Le plan local d'urbanisme de Puteaux soumis à nouvelle enquête publique (Sylvie Cancelloni)
dimanche 17 février 2013 à 00:09Publié sur le site de Sylvie Cancelloni :
Le
Plan Local d’Urbanisme (PLU) est l’outil d’une politique à long terme
pour une ville. A Puteaux, après des années d’attente, il a été voté
l’an passé. Un « toilettage » nous a été proposé lors du conseil
municipal du 6 février 2013 : si certains changements s’imposent, comme
la priorité donnée aux grands logements pour familles nombreuses et aux
dispositifs de recharge pour véhicules électriques, d’autres ouvrent des
questions auxquelles l’enquête publique des prochains mois devra
répondre. Et laissent en première lecture une impression flottante de
dénaturation du projet initial tant les changements pointillistes, en
dentelle, au coup par coup… semblent être mis ailleurs qu’au service de
nos intérêts communs.
1. La Rose de Cherbourg :
La
hauteur des futures constructions augmente de 60mètres NGF par rapport
au PLU initial. Leur emprise au sol s’accroit aussi. Les résidents
concernés par le futur aménagement de ce quartier en sont-ils informés.
Compte tenu du rapport très alarmant de la Cour des comptes sur l’état
de l’EPADESA et de DEFACTO, il leur faudrait se protéger des aléas
futurs en demandant à lier contractuellement la construction de
nouvelles tours à la réalisation des promesses d’aménagement du
quartier. Faute de quoi on pourrait assister à la construction de tours
pour lever du cash et à un report sine die des aménagements publics pour
« mauvaise santé financière » des 2 établissements. Les inconvénients
sans les avantages…
2. L’ « ambivalence » des zones pavillonnaires :
Il
est important de faire coexister des zones d’habitat dense et moins
dense, pour l’équilibre urbain de notre ville. L’une des
modifications-phare a ainsi pour objet de protéger le caractère
pavillonnaire des quartiers historiques de Puteaux et c’est très bien.
Mais dans la réalité du projet, on aboutit à l’inverse : toutes les
contraintes qui jusqu’ici limitaient la gourmandise des promoteurs
(hauteurs, alignements, emprises, espaces de respiration…) sont
modifiées dans le sens de leur intérêt !
C’est notamment le cas
sur le quartier Rouget de Lille/Victor Hugo, et surtout sur celui des
rues Pasteur/Bas Rogers, dans lequel un passage paysagé en cours de
création (les Glycines) pose question :
- Créer un passage
entre la rue Pasteur et Suresnes est-il une impérieuse nécessité en ces
temps, quand on sait qu’il coûtera 200KE ?
- Aménager la
voie privée des Tilleuls, qui assure la même desserte quelques mètres
plus bas, n’eut-il pas été plus judicieux ? Il suffirait à la ville,
propriétaire d’une parcelle, de trouver un accord avec les autres
copropriétaires.
- A qui profite le passage-jardin ?
N’est-ce pas d’abord aux futurs habitants du futur « Village anglais »
ou « opération immobilière Houbloup ? Il est surtout public, ou surtout
particulier ? Le terrain, qui a été vendu par la ville, a-t-il intégré
dans son prix cet avantage ? Houbloup participera-t-il au financement
du passage, afin de ne pas laisser la charge exclusive aux contribuables
qui, pour l’essentiel, n’en profiteront pas ?
- Des
esprits chagrins pourraient même reprocher à la ville d’avoir mal choisi
son moment : la modification du PLU intervient juste après que la ville
a vendu ses parcelles et ses biens, mais juste avant l’attribution des
permis de construire. Ce qui a 2 conséquences : la première : elle n’a
pas valorisé ce qu’elle vendait ; la seconde : elle crée des effets
d’aubaine discutables à toute une série d’opérateurs immobiliers, sur
lesquels on aura l’occasion de revenir… En tous les cas, est-ce là une
gestion de « bon père de famille » ?
3. La valse des « zones réservées » :
Une
ville a des obligations d’aménageur et doit veiller à réserver des
espaces permettant d’atteindre ses objectifs futurs d’organisation
urbaine. Les changements proposés au PLU manquent de cohérence et de
lisibilité. Une zone s’en va, 3 autres arrivent : un Monopoly version
Puteaux !
Celle qui s’en va servait d’entrepôt au matériel
technique de la ville, mais est – quel hasard ! - vendue à Houbloup pour
qu’il agrandisse son village anglais ! Heureux tous ls innocents qui
ont acquis des biens dans ce quartier depuis 2 ans : ils auront une
belle prospérité… Où part le matériel, a-t-on demandé ? Ailleurs, nous
a-t-il été répondu…
Celles qui arrivent feront-elles 3 petits tours avant de disparaitre ?
-
les 2 premières, en face l’une de l’autre aux coins des rues Lorilleux
et Sadi Carnot doivent permettre l’accès aux serres municipales. Mais
n’y accède-t-on pas déjà ?! Ne s’agit-il pas plutô d’une opération de
rachat de 2 fonds de commerce (et plus), l’un vieillissant (le
fleuriste), l’autre fermé (le boulanger). Est-ce le rôle de la ville ?
Est-ce dans ses moyens ?
- le 3ème, au coin des rues Jean
Jaurès et Rousselle est appelée à devenir un local administratif. A un
moment où sa situation financière est plus fragile, la ville doit
commencer par acheter cette parcelle : est-ce justifié ? Cette dernière
aura d’ailleurs du mal à ne pas tenter des promoteurs immobiliers tant
l’emplacement et la surface sont attrayants. Cette parcelle a donc
encore un bel avenir et méritera, le cas échéant, un prix de cession à
la hauteur du projet qui y sera réalisé. Pour ne pas recommencer ce qui
s’est fait ailleurs….
Tous ces dossiers feront partie
d’une prochaine enquête publique, que j’annoncerai dès que je serai en
possession de la date. J’invite tous les Putéoliens concernés à s’y
intéresser. Après, ce sera trop tard !
Sylvie CANCELLONI
06 43 20 29 75