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Les derniers indicateurs économiques français signalent un effondrement de l’activité

vendredi 24 octobre 2014 à 13:18
Les derniers indicateurs économiques français signalent un effondrement de l’activité

Les chiffres de Markit, qui préfigurent t la conjoncture française, viennent d’être publiés ; vous les trouverez ci-dessous.

Disons le tout de suite, ils sont horribles.

 

Les derniers indicateurs économiques français signalent un effondrement de l’activité

 

 

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«  (Boursier.com) — Les indices flash PMI Markit pour la France sont une fois de plus décevants en octobre. L’indice flash composite de l’activité globale se replie à 48 points (48.4 en septembre), un plus bas de 8 mois. L’indice flash de l’activité des services se replie à 48,1 (48,4 en septembre), un plus bas de 8 mois également, et celui de la production manufacturière à 47,6 (48,4 en septembre), son plus bas de 2 mois. Enfin, l’indice flash de l’industrie manufacturière, à 47,3 (48,8 en septembre) est aussi sur un plus bas de deux mois. Tous les indicateurs sont inférieurs aux attentes.

Les affaires nouvelles enregistrent leur plus forte baisse depuis seize mois, cette tendance se traduisant par une accélération des suppressions de postes et de la baisse de l’activité, explique l’économiste Jack Kennedy. S’efforçant d’obtenir de nouveaux contrats dans un environnement commercial extrêmement difficile, les entreprises procèdent en outre à la plus forte réduction de leurs tarifs depuis cinq ans, ce malgré une nouvelle hausse de leurs coûts au cours du mois, ajoute-t-il.

L’Indice PMI est le fruit d’une enquête menée auprès des acheteurs de la région concernée. Il est établi à partir de données d’enquête recueillies auprès d’un large panel d’entreprises opérant dans l’industrie manufacturière et le secteur des services. Selon Markit, l’indice PMI a acquis la réputation exceptionnelle de fournir l’indication la plus actualisée possible sur ce qui se passe réellement dans l’économie du secteur privé, résultat obtenu par le suivi de l’évolution de variables telles que les ventes, l’emploi, les stocks et les prix. Ces indices sont largement utilisés par les gouvernements, les financiers et les banques centrales. Un niveau supérieur à 50 points signale une expansion économique. »

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Alors que les chiffres européens témoignent d’une très légère amélioration surprise, les chiffres français, eux, pointent dans le sens de l’enfoncement. Cet enfoncement touche aussi bien le secteur manufacturier que les services et, surtout, il se poursuit dans les indicateurs avancés. Il  semble bien que les firmes françaises cherchent à préserver leur part de marché par des baisses de tarifs, ce qui,  certes, pèse sur les prix, mais surtout impute les marges bénéficiaires. Qui dit amputation de bénéfice aujourd’hui  dit licenciements demain.

Tout ceci est particulièrement malvenu car il ne faut pas oublier que, normalement, beaucoup de facteurs ont joué dans un sens qui aurait dû être positif :

  • Volte-face du pouvoir socialiste qui s’est recentré et tient un discours plus favorable aux affaires
  • Arrêt de la politique d’austérité, celle-ci est maintenant en roues libres avec l’accord tacite des autorités européennes
  • Tendance à la baisse de l’euro qui a normalement commencé à améliorer la compétitivité
  • Chute des prix de l’énergie qui équivaut à une ristourne fiscale. 

Malgré tous ces éléments positifs, la conjoncture française continue de se dégrader dangereusement. Heureusement que Draghi a promis de nouvelles largesses monétaires pour palier un début de resserrement des liquidités ; si Draghi n’avait pas pris cette initiative, les taux d’intérêt français auraient pu montrer une tendance au renchérissement. Il ne faut pas oublier que la crédibilité du gouvernement sur la question de la réduction des déficits est très faible et que si, en plus, la croissance redevient négative, les doutes peuvent réapparaître sur le marché des capitaux.  Nous pensons qu’il n’y a pas péril en la demeure car les taux directeurs américains et allemands sont orientés à la baisse, mais ceci ne sera peut-être pas éternel. Tout en restant favorable, la situation sur le marché des capitaux pourrait évoluer dans un sens défavorable à la France.

Nous avons, il y a peu, écrit un article dans lequel nous expliquions que la seule véritable solution était de décréter un moratoire des réformes. Il faut faire une pause et cesser d’inquiéter les Français. L’instabilité règlementaire et fiscale constitue, à notre avis, le vent contraire le plus puissant. Il ne sert à rien de tenir un discours recentré favorable aux entreprises si, dans le même temps, on continue de menacer les citoyens. A cet égard, les exemples récents de menaces sur les professions libérales, l’amputation des allocations familiales, les épées de Damoclès sur la propriété immobilière, tout cela contribue à une frilosité. Et quand nous disons frilosité, c’est pour être modérés car, en réalité, ces réformes gouvernementales maladroites suscitent colère et ressentiment.

L’échange qui a été fait avec l’Allemagne d’un délai dans le rééquilibrage budgétaire contre des réformes fondamentales est une imbécilité. D’une part parce que ces réformes ne produiront aucun résultat avant longtemps ; d’autre part qu’elles sont inadéquates pour résoudre les problèmes français et enfin parce qu’elles empoisonnent le climat social et politique. Jamais on n’a vu pareille accumulation d’erreurs comme celles que l’on connait depuis 2012. Une austérité à contretemps, une pause dans l’austérité qui en est une tout en en n’étant pas une, un recentrage politique déstabilisant, et maintenant des réformes qui inquiètent le corps social alors qu’il n’en perçoit pas le bénéfice.

Récemment, Ségolène Royal s’est mise en face de la fille de Jacques Delors pour défendre la politique gouvernementale. Elle a fait un constat qui est très juste : « tout cela, c’est parce qu’il n’y a pas de résultat ». On ne peut pas mieux parler. La politique de Hollande et de Valls ne donne aucun résultat. Les erreurs, les contretemps, d’une politique imposée par l’étranger sont tellement énormes que les Français sont découragés.

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