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Communiqué suite aux évènements parisiens du 19 juillet 2014

dimanche 20 juillet 2014 à 17:20

          Ce samedi 19 juillet 2014 devait avoir lieu une manifestation dite "de soutien au peuple palestinien" à Barbès. Ce genre de manifestation, pour une partie d'entre nous n'a jamais été notre fort et ne le sera sans doute jamais. Voir au même endroit des fans de Dieudonné et Soral, des groupes complotistes, des intégristes islamistes, des militants du PIR, des membres du front de gauche, de la CNT et du NPA, des anarchistes, des communistes...... est un cocktail exclusif et d'une certaine rareté. Derrière la façade de l'antisionisme se cache très clairement l'antisémitisme où l'alliance brun-vert-rouge n'a jamais aussi bien porté son nom. Le  militant de gauche est prêt à trouver le premier allié venu pour se refaire une santé......On pense à notre cher facteur Olivier Besancenot. Comment des partis de gauche peuvent-ils se rendre dans des manifestations communautaristes ou des "morts aux juifs", des "vive le hamas" ou encore des "Allah akbar" sont prononcés par des individus au moins sulfureux, au plus haineux??

 

          Différentes photos nous ont été envoyées sur les interpellations survenues en marge de ces affrontements. Nous ne les diffuserons pas. Elle n'apporte rien. Copwatch Nord-Paris-idf n'a pas pour but de monter une religion ou un état face à un autre. La religion est quelque chose que nous excluons totalement, c'est à la laicité d'avoir le dessus et elle l'aura toujours.

 

          Copwatch Nord-paris IDF apporte de l'information et du renseignement à partir de preuves et non de rumeurs. Pour nous les manifestations ont un but revendicatif. Nous ne nous baladons pas avec des badges sur un manteau en cuir, ni avec une canette de Grafenwalder à la main. Il est donc inutile de nous transmettre des informations pour ce type de manifestation.

 

          Copwatch n'a pas non plus pour vocation d'inciter au meurtre contre des fonctionnaires de police ou gendarmes comme cela à pu être entendu lors de la journée du 19 juillet 2014.

 

          Quelque membres.

 

PS: Bravo à Alternative libertaire pour sa déformation de la verité et son ton paternaliste. Ça y est, c'est le grand soir.........

https://paris.indymedia.org/spip.php?article15591

 

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De Sarcelles à Lyon: Tony Comiti et BACeux, des amis très proches

dimanche 27 avril 2014 à 19:09

 

 

          Délinquance dans le var, un an au coeur du commissariat central de Toulon - Ultra violence, armes lourdes: des policiers dans la tourmente -  Marseille: police d'élite en alerte - Au coeur de l'antigang.... Vous entendez souvent ces titres de reportages "exclusifs" promotionnés par les douces voix de journalistes, avec en arrière plan des teaser dignes de bande annonce de cinéma. Mais savez vous reéllement qui se cache derrière ce marché, qui les produit, comment sont-ils réalisés.... Aujourd'hui, c'est la boîte de production Tony Comiti du nom de son chef Antoine Comiti qui nous a tapé dans l'oeil.

 

          Tony Comiti productions est un dinosaure dans la profession mais aussi LA référence des reportages sensationnels sur les forces de securité. Diffusés par toute les chaines du PAF, les reportages de Tony Comiti font surtout les beaux jours  des émissions "en quête d'action", "appels d'urgences", "zone interdite", "66 minutes", "90 enquêtes"..... Des reportages diffusés de façon indigeste puisque de 2012 à 2014 Tony Comiti prod a distribué à lui seul 28 reportages exclusifs sur les forces de securité (exit les reportages sur les meurtres, la prison ou la justice). 

         Tony Comiti a également su se faire un nom dans la justice. Plusieurs affaires  ont marqué certaines de ces oeuvres. La dernière en date concerne un reportage de 2013 dans zone interdite où ces journalistes auraient promis le ciel à trois migrants dès leur arrivée en France les forçant indirectement à entamer un périple migratoire afin de gagner la France et filmer au plus près leur périple. En 2009, Tony Comiti lui-même a été mis en examen pour "recel de violation du secret de l’instruction" suite à une perquisition chez une personne dans "appel d'urgence" diffusé sur tf1 en 2003.

 

- BAC contre quartiers sensibles: un quotidien sous haute tension -

 

 

Un fonctionnaire de la BAC de Sarcelles posant sur le toit de son commissariat et filmé avec un drône.

 

          Le 13 Avril 2014, zone interdite a diffusé sur sa chaine un reportage à "contre courant" intitulé "BAC contre quartiers sensibles, un quotidien sous haute tension". L'action se déroulait dans deux villes, Lyon et Sarcelles et se targuait de montrer le quotidien intime et professionnel des BACeux.  De la vie de couple où la femme est placée au rang de greluche ménagère jusqu'au portrait viriliste de l'Homme affrontant adolescents en scooter et voleurs de vélos, M6 nous a aussi gratifié en fin d'émission d'un énième débat police/population entre 2 jeunes de la banlieue, un fonctionnaire de l'IGPN et un gradé de la BAC de Strasbourg-Débat qui n'a mené a rien- Au final ce documentaire (diffusé avec l'accord du service communication du ministère de l'intérieur)* qui n'en est pas un, est parfaitement dans la lignée du reste: une éloge la police nationale et un cliché terrible pour les communes en question.

 

          En revanche, les coulisses du film sont intéressantes....

          Depuis Septembre 2013, nous avions eu vent d'un reportage TV se déroulant à Sarcelles. En Janvier 2014, nous avons reçu un premier mail où une journaliste appliquant la méthode de la sangsue, nous a délicatement invité à participer à un reportage pour zone interdite qui aurait pour sujet les dérives de la BAC. Diplomatiquement, nous avons decliné l'invitation. Par la suite en Avril 2014 M6 nous a proposé de participer à un enregistrement pour zone interdite sur les dérives de la BAC.

 

Capture du mail.

 

        En realité, nous disposions de plusieurs identités de fonctionnaires de la BAC de Sarcelles qui nous avaient été transmises dans un passé proche. Parmi eux, quatre fonctionnaires ont retenu notre attention.

- Nicolas Decalf **

- Sebastien Delhomelle

- Michael Moreau

- WIlfried Delelis

 

Wilfried Delelis - BAC de Sarcelles -  avec une bouteille de Label 5 et son arme à la ceinture (service ou hors service???)

 

Michael Moreau - BAC de Sarcelles -

 


          Pendant que Juliette Chapalain et Sébastien Girodon tournaient 24h/24 et 7j/7 avec les équipes de la BAC de Lyon et Sarcelles, on s'est permis de mener notre petite enquête en parallèle. Et puis, la magie du recoupement d'information est arrivée... Alléluia.

 

            En fin de reportage, on peut apercevoir le journaliste Sébastien Girodon, air sérieux, mine intéressée, bras croisés, écouter 2 jeunes parler de la BAC.

 

Sébastien Girodon en arrière plan.

 

          Mais sur une autre photo, on voit le même Sébastien Girodon en Octobre 2013, poser en mode "pote d'un jour, pote de toujours" avec 2 policiers de la BAC de nuit de Sarcelles, caméra à la main, gilet par balles, il est en plein tournage. Sébastien à de bons contacts dans la police, il n'en n'est pas à son premier coup d'essai. C'est un pilier en la matière.

 

Au centre, Sébastien Girodon - journaliste -

Agauche, Sylvain Delhomelle - BAC de Sarcelles -

A droite, Nicolas Decalf - BAC de Sarcelles

 

 

          Le fait que des reporters soient très proches du milieu sécuritaire et judiciaire n'est pas une découverte. En revanche, vouloir faire une investigation sans concession avec un journaliste dont la neutralité est plus que douteuse, on ne qualifie plus cela du journalisme mais la promotion d'un corps de métier, bref de la com.

 

          Lorsque des médias essaieront de nous berner en nous vendant un produit qui au final et l'inverse de ce qui a été vendu, qu'ils sachent au minimum que nous savons agir en finesse et nous connaissons vos méthodes d'abordage. Ce fut quand même un plaisir de discuter avec vous........

 

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* Les images tournées par les équipes de journalistes embarquées avec la police ou la gendarmerie passent  par les services du Ministère de l'Intérieur officiellement pour s'assurer qu'elles ne tombent pas sous le coup de la loi ou pour s'assurer qu'elles ne vont pas  entraver à des enquêtes en cours. C'est également le MInistère de l'Intérieur qui donnent son accord aux médias pour suivre les forces de l'ordre dans leur travail. Il n'y a pas de place à l'improvisation.

 

** Nicolas Decalf est le portrait type du fonctionnaire de police. Homme blanc de 32 ans, issue d'une petite bourgade provinciale minière dans le Pas-de-calais, Nicolas travaille à Sarcelles depuis plusieurs années. Comme pour tous, il a fait le choix de rentrer à la BAC. Fan des sports de combat, il pratique lui-même le MMA. Le prénom Nicolas représente 2,3% des prénoms dans la police nationale soit la 9ème position. Depuis sa naissance et jusqu'a sa prise de fonction comme gardien de la paix, Nicolas Decalf n'a jamais connu les cités d'Ile-de-France.

 

 

1er janvier 2012 - "WISSAM ON TOUBLI PAS FRERE"

mardi 31 décembre 2013 à 18:48

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Graff de colère réalisé le 10 janvier 2012 - quartier insurgé de la Gauthière.

 

QUAND LES POLICIERS GACHENT LA FETE...

 

Aux premières heures de l'année 2012, dans le quartier clermontois de la Gauthière, Wissam El Yamni fêtait la nouvelle année avec quelques amis d'enfance, sur le parking du coccimarket. Un autoradio diffusait de la musique, on se partageait une bouteille de vodka, l'atmosphère était détendue. Pas d'excès, pas de tapage, juste un moment convivial aux pieds d'une cité HLM ordinaire [1].

 

Vers deux heures trente du matin, la police reçut semble-t-il un appel provenant du téléphone portable de Wissam et signalant la présence d'un corps inanimé sur la chaussée. Deux (ou peut-être trois) voitures se rendirent sur place, où un véhicule de pompiers les rejoignit également.

 

Les véhicules, parmi lesquels au moins deux équipages de l'unité cynophile, arrivèrent à proximité du parking par la rue de l'Aiguillade. Tandis que les pompiers étaient renvoyés à la caserne, l'un des véhicules de police essuya un jet de pierre qui rebondit sur la vitre. Wissam, identifié comme l'auteur du jet de projectile, fut alors pris en chasse par des agents de police, fuyant en direction de l'école Jean de la Fontaine. La suite reste confuse et le déroulé des faits varie selon les témoignages, bien qu'un certain nombre d'éléments concordent.

 

Rattrapé à l'angle des rues du Colombier et Grande Combaude (200m plus loin), Wissam fut frappé une première fois au visage par un policier de l'unité cynophile avant de chuter au sol, puis reçut un second coup dans le thorax. Dans un laps de temps très court et alors que Wissam était déjà au sol et menotté, au moins huit autres véhicules de police (deux voitures de police secours, trois de la BAC, deux de la section d'intervention et deux autres de l'unité cynophile) vinrent stationner sur le parking de l'école Jean de la Fontaine. Quand les amis de Wissam arrivèrent alertés sur les lieux, ils y trouvèrent un grand nombre de policiers (l'analyse des faits en révélera près de vingt-cinq) visiblement rigolards, fumant et écoutant de la musique funk. L'explication la plus plausible étant qu'ils avaient eux aussi fêté la nouvelle année au commissariat avant de partir en intervention. Depuis les immeubles avoisinant, d'autres témoins décriront une scène similaire. Les policiers évoqueront l'utilisation de chiens pour interrompre Wissam dans sa course. Et d'autres témoins diront que les policiers lancèrent un décompte à haute voix avant de frapper Wissam : d'humeur festive, certains policiers semblaient vouloir se défouler sur le jeune homme.

 

Finalement menotté et visiblement inconscient, il fut placé sur la banquette arrière de la Ford Mondeo blanche de la brigade canine. Au cours du transport, qui dura entre 3 et 5 minutes, le policier présent à l'arrière avec Wissam le redressa dans un premier temps pour libérer de la place, puis le plaqua contre la vitre pour le maintenir tranquille. Trouvant cette posture inconfortable et cherchant à immobiliser totalement Wissam, le policer appliqua alors, si l'on en croit la version policière, la bonne vieille méthode du « pliage » enseignée autrefois à l'école de police, mais interdite depuis par une circulaire du 17 juin 2003 (suite à la mort par étouffement de Getu Hagos, un jeune Ethiopien sans-papiers, lors d'une expulsion le 16 janvier 2003). Voir plus loin les conclusions du légiste.

 

 

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Plan de situation : 1/ lieu où se trouvaient Wissam et ses amis - 2/ lieu où Wissam a été interpellé.

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Mais en vérité, personne hormis les policiers ne saura exactement ce qu'il s'est passé dans les minutes qui ont précédé son arrivée au commissariat de la rue Pélissier, ainsi que durant celles qui ont suivi, pour que Wissam se retrouve inanimé, sans ceinture et le pantalon baissé au niveau des chevilles, allongé à plat ventre sur le sol du couloir qui mène aux cellules de garde-à-vue. L'un des policiers qui le sortit du véhicule dira pourtant que Wissam « avait les jambes pendantes et pesait de tout son poids ». Et aucun PV de notification de garde-à-vue ne fut rédigé...

 

Il semble que dans ce laps de temps, le capitaine Fabrice B., également présent à la Gauthière lors de l'interpellation, aurait procédé à un contrôle d'alcoolémie, agissant « conformément aux demandes du parquet », sur tous les autres policiers présents (trois équipages, six policiers seulement). Aucune trace écrite des résultats d'éthylotest n'existe, mais il faut le croire sur parole : tous ses hommes étaient à 0,00 mg d'alcool par litre de sang, irréprochables. Ce sera d'ailleurs le seul procès verbal de l'officier qui sera versé au dossier, comme s'il n'avait jamais été présent sur les lieux de l'interpellation.

 

La trame de l'histoire reprend lorsque l'OPJ, en charge de lui notifier son placement en garde-à-vue, se rendit compte que les mains de Wissam avaient changé de couleur et que son pouls cette fois-ci ne battait plus. Elle se décida à faire appeler les secours. L'heure est incertaine, mais il semblerait que les secours (pompiers suivis du SAMU) arrivèrent sur place autour de 3h40, réanimant Wissam qui venait de subir un arrêt cardiaque. Cet arrêt aurait duré entre 10 et 40 minutes selon les versions ! En tout état de cause, Wissam fut transporté et admis à l'hôpital d'Estaing, sans que sa famille ne soit prévenue : il semblerait que personne n'avait alors identifié Wissam.

 

Au cours de la matinée, les médecins procédèrent aux premiers examens médicaux. Wissam présentait des ecchymoses au visage et sur le torse (coups), accompagnées en interne de fractures du rocher orbital et des côtes, ainsi que de nombreuses lésions, notamment au cou. Les marques relevées au cou apparaissent dans les comptes rendus médicaux comme des marques de compression manuelle, autrement dit de strangulation. Les médecins firent également des analyses sanguines et urinaires révélant un faible mélange d'alcool (1,58g/L), de cannabis et de cocaïne.

 

Pour une raison indéterminée, ce n'est que vers 16 heures que la famille de Wissam fut informée de son état. Wissam avait déjà été admis en soins intensifs et placé en coma artificiel.

 

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Commissariat de la rue Pélissier, fermé en 2013.

 

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Le 2 janvier 2012, l'IGPN ouvrit une enquête et récupéra le dossier médical, ainsi que les images de vidéo-surveillance du commissariat. A ce stade, les médecins prirent à leur tour des clichés photographiques du corps de Wissam. La famille quant à elle, alertée par le personnel médical, prit des photographies des lésions le 3 janvier. Mais les lésions constatées le premier jour avaient déjà commencé à s'estomper, le coma n'empêchant pas la cicatrisation.

 

LES HABITANTS LAISSENT ECLATER LEUR COLERE

 

Du 2 au 10 janvier 2012 eurent lieu plusieurs soirées de révolte dans les quartiers périphériques de Clermont Ferrand. La nouvelle de l'agression de Wissam avait couru et les habitants manifestèrent leur colère en brûlant des voitures et des bâtiments publics. Les médias s'empressèrent de médiatiser les émeutes urbaines, sans chercher à en dire davantage sur les faits à l'origine du grabuge. Ce fut l'occasion encore une fois pour les édiles politiques de se scandaliser de la violence des quartiers, tout en occultant la violence quotidienne exercée par les forces de l'ordre sur leurs habitants. Plus de 400 policiers et gendarmes furent déployés dans les quartiers de la Gauthière, de Saint-Jacques et de Croix de Neyrat, épaulés par deux hélicoptères, l'un équipé d'une caméra thermique, l'autre d'un projecteur. Ainsi, le tabassage de Wissam devait devenir un nouveau prétexte pour aller faire la guerre aux banlieues. Et les journalistes de faire le décompte inutile des véhicules incendiés, comme pour juger de l'intensité de la révolte au regard d'éléments purement matériels. En guise de bilan non matériel, la répression aboutit sur l'arrestation de plus de vingt personnes, dont certaines furent jugées et condamnées à plusieurs mois de prison ferme. Mais on ne guérit pas la colère du peuple à coups de bâtons...

 

Le 6 janvier 2012, le procureur de la République Gérard Davergne ouvrit une information judiciaire pour « violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique » à l'encontre des deux agents de l'unité cynophile à l'origine des premiers coups et du transport vers le commissariat, Arnaud P. et Pascal F. (formateur), 33 et 44 ans. Le dossier d'instruction fut confié aux juges d'instruction Fabienne Hernandez et Jean-Christophe Riboulet. De son côté, la famille El Yamni choisit Me Jean-François Canis et Me Jean-Louis Borie pour les défendre.

 

WISSAM DECEDE, SON CORPS EST CONFIE AUX LEGISTES DE SAINT-ETIENNE

 

Le 9 janvier 2012 vers 17 heures, Wissam décéda sans être sorti du coma, amenant les juges d'instruction à requalifier les motifs de poursuites en « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Le journal local La Montagne informa ses lecteurs que les policiers incriminés n'étaient pas suspendus, mais seulement « mis en congés », tandis que le syndicat de policiers Synergie prenait déjà fait et cause pour ses collègues, se fendant d'un communiqué exhortant « la cohorte des petits inquisiteurs de salons à s'abstenir de lyncher médiatiquement les policiers incriminés ». Et le ministre de l'intérieur d'ajouter, que « s'il y avait eu interpellation difficile, elle n'était pas le fait des policiers ». Comme dans toutes les affaires du même genre, on entra bientôt dans la phase de discréditation de la victime...

 

Le 11 janvier 2012, Clermont Ferrand manquant visiblement d'experts légistes, le corps de Wissam fut transmis à Saint-Etienne (135 km) pour procéder à une pré-autopsie. Celle-ci fut alors confiée à Sébastien Duband et Carolyne Bidat, experts en autopsie et thanatologie au service de médecine légale de l'hôpital Bellevue, CHU de Saint-Etienne [2]. Mais à ce moment de l'enquête, ni le dossier médical de Wissam, ni les photographies prises à l'hôpital de Clermont Ferrand ne furent transmis aux légistes. L'autopsie allait donc être réalisée sans réellement tenir compte de tous les éléments survenus entre le 1er janvier et la mort de Wissam après huit jours de coma, et reposer essentiellement sur les conclusions réalisées post-mortem et à partir de clichés photographiques réalisés les 10 et 11 janvier (cotes D146 et D168 du dossier d'instruction).

 

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Prise de parole du père de Wissam lors d'un rassemblement.

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Entre temps, le Comité Vérité et Justice se constitua autour des proches de Wissam, multipliant les rassemblements et réunions d'information pour mobiliser autour de sa mort : marche de 500 à 600 personnes le 7 janvier, rassemblement de 500 personnes le 10 janvier devant le centre commercial de la Gauthière, marche de 1500 à 3000 personnes le 14 janvier jusque devant la préfecture de région, réunion publique réunissant plus d'une centaine de personnes le 20 janvier à la salle Leclanché, rassemblement d'une centaine de personnes le 27 janvier devant le Palais de Justice de Clermont-Ferrand, rassemblement de 150 à 300 personnes le 11 février devant le commissariat de la rue Pélissier, projection-débat le 15 février à la faculté de lettres, happening de 120 personnes devant la préfecture le 14 avril, etc.

 

LES RAPPORTS DES LEGISTES ET DE L'IGPN CONCLUENT A UNE MORT PAR « PLIAGE »

 

Dés le 24 janvier 2012, le procureur Davergne rendit publiques les conclusions du rapport provisoire d'autopsie. L'expert Sébastien Duband, qui n'avait pas daigné prendre en considération les observations des médecins ayant ausculté Wissam dés son admission à l'hôpital le 1er janvier, conclut à une mort résultant de la « compression des artères carotides internes par des apophyses styloïdes crâniennes anormalement longues chez la victime », suite à un « maintien en hyperflexion » provoquant un « hypodébit sanguin artériel cérébral à l'origine d'une perte de connaissance ». Cela signifiait donc que Wissam serait mort suite à un « pliage », position qui aurait amené des segments osseux de son crâne à comprimer ses artères et ralentir la circulation sanguine au point d'interrompre l'irrigation de son cerveau et d'engendrer une perte de connaissance. La mort de Wissam devenait donc subitement le résultat d'une malformation naturelle et l'utilisation du pliage fut admise par le policier mis en cause. Par ailleurs, le légiste exclut toute mort traumatique (coups) ou par strangulation, estimant que l'autopsie n'avait « apporté aucun argument en faveur d'un décès d'origine traumatique » et la « superficialité des lésions cervicales n'étant pas en faveur des stigmates de strangulation ». Le légiste semblait ainsi dédaigner la fracture du rocher orbital dû au coup porté au visage de Wissam, coup que les policiers eux-mêmes ne nièrent pas avoir donné. Il reprenait également la version policière attribuant les lésions à des « frottements de vêtements » lors des mesures de contention (pliage), aussi incohérente qu'apparaisse cette version des faits. La mort par overdose alcoolique ou de drogues est également exclue par le rapport.

 

Immédiatement, les proches de Wissam mirent en doute les conclusions fébriles du légiste. Les photographies prises dés le troisième jour, et malgré la cicatrisation déjà entamée, montraient clairement des marques de strangulation, ainsi qu'un épanchement sanguin remontant jusque sous l'oreille (ressemblant sans s'y tromper à une veine éclatée).

 

Le 30 janvier 2012, l'IGPN rendit à son tour son rapport, reprenant sans surprise les conclusions de l'expertise légale, précisant cependant que la technique du pliage « ne faisait pas partie des gestes techniques professionnels en intervention enseignés dans les écoles de police » (en tous cas depuis 2003). Elle alla même jusqu'à affirmer que « rien ne permettait de penser que les conditions de l'arrestation avaient été irrégulières », et cela en dépit des nombreux témoignages à charge pour les policiers, notamment des voisins ayant assisté directement à la scène depuis leurs fenêtres.

 

En février, le Défenseur des Droits Dominique Baudis se saisit de l'enquête en cours.

 

LE LEGISTE SE CONTREDIT ET INCRIMINE LA CONSOMMATION DE DROGUES

 

Le 23 mars 2012, les deux juges d'instruction remirent le rapport définitif d'autopsie, qui ne changea pas de version et confirma la mort par pliage. Dans la foulée, la famille de Wissam refusa ces conclusions et demanda une contre-expertise, mettant en cause la datation des photographies utilisées pour l'expertise et apparaissant dans le dossier d'instruction sous les cotes D146 et D168, celles-ci ayant été prises alors que les lésions sur le corps de Wissam avaient déjà partiellement cicatrisé.

 

Le même médecin légiste de Saint-Etienne fut alors chargé de procéder à la contre-expertise de sa propre expertise et changea subitement de version, imputant désormais la mort de Wissam à une intoxication cardiaque provoquée par la consommation de drogues ! Et les médias se saisirent immédiatement de cette information plus que douteuse, contribuant à dédouaner un peu plus les policiers tout en salissant la mémoire de Wissam.

 

LES POLICIERS REPRENNENT LEUR SERVICE, WISSAM EST RENDU A SA FAMILLE

 

Les deux policiers incriminés purent donc reprendre leur travail sans être inquiétés des conséquences de leur geste.

 

Le 10 juin 2012, le corps désormais mal conservé de Wissam fut cette fois transféré au CHRU La Miletrie de Poitiers (250 km) pour une autopsie complémentaire, alors qu'il ne pouvait guère livrer plus d'éléments à ce stade que trois à six mois plus tôt. Les examens furent réalisés par Michel Sapanet [3], expert en chirurgie maxillo-faciale et stomatologie, et Jean-Yves Poupet [4], expert en médecine générale. De l'aveu même des légistes, le corps en putréfaction ne permettant aucune analyse fiable, l'autopsie fut réalisée sur dossier. En deux jours, nos « experts » eurent donc le temps de procéder aux examens nécessaires et encore une fois les cotes D146 et D168 (photographies prises après les neuf jours de coma) servirent de support à leurs conclusions.

 

Le corps de Wissam pu enfin être rendu à sa famille, qui s'organisa pour le faire inhumer au Maroc, le pays d'origine de ses parents, immigrés en France dans les années 1970 pour y être employés par Michelin.

 

IMBROGLIO AUTOUR DU DOSSIER D'INSTRUCTION

 

A l'automne, la famille de Wissam déposa une requête auprès de la chambre d'instruction pour exiger que les photographies produites dans le dossier et datées au 1er janvier par la Sûreté Départementale soient correctement datées et que les véritables photographies prises le 1er janvier soient récupérées et ajoutées au dossier d'instruction. Marwa, la sœur de Wissam, affirma que « ce ne sont pas des photos le premier jour de son hospitalisation. Nous l'avons dit à la juge : sur les photos que nous avons pris le troisième jour, les coups sont beaucoup plus visibles que sur celles des policiers, censées avoir été prises avant ». Autre incohérence : l'OPJ qui avait annexé les trois photographies prises par un policier de l'identité judiciaire avait signalé sur son procès verbal qu'il était en attente de recevoir un album photo complet. Celui-ci ne fut jamais versé au dossier d'instruction. Les policiers plaidèrent une erreur d'écriture : l'album n'aurait en fait jamais existé. Pourtant, ces mêmes policiers avaient affirmé plus tôt avoir pris plusieurs photos le matin du 1er janvier...

 

Le 17 novembre 2012, la chambre d'instruction ordonna finalement aux juges d'instruction de donner suite à toute demande d'expertise de l'appareil photographique des policiers, ainsi que de l'ordinateur ayant servi à envoyer les clichés.

 

Le 3 janvier 2013, soit un an après les faits, la Cour d'Appel de Riom fut saisie concernant les clichés photographiques. Dans le même temps, de nouvelles demandes d'actes avaient été transmises au seul juge d'instruction resté en charge de l'affaire, Fabienne Hernandez ayant été déchargée de ses fonctions en décembre : l'exploitation des images de vidéo-surveillance sur le trajet emprunté par les forces de l'ordre, afin de déterminer le nombre exact de véhicules ayant participé à l'intervention ; les conversations radio entre les voitures de police et le relevé des coordonnées GPS des véhicules ; enfin, de nouvelles auditions de riverains et de policiers présents sur les lieux de l'interpellation. Mais toutes ces demandes d'actes se virent opposer un refus.

 

Lésions au cou de Wissam telles qu'elles apparaissent à J+3 (résorption partielle)

 

Le 9 janvier 2013, 70 personnes se rassemblèrent à nouveau devant le palais de justice, exigeant les conclusions de la contre-autopsie. Les deux policiers n'avaient à ce jour pas été mis en examen, ni entendus par les juges d'instruction. La juge s'était contentée de juger sur les conclusions des experts et de l'IGPN, sans jamais solliciter d'enquête contradictoire.

 

LES LEGISTES DE POITIERS RENDENT LEURS STUPÉFIANTES CONCLUSIONS

 

Le 15 avril 2013, soit un an après la remise du corps de Wissam à sa famille, les deux experts rendirent enfin leurs conclusions, reprenant la version élaborée à la va-vite par Duband lors de sa « contre-expertise ». Wissam fut à nouveau rendu responsable de sa propre mort, son décès étant attribué à la présence dans son organisme de « cocaïne et de cannabis ayant entraîné des troubles de son rythme cardiaque ». De même que leur collègue de Saint-Etienne, les experts affirmèrent que « l'examen des tissus du cou ne montre pas de lésions qui permettent de retenir une strangulation », affirmant même que « le décès s'explique sans intervention d'un tiers. L'interpellation a toutefois pu favoriser ou précipiter la survenue du trouble cardiaque en tant que facteur de stress physiologique ». Les lésions osseuses furent quant à elles qualifiés « d'anciennes », observation réalisée à partir des scanners effectués également à neuf jours des faits. L'allongement de l'intervalle QT [5] serait donc seul responsable de la mort de Wissam et le pliage n'était dés lors plus la cause première du décès.

 

Cette fois encore, la famille rejeta les conclusions hasardeuses des « experts », Poupet et Sapanet n'étant ni l'un ni l'autre experts en cardiologie, ni même en radiologie. Leurs interprétations ne tenaient pas la route, d'autant plus qu'elles entraient en contradiction totale avec les conclusions de la première autopsie. Les avocats de la famille El-Yamni déclarèrent alors : « Les taux de cannabis (0,5ng/mL) et de cocaïne (4ng/mL) relevés lors de l'analyse toxicologique sont très en deçà des seuils minimaux de détection utilisés pour le dépistage routier. Ces seuils réglementaires sont de 1ng/mL pour le THC [6] et de 50ng/mL pour la cocaïne, ce qui signifie qu'en dessous la personne n'est plus sous influence significative. La thèse d'un arrêt cardiaque causé par la prise de stupéfiants ne tient pas. »

 

La famille demanda le rapport complet afin de le soumettre à des cardiologues professionnels. C'est ainsi que ces conclusions furent transmises au chef du service de cardiologie au CHU de Clermont-Ferrand, qui les contesta en bloc : l'allongement de l'intervalle QT ne se traduit pas forcément par la mort et ne permet pas de conclure quoi que ce soit. Ce n'est pas parce que des personnes meurent suite à un allongement de l'intervalle QT que tous les allongements de l'intervalle QT aboutissent forcément sur un décès. Et encore, il est fortement probable que l'allongement de l'intervalle QT ait été la conséquence du traitement thérapeutique appliqué à Wissam deux heures plus tôt.

 

LES AUTORITES ET LA JUSTICE DESERTENT LE DOSSIER EL-YAMNI

 

Plus d'un an après les faits, la police clermontoise se dota d'un nouveau directeur départemental de la Sécurité Publique, Marc Fernandez, et fit fermer le commissariat de la rue Pélissier pour en inaugurer un nouveau, avenue de la République, en mars 2013 en présence du ministre de l'intérieur Manuel Valls, qui profita de l'occasion pour dénoncer les violences urbaines commises suite à l'interpellation de Wissam. Le discours, bien rôdé, permit de recentrer le débat sur la délinquance des quartiers pour mieux faire oublier la violence des forces de l'ordre. En septembre, le juge d'instruction Jean-Christophe Riboulet quitta ses fonctions à son tour, laissant son poste vacant.

 

Les autorités voudraient enterrer l'affaire El-Yamni, elles ne s'y prendraient pas mieux...

 

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QUELQUES LIENS

 

http://www.liberation.fr/politiques/2013/04/16/affaire-wissam-el-yamni-sa-mort-serait-due-a-un-cocktail-toxique_896556

http://www.liberation.fr/societe/2013/01/08/un-an-apres-le-deces-suspect-de-wissam-el-yamni-la-famille-en-quete-de-verite_872519

http://www.liberation.fr/societe/2012/01/14/wissam-el-yamni-les-ombres-de-la-derniere-heure_788320

http://www.politis.fr/Apres-la-bavure-l-impossible-quete,23755.html

http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/06/15/mort-apres-une-interpellation-a-clermont-ferrand-le-corps-de-wissam-el-yamni-rendu-a-la-famille-six-mois-apres_1719486_3224.html

http://www.lamontagne.fr → « recherchez : wissam el yamni »

 

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EXERCICE D'INTERPRETATION PAR UNE SOURCE ELOIGNEE DU DOSSIER

 

Certains éléments pourraient laisser penser que Wissam, allongé et entravé à l'arrière de la voiture de l'unité cynophile, juste après avoir été tabassé par plusieurs policiers, n'avait pas envie de se montrer coopératif avec ceux qui venaient de l'humilier. Il aurait pu alors remuer et tenter de résister à son interpellation, par peur des conséquences par exemple, ce qui au regard de la suite et d'autres affaires similaires, paraîtrait légitime. Il serait également plausible que le policier assis sur lui, ne sachant pas comment maintenir Wissam tranquille, aurait à un moment donné choisi de lui retirer sa ceinture, puis de l'utiliser pour enserrer son cou et maintenir sa tête immobile (improvisation d'un « moyen de contrainte/contention et de régulation phonique » semblable à celui proposé dans la fiche technique n°01 du désormais célèbre « manuel de l'escorteur » de la Police aux Frontières [7], sans avoir tout à fait la maîtrise de ses actes. Rappelons à ce sujet que le second policier, alors au volant du véhicule, est lui-même formateur. L'institution policière aurait eu a posteriori le bon réflexe d'accuser un protocole d'intervention (le fameux « pliage ») autrefois validé par l'Etat, afin de prétexter un incident ou un dommage collatéral du à la faible constitution de la victime ou au fait qu'elle était « sous l'effet de stupéfiants », avec l'argument implicite : tout le monde ne meurt pas d'une technique de contention. Il suffirait ensuite de salir la mémoire de la victime en fouillant ses éventuels antécédents judiciaires (pour Wissam, une banale affaire d'alcoolémie au volant), faiblesses physiques (cardiaques ou génétiques) et pourquoi pas une certaine propension à la débauche (consommation de drogues). Ça n'aurait en tout cas pas été la première fois qu'une victime de la police est transformée en coupable, le ministère de l'intérieur et le ministère public étant coutumiers de ce genre de procédés...

 

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INTERROGATIONS

 

Pourquoi la version policière (et du Ministère de l'Intérieur) est-elle si prompte à admettre que la mort pourrait être due à l'utilisation d'une mesure de contention interdite ? N'est-ce pas un aveu factice pour dissimuler des faits encore plus gênants ou plus difficiles à admettre ? Une mort par strangulation par exemple ?

 

Comment faut-il comprendre que Wissam aie pu rester ainsi inanimé durant de longues minutes, de surcroît dans un endroit du commissariat dépourvu de caméra de vidéo-surveillance ?

 

Qu'est advenue la ceinture noire que Wissam portait sur la vidéo tournée quelques heures avant son interpellation ? Comment justifie-t-on le fait que Wissam se retrouve pantalon baissé sur le sol du commissariat et qu'aucune ceinture n'apparaisse dans sa fouille ?

 

Comment se fait-il que le procès verbal d'intervention dressé par le capitaine Fabrice B. ne permette pas d'établir le nombre précis de policiers et de véhicules présents sur les lieux de l'interpellation?

 

On sait par le personnel médical que la Sûreté Départementale a pris des photographies des lésions de Wissam au cours des premières heures de son admission à l'hôpital. Que sont devenues ces photographies, qui n'apparaissaient toujours pas dans le dossier d'instruction un an après les faits ?

 

Comment se fait-il qu'un procès verbal daté du 1er janvier fasse mention de clichés photographiques pris visiblement APRES ceux des médecins le 2 janvier (les lésions y apparaissent moins prononcées) ?

 

Comment se fait-il que les conclusions des rapports d'autopsie ne reposent presque que sur les cotes D146 et D168, alors qu'il s'agit de photographies prises après le décès et neuf jours après les faits qui en sont à l'origine ?

 

Comment se fait-il que les juges refusent d'auditionner d'autres témoins et de mettre à disposition des avocats de la famille El-Yamni les enregistrements audio ou vidéo ?

 

Quelle technique d'immobilisation peut amener des vêtements à laisser des lésions aussi marquées au niveau du cou, alors que des médecins urgentistes y voient des marques de strangulation ?

 

Comment se fait-il qu'à aucun moment de l'instruction les policiers responsables du décès de Wissam n'aient été suspendus ?

 

 

 

 

[1] - Une courte vidéo tournée le soir-même en témoigne : http://www.dailymotion.com/video/xnkw0c_les-dernieres-heures-de-wissam-el-yamni_news

[2] - Liste des experts judiciaires auprès de la Cour d'Appel de Lyon.

[3] et [4] - Liste des experts judiciaires de la Cour d'Appel de Poitiers.

[5] - Temps de systole ventriculaire : temps de contraction ventriculaire au cour de laquelle le sang est expulsé vers le système cardio-vasculaire.

[6] - La molécule du cannabis est le tétrahydrocannabinol, dont le sigle est THC.

[7] - Instructions que vous trouverez à cette adresse : https://www.frenchleaks.fr/IMG/pdf/PAF.pdf

 

 

Lambersart, cultivons le bien vivre....avec les voisins vigilants

mercredi 4 décembre 2013 à 18:58

 

Les "oies vigilantes" du quartier de La Cessoie à Lambersart.

 

          Lambersart, banlieue paisible de 28000 habitants est acollée au nord de la métropole Lilloise. Une banlieue où se côtoie les quartiers les plus aisés (l'avenue de l'Hippodrome où des maisons de maître furent construites par la bourgeoisie de l'époque -début 20è siècle- pour le concours de la plus belle demeure), les quartiers "moyens" et les quartiers populaires. Lambersart est dirigé par la droite depuis des décennies. Son maire actuel est Marc Philippe Daubresse également député UMP du Nord.

 

- PETITE PIQURE DE RAPPEL -

 

          Lambersart s'est faite tristement connaître de 2008 à 2012, avec l'implantation de la "vlaams huis" (traduire maison flamande), un lieu où néo-nazis, identitaires et autres reactionnaires avaient pour habitude de se réunir. Les liens entre fonctionnaires de police et cette fameuse vlaams huis ne nous étaient pas inconnus et cela dès la pendaison de crémaillère. 

          Pour vous résumer la situation de la manière la plus simple - En 2008, lors de l'ouverture de la vlaams huis, le forum privé (non visible directement sur internet par l'internaute) des jeunesses identitaires a été infiltré dans le but de récupérer des informations sur cette maison. A cette époque l'un des cadres et trésorier du lieu, le dénommé Edouard Maillet, sous l'autorité du chef Claude Hermant (ancien mercenaire et membre du DPS de la famille Le Pen), se vantait de connaitre plusieurs responsables de la police lilloise, à savoir l'ancien chef de la sureté urbaine de Lille, le chef de la municipale de Lambersart (actuellement retraité), des fonctionnaires et d'avoir des numéros de téléphone portable et le soutien de certains. Pas étonnant au vu du phylloxéra régnant au sein de la DDSP 59 depuis plusieurs années. En 2009, une enquête de la police judiciaire de Lille avait été ouverte suite à ces liens houleux et la possible transmission de données.

          Les liens entre la police lilloise et ces militants les plus durs de la droite extrême se forgeaient également dans le milieu du football lillois et plus précisement dans la frange la plus radicale des supporters du LOSC. Le football appartenant à tous, des amitiés se sont tissées entre ces fameux supporters à l'idéologie d'extrême droite et des fonctionnaires de police hors-service au sein du café la croisure (bar où se réunissent les supporters à Villeneuve d'Ascq).

 

Un autre membre de cette maison flamande, Rémi Maillet (frère d'Edouard Maillet) également supporter du LOSC était en très bon terme avec certains fonctionnaires. En effet, Rémi Maillet s'est avéré être l'un des maillons de cette amitié, l'une des sources des transmissions.

 

Nous avons pu identifier un certain nombre de policiers appartenant au commissariat central de Lille et discutant avec ces individus. Si nous n'avons jamais diffusé la tête des fonctionnaires*, cela est du aux manques de preuves pouvant les accabler encore plus. La vlaams huis ayant fermé nous n'avons jamais pu terminer notre travail.

 

Rémi Maillet en 2004, à 14 ans (en voyage de classe en italie)

 

Rémi Maillet en 2010, à 20 ans, crâne rasé au centre de la photo (Lille).

 

Cette maison étant fermée depuis presque deux ans, Lambersart est retombée dans l'anonymat.

 

cliquer droit sur l'image pour agrandir

Image extraite du forum privé Bokassa des Jeunesses identitaires. Le dernier paragraphe est la partie la plus intéressante. malgrès quelques approximations dans la linguistique policière

 

Edouard Maillet au centre de la photo - trésorier de la vlaams huis

 

Nous mettons à disposition en pdf (pièce jointe) l'intégralité de la page. Le forum a été propulsé à partir de ce site:

http://www.phpbb.fr/

Autant vous dire que même supprimé, le forum est encore sur les serveurs de la boîte . Les IP également. Bien évidemment aucune précaution de cryptage n'a été mise en place.

*Les fonctionnaires ont juste été placés pèle mèle dans les bases de données sans indications particulières.

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- DE LA VLAAMS HUIS A LA POLITIQUE ULTRA SECURITAIRE DE LAMBERSART -

 

 

          Mais depuis Novembre 2012, cette commune s'est dotée d'un dispositif en vogue depuis plusieurs années en France, les voisins vigilants. Cette méthode anglo-saxonne (qui est l'inverse du copwatching) s'est donné pour but la surveillance mutuelle entre voisins du même quartier afin d'éviter les cambriolages et dénoncer auprès des forces de l'ordre les personnes pouvant paraître suspectes aux yeux de ces habitants. Ce dispositif est l'équivalent du projet de citoyens volontaires (sous la présidence de Nicolas Sarkozy), sorte de patrouille citoyenne en civil menant des rondes dans certains lieux et chargée de transmettre des informations aux forces de l'ordre. Ce projet ne fut mis en place qu'à titre d'expérience et jamais appliqué à grande échelle. Il donnait l'impression  d'une milice. Contrairement aux citoyens volontaires, les voisins vigilants sont plus crédibles aux yeux d'une partie de la population.

             Cette stratégie de surveillance est plus cachée, plus discrète, plus vicieuse. Le voisin qui surveille fait plus penser à un corbeau, un charognard guettant la suspicion, un paranoiaque de l'ennemi intérieur. On ne le voit jamais ou très peu. Il est monsieur ou madame tout le monde. Pour la police et la gendarmerie en revanche, il s'agit de sources précieuses d'informations et de contact. Il ne faut surtout pas dire délation mais collaboration forces de l'ordre/population. La syntaxe sécuritaire est importante. Régulièrement, des réunions de quartier ont lieu en présence des forces de l'ordre pour sensibiliser la population à ce phénomène et donc attirer les vocations.

 

             Sur le site des voisins vigilans - http://www.voisinsvigilants.org/ - il est très facile de devenir membre d'une communauté un peu partout en France. Il suffit de s'inscrire, faire quelques manips et hop on est en contact avec une communauté. On parle avec ses voisins. On a également accès aux conseils et applications pour être un bon voisin comme par exemple le language graphique des cambrioleurs ou encore l'attitude à élaborer en cas de cambriolage.

 

Image extraite de l'émission "Envoyé Spécial" de septembre 2013 sur les voisins vigilants. Ci-dessus, des habitants de Villeneuve d'Ascq réunit pour parler sécurité avec la sureté urbaine de Lille. Le quatrième personnage en partant de la droite est le Commissaire Aurélien Cros, chef de cette sureté

 

          Lambersart souhaite également installer une soixantaine de caméras globes dans les rues dans un futur proche.

       

Quleques photos du dispositif voisins vigilants dans le quartiers des Conquérants à Lambersart.

 

Une entrée du quartier

Une autre entrée du quartier

 

 

Quelques rues des Conquérants

 

Quleques photos du dispositif voisins vigilants dans le quartiers de La Cessoie à Lambersart.

 

Vue d'ensemble du quartier

Une entrée à la Cessoie

 

Une rue de La Cessoie

 

          Mais au final, qu'est ce qu'une personne suspecte ? Qu'est ce qu'un comportement suspect ? Bien entendu, il y a une multitude de réponses à ces questions et on imagine déjà les clichés permettant de déterminer un "type" de comportement ou de personne. Pas besoin de faire de dessin. On pourrait imaginer des exemples comme une personne faisant un trou dans son jardin pour y planter des plantes; le voisin vigilant y verra t'il un jardinier en herbe ou un Dupont de Ligonès bis ? Imaginons-nous également une personne en attendant une autre dans sa voiture ; la voisin vigilant y verra t'il un ami en attendant un autre ou alors un éclaireur en repérage pour de futurs cambriolages ?

 

          Ce phénomène est une des nombreuses dérives du système sécuritaire à la française, un retour 70 ans en arrière avec tous les dommages collatéraux que cela comporte. Entre suspicion, rumeur et délation.....A quand un système d'écoute mobile pour savoir ce que font les gens ?

 

 

Catégorie:

Nouvelles dérives extrêmes d'un fonctionnaire de police francilien sur facebook

dimanche 10 novembre 2013 à 19:04

 

"Quand je pense qu'il suffirait de supprimer tous les noirs et les arabes pour qu'il n'y ai plus de racisme"

"Oh bin non pas les chinois, je vais aller où au resto si je les buttes"

"C'est quand la fin du moyen âge...pour les musulmans" (concerne un article sur le halal)

"Ca c'est bon" (concerne un article sur la mort de Clément Méric)

"Ca lui fait la bite, qu'il crève" (concerne un article sur le coma d'une personne suite à un contrôle)

 

          Ces propos ne sont pas ceux de militants d'extrême droite, mais ceux d'un fonctionnaire de police. Agé de 40 ans (ancien militaire), le gardien de la paix Vincent Nardi, membre de la compagnie de sécurisation du Val d'Oise (maintien de l'ordre, police de terrain) a fait l'objet d'une surveillance de notre part depuis près de six mois. Nous avons inspecté la totalité de ses "comptes sociaux". Depuis Mai 2013 et suite à plusieurs recoupements d'informations, de terrain mais aussi numériques, le compte facebook personnel du fonctionnaire de police Nardi a été surveillé quotidiennement. Nous aurions pu nous précipiter comme lors des évènements de Trappes et diffuser nos informations, mais avons préféré éviter de bâcler nos recherches. Au vu du profil tout particulièrement inquiétant de Vincent Nardi, nous avons pris la décision de récolter plus de renseignements sur lui en choisissant de lui laisser la parole. Le résultat est accablant : racisme, propos injurieux, incitation à la haine, violence, remise en cause de son propre organe de contrôle interne (IGPN), absence totale de reserve, non respect du code de déontologie... Son profil est tellement copieux que nous ne pouvons tout y mettre. Vincent Nardi a aussi eu l'occasion de servir au sein de la Police Aux Frontières de Roissy.

 

Vincent Nardi en service avec gilet tactique et LBD prêt à l'emploi.

Le bonnet qu'il porte est en realité une cagoule retroussée pour éviter l'identification en service

 

          Les captures d'écran ci-dessous proviennent directement du compte facebook personnel du fonctionnaire. Tout le monde y passe : musulmans, gens du voyage, asiatiques, Clémént Méric, IGPN... Nous ne publions qu'un échantillon de ce que son compte peut dissimuler d'ineptie et de violence. Si vous voulez en voir plus, vous pouvez le consulter à cette adresse :

 

https://www.facebook.com/vincent.nardi?fref=ts

         

 

 

          Le message ci-dessous nous a aussi particuièrement preoccupé. Il y évoque son projet de créer un compte privé facebook, partagé par des fonctionnaires de police du Val d'Oise pour échanger des photos provenant des fichiers centraux du SIT* dans le but d'identifier, selon ses propos, des personnes impliquées dans les violences urbaines du trocadéro (mai 2013). Cette initiative dépasse largement son cadre professionnel. Il s'agit d'une initiative personnelle, prévoyant le détournement de données gouvernementales à des fins privées de représailles. Nous avons tenter de vérifier l'existence de ce compte privé par différents moyens, mais nous n'avons rien trouvé à ce jour : nous ne savons donc pas si cette page privée existe réellement. Si elle devait exister, on aurait clairement affaire à un fichier occulte ayant pour finalité de permettre de "régler leurs comptes" aux personnes concernées, en dehors de tout cadre juridique légal : une vendetta policière ?

VU - Violence Urbaine

SIT - Service d'Investigation Transversale

Loger - signifie repérer en langage policier

 

          D'un point de vue technique, le compte de l'individu n'a pas été piraté. Régulièrement le contenu du compte a été aspiré. Notre veille a debuté début mai 2013 pour se terminer le 10 novembre 2013. Le fonctionnaire s'est à la fois exprimé pendant ses heures de service mais aussi en dehors.

 

          Nous mettons Manuel Valls face à ses responsabilités, lui qui ne doute pas "du comportement respectueux des forces de l'ordre". Nous sommes parvenu un niveau au dessus des évènements de Trappes. Jusqu'ou cela va t'il aller? Comment de tels propos ont-ils pu échapper à la police des polices?

             Nous communiquerons de nouveaux éléments prochainement.

 

*Le SIT est un service de police basé à Paris et specialisé dans les enquêtes de sérialité concernant la délinquance astucieuse et les violences urbaines. Il a pour objectif non affiché d'inventorier les groupes et personnes susceptibles de correspondre au profil de personnes impliquées dans ces formes de délinquance. Dans les faits, tout le monde et n'importe qui.

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          VIncent Nardi est palcé à la BNPVZ pour incitation à la haine raciale - catégorie 5.