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De ma relation à l'alcool

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Dans cet article je voudrais évoquer ma relation à l'alcool. De temps à autre on a des reportages sur les problèmes de l'alcool et des jeunes ; dans les transports en commun on entend "qu'est ce que je me suis mis ce week-end, j'étais déchiré grave". La trentaine, je ne suis plus si jeune que ça, je ne veux pas passer pour un vieux con, mais cette jeunesse n'a pas été la mienne. Je n'ai jamais été complètement bourré. J'étais déjà ressenti des débuts d'ivresse et de gaité lors de repas de famille où l'ambiance était bonne, et le vin servi était bon. Assez tardivement (une fois que j'ai commencé à travailler), j'ai fait des repas festifs arroser, mais sans que cela ne conduise à une ivresse rapide et incontrôlée, que ce soit pour moi ou pour les autres personnes partageant ce moment.

Je bois du bon vin, de la bière ou un apéritif parfois. Ça a été absent avant mes 25 ans, et depuis que je travaille et que j'ai fait des repas du soir avec des collègues lors de déplacement. Ca m'arrive de façon occasionnelle. Mais je n'ai jamais été ivre mort. J'insiste là-dessus. Si je conduis je ne bois pas. Pas une goutte. Rien.

Entendre parler de soirées où ça a été de véritables beuveries, ça me désole. Je suis peut être vieux jeu, mais il en a toujours été ainsi. Je ne m'amuse pas quand tout le monde vomit autour de moi. J'ai vécu ça lors de la seule soirée à laquelle j'ai été invité au lycée (j'étais déjà geek même si on appelait pas ça comme ça à l'époque). J'ai revécu ça lors d'une soirée du réveillon de la Saint Sylvestre, ayant répondu à l'invitation de l'ami d'une connaissance... Une soirée de laquelle je suis vite parti.

Mon groupe d'amis actuels ne boit pas ou modérément, ne fume pas de cigarettes et encore moins de substances illégales. On n'est pas des anges, on n'est pas coincé. C'est juste que les choses sont ainsi.

Ma méfiance vis à vis de l'alcool remonte à loin. Ma mère est polonaise et j'ai la moitié de ma famille en Pologne. J'ai passé les étés de mon enfance et adolescence dans un tout petit village du centre nord de la Pologne, une région pauvre, au chômage fort, où la misère sociale est présente dans beaucoup de foyers. Les problèmes d'alcoolisme, je connais on ne peut mieux. J'ai vu un enfant de mon âge que je connaissais bien, demander du pain rassi (des invendus de la boulangerie) pour pouvoir manger... Son père avait encore tout bu, le frigo était vide, et on était en début de mois. Alors quand je vois la misère à laquelle conduit l'alcoolisme, ça ne me fait pas marrer d'entendre quelqu'un se vanter de boire et d'avoir vomi voir finit dans le coma éthylique.

Je ne suis pas contre boire de temps à autre. Mais si c'est quotidien et habituel, si on ne peut pas se passer de cette habitude, que l'on ressent un manque, que l'on se justifie en disant que l'on en a besoin car on a des journées de boulot difficile, il faut se demander si l'on n'est pas alcoolique.

Car pour conclure je voudrais rappeler que l'alcoolisme ce n'est pas que boire tous les jours de grande quantité ; c'est aussi boire un peu tous les jours sans pouvoir s'en passer ; c'est aussi de bourrer la gueule tous les week-ends au point qu'on ne passe aucun week-end sobre mais si on l'est en semaine. A méditer.