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source: LaGrotteDuBarbu

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[Full Disclosure] le RuralLab en mutation, une situation personnelle et des choix difficiles…

samedi 3 mai 2014 à 16:26

Voilà maintenant quelques mois que je n’ai rien publié ici… oui je suis un gros vilain et je serais puni sévèrement (et je le mérite amplement) mais j’étais plutôt occupé.
Il y a deux épisodes tournés à Saint Nazaire que je dois encore monter, un épisode monté mais pas finalisé qui devrait être mis en ligne sous peu et au moins trois épisodes en projet mais pas tournés faute de temps… donc pour rassurer tout le monde, non LaGrotteDuBarbu ne s’arrête pas… au contraire, mais ma situation personnelle est des plus difficile, une espèce de charnière, difficile à négocier et qui m’empêche aujourd’hui de pouvoir remplir pleinement le contrat moral que j’ai avec les gentils barbus.

Comme à mon habitude, cet article me servira d’abord à poser un peu les idées et les faits (c’est un peu ma thérapie personnelle et écrire les choses me permet de réfléchir), mais aussi toujours dans cette optique de full disclosure, j’ai besoin de votre retour, de vos conseils, j’ai trop la tête dans le guidon pour faire une décision censée…

la création du RuralLab
Pour ceux qui suivent un peu ce blog, ils n’ont pas dû passer à côté de la création il y a de cela un peu moins de 6 mois du RuralLab, un FabLab rural que nous avons installé à Néons sur Creuse avec l’ami Prototux. Le principe du lieu est simple: mettre à disposition de tous les outils et les connaissances pour faire tout et presque n’importe quoi… Une connexion Internet (et un wifi ouvert et sans mot de passe), des ordinateurs à disposition, une zone de travail avec des tables, une zone de récupération et de stockage (câbles, matériel informatique, réseau, matériel bureautique, matériaux divers, etc…) depuis peu une zone de découpe vinyle, et dans la zone cradoc un atelier de fabrication (pour tout fabriquer avec du métal, du bois, du plastique), une zone de sérigraphie (encore en cours d’installation) et un laboratoire d’électronique… le tout accessible à tous, 6 jours par semaine (on est officiellement fermé le lundi, même si on y est quand même et dans les faits le RuralLab est quand même ouvert le lundi).
Une installation à la barbare, en ramenant tout notre matériel personnel (le mien, celui de la grotte et celui de Prototux) et en ouvrant le lieu à tous.
Au fur et à mesure nous avons répondu aux attentes du public, des ateliers d’initiation aux différentes technologies, de l’aide pour réparer des objets, etc… et un concept qui prend puisque quelques mois pus tard on compte plus d’une centaines d’adhérents (pour une commune de 400 habitants), au moins 4 ateliers par mois et des évènements ponctuels.
De deux permanents (moi et Prototux) d’autres personnes sont venus se greffer sur le projet: Groman et son stage de 3 mois, l’ami Gimli, qui ont poussé le nombre de permanents à 4… d’autres ont ramenés leurs expertises, leur matériel, leur enthousiasme, nous ont fait découvrir des domaines ou technologies, etc.
Petit à petit on a aussi réussi à récupérer pas mal de matériel: du matériel réseau et des serveurs de plusieurs entreprises du secteur et beaucoup de matériel que des particuliers nous ont ramenés.
Enfin il y a de cela quelques semaines, nous avons passé un accord de partenariat avec Bosch, qui nous fournit du matériel… premier (à mon avis) d’une longue série.

Le RuralLab en mutation
Le RuralLab grossit, prend de l’ampleur et nous ne sommes plus de taille à assumer tous ces rôles et donc Vendredi dernier, nous avons démissionné du bureau pour plusieurs raisons:
- permettre à d’autres personnes de s’impliquer dans l’organisation, puisque le projet est passé d’une folie un peu zarbi de deux mecs bizarres à une réalité, un truc qui marche, il est donc normal de l’ouvrir aux autres personnes impliquées dans le projet.
- j’étais trésorier et j’avoues l’administratif c’est pas vraiment mon fort, donc je refilais mon rôle pour me concentrer sur des activités dans lesquelles je suis plus à l’aise: animation, organisation, création, tissage de liens, communication, etc.
- nous ouvrir aussi la possibilité à un moment ou un autre de pouvoir être salarié par la structure… ce qui est impossible si nous avons des responsabilités au bureau (se faire un chèque ou une augmentation à soi même c’est un peu limite et c’est complètement normal)
- sortir du petit projet zarb de deux farfelus auprès des différentes institutions qui risquent de nous aider financièrement (communauté de communes, région, ministère, etc.)
Quatre personnes ont donc décidé de s’impliquer dans le RuralLab et c’est génial: Laetitia en tant que présidente, Véronique, Quentin et Hubert en tant que co-trésoriers… une chouette équipe pour faire en sorte que le RuralLab puisse évoluer, pérenniser et proposer encore plus de choses.
Tout ça est bien gentil, mais on recherche encore notre business model… dès le début on a fait le choix de rendre l’adhésion et les activités les plus modiques possibles pour les particuliers et de faire payer les entreprises et les institutions, un choix louable et inévitable (sous peine de voir le RuralLab se vider de ses visiteurs) mais qui fait peser un poids financier sur ses activités.
Même si les besoins financiers du RuralLab sont réduits (environ 4000 euros pour 5 mois d’activités, avec 45% dûs à l’électricité) les rentrées d’argents ne sont aujourd’hui pas suffisantes… on a différentes pistes pour soutenir et maintenir l’activité, mais pas de salariat pour moi ou Prototux dans un avenir proche.
On a de très bonnes perspectives pour les futurs mois, pleins d’interventions à droite à gauche, le BarbuFest qui s’organise et qui va être monstrueux, de nouveaux partenariats qui se tissent, pleins d’idées divers et variées, mais il faut tenir.

Trouver une solution financière personnelle
Et c’est bien le problème: tenir…
Jusqu’à présent, moi et Prototux on a réussit à survivre plus ou moins comme on pouvait… au RuralLab 7 jours par semaine, vacances ou pas, jours fériés ou pas… passionnés et acharnés jusqu’au bout. On croit au concept puisqu’on a vu son évolution et surtout on a vu la réponse qu’elle apporte à un réel problème en milieu rural. Le problème est que pendant que nous sommes au RuralLab, nous ne travaillons pas ailleurs et que donc nous ne touchons pas d’argent.
On a la chance d’avoir créé une espèce de communauté entre les quatre permanents, on s’entre-aide, on achète de la bouffe de base (des pâtes, des pommes de terre et du fromage pour Groman) et on partage… mais la situation arrive à son terme et nous devons trouver une source de financement personnelle qui nous permette de survivre, voir même un jour de vivre.

L’heure du choix (difficile)
Dans les prochains jours semaines, il va donc falloir que je fasse un choix difficile et c’est là où j’ai besoin de l’avis de tous les barbus… avec des solutions différentes et des conséquences encore plus différentes.
- la première et la plus brutale, est on essaye de trouver un boulot pour vivre, on lâche les activités du RuralLab, on abandonne temporairement les permanences en attendant que notre situation financière s’améliore.
Le plus: on arrive à vivre
Le moins: un coup d’arrêt plus ou moins fatal au RuralLab, plus de permanences, on s’en occupe quand on a le temps.
- le deuxième solution (qui est plus ou moins en cours) est de s’appuyer sur les aides, j’ai commencé à constituer un dossier de RSA, qui est en cours de traitement et qui me permettrait de survivre.
Le plus: pas besoin de quitter le RuralLab
Le moins: aucune idée de la date de début des aides, donc d’ici là il faut quand même trouver un moyen de survivre.
- une autre solution est que l’un de nous deux (moi ou Prototux) trouve un boulot qui permette aux deux de survivre, l’un reste au RuralLab, l’autre travaille.
Le plus: l’un de nous reste et s’occupe du RuralLab
Le moins: l’un de nous est obligé de quitter le RuralLab, et surtout il faut trouver un travail dans le coin, pas évident.
- une encore autre solution: trouver du pognon ailleurs, je sais pas trop, des mécènes, des gens qui ont trop d’argent, des gens qui veulent aider à ce que tout ça continue, des entreprises qui veulent soutenir le projet, je sais pas trop… suffisamment pour que l’on puisse continuer à faire évoluer le RuralLab et trouver les soutiens financiers pour nous salarier
Le plus: on a pas besoin de laisser le RuralLab en friche
Le moins: il faut trouver ces personnes ou entreprises prêtes à mettre la main au portefeuille.

Voilà en gros les différents choix qui s’offrent à moi en ce moment… et j’avoues que mon cerveau est au bord de l’explosion tellement je ne sais pas trop quoi faire.
D’un côté le succès du RuralLab est un truc qui ne m’étais jamais arrivé, j’avais toujours plus ou moins créé des pseudo-structures en franc tireur, là le projet est structuré, des gens s’impliquent, il répond à un vrai problème… mais on a un déficit de thune qui ne nous permets pas d’en vivre.
D’un autre côté on doit vivre, manger, mettre de l’essence dans la voiture, payer le loyer, etc… et cela devient invivable.

Vos avis sont donc les bienvenus… solutions et engueulades tout aussi les bienvenus
J’attends donc vos réactions et avis
La barbitude vaincra!

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