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Pesticides: Les abeilles forcées à butiner trop jeunes, provoqueraient le déclin des ruches

mardi 10 février 2015 à 11:38
Pesticides: Les abeilles forcées à butiner trop jeunes, provoqueraient le déclin des ruches

 

Les insecticides ou parasites qui affectent les abeilles adultes forcent les plus jeunes à aller butiner trop précocement ce qui provoque la mort d'un grand nombre d'entre elles et serait un facteur majeur de la disparition soudaine des populations des ruches.

Selon de nouveaux travaux sur ce phénomène encore mystérieux, le fait que les jeunes abeilles soient obligées d'aller butiner de manière trop précoce pour pallier l'insuffisance du nombre d'insectes adultes pourrait entraîner un effondrement de la structure sociale des ruches, expliquent les chercheurs. Leur étude paraît lundi dans les Comptes rendus de l'académie américaine des sciences (PNAS) datés du 9 au 13 février.

 

Les jeunes abeilles doivent prendre le relais plus tôt

De précédentes recherches avaient déjà montré que de telles situations, avec des insectes adultes victimes d'insecticides ou de parasites, contraignaient les jeunes abeilles à aller butiner plus tôt que la normale. Cette nouvelle étude visait à en déterminer les effets physiologiques sur ces insectes et les conséquences sur les colonies. Normalement, les abeilles commencent à butiner à deux ou trois semaines. Mais quand les ruches sont affaiblies par des maladies, un manque de nourriture ou d'autres facteurs qui tuent les abeilles adultes, les jeunes doivent prendre le relais plus tôt.

 

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Les apiculteurs en colère après le rejet d'un texte sur les insecticides

L'Union nationale de l'apiculture française (UNAF) a exprimé lundi sa "colère" après le rejet par le Sénat d'une résolution demandant au gouvernement d'agir au niveau européen pour interdire les insecticides néonicotinoïdes, accusés de décimer les colonies d'abeilles. L'UNAF "s'indigne une fois de plus face à l'inaction volontaire de l'Etat à porter secours à l'apiculture française en extrême difficulté", écrit l'organisation professionnelle dans un communiqué.

Rappelant que "de très nombreuses études scientifiques démontrent pourtant les liens entre la mortalité accrue des abeilles et les insecticides néonicotinoïdes", elle "appelle le gouvernement à interdire sans attendre les pesticides néonicotinoïdes responsables du déclin mondial des colonies d'abeilles." En France, "2014 a été une année noire pour l'apiculture avec une production nationale qui a été la plus faible de notre histoire ! Environ 10 000 tonnes contre 32 000 en 1995", souligne l'UNAF. "A l'exception de l'Ouest et de la Bretagne, qui semblent quelque peu épargnés, dans toutes les régions de France et en particulier dans les grandes régions de production, les récoltes ont affiché une baisse de 50 à 80%", précise-t-elle.

 

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"Risques graves"

La proposition de loi, déposée en juin par le sénateur écologiste Joël Labbé et le député PS Germinal Peiro et rejetée le 4 février par le Sénat, demandait au gouvernement français d'agir au niveau européen pour interdire les insecticides néonicotinoïdes "tant que les risques graves pour la santé humaine, animale et l'environnement ne seront pas écartés". Dans sa "feuille de route" écologiste, présentée le 4 février, le gouvernement a assuré que la France mènerait "au niveau européen une action volontariste" concernant ces insecticides qui font l'objet d'un moratoire partiel dans l'UE s'achevant en juillet.

Ces chercheurs ont attaché des émetteurs radio qui ont permis de suivre les mouvements de milliers d'abeilles durant toute leur vie. Ils ont constaté que celles commençant à butiner très jeunes mouraient plus souvent que les autres lors de leurs premiers vols hors de la ruche.

"Le fait que les jeunes abeilles quittent la ruche plus tôt pour aller chercher du nectar et du pollen est probablement une adaptation à la réduction du nombre d'abeilles butineuses plus vieilles. Et si le taux de mortalité accru persiste trop longtemps, l'équilibre de la population de la ruche peut être compromis avec une accélération du nombre d'abeilles qui périssent et ce avec des conséquences catastrophiques", explique Clint Perry, de la faculté de biologie et de chimie de l'Université Queen Mary à Londres, l'un des principaux co-auteurs de cette étude. "Nos résultats, basés sur un modèle mathématique, suggèrent que de traquer l'âge des abeilles quand elles commencent à butiner pourrait être un bon indicateur de la santé de toute la ruche", ajoute-t-il.

Reproduction des plantes à fleurs

Selon ce scientifique, "ces travaux apportent un éclairage sur les raisons de l'effondrement soudain de certaines colonies d'abeilles, ce qui pourrait aider dans la recherche de moyens pour empêcher ce phénomène", ajoute-t-il. Le syndrome d'effondrement soudain des colonies frappe depuis le début des années 2000 de nombreuses ruches surtout en Europe et aux Etats-Unis, avec dans ce pays des pertes de populations de 30 % à 90 %.

Les abeilles domestiques et sauvages ainsi que les autres pollinisateurs, qui permettent d'assurer la reproduction de 70 à 80 % des plantes à fleurs, sont essentiels pour l'alimentation humaine. Plus de 70 % des cultures, dont quasiment tous les fruits, légumes, oléagineux et protéagineux, épices, café et cacao, en dépendent très fortement. La Maison Blanche avait ordonné en juin 2014 aux agences fédérales de réexaminer les effets des agents chimiques sur les abeilles et les autres pollinisateurs.

 

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