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L'Office Public de l'Habitat de Puteaux assure-t-il son rôle social ?

mardi 23 avril 2013 à 15:35

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"Attribution des logements sociaux. Il faut remettre le système à plat", titrait aujourd'hui Le Parisien. Le journal annonce qu'un rapport sur le sujet sera remis le 22 mai au ministre du logement Cécile Duflot et qu'un projet de loi sera discuté en juin. "Les propositions pourraient bousculer bien des habitudes parmi les maires", écrit Le Parisien.

La commune de Puteaux dispose d'un Office Public de l'Habitat important. Avec 5.209 logements, c'est l'un des plus importants Office HLM d'Ile-de-France. Il est pourtant loin de répondre à l'attente locale de logements sociaux : entre 3.000 et 7.000 demandes (dernier chiffre donné par la maire en décembre 2011) seraient en attente ! Sa gestion est assurée depuis 5 décennies par la famille Ceccaldi : le père Charles Ceccaldi, maire de 1969 à 2004, puis la fille Joëlle Ceccaldi, maire depuis 2004, et le petit-fils Vincent Franchi, conseiller général et administrateur de l'Office. Ils en ont fait la clef de voûte d'un clientélisme revendiqué et assumé : chaque personne logée, c'est un électeur de plus, pensent-ils.

Ce clientélisme est statistiquement révélé par une enquête de MonPuteaux sur l'occupation des élus UMP de Puteaux : 50% bénéficient d'un logement HLM de la ville !

Ce fonctionnement clientéliste est aussi dénoncé - en creux - dans un rapport de la Mission interministérielle d'inspection du logement social : en 2010, l'organisme de contrôle du ministère du logement affirme que l'Office public de l'habitat de Puteaux, présidé par le député-maire UMP Joëlle Ceccaldi-Raynaud, "n'assure pas pleinement son rôle de bailleur social". L'Office de Puteaux, écrivent les inspecteurs de la Miilos, "ne loge pas une population aux caractéristiques sociales très prononcées", puisque seules 17,4% des personnes hébergées dans les HLM de Puteaux touchent une aide au logement contre une moyenne nationale de 49,4%. Autrement dit, 82,6% des locataires HLM de Puteaux n'entrent pas ou plus dans les critères des aides au logement !

"De nombreuses irrégularités ont été constatées dans le processus d'attribution des logements et dans les relations avec le représentant de l'Etat", constate encore le rapport. Le préfet des Hauts-de-Seine devrait disposer d'un contingent de près de 900 logements dans le cadre des politiques en faveur des mal-logés. Or, dans les faits, il n'en dispose que de 592 sur le parc de Puteaux. "L'Office a ôté 320 logements du contingent préfectoral", écrivent les inspecteurs du ministère du logement. 320 logements dont a pu disposer le maire de Puteaux pour effectuer ses propres attributions selon ses propres critères ?

En effet, les critères d'attribution restent flous. L'enquête sur les élus UMP de Puteaux logés en HLM nous permet de constater que des grands logements de 4 ou 5 pièces sont attribués à des personnes seules ou en couple, ou que des logements HLM bénéficient à des directeurs de grosses sociétés ou à des hauts fonctionnaires qui ont le grade de sous-préfet, donc avec des niveaux de salaires élévés.

D'un autre côté, on constate que des situations dramatiques & urgentes ne sont pas traitées par la municipalité qui a la main sur l'Office communal et qui dispose là d'un outil pour combattre le mal logement : une mère de famille de Puteaux est laissée depuis des années dans un logement insalubre dans un immeuble déclaré en péril, sans que le maire n'agisse et malgré une demande de logement social remontant à une quinzaine d'années !

Autre exemple d'actualité : une mère de famille de Puteaux se retrouve à la rue avec un enfant. Là encore, il s'agit d'une situation dramatique. Pourtant le maire de Puteaux, qui préside l'office HLM, ne fait rien.

Quelles sont donc les conditions pour obtenir un logement HLM à Puteaux, si ces cas extrêmes ne sont pas traités ???!!!

La maire de Puteaux et présidente de l'office HLM se protège derrière des contraintes administratives. Par exemple, ce n'est jamais elle la responsable du relogement d'urgence, mais le préfet. Ou bien encore : "il n'y a pas de logement de libre". Pourtant des centaines de logements se libèrent naturellement chaque année. Et lorsque le maire le veut, elle sait expulser des habitants ne répondant pas aux critères sociaux et/ou d'occupation des logements HLM, certes il s'agira dans ce cas d'une conseillère municipale en lutte contre le système en place !

La maire UMP qui, encore elle, refuse que l'opposition ne siège dans la commission d'attribution des logements HLM. Pour cacher la vérité aux citoyens ?

Il faudra sans doute plus d'une loi pour assainir une situation locale qui a été amplifiée par la pénurie de logements. C'est certain, il faut plus de contrôle et plus de transparence. Puteaux, qui a été durant des décennies un contre exemple, pourrait devenir un modèle en matière de logement social. Cela ne tient pas seulement à la loi, mais aussi à la volonté des citoyens. D'ici mars 2014, nous aurons l'occasion de reparler de ce droit essentiel, celui d'avoir un toit pour soi et sa famille adapté à son niveau de revenus.
Christophe Grébert

> lire mon dossier sur le LOGEMENT A PUTEAUX
> relire ma tribune sur le NouvelObs : Des élus UMP logés en HLM à Puteaux : soyez dignes, déménagez !

(photo : Flickr)