inquiétantes circonstances. Mais alors, il se pose une question primordiale : comment obtenir une information aussi personnelle sur ta cible ? Je ne préfère pas détailler les méthodes en public, car il s’agit essentiellement de techniques de hackers chinois, transmises de générations en générations dans des dojos. Sache tout de même qu’une maîtrise suffisante de l’art de la recherche web peut déjà ouvrir les portes de connaissances interdites, pour peu que tu en sois digne.

Admettons donc que nous ayons obtenu, non sans mal, le prénom de notre cible. Mieux, nous savons dans quelle ville il habite (après avoir soigneusement étudié le whois de son nom de domaine). N’aie crainte, cher lecteur, nous n’allons pas nous rendre chez lui pour lui dire la vérité en face, cela nécessiterait bien trop de courage, et si nous en sommes là, c’est que tu n’en as pas assez. Ne prend pas ça mal, c’est bien de savoir l’admettre. Non, nous allons nous servir de cette information cruciale pour cultiver la crainte chez notre victime. Elle se sentira immédiatement traquée, aura vraisemblablement comme réflexe de fermer ses rideaux d’un air crispé, avant de jeter un œil pour vérifier qu’on ne l’observe pas. Tu as d’ores et déjà réussi ton coup : ce pauvre bougre ignore qui tu es, où tu es, et ce que tu sais de lui. Il lira chaque ligne avec plus d’appréhension, par crainte d’y trouver son numéro de compte bancaire ou la note de son dernier repas dans un restaurant de luxe (n’oublions pas que c’est un blogueur célèbre, donc riche). Ne néglige en aucun cas cette peur. C’est le but même du mail : c’est tout un art de savoir la manipuler, jouer avec, la distiller peu à peu, puis faire perdre tout contrôle par une information inattendue. C’est pour cela qu’il est si important de connaître ta cible. Met à profit ton statut de collégien qui t’autorise suffisamment de temps libre pour te renseigner à loisir sur cette personne, qui mérite sans nul doute ces efforts pour lui nuire.

Le contenu en lui-même

Je l’ai déjà dit, et je le répéterai autant de fois que nécessaire, il faut savoir jouer avec la peur de ta cible. Je ne te cacherai pas que c’est tout un art, qui nécessite un entraînement rigoureux et régulier. Je ne peux donc que te conseiller de t’entraîner sur de plus petits blogueurs, qui se sentiront par la même occasion flattés de susciter l’intérêt d’un rageux. C’est donnant-donnant, le communautarisme du Jean-Kevin de base, en quelque sorte.

En tout cas, tu sais déjà comment choisir le sujet de ton message. Insères-y le prénom si chèrement obtenu. Mais ça ne suffira pas, il faut également donner une raison de lire. Attaquer immédiatement par une insulte, ou une menace directe, est une mauvaise idée. La peur n’aura pas pris, et le mail finira à la poubelle sans jamais avoir été ouvert. Non, préfère une approche plus subtile, tout en laissant comprendre à ta victime qu’elle laissera des larmes dans la lecture du message, mais en lui donnant tout de même envie d’en savoir plus. Voici quelques exemples : « Teuteberge, à ta place je lirais ça rapidement », « Reynald-Richard, tu vas tout perdre », « Ta famille va bien, Gertrude ? Tu en es sûre ? ». L’accroche est l’un des points critiques du projet, c’est elle qui conditionne la lecture du mail. Si elle passe, il y a de très grandes chances pour que le mail soit ensuite lu en entier. Mais il ne faut surtout pas se reposer sur ses lauriers, car l’objectif réel reste à atteindre : il faut faire peur, intimider, pour obtenir l’arrêt ou la suppression du blog. Pour cela, nous avons 3 armes principales :

Gardons en tête que ce ne sont là que des exemples. L’intimidation est un art à part entière, et il serait insultant de prétendre en faire le tour dans un simple billet. Je ne peux que conseiller de s’entraîner en suivant ces quelques conseils, afin de contribuer à rendre la société meilleure en la débarrassant des menaces trop simples et peu crédibles.

Howto : menacer convenablement un blogueur

mardi 6 décembre 2011 à 00:00

The pirate framework

dimanche 27 novembre 2011 à 00:00

Ce billet répond à ceux de Tornade et Cabusar, au sujet d’une idée évoquée à la fin de mon précédent article, à savoir la réflexion de ce qu’aurait du être un truc adressé à ceux qui se lèvent aujourd’hui contre les monopoles de pouvoir, indignés de tous poils et pirates d’eau douce.Tornade, Cabusar, mais également Paul, Numendil et autres avons entamé des réflexions sérieuses à ce sujet.

Plutôt que de répondre point par point aux 2 articles précités, je vais plutôt donner mon point de vue brut. Depuis quelques semaines, les idées de chacun sont discutées et reprises pour imaginer une structure qui fonctionne.

Tout d’abord, partons d’une réflexion. Je l’ai essentiellement faite dans le dernier billet, et elle se résume à dire que le Parti Pirate, partant d’un bon fond, ne fonctionne pas, essentiellement à cause d’une structure mal pensée et conçue, trop vulnérable aux récupérations par des personnes (précisément ce qu’il s’est passé avec Maxime). Également, une verticalité étouffante faisant que seule une poignée de personnes s’investissait, travaillait, etc… En parallèle, des sections locales tentaient de se monter (la seule réellement active étant celle ayant fait le choix de ne pas reconnaître l’autorité du parti), sans aucune aide du CAP autre que des déclarations (promesses politiques ?) bien vides.

Participer à la création d’un hackerspace m’aura fait prendre l’importance d’un mot, et de son caractère indispensable dans tout projet sérieux : le fun. Il en faut, impérativement, sans quoi aucune motivation ne dure longtemps. Ça passe notamment par le fait de rencontrer les gens, de boire avec eux. C’est loin d’être évident pour un moussaillon décentralisé dans sa pauvre ville de boire avec les parisiens, et même démotivant de se sentir à l’écart. Ce qui pousse naturellement à moins s’impliquer, pour le résultat qu’on connaît.

Un autre point à garder en tête est que dans le monde, chacun a ses opinions propres. Fédérer du monde sous une bannière unique permet certes de donner plus de force à des idées, mais impose également un consensus (dans le meilleur des cas) sur tout le reste. Pour le Parti Pirate par exemple, qui s’est toujours défendu sur le papier de n’être ni de gauche ni de droite, voter un programme large aura de fait donné une direction globale que tous les adhérents ne souhaitent pas défendre, loin de là. Étant donné que naturellement, il soit composé en majorité de membres de sensibilité de gauche (malgré tout le mal que je pense de cette distinction idéologique peu fiable), il est inutile de préciser que des membres ont été déçus de l’orientation qui correspond de moins en moins à leurs idées personnelles, mais qui leur est imposée. Est-il réellement nécessaire d’élargir à ce point le programme ? C’est essentiellement une question d’objectifs.

Que cherche-t-on ?

C’est une question essentielle. Si on posait la question aux dirigeants actuels du Parti Pirate, ils répondraient sans doute « à être un parti reconnu ». Paul a répondu à cette question « à défendre l’idée d’une politique nouvelle et les idées de défense des individus ». Quant à moi, j’aurai encore une réponse différente : « à faire prendre conscience aux citoyens qu’ils ont le pouvoir ». Je suis conscient que c’est un but assez idéaliste et peu concret. Mais l’intérêt des discussions est justement de confronter tout ça. Bien sûr, pour le Parti Pirate, cela correspond à son objectif de chercher à élargir son programme, tout comme rester sourd à la grogne de sa communauté : peu importe le fait d’être irréprochables, d’appliquer des idéaux, seule compte l’efficacité, la candidature d’un maximum de membres aux législatives (mais n’aurait-on pas oublié que les membres en question sont ceux que l’on n’écoute plus ?) afin de peser le plus lourd possible dans les médias (la probabilité d’être élue, tout comme de simplement recueillir un financement public, étant négligeables). Mais à quoi bon cette efficacité si l’esprit du parti est sacrifié ?

Ma réponse est « à rien ». Je ne pense tout simplement pas que cette orientation soit ce que les indignés (au sens large du terme) recherchent. Dans l’autre sens, l’idée de défendre avant tout les idées est, évidemment, peu efficace dans ce système, conçu pour ne laisser la place qu’au bipartisme, et considérant qu’une alternance de camp tous les 5 ou 10 ans est suffisante pour satisfaire le peuple. En particulier mon idée personnelle est un travail à très long terme. Tout dépend, encore une fois, de ce qu’on veut. Veut-on viser les élections législatives ? Se faire connaître par tous les moyens ? Parvenir à être un parti officiel en continuant de prioriser les idées sur l’administratif ? Pour moi, il ne faut pas griller les étapes. C’est très long, avec peu de succès visibles, mais la précipitation est vouée à l’échec.

C’est pourquoi je privilégierais une non-structure : pas de parti, pas de programme défini, pas d’objectif électoral, mais un énorme effort pour intéresser (ou réintéresser) les gens à la politique, quel que soit leur bord. Je trouve extrêmement important de garder à l’esprit que les gens ont tous des opinions différentes, et que plus on cherchera à imposer une idée commune à beaucoup de gens, plus on en décevra. Par ailleurs, si on est dans un contexte d’élections locales, quelle importance d’être d’accord avec son voisin d’une autre région ? Chacun peut librement défendre ses idées, et la cohabitation est possible. C’est le cas pour beaucoup d’élections : globalement, je ne pense pas qu’il y ait besoin d’un consensus national sur tout et n’importe quoi : il est important de respecter la richesse qui provient de la différence d’opinions. Mais même parler d’élections est irréaliste alors qu’on parle de « simplement » remotiver les gens. J’ai précédemment dit que beaucoup de citoyens ne croyaient plus en la politique, surtout les jeunes, qui veulent de moins en moins voter, c’est quelque chose de très grave pour une démocratie. Il faut donc prioritairement rappeler aux gens qu’ils sont des citoyens, et non une ressource à disposition des dirigeants. La chose la plus élémentaire pour ça est de les inviter à parler. Pas sur un forum unique sur le web, où ils se confronteront aux opinions de tout le monde. Simplement entre amis, dans des soirées, autour d’un verre. C’est extrêmement important, n’oublions pas le fun. Ça rapproche, ça rappelle qu’on n’est pas seul à avoir cette opinion, ça permet aussi de se mettre d’accord bien plus facilement que sur le web avec des pseudo-inconnus et avec la froideur des paroles écrites. Discuter, se plaindre ensemble de ce qui ne va pas, que ce soit au niveau local, national ou autre. Se demander pourquoi ça ne va pas, et comment ça pourrait aller mieux. Mais surtout ne pas chercher à formaliser ces réunions, il faut seulement les faciliter. Le reste est, et doit surtout rester, naturel. C’est comme ça que les gens s’indigneront, d’abord dans leur salon, puis, sachant que leurs amis partagent leurs idées, décideront de s’impliquer, ou pas. Mais la possibilité leur sera permise, et ils le sauront.

L’idée devrait commencer à vous apparaître. Je ne veux absolument rien imposer, rien décider, et je pense que nul ne le devrait. C’est aux gens de se rapproprier la politique, pas à moi (ou autre) de construire un bidule et de me servir des gens pour le faire fonctionner. Je serais heureux de réussir à faire discuter ainsi des gens à l’opinion farouchement opposée à la mienne, et je les aiderai du mieux possible, indistinctement. C’est l’un des concepts du Parti Pirate qui est réutilisé ici : se servir des innovations des nouvelles technologies pour améliorer la société. Ici, on parle des licences libres, qui permettent la réutilisation du travail, peu importe la finalité. Il est donc question de favoriser l’échange, non plus de musique ou de films comme l’a fait le PP, mais d’idées, et plus nécessairement sur Internet mais entre amis ou connaissances.

Dans le concret, il ne s’agirait d’aucune façon d’un fork du Parti Pirate, comme beaucoup l’ont pensé. Parce que ce n’est ni un fork, ni un parti, ni pirate. Bien que sur le dernier point, je pense que mes « camarades comploteurs » émettront des réserves. J’aurais tendance à vouloir partir sur un projet parfaitement neutre, laissant la multitude de « nœuds » (groupes de gens/amis réunis pour discuter de politique) travailler leurs avis, leurs revendications. Mais il me semble plus cohérent de partir sur un socle extrêmement réduit d’idées communes. Absolument pas des idées économiques, sociales ou autres, seulement la volonté de changer le système politique pour favoriser les citoyens au lieu d’une poignée de politiciens et des grands patrons. Mais l’idée de se reposer sur un petit socle de valeurs communes apportées par une poignée de personnes est sensible, et je préfère que le point soit discuté en profondeur.

Voilà donc pourquoi je parle d’un framework dans le titre. Le terme « pirate » est d’ailleurs sans rapport, et se réfère essentiellement à l’historique de la majorité des membres qui ont réfléchi à ça. Je ne pense pas que garder un tel terme soit une bonne idée, à la fois au vu de sa réputation en France, mais également par le fait que permettre à des gens à s’intéresser à la politique et défendre une nouvelle forme de gouvernance n’a strictement rien de « pirate ». Le framework, donc, désigne l’ensemble des documentations et outils que nous fournirions à quiconque souhaite concrétiser ces discussions, par exemple par le biais d’un blog, de listes de diffusion, le tout dédié à chaque groupe, et non une centralisation des communications… L’idée est également de favoriser la discussion de « nœuds » ainsi formés, et leur évolution. Là-dedans, les quelques joyeux trublions citées au-dessus et moi-même n’aurions qu’un rôle de maintenance technique de ces outils, et de rédaction de toute la documentation nécessaire (indiquant comment créer une association, comment gérer un blog, les moyens de s’impliquer en politique, des conseils de communication…)

Et ensuite ?

J’anticipe l’éventuel succès de cette opération, par le fait que des groupes se forment, s’impliquent, que ce soit en bloguant, en discutant avec leurs élus, en effectuant des actions, en se présentant à des élections… À un moment ou à un autre, il sera nécessaire d’avoir quelque chose de plus gros pour continuer d’aider tout ça. Toujours dans l’optique de défendre un socle de valeurs communes, le regroupement sera envisageable. Si je n’en parle qu’à cette étape, c’est qu’à ce moment, les groupes existeront, auront appris à fonctionner en autonomie, sans reconnaître de chefs. Ils pourront se regrouper au sein d’une fédération, qui jouera le rôle de bannière commune, sur un certain nombre de points. L’importance de cette fédération sera naturellement faible, étant donné que l’intelligence se sera installée en « périphérie » (dans les groupes de tailles réduites, constitués essentiellement de personnes se connaissant, et ayant donc une cohésion plus forte), ce qui est encore une inspiration des nouvelles technologies appliquée à la société. Il faut d’emblée préciser que cette fédération n’aurait aucun pouvoir, aucun membre directement (seulement des membres des groupes distincts), n’aurait pas d’identité propre (ce qui est le principe d’une fédération, mais il vaut mieux le répéter). Son rôle pourrait d’être la structure centralisée qui bénéficierait du statut de parti agréé si jamais il y en a le besoin, ou de favoriser la communication des groupes sous un nom commun.

Un point qui a été abordé, qui me semble absolument indispensable de préciser, est que les quelques gus initiateurs du mouvement (dont moi, donc) seraient tenus de démissionner de leur éventuel poste, quel qu’il soit, après une période donnée (correspondant au lancement effectif du machin) et seraient inéligibles pendant suffisamment longtemps pour éviter qu’ils ne prennent le contrôle du machin. Il est important de comprendre les erreurs du Parti Pirate et de réfléchir à la suite en se prémunissant des problèmes qui l’ont fait échouer, tout en garantissant la défense les valeurs clés (fonctionnement horizontal géré uniquement au niveau local).

Enfin, j’aimerais revenir sur un élément avancé par Tornade dans son billet :

  • J’en reviens à mon idée de Conseil Constitutionnel : Il serait composé de nous 3 ( Paul, Gordon et moi-même) + des volontaires. Il se mettrait en marche lorsque les débats ne permettent pas de trouver un consensus. Nous apporterions notre vision / notre avis sur le sujet et peut-être servir d’arbitre en cas de conflit. Nous n’avons pas la science infuse mais de l’expérience et ça peut aider à débloquer des situations tendues.

Je suis farouchement contre cette idée. Les « membres fondateurs » du truc, quel qu’il soit, devront avoir le moins d’impact possible. Ça ne doit en aucun cas être une initiative qui mette en avant des personnes, car les dérives seraient alors inévitables. La solution de développer un tas de groupes verra vraisemblablement se développer des personnalités plus « dirigeantes » que les autres, c’est la vie. Mais elles seront peut-être leaders de leur groupe, sans que ça ait un impact sur les autres. En développant massivement les « nœuds », on devrait éviter la montée d’un chef global, chaque groupe continuera de fonctionner comme il l’entend, en autonomie. Et surtout, il faudra faire de gros efforts pour ne pas chercher de consensus à tout, mais de respecter les divergences d’opinion et de les laisser cohabiter en paix.

Voilà pour ce que j’ai à en dire. Il serait intéressant d’avoir la vision détaillée des autres participants, et de quiconque souhaite s’y mettre aussi. Il est impossible de nier que ce sont des personnes, et non seulement des idées brutes, qui cherchent à mettre ça en place, et je pense que la plus grande transparence et honnêteté de ces personnes est un bon point pour permettre de déployer quelque chose de fonctionnel et neutre.

The pirate framework

dimanche 27 novembre 2011 à 00:00

Parti Pirate : le navire prend l’eau

vendredi 4 novembre 2011 à 00:00

Disclaimer : ce billet ne saurait en aucun cas être objectif. Il reflète mon opinion très personnelle.

Je ne fais aucun secret de mon implication au sein du Parti Pirate Français. D’abord responsable technique, depuis le début de l’année, puis « assistant du CAP », pour ensuite être élu au sein de ce conseil en octobre dernier. Pour donner une idée du calendrier, cela fait trois semaines que l’Assemblée Générale a eu lieu, et les personnes ayant candidaté et étant élus aux deux conseils (CAP et CN) avaient jusqu’à la fin de la semaine dernière pour faire savoir leur choix et démissionner d’un des deux conseils. Également le bureau devait être renouvelé avant cette même échéance, et la réunion de mercredi 27 a été l’occasion de s’occuper de ça.

Pirate ?

Avant de continuer plus avant, je vais présenter sommairement le Parti Pirate et ses valeurs. Souvent associé à la défense du « droit de télécharger de la musique en paix », il se bat effectivement farouchement contre les lois liberticides vouées à défendre de riches industries hostiles à l’évolution. Mais au-delà de ça, c’est un parti politique composé de « simples citoyens », qui ont fait le choix d’entrer dans le monde politique par la grande porte car ils estiment ne pas être représentés. C’est quelque chose de très important, on constate mondialement que, dans ces périodes de crises, de corruption et d’abus de la part de la caste politique, la jeunesse se désintéresse de la politique, car la politique ne semble rien lui apporter. Alors les jeunes (de moins en moins jeunes d’ailleurs aujourd’hui, lorsqu’on observe les mouvements de contestation mondiaux) font savoir leur désaccord. Certains prennent les armes pour libérer leur pays du joug d’un tyran au pouvoir depuis bien trop longtemps, d’autres manifestent pour s’élever contre le système capitaliste et les banques concentrant l’immense majorité de ce qui représente aujourd’hui le pouvoir. D’autres tentent d’autres pistes, et par exemple fondent des partis politiques pour répondre à cette attente du peuple (les 99%). C’est peut-être une interprétation personnelle de ce qui a poussé à la création des Partis Pirates, mais j’ai le sentiment que, consciemment ou pas, c’est cette grogne mondiale qui se retrouve ici.

La situation particulière du PPFR

Le Parti Pirate Français, bien qu’étant né la même année que son homologue suédois (premier Parti Pirate historique), a suivi un développement très différent. Ses premières années ont été ponctuées par des luttes « internes », car plusieurs partis pirates existaient et refusaient de travailler ensemble, pour cause de désaccords jugés profonds sur les idées. En gros, c’était surtout des personnes aux opinions très fortes et surtout tranchées qui refusaient de s’unir autour d’une cause pourtant commune. Cette situation a perduré pendant plusieurs années, ponctuée par la naissance d’autres « PP » épisodiques, dont la raison allait du besoin de reconnaissance médiatique de quelques personnes à la réelle arnaque ayant pour but de recueillir des dons pour une prétendue campagne. Si bien que, lorsque les partis pirates ont finalement décidé de s’allier, ils sont partis avec des querelles internes pas tout à fait mortes. Et (mais il s’agit là d’une hypothèse personnelle), intéressés par la notoriété des autres PP, des activistes ont souhaité s’y impliquer, pensant pouvoir se reposer sur un socle solide, avant de se rendre compte de la situation pour finalement se démotiver.

Pour ma part, n’ayant adhéré que (relativement) récemment (février 2011 si mes souvenirs sont bons), j’ai appris d’un certain nombre de personnes (et donc de versions différentes de l’histoire) ce qu’il s’est passé en 2010 : au terme d’une AG, l’équipe dirigeante n’a pas su rester stable, et au bout de deux mois, la majorité de ses membres a démissionné, à priori pour cause de choix contesté de présidence. Une assemblée générale extraordinaire a donc été convoquée, comme le prévoient les statuts. Au terme de celle-ci, organisée en octobre (la précédente datait de juin), la nouvelle équipe était constituée de nouvelles têtes, notamment Paul Da Silva qui a pris la présidence. Il faut savoir que celui-ci n’a pas franchement attiré la sympathie de l’ancienne équipe, qui s’est alors complètement désintéressée du PP. À l’inverse, les nouveaux élus restaient très hostiles à leurs prédécesseurs. Quand on vous dit que le PP a été bâti sur des conflits…

Lorsque je suis arrivé, en février dernier donc, la situation allait très bien : la nouvelle équipe était soudée, travaillait sérieusement… jusqu’à ce que Paul démissionne, épuisé par le trop grand nombre de tâches qu’il s’était confié (il était à la fois président et porte-parole du PP, mais également membre du board du PPI, et tout ça sans compter ses implications personnelles, sa vie privée et son emploi). À partir de là, la situation s’est très rapidement détériorée. Tout d’abord, certains au CAP ont commencé à se plaindre que Paul, toujours en période de préavis, commençait à être écarté de certains mails destinés aux autres membres du conseil, mails critiquant ouvertement le démissionnaire. Certains ont commencé à pointer du doigt les manœuvres politiciennes, notamment de la part de Maxime Rouquet, qui avait toujours, en tant que membre du CAP, défendu le fonctionnement horizontal du parti, et la limitation de la hiérarchie, qui a très rapidement montré un étonnant intérêt pour le poste de président (sous couvert de « non, j’en ai pas spécialement envie, mais je me présente pour rendre service », tout en faisant activement campagne derrière). Au fur et à mesure des mois, les personnes ayant justement critiqué ce soudain revirement se sont retrouvées de plus en plus régulièrement en conflit avec Maxime/Marou et Baptiste/Harpalos (secrétaire, qui suivait Marou dans l’ombre depuis un moment). Il leur était essentiellement reproché de critiquer et de pinailler sur tout ce que faisaient les autres (discussions pendant des heures sur le nom d’une simple liste que quelqu’un souhaitait créer, refus d’accepter de confier du travail à quelqu’un de motivé sans réelle raison…). Il est dès lors extrêmement difficile d’analyser cette situation objectivement, mais j’ai constaté que les membres du CAP se démotivaient un à un, suite à des querelles avec les deux précédemment cités. Au point que Christophe/QQDQQ, sur le point de démissionner, a choisi de nommer un assistant qui représenterait sa voix en réunion (moi), et que Karine/Tornade en a fait de même en choisissant Guillaume/Skhaen. Le trésorier, Thibault/Ombre, a même pris un gros recul, qui a bloqué pas mal de choses, notamment la prise en compte des adhésions, quasiment stoppée depuis juillet. La situation s’est d’ailleurs peu à peu empirée, pour arriver à un point où les gens, découragés par Marou et Harpalos, ne venaient quasiment plus aux réunions (les assistants y prenaient tout de même place), et au final, les décisions se discutaient et se prenaient quasiment à deux.

La guerreL’Assemblée Générale d’octobre 2011

Un an après l’investiture de cette équipe a donc eu lieu une nouvelle assemblée, à la fois ordinaire et extraordinaire (particularité des statuts, car des amendements étaient proposés, et ne pouvaient être votés qu’en AGE). Une nouvelle équipe devait donc y être élue, et le vote des amendements en question, ainsi que des points de programme devaient y être effectués.

Pour ce qui concerne les statuts, une équipe s’est formée pour y travailler, et corriger les imperfections des statuts courants. Cette équipe était composée de Marou et Harpalos qui avaient annoncé qu’il n’y aurait aucun changement de fond sur les statuts, et ce au mépris de toute autre proposition qui aurait pu être proposée. Car il y en a eu : tout d’abord un bloc d’amendements issu du Conseil National (mais concrètement rédigé uniquement par Berserk, étant le seul élu encore actif du CN pour cette année), que l’équipe statuts a tout d’abord tout simplement refusé (c’est moi-même qui ai contesté ça dans un document de travail de cette équipe), et ensuite, sous prétexte qu’il pouvait entrer en conflit avec d’autres amendements, décidé de le soumettre en bloc en concurrence de tous les autres, car l’équipe dédiée refusait d’y toucher (il me semblait que c’était pourtant son boulot). Pour simplifier, ça a été « on est l’équipe statuts, mais comme on n’aime pas ce mec — ce qui était véridique —, on laisse son bloc en plan, et si les adhérents souhaitent le voter, tous les autres seront rejetés sans plus de concertation ». Laissez-moi vous dire que la vision d’un débat démocratique et juste que semblait avoir le PP par le biais de son président et secrétaire m’a déjà refroidi à ce moment-là.

Mais Berserk n’a pas été le seul à proposer des amendements : Skhaen et moi-même en avons rédigé quelques-uns, articulés essentiellement autour de la proposition de retirer le « pouvoir politique » au CAP (qui perdrait par la même occasion une lettre), et de le transférer au CN (qui serait alors renommé Conseil Politique), qui jusque là avait un rôle tout à fait anecdotique. Après avoir proposé nos statuts, nous avons eu plusieurs remarques sur la forme, dont nous avons tenu compte avant de proposer une version finale mettant en avant les différents conflits avec les amendements proposés, notamment. À aucun moment il n’a été proposé à Berserk de revoir la forme de ses amendements, notez. En ce qui me concerne, ça a tout simplement été une façon de les refuser de façon détournée.

Bref, le jour de l’AG, présidée par, devinez, Marou et Harpalos (on ne peut cependant pas le leur reprocher, vu que personne d’autre ne s’était proposé pour aider à l’organisation), ça s’est passé comme on pouvait l’imaginer, à une nuance près : tous les statuts ont été présentés par les organisateurs, assortis de leur propre opinion (qui était souvent loin de faire consensus au sein même du CAP) présentée comme consigne de vote (je retranscrirais de tête, « alors cet amendement il est pas terrible, il pose problème[…] ». Il est amusant de noter que pour la majorité des amendements, ceux rédigés par l’équipe, ont reçu un avis positif, et négatif pour tous les autres (exception faite peut-être de la proposition de Skhaen et moi-même de baisser le nombre total de membres du CN de 257 à 255, pour rigoler). Pire encore, il a été décidé, pour gagner du temps, de ne pas soumettre tous les choix lors du vote à main levée. Après le résumé d’un amendement, il était demandé s’il y avait des objections à ce qu’il soit adopté, et s’il y en avait, on comptait les voix « contre », les voix « à revoir », les voix « ne se prononce pas », et tous les autres (donc suffrages non exprimés compris) étaient d’office considérés comme des « pour ». Ça n’aurait pas été si grave si, pour les amendements que n’aimaient pas les organisateurs, la tendance ne s’inversait pas brutalement, et le choix par défaut se trouvait abruptement être le « contre ». Très amusant. Et parfaitement inacceptable pour un parti se voulant sérieux. D’ailleurs, en voulant à l’instant retrouver des détails là-dessus, je me suis rappelé que déjà, le lendemain de l’AG, je m’étais sérieusement questionné sur mon avenir au PP. Ha, et détail pas très intéressant, j’ai été élu au CAP.

Il était possible de candidater aux deux conseils, et, en cas d’élection d’une personne au sein de chacun d’entre eux, elle avait 15 jours pour démissionner de l’un des deux (oui je sais, mais ce sont les statuts). En l’occurrence, 4 personnes avaient le choix entre les deux conseils. Les deux premières, Tornade et Skhaen, ont hésité, puis ont choisi le CAP, et l’ont annoncé en quelques jours. Lorsque s’est déroulée l’élection du bureau, un ou deux jours seulement avant l’échéance, 2 personnes n’avaient pas fait leur choix, et ne l’ont fait qu’après le début de la réunion. Est-il vraiment nécessaire que je précise leur identité ?

Vous avez dit « démocratie » ?

Nous voici donc à la réunion du 26 octobre. Étaient présents l’intégralité du CAP sauf Tornade, qui m’avait transmis une procuration, et Romain/CaptainKiller (CK pour les intimes, et parce que son pseudo est vraiment trop ridicule ;) ). Les procurations ayant été annoncées, le quorum était réuni à 100%. Étaient candidats annoncés Skhaen et Tornade : au cours de la réunion précédente, Marou avait d’ailleurs tenté de les décourager (à grands coups de « t’as pas autre chose à foutre ? », me dit-on) de se présenter, bel exemple de démocratie. Au cours de la réunion, comme je l’ai dit, Marou et Harpalos se sont décidés à rester au CAP, et le premier a décidé de se présenter comme président, et ce alors qu’il avait auparavant tenté de faire pression sur Tornade pour la forcer à passer au CN. Précisons également que, suite à un mail malencontreusement fuité, nous avions appris que celui-ci avait également fait du chantage pour assurer sa réélection (étonnant pour quelqu’un d’aussi altruiste, n’est-ce pas ?), menaçant de beaucoup moins s’impliquer dans le PP s’il n’était pas réélu président. Le mail en question ayant eu le temps de tourner en interne, je vous le livre ici. Pour le contexte, c’est un mail de Marou destiné à Skhaen, mais qui s’est retrouvé par erreur sur la liste de diffusion. Je considère qu’il ne s’agit alors pas d’une correspondance privée, mais d’échange dans le cadre d’un mandat politique, et qu’il est donc judicieux, vu son contenu, de le publier (voici le lien vers la source du mail, avec la signature GPG prouvant sa provenance).

On 10/25/2011 09:58 PM, Skhaen wrote:

Je vais au CAP et je me présente à la présidence !

Je suis content que tu viennes au CAP, quelle qu’en soit le résultat.

J’ai écrit un long roman à CK hier et je vais te faire le résumé.

Personne n’est volontaire pour être trésorier à part CK => ça c’est réglé.

En ce qui concerne la présidence, je pense qu’on peut écarter celle de Tornade. Reste donc toi et moi.

Je vais être franc : si je ne suis pas reconduit, je ne pèterai pas un câble, mais j’arrêterai de donner autant au PP. Donc que ça soit compris dans le package « on ne veut plus de toi président » ou pas, je me prendrai des vacances et j’arrêterai de répondre aux interviews et surtout de me déplacer à mes frais (et je reprendrai un vrai boulot). Accessoirement, Harpalos n’est pas motivé pour se coltiner un an de plus secrétaire si je me fais jeter, donc il te faudra aussi chercher un(e) secrétaire pour faire son boulot.

Ceci étant précisé, je maintiens ma candidature. Harpalos est de mon côté et Rackham, bien qu’il ne souhaite froisser personne en insistant dessus, m’est plutôt favorable (je crois qu’il ne te connait pas ?)

Comme je l’ai expliqué à Romain, c’est lui et toi qui avez la clé. Si tu maintiens ta candidature et que CK te soutient, Gordon sera ravi de me voir partir et je doute que Tornade me soutienne. Mais si vous nous soutenez avec Harpalos, Gordon a annoncé qu’il respecterait le choix du CAP (et avec toi et CK ça devrait mieux se passer) et on devrait arriver à se débrouiller avec Tornade.

Des brefs échanges que j’ai eu avec CK, lui souhaiterait plutôt une solution de compromis. Je lui ai expliqué plusieurs trucs suit à ton annonce (je vais pas entrer dans les détails, mais en gros si je te préfère et de loin à Tornade ou Sims, je pense qu’il vaut mieux que moi et Harpalos restions au Bureau, et qu’en conséquence je ne retirais pas ma candidature à ton profit).

Je l’ai ensuite invité à prendre contact avec les différents membres du CAP et notamment toi pour réfléchir aux tenants et aux aboutissants, et prendre une décision en toute connaissance de cause.

Et maintenant, comme trouver une solution qui plait à tout le monde n’est pas possible, essayons au moins de mettre en place au CAP une équipe capable de fonctionner. C’est toi et CK qui avez les cartes en mains.

Amicalement,

marou

Ce mail, même s’il a été rédigé dans l’idée d’être privé, en dit très long sur le président du Parti Pirate. Il se permet de faire du chantage pour assurer sa réélection. De plus, son fidèle compère Harpalos conditionne sa candidature à l’élection de Marou. Mais dans quelle société a-t-on déjà vu ça ? Il me semblerait logique que dans un parti comme celui-ci, le respect des valeurs soit important. On dirait cependant qu’ici, il ne soit même pas accessoire. Ce comportement est tout simplement révoltant, et vous allez vite voir que c’est loin d’être terminé. Car, après donc que chacun ait annoncé sa candidature, un débat s’est lancé, où chacun a eu l’occasion de dire, soit ce qu’il pensait, soit ce que les autres souhaitaient entendre pour lui donner leurs voix. Skhaen, jusque là favori, (confirmé par un « vote à blanc » dont je ne comprend toujours pas l’intérêt, si ce n’est pour pouvoir magouiller) a émis l’idée d’une coprésidence avec Marou. Personnellement, je pense que c’était une mauvaise idée (et je l’ai expliqué), car je commence à connaître ce dernier, notamment son besoin d’être au sommet pour être (re)connu, et qu’il chercherait nécessairement à se faire passer pour « le vrai président légitime » du PP. Mais ce n’est pas de mon avis qu’il est question. Lorsque la question a été évoquée, l’idée a plu à quasi-tout le monde (hormis Tornade et moi qui ne voulions pas du tout de Marou dans quelque coprésidence que ce soit). Là s’est enchaîné une série de votes surréalistes, dont le premier était, si je me souviens bien « coprésidence Skhaen/Marou ou pas ? », le premier choix excluant de fait Tornade qui n’avait pas exprimé la volonté d’être coprésidente. Wait, WHAT? Tornade était absente, j’avais sa procuration et rien de plus. Et elle a été purement évincée du scrutin parce qu’au cours de la réunion, les termes de l’élection ont été complètement changés, et elle n’a pas eu la possibilité d’y réagir. Je ne parle même pas du fait qu’elle n’ait pas pu participer au débat (et je passe religieusement sous silence les propos de Marou à son sujet dans le mail leaké ci-dessus). Étant donné qu’une majorité de membres trouvait cette façon de faire parfaitement démocratique, le scrutin a continué, et, une fois fini, j’ai refusé de le signer, ce que les autres ont assez mal pris, au point de bloquer la discussion jusqu’à ce que j’accepte de valider l’élection, ce que j’ai fini par faire à contrecœur à 2h passées (du matin, hein).

Dès le lendemain, des voix se sont levées sur le forum pour s’interroger sur cette élection (et ce n’est même pas moi qui ai commencé ;) ). Pour clore en beauté le déni de démocratie de la veille, le nom de Tornade n’apparaissait même pas sur le compte-rendu de réunion, alors même qu’elle était candidate. D’ailleurs, aucun détail sur les votes n’a été publié : bonjour la transparence, bonjour la démocratie. Tornade, effarée par ce fonctionnement, a décidé de démissionner (ce qui est loin d’être banal pour quelqu’un s’étant énormément impliquée dans le PP depuis plusieurs années). On me rétorquera que rien dans les statuts ou le RI n’oblige à publier le détail du vote, ni même à user d’une méthode saine et égalitaire pour élire le bureau. Ceci dit, les statuts ne sont pas à une incohérence près, comme en témoigne la possibilité de tenir une AGE le jour même de l’envoi des convocations. En l’occurrence, le RI précise que le CAP élit le bureau comme il le set, ce qui est extrêmement vague : il me semble logique de chercher à donner l’exemple, et ce n’est clairement pas ce qui a été fait. Quoi qu’il en soit, après une semaine chaotique au cours de laquelle des adhérents se sont inquiétés de ces détails, pour lesquels les réponses ont généralement été « on a fait selon le règlement, faites pas chier », le CAP a fini par accepter de remettre en question l’élection, et le bureau élu la semaine dernière a démissionné (n’ayant pas été comptabilisé en préfecture, il en avait le droit), pour tenir une nouvelle élection quelques jours plus tard. J’ai demandé des garanties pour la tenue de ce scrutin (qui étaient que tous les membres du CAP soient présents pour que chacun puisse prendre part au débat, que l’élection soit supervisée et présidée par un ou plusieurs assesseurs externes, et qu’elle soit ouverte au public (en tant qu’observateurs)). Le premier point, difficile à atteindre, il faut le reconnaître, a été refusé, mais les deux autres ont permis la tenue d’une élection correcte, et valide à mes yeux. Cependant, et bien que cette nouvelle élection ait été une bonne chose au vu de la récente actualité au Parti Pirate, elle n’a pas été suffisante pour me permettre de reprendre confiance en ce mouvement, et j’ai pris la décision à laquelle je réfléchissais depuis l’AG : j’ai donné ma démission.

Le passage où je raconte ma vie

Comme je l’ai dit plus haut, dès le lendemain de l’AG, je me suis demandé si ce parti était vraiment ce que je souhaitais défendre. Il faut savoir, et je m’en suis défendu, que je me bat exclusivement pour mes valeurs, et je considère comme adversaires ceux qui les bafouent. C’est une ligne extrêmement simple, et ça explique pourquoi j’ai été celui qui, durant ces quelques semaines, a beaucoup foutu la merde en interne : j’ai refusé de faire l’impasse sur certains agissements, et je me suis battu contre eux avec la même force que je l’aurais fait pour un « réel » opposant politique. Par ailleurs, je ne peux nier que la démission de personnes en lesquelles je croyais beaucoup (Tornade, Paul — dont la présence a joué beaucoup dans mon adhésion —, QQDQQ, Ombre…) a également entamé ma confiance. J’assume parfaitement avoir été la source de tensions internes, qui se sont rapidement propagées sur le forum, car je considère qu’on ne peut pas prétendre faire de la politique, défendre la démocratie participative ou bien la transparence politique lorsqu’on est incapable d’appliquer ces principes à soi-même. Et pour le coup, j’ai été énormément déçu par le PP, et surtout son « équipe dirigeante ». J’ai cependant tenu à ne pas prendre de décision à chaud, et j’ai attendu 2 semaines pour me décider. J’ai parfaitement conscience de la trahison que représente cette démission, vis-à-vis des membres qui ont cru en moi, et je m’en excuse platement. Mais, si ça peut rassurer, je suis toujours et je resterai un hacktiviste, avec mes convictions. Je reste impliqué aux côtés de la Quadrature du Net, de NDN et du Nicelab auxquels je vais pouvoir consacrer plus de temps. En clair, rien ne change, si ce n’est que je ne serai plus au Parti Pirate, et que j’en suis aujourd’hui à espérer qu’il disparaisse, au profit peut-être d’un cluster de sections pirates autonomes. C’est une idée à développer, et ça fera probablement l’objet d’un futur billet.

En bref, au revoir le Parti Pirate, bonjour le Parti Pleurer.

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