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Stop à l’homophobie, à la xénophobie et au sexisme ! | PopinGays

lundi 24 mars 2014 à 17:39
Sammy Fisher Jr, le 24/03/2014 à 17:39
Récit d'une agression homophobe.
via http://ydikoi.net/l-indifference-face-a-la-violence

“Dégueulasse. Vous êtes dégueulasses bande de PD”. Le type est jeune mais grand, très grand et assez baraque. Je relève la tête pas certain… Pas entendu cette insoutenable réalité… Mon Rocker réagit “Pardon”. “PD beurk c’est dégueulasse”. Ses yeux brillent. Il est narquois. Dans ses yeux l’écume, la rage, la haine la frustration.
“Vas y dégage connard, homophobe” “PD crevez” “Dégage, casse toi pauv’type”… Le bus arrive, ouvre ses portes “Viens mon amour, laisse ce con, rentrons… JP ne monte pas dans le bus. Il ne montera jamais, le type lui assène un coup derrière l’oreille. Il tombe à genoux. Perte d’équilibre. Premiers hurlements. Silence insoutenable. Je demande de l’aide au chauffeur. Les portes se referment. Je martèle la vitre. Le bus s’en va avec sa lâcheté et son indifférence… Oh silence meurtrier. Je m’interpose entre l’ordure et l’amour. Pluie de coups de pieds et de poings au thorax. Je réponds avec mes 70 kilos, mes 50 balais et mes 35 ans de peur lâchée, là sur ce trottoir. JP se relève, tente de me protéger, je pars en arrière, le type redouble de coups aux visages, JP tente de fuir, s’écroule à trois mètres. Inconscient. Seul. Moi et le silence. Le type revient, frappe au thorax, au dos, me soulève et tente de me jeter par-dessus une barrière. 1,20m de vide, talus, route en contrebas. Le type me maintient, je tente de résister. Je hurle. Je vois JP qui se relève, titube. Le type termine sa guerre. Je chute, je dévale le talus et je m’écrase la tête sur le bitume d’une rue en contrebas soit 3 mètres de chutes et de dénivelés. Perte des sens… Un hurlement… Je frôle l’évanouissement. Le temps de voir JP, en contrebas aussi au même niveau. Le type l’a ramassé, tabassé et fait passer par la barrière. Le sang le sang le sang le silence le silence le silence. Je le rejoins en me traînant. Il est à quatre pattes, hémorragie faciale. J’appelle à l’aide. Silence encore malgré les lumières et les terrasses… Je prends mon portable et compose le 17. Le type dévale à son tour le talus, debout, écumant de rage “t’appelle les flics, je vais te crever PD”, je cours, le type oublie JP au sol. Je ne sais pas s’il est conscient. SAUVER SA PEAU. Je me précipite dans une épicerie. Le type charge. L’épicier me sort manu militari et me livre au monstre aux poings d’acier. À côté, des hommes quittent enfin leur siège, en terrasse. Font Barrière. Le type est à 50 cm de moi “Hey les mec, finissez-le c’est un PD”. Un des gars se retourne. “T’es PD” ils rigolent. Il rentre dans le bar. Les autres le suivent. Excepté un seul. UN SEUL. Silence du sang. Un seul type aura le courage de le retenir. Il me hurle “barre toi”…
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