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Pourquoi vous devriez déjà être en train de regarder Breaking Bad.

vendredi 26 septembre 2014 à 19:29

J’ai un peu de retard en ce qui concerne l’écriture de cet article. A vrai dire, il est prévu que je l’écrive depuis environ cinq mois, mais je n’ai jamais trouvé quoi dire dedans. Je ne suis toujours pas plus avancé mais j’ose espérer que ça viendra tout seul. Si vous voulez, je me sens obligé d’écrire ça parce que je sens que certains d’entre vous pourraient rater le chef d’oeuvre qu’est cette série. La réalisation, le scénario, les acteurs, tout.

Y’a des spoilers mais je préviens quand y’en a.

Donc, nous y voilà. Et là vous avez sans doute une question, si vous n’avez jamais entendu parler de cette série : qu’est ce que c’est quoi que Breaking Bad ? Bah Breaking Bad c’est :

Passez le tout au shaker et vous aurez une super idée de série. Sérieusement. Donc, maintenant, un résumé rapide.

Walter White est un homme. Et c’est même un professeur de chimie. Il est loin d’être apprécié par ses élèves, est loin d’être respecté et il regrette une ancienne vie, où il était le co-fondateur d’une florissante boîte de chimie du nom de Grey Matter Technologies, mais nous y reviendrons plus tard. Et comme il est prof, il a bien entendu des problèmes d’argent, il a donc du mal à faire vivre sa famille (qui comporte en plus un déficient mental, c’est la joie), et travaille dans un car-wash après ses cours. Et un jour, (le jour de son anniversaire, d’ailleurs), il va chez son médecin et apprend qu’il est atteint d’un cancer des poumons. Qui plus est incurable. Autant vous dire que quand il rentre, il ne peut pas pleinement profiter de la fête surprise organisée par ses amis et sa femme Skyler. Et alors que tout semble fini, son beau-frère (de la brigade des stupéfiants) raconte comment se passe une saisie chez un cook (quelqu’un qui fabrique de la méthamphétamine chez lui plus ou moins artisanalement). Et là Walter lui demande si, un de ces jours, il pourrait avoir l’honneur de participer à une saisie. Et c’est là que tout commence.
Quelques jours plus tard, il est pris dans une voiture de police (sans gillet par balles par contre, étrange) et son beau-frère (alias Hank) va faire la saisie. Il arrête un mec, alors que normalement il y en a deux. Le deuxième n’est pas loin, non, il tombe de la fenêtre du voisin alors que Walter est resté à attendre gentiment dans la voiture. Donc il lui court après jusqu’à chez lui (pour un mec avec un cancer des poumons, pas mal), où il le menace de le dénoncer sauf s’il lui explique ce qu’ils faisaient exactement. Parce que la coïncidence fait que le fuyard est en fait un ancien élève de White, dont il se souvient pour avoir été particulièrement mauvais. Il ne comprend pas. Mais il finit par accepter (il a pas vraiment le choix non plus).

Fast forward.

Un van au milieu du désert. Deux gens dedans : un prof de chimie, et l’un de ses pires élèves. En vrai, c’est plus compliqué que ça. Mais toujours est-il que Walter a “emprunté” un peu de matériel au lycée, et qu’il est prêt à tout apprendre. Bien entendu les deux se battent un peu, entre l’habitué de la meth, et l’habitué de la chimie. Entre le drogué et le clean. Entre le malade et le sain. Mais la meth se fait. Bien entendu, Jessie (l’élève) s’évanouit, ils ont des problèmes, ils ont beaucoup de problèmes, la police arrive, mais tout finit bien.

Ce qui est bien avec Breaking Bad, c’est que les personnages sont profonds. Qu’ils soient principaux ou secondaires : Walter bien sûr, mais aussi Jessie, Skyler, Gustavo Fring, Mike, les dealers. Tous.
Ce qui est bien, aussi, c’est que c’est super bien réalisé. Les plans ont l’air d’avoir été les fruits d’heures de réflexion.
Ce qui est bien aussi, c’est que le scénario est sans aucun trou. Ou presque.

Et je ne peux pas aller plus loin sans spoiler. Donc allons-y.

Breaking Bad, c’est l’histoire d’un gentil qui voulait rester gentil, mais qui avait besoin d’argent. Et l’argent ne s’obtient pas tout seul (surtout en de grosses quantités). Breaking Bad, c’est l’histoire de deux personnes totalement opposées qui vont devenir comme des frères. Breaking Bad, c’est un étau qui se resserre autour du personnage principal des premiers épisodes à la chute finale. Breaking Bad, c’est l’évolution de ce gentil prof naïf, Walter White, qui au fil du temps et des marques laissées par le marché de la drogue se transforme en Heisenberg, que ce soit physiquement ou moralement, Dieu de la drogue et de la chimie destructeur, qui n’hésitera pas à éliminer qui que ce soit qui se mettra sur le passage de son affaire. Breaking Bad, c’est l’oubli de toutes les valeurs humaines que le protagoniste prônait au début, délaissées au profit du pur argent des personnes qu’il empoisonne. Breaking Bad, c’est une montée dramatique rythmée par les meurtres, les retournements de situations, les obstacles divers et variés. C’est le déchirement de la famille modèle que représentait les White. C’est la haine grandissante d’une Skyler qui ne comprend plus rien aux activités de son mari.

En fait, Breaking Bad est tellement bien scénarisé et réalisé, que quand on voir pour la dernière fois Walter dans le labo de ses nouveaux pires ennemis, que lorsqu’il a mis hors d’état de nuire des dizaines de personnes qui auraient pu lui faire du mal, qu’on réalise qu’au fond, la seule personne qui a pu lui nuire, c’est lui-même ; lorsqu’on voit Jessie faire vrombir la voiture volée sur l’autoroute, on se dit qu’on n’a pas vu une série. Breaking Bad n’est pas une série comme Doctor House, Dr. Who, Dexter ou Grey’s Anatomy. Breaking Bad, tant il est excellent, pourrait être comparé à un film. Un film de presque soixante-cinq heures, séparé en plein de petites parties.

Breaking Bad est un chef d’oeuvre.

Breaking Bad se doit d’être vu.

Breaking Bad ne peut être oublié.

Et, oui, Walter White meurt à la fin. De son cancer. Et je crois qu’on pouvait pas mieux conclure la série.

PS : cet article est extrêmement court, j’en suis désolé, je suis déçu. Mais j’ai pas su quoi rajouter sans spoiler. Mais si vous n’avez pas encore compris le message, allez voir cette série maintenant.

Et je vous laisse sur le plus grand moment de la série selon moi (ou au moins, celui qui spoile pas) :