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Pakistan : 141 morts, dont 132 enfants, dans l'attaque de l'école de Peshawar

mardi 16 décembre 2014 à 17:32
Pakistan : 141 morts, dont 132 enfants, dans l'attaque de l'école de Peshawar

L'armée annonce ce soir 141 morts dans l'école de Pshawar, parmi les victimes, 132 enfants !

L'assaut, mené par six assaillants, a été immédiatement revendiqué par le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), principal groupe rebelle islamiste du pays.

'attaque par un commando taliban d'une école de Peshawar (Pakistan) a fait 141 morts, annonce l'armée pakistanaise dans son bilan définitif, mardi 16 décembre. Parmi les victimes, on dénombre 132 enfants. C'est la pire attaque terroriste de l'histoire du pays.

Il aura fallu près de sept heures pour mettre fin au bain de sang. Les combats entre l'armée et les assaillants se sont poursuivis jusqu'à la mi-journée et l'annonce par l'armée de la mort du sixième et dernier assaillant.

Des snipers et des kamikazes

L'assaut a débuté vers 10h30, heure locale (6h30 à Paris), lorsque six talibans déguisés en militaires ont pris d'assaut l'école, située dans les faubourgs de la ville et à la lisière des zones tribales. Près de 500 élèves, la plupart âgés de 10 à 20 ans, étaient alors présents. On ne savait combien étaient toujours sur place en milieu d'après-midi, faisant craindre un bilan encore plus lourd.

 

(France 2)

 

L'assaut a immédiatement été revendiqué par le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), principal groupe rebelle islamiste du pays, qui a indiqué vouloir ainsi venger l'offensive militaire en cours contre lui dans la région. "Nous avons mené [cette attaque] après une enquête qui a indiqué que les enfants de plusieurs hauts responsables de l'armée étudient dans cette école", a expliqué Muhammad Khurasani, un porte-parole des talibans pakistanais, en revendiquant l'attaque. "Nous avons envoyé six hommes pour cette attaque, dont des snipers et des kamikazes bardés d'explosifs", a-t-il précisé.

Les talibans visent les civils plutôt que les militaires

Selon des témoins, les assaillants sont passés de classe en classe pour abattre les enfants, et au moins un a fait exploser la bombe qu'il portait sur lui. L'armée, très présente dans cette ville régulièrement visée par les rebelles, est rapidement intervenue.

 

Un militaire pakistanais en position au dessus le l'école attaquée, à Peshawar (Pakistan), le 16 décembre 2014. 
Un militaire pakistanais en position au dessus le l'école attaquée, à Peshawar (Pakistan), le 16 décembre 2014.  (AFTAB AHMED / AFP)

 

Beaucoup d'élèves et de professeurs ont été évacués rapidement évacués par l'armée, alors que les combats se poursuivaient dans les bâtiments de l'école.

 

Enfants et professeurs ont été évacués par l'armée, alors que les combats se poursuivaient dans l'enceinte de l'école. 
Enfants et professeurs ont été évacués par l'armée, alors que les combats se poursuivaient dans l'enceinte de l'école.  (A MAJEED / AFP)

 

"Cette attaque est une opération à la fois tactique et militaire. Les rebelles savent qu'ils ne peuvent frapper l'armée chez elle car ils n'en ont pas la capacité et qu'elle est bien préparée", a déclaré Talat Masood, un général à la retraite spécialiste des questions de sécurité. "Ils visent donc des cibles molles en espérant que cela aura un fort impact, notamment psychologique, sur la population. Les talibans espèrent qu'en visant les enfants, ils feront baisser le soutien aux opérations militaires contre eux."

Hollande apporte son soutien au Pakistan

"Aucun mot ne peut qualifier l'abjection d'une telle attaque contre des enfants dans leur école", a déclaré François Hollande qui dénonce "avec la plus extrême fermeté [cette] ignoble attaque". Le président français assure également que "la France apporte son soutien au gouvernement du Pakistan dans la lutte contre le terrorisme".

Source

 

Attaque de Peshawar : "Allez chercher les enfants pour les exécuter"

 

Un jeune rescapé de l'attaque d'un commando islamiste contre une école pakistanaise, raconte son traumatisme et la violence des talibans.

"L'un des talibans a crié : il y a un tas d'enfants cachés sous les bancs, allez les chercher pour les exécuter", raconte, encore horrifié, un jeune rescapé de l'attaque d'un commando islamiste contre une école pakistanaise qui a fait plus de 130 mots. Alité à l'hôpital Lady Reading de Peshawar, métropole du nord-ouest pakistanais,Shahrukh Khan, 16 ans, assistait à une formation sur les choix de carrière dans l'auditorium de son école, fréquentée par des jeunes de 10 à 20 ans, lorsqu'un commando de talibans vêtus comme des paramilitaires a fait irruption mardi matin.

"Quelqu'un a aussitôt crié de nous coucher par terre et de nous cacher sous les pupitres", souffle-t-il, traumatisé par l'attaque, l'une des plus sanglantes de l'histoire du Pakistan, pays pourtant abonné aux attentats islamistes. Les insurgés ont ensuite crié "Allahou Akbar" (Dieu est grand, NDLR) avant d'ouvrir le feu sur les enfants. "Puis, l'un des talibans a crié : il y a un tas d'enfants cachés sous les bancs, allez les chercher pour les tuer", témoigne-t-il. 

"Mon corps tremblait, j'ai vu la mort de si près"

Couché au sol en faisant semblant d'être mort, Shahrukh, un géant de près de deux mètres, a vu des bottes noires se rapprocher de lui, un taliban traquant les étudiants sous les bancs. Puis, un insurgé lui a tiré des balles dans les deux jambes, juste au-dessus des genoux. L'adolescent s'est mordu de douleur. "J'ai retroussé ma cravate, et l'ai mise dans ma bouche pour ne pas crier. L'homme aux grosses bottes, lui, continuait de cribler de balles les étudiants. Et moi, j'étais étendu sur le sol, les yeux fermés, attendant d'être à nouveau fusillé", confie-t-il. "Mon corps tremblait, j'ai vu la mort de si près, je n'oublierai jamais ces grosses bottes noires, c'était comme si c'était la mort elle-même me traquait", dit-il encore tremblant.

Les talibans du TTP, en lutte depuis plus de sept ans contre le gouvernement pakistanais et responsables de la tentative de meurtre contre la jeune Malala, ont affirmé avoir lancé cette attaque contre l'École publique de l'armée pour "faire vivre" leur "souffrance" aux soldats pakistanais. L'armée pakistanaise a lancé en juin une vaste opération contre les sanctuaires talibans et de groupes liés àal-Qaida dans les zones tribales du Nord-Ouest, frontalières de l'Afghanistan, déjà bombardées depuis une décennie par les drones américains. 

 
 

"Je suis aussitôt retombé à cause de mes blessures"

Après avoir tué au moins 130 personnes, le commando a quitté l'auditorium de cet établissement fréquenté par des enfants de militaires, mais aussi de civils. Après leur départ, "je suis resté couché au sol quelques minutes. Puis, j'ai tenté de me lever mais je suis aussitôt retombé à cause de mes blessures", dit Shahrukh à son père, un commerçant, le consolant. 

"J'ai rampé jusque dans la salle de classe à côté. C'était horrible ! L'assistante de bureau était là, assise sur sa chaise, le corps ruisselant de sang et qui brûlait". "Lorsque j'ai repris mes esprits, j'étais couché dans un lit", à l'hôpital Lady Reading, où le personnel médical a appelé la population à donner d'urgence du sang pour tenter de sauver des blessés. En début de soirée, la police a annoncé la mort de tous les assaillants.

 

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