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De Sarcelles à Lyon: Tony Comiti et BACeux, des amis très proches

dimanche 27 avril 2014 à 19:09

 

 

          Délinquance dans le var, un an au coeur du commissariat central de Toulon - Ultra violence, armes lourdes: des policiers dans la tourmente -  Marseille: police d'élite en alerte - Au coeur de l'antigang.... Vous entendez souvent ces titres de reportages "exclusifs" promotionnés par les douces voix de journalistes, avec en arrière plan des teaser dignes de bande annonce de cinéma. Mais savez vous reéllement qui se cache derrière ce marché, qui les produit, comment sont-ils réalisés.... Aujourd'hui, c'est la boîte de production Tony Comiti du nom de son chef Antoine Comiti qui nous a tapé dans l'oeil.

 

          Tony Comiti productions est un dinosaure dans la profession mais aussi LA référence des reportages sensationnels sur les forces de securité. Diffusés par toute les chaines du PAF, les reportages de Tony Comiti font surtout les beaux jours  des émissions "en quête d'action", "appels d'urgences", "zone interdite", "66 minutes", "90 enquêtes"..... Des reportages diffusés de façon indigeste puisque de 2012 à 2014 Tony Comiti prod a distribué à lui seul 28 reportages exclusifs sur les forces de securité (exit les reportages sur les meurtres, la prison ou la justice). 

         Tony Comiti a également su se faire un nom dans la justice. Plusieurs affaires  ont marqué certaines de ces oeuvres. La dernière en date concerne un reportage de 2013 dans zone interdite où ces journalistes auraient promis le ciel à trois migrants dès leur arrivée en France les forçant indirectement à entamer un périple migratoire afin de gagner la France et filmer au plus près leur périple. En 2009, Tony Comiti lui-même a été mis en examen pour "recel de violation du secret de l’instruction" suite à une perquisition chez une personne dans "appel d'urgence" diffusé sur tf1 en 2003.

 

- BAC contre quartiers sensibles: un quotidien sous haute tension -

 

 

Un fonctionnaire de la BAC de Sarcelles posant sur le toit de son commissariat et filmé avec un drône.

 

          Le 13 Avril 2014, zone interdite a diffusé sur sa chaine un reportage à "contre courant" intitulé "BAC contre quartiers sensibles, un quotidien sous haute tension". L'action se déroulait dans deux villes, Lyon et Sarcelles et se targuait de montrer le quotidien intime et professionnel des BACeux.  De la vie de couple où la femme est placée au rang de greluche ménagère jusqu'au portrait viriliste de l'Homme affrontant adolescents en scooter et voleurs de vélos, M6 nous a aussi gratifié en fin d'émission d'un énième débat police/population entre 2 jeunes de la banlieue, un fonctionnaire de l'IGPN et un gradé de la BAC de Strasbourg-Débat qui n'a mené a rien- Au final ce documentaire (diffusé avec l'accord du service communication du ministère de l'intérieur)* qui n'en est pas un, est parfaitement dans la lignée du reste: une éloge la police nationale et un cliché terrible pour les communes en question.

 

          En revanche, les coulisses du film sont intéressantes....

          Depuis Septembre 2013, nous avions eu vent d'un reportage TV se déroulant à Sarcelles. En Janvier 2014, nous avons reçu un premier mail où une journaliste appliquant la méthode de la sangsue, nous a délicatement invité à participer à un reportage pour zone interdite qui aurait pour sujet les dérives de la BAC. Diplomatiquement, nous avons decliné l'invitation. Par la suite en Avril 2014 M6 nous a proposé de participer à un enregistrement pour zone interdite sur les dérives de la BAC.

 

Capture du mail.

 

        En realité, nous disposions de plusieurs identités de fonctionnaires de la BAC de Sarcelles qui nous avaient été transmises dans un passé proche. Parmi eux, quatre fonctionnaires ont retenu notre attention.

- Nicolas Decalf **

- Sebastien Delhomelle

- Michael Moreau

- WIlfried Delelis

 

Wilfried Delelis - BAC de Sarcelles -  avec une bouteille de Label 5 et son arme à la ceinture (service ou hors service???)

 

Michael Moreau - BAC de Sarcelles -

 


          Pendant que Juliette Chapalain et Sébastien Girodon tournaient 24h/24 et 7j/7 avec les équipes de la BAC de Lyon et Sarcelles, on s'est permis de mener notre petite enquête en parallèle. Et puis, la magie du recoupement d'information est arrivée... Alléluia.

 

            En fin de reportage, on peut apercevoir le journaliste Sébastien Girodon, air sérieux, mine intéressée, bras croisés, écouter 2 jeunes parler de la BAC.

 

Sébastien Girodon en arrière plan.

 

          Mais sur une autre photo, on voit le même Sébastien Girodon en Octobre 2013, poser en mode "pote d'un jour, pote de toujours" avec 2 policiers de la BAC de nuit de Sarcelles, caméra à la main, gilet par balles, il est en plein tournage. Sébastien à de bons contacts dans la police, il n'en n'est pas à son premier coup d'essai. C'est un pilier en la matière.

 

Au centre, Sébastien Girodon - journaliste -

Agauche, Sylvain Delhomelle - BAC de Sarcelles -

A droite, Nicolas Decalf - BAC de Sarcelles

 

 

          Le fait que des reporters soient très proches du milieu sécuritaire et judiciaire n'est pas une découverte. En revanche, vouloir faire une investigation sans concession avec un journaliste dont la neutralité est plus que douteuse, on ne qualifie plus cela du journalisme mais la promotion d'un corps de métier, bref de la com.

 

          Lorsque des médias essaieront de nous berner en nous vendant un produit qui au final et l'inverse de ce qui a été vendu, qu'ils sachent au minimum que nous savons agir en finesse et nous connaissons vos méthodes d'abordage. Ce fut quand même un plaisir de discuter avec vous........

 

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* Les images tournées par les équipes de journalistes embarquées avec la police ou la gendarmerie passent  par les services du Ministère de l'Intérieur officiellement pour s'assurer qu'elles ne tombent pas sous le coup de la loi ou pour s'assurer qu'elles ne vont pas  entraver à des enquêtes en cours. C'est également le MInistère de l'Intérieur qui donnent son accord aux médias pour suivre les forces de l'ordre dans leur travail. Il n'y a pas de place à l'improvisation.

 

** Nicolas Decalf est le portrait type du fonctionnaire de police. Homme blanc de 32 ans, issue d'une petite bourgade provinciale minière dans le Pas-de-calais, Nicolas travaille à Sarcelles depuis plusieurs années. Comme pour tous, il a fait le choix de rentrer à la BAC. Fan des sports de combat, il pratique lui-même le MMA. Le prénom Nicolas représente 2,3% des prénoms dans la police nationale soit la 9ème position. Depuis sa naissance et jusqu'a sa prise de fonction comme gardien de la paix, Nicolas Decalf n'a jamais connu les cités d'Ile-de-France.