7 centrales nucléaires survolées illégalement par des drones en octobre
jeudi 30 octobre 2014 à 12:52
Des drones qui n'appartiennent à personne
Les mystérieux drones qui ont survolé sept centrales nucléaires en France
Alors que sept centrales nucléaires, dont une en déconstruction, ont été survolées par des drones en octobre, le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve a rappelé, jeudi 30 octobre sur France Info, que des « dispositifs de neutralisation des drones » existaient et qu'une « enquête judiciaire [était] en cours ». Il ne s'est cependant pas attardé sur ces modalités de neutralisation.
Selon EDF, qui a porté plainte, conformément à la procédure, le survol a été« sans conséquence sur la sûreté ni le fonctionnement des installations » de Creys-Malville (Isère), Gravelines (Nord), de Cattenom (Moselle), du Blayais (Gironde), du Bugey (Ain), de Chooz (Ardennes) et de Nogent-sur-Seine (Aube). Les drones ont tous été repérés principalement au cours de la semaine du 13 au 20 octobre, en général la nuit ou tôt le matin. Le premier survol a été détecté le 5 octobre.
EDF n'avait pas communiqué globalement sur ces incidents jusqu'à mercredi, mais avait annoncé au coup par coup les dépôts de plainte sur les sites de chacune des centrales. L'espace aérien au-dessus des centrales nucléaires est surveillé par l'armée de l'air, dans le cadre d'un protocole avec EDF. Le survol est interdit dans un périmètre de cinq kilomètres et de mille mètres d'altitude.
GREENPEACE NIE TOUTE IMPLICATION
L'association Greenpeace, qui « nie toute implication », a demandé uneenquête sur ces « survols suspects ». L'ONG affirme que ceux-ci « ont eu lieu parfois le même jour sur quatre sites éloignés, Bugey, Gravelines, Chooz, Nogent-sur-Seine, le 19 octobre par exemple, ce qui témoigne d'une opération de grande envergure ». Le site du Commissariat à l'énergie atomique de Saclay (Essonne) a également été survolé, affirme l'organisation.
En mai 2012, un militant de Greenpeace avait survolé la centrale du Bugey à l'aide d'un parapente à moteur, avant d'atterrir sur le site. La scène avait été filmée à l'aide d'un drone par l'organisation, qui souhaitait interpeller les autorités, entre les deux tours de l'élection présidentielle, sur la « vulnérabilité »des sites nucléaires à une attaque aérienne.