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Présidentielle: les sites des candidats sont hors la loi

mercredi 19 avril 2017 à 20:18

Les candidats à la présidentielle rivalisent de promesses pour « garantir la préservation des données personnelles des Européens » (Macron), obliger les acteurs du web à « informer l’utilisateur s’il fait l’objet d’un profilage et lui permettre de le refuser » (Mélenchon) ou encore créer une obligation de stockage des données personnelles des Français « sur des serveurs localisés en France » (Le Pen). Voire.

En matière de numérique, « cessons d’être à la traîne des géants américains, créons nos leaders européens ! » clame de même François Fillon, dont le site web, protégé par des serveurs US, renvoie aussi des données à Google et Twitter. A l’exception de Poutou et Arthaud, les 9 autres candidats utilisent l’outil de tracking d’audience de Google, mais aucun ne s’en vante, contrairement à ce que Google leur enjoint pourtant de faire.

Et si Macron, Dupont-Aignan et Asselineau ont opté pour un code de suivi respectueux de la vie privée des internautes, les autres candidats utilisent, eux, la version « par défaut« . Et aucun des 9 n’a activé l’option permettant d’anonymiser les données renvoyées à Google.

C’est ce qu’a découvert Ronan Chardonneau, maître de conférences associé à l’université d’Angers, par ailleurs créateur d’une start-up dédiée à l’analyse d’audience respectueuse de la vie privée des utilisateurs, qui se demandait « si des solutions d’analyse d’audience pouvaient être utilisées à des fins d’espionnage économique ou politique ».

Si le site de Marine Le Pen est le seul à mentionner le fait qu’il ait été déclaré à la CNIL, il omet de préciser qu’il renvoie aussi des données à Google et Facebook, mais également, et comme le veut pourtant la loi, de réclamer le consentement des internautes, et de leur permettre de s’y opposer.

De fait, aucun des 11 sites web ne respecte ces obligations légales… Ils pourraient leur en coûter jusqu’à 375 000€ d’amendes. Contactée par L’Express, la CNIL explique que si « des progrès [ont été] réalisés par les partis politiques, la prise en compte demeure insuffisante« , et qu’étant donnée les délais, si elle lançait aujourd’hui une procédure, celle-ci n’aboutirait que trop tard, après les élections. Circulez…