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Internet a été créé par des hippies qui prenaient du LSD

samedi 11 mai 2013 à 15:30

Internet a été créé par des hippies qui prenaient du LSD, sur fond de flower power, de révolution sexuelle, de mouvements de libération (des Noirs, des femmes, des homosexuels aussi). Depuis, il a beaucoup grandi, mais son histoire fut mouvementée, et n'avait jamais vraiment été racontée.

Qui sait, par exemple, qu'en 1995 France Télécom voulait interdire l'Internet ? Manque de bol : la marque Internet avait été déposé par un jeune hacker, habitué à faire mumuse avec les services de renseignement, du temps où il n'y avait pas encore de vigiles dans les supermarchés, pour lancer 3615 Internet.

Dans la foulée, à la télé, la majeure partie des reportages et émissions évoquant le Net ne pouvait s'empêcher d'évoquer le fait qu'il serait truffé de pédophiles et de nazis, au point qu'on inventa le terme de "pédo-nazis" pour qualifier ce marketing de la peur visant in fine à diaboliser cette nouvelle utopie faisant la part belle à la liberté d'expression.

A l'époque, on entendait aussi souvent dire que l'Internet était un problème, parce que les lois ne s'y appliquaient pas, ce qui est tout bonnement faux : il n'y a PAS de "vide juridique" sur l'Internet, mais le répéter permet, a contrario, de faciliter la censure, et l'auto-censure, et de faire adopter des lois anti-Internet.

Autre signe de cette diabolisation : du jour au lendemain, sans raison, on n'a plus parlé de "fraude informatique", mais de "cybercriminalité", pour désigner les mêmes délits. La paranoïa était telle qu'en 1999, une dizaine d'internautes, venus manifester devant le 1er sommet mondial des régulateurs de l'Internet, organisé à Paris par le CSA, firent paniquer le service d'ordre, qui boucla les journalistes à l'intérieur de l'Unesco pour les empêcher d'écouter les arguments des manifestants.

Des histoires comme ça, j'en avais plein, au point d'en avoir fait un webdocumentaire, Une contre-histoire des internets, avec Julien Goetz, développé par l'équipe de J++ et habillé par Loguy. Nous avons interviewé près de 50 personnalités, plusieurs figures historiques de l'Internet, de Louis Pouzin à Julian Assange en passant par John Perry Barlow, Jeff Jarvis, Laurent Chemla ou Valentin Lacambre.

Une contre-histoire de l'Internet, le documentaire réalisé par Sylvain Bergère à partir de toutes ces interviews, qualifié de "conscience politique du net" par l'AFP, sera a été diffusé mardi 14 mai à 22h40 sur Arte, mais vous pouvez déjà le voir en avant-première ce week-end sur telerama.fr, qui nous a gratifié de 2 "T" (ce qui veut dire qu'ils ont "beaucoup" aimé /-) le revoir en #replay :

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Erwan Cario, d'Ecrans.fr, m'avait invité à en parler dans son podcast malheureusement disponible qu'en Flash(TM), occasion de rappeler que l'Internet ne serait rien sans les hackers, qui s'en sont emparés, l'ont détourné, amélioré, façonné, pour nous permettre de nous y exprimer, de partager (parce qu'Internet est une machine à copier, et parce que quand on se parle, on ne se tire pas dessus). Face aux attaques incessantes dont ils faisaient l'objet, des hackers ont commencé à s'organiser pour créer des des médias libres pour une pensée libre et éviter d'en faire un Minitel 2.0, pour défendre nos libertés voire, dans certains pays, contribuer à faire la révolution ou, plus prosaïquement, pour créer des hackerspaces afin de permettre aux bidouilleurs et autres makers de hacker des objets physiques, pour s'amuser :

<script src="http://sa.kewego.com/embed/assets/kplayer-standalone.js"><script defer="defer">kitd.html5loader("flash_kplayer_6927c60974as");

Si vous avez aimé, faites tourner l'info, les vidéos, l'horaire de diffusion du documentaire, venez raconter vos propres contre-histoires de l'Internet sur notre webdoc', ça fera du bien aux internets. Et rendez-vous mercredi sur http://lesinternets.arte.tv/ pour la seconde partie du webdocumentaire, en mode accrochage et restitution.

Voir aussi :
Internet, le meilleur du pire
L’enfer, c’est les « internautres »
Il n’y aurait pas d’Internet sans les hackers
L’internet et les « pédo-nazis » : le best of
Les internautes, ce « douloureux probleme »
¿ ɹǝʞɔɐɥ ʇou ɹo ‘ɹǝʞɔɐɥ (confession d’un bidouilleur)
La guerre aux migrants a fait 18 000 morts (au moins)
Ne dites pas à ma mère que je suis un hacker, elle me croit blogueur au Monde.fr, & reporter au Vinvinteur